Il obtient ensuite des rôles dans divers films : Le Lys de la vie pour Loïe Fuller, Le Sens de la mort, L'Orpheline, Parisette et choisit pour cette occasion le pseudonyme de René Clair. Il devient directeur du supplément cinéma de la revue Théâtre et Comœdia illustré.
En 1922, il s'essaie à la réalisation en devenant l'assistant de Jacques de Baroncelli sur deux films. Cette même année, il commence la rédaction du scénario du Rayon diabolique qu'il tourne en 1923 et qui sort en 1925 sous le titre Paris qui dort.
Le balletRelâche, dont Francis Picabia a écrit le livret, doit être monté entretemps au Théâtre des Champs-Élysées dont le directeur, Jacques Hébertot, est également celui de Théâtre et Comœdia illustré. Picabia souhaite qu'on projette un film à l'entracte. C'est René Clair qui est choisi pour le réaliser. Le film d'inspiration dadaïste Entr'acte, auquel participent également Marcel Duchamp et Man Ray, fait scandale et assure la notoriété de Clair.
C'est avec son premier film parlant, Sous les toits de Paris (1930), qu'il acquiert une réputation internationale avec des admirateurs prestigieux (dont Chaplin et Eisenstein), et fixe une certaine image de Paris. Le succès se confirme avec Le Million (1931) et À nous la liberté (1931), satire utopiste de la société industrielle. En 1936, sort Les Temps modernes de Chaplin. La Tobis, société allemande qui produisit À nous la liberté, et qui entretemps (1935) était passée sous le contrôle de Goebbels, décide d'attaquer Chaplin pour plagiat et contrefaçon. Clair s'oppose à cette action, considérant le film de Chaplin, qu'il admire, comme un hommage indirect au sien. La Tobis continuera à poursuivre Chaplin.
Après l'échec du Dernier Milliardaire (1934), évocation satirique de la crise de 1929, René Clair accepte l'offre qui lui est faite d'aller travailler à Londres. Il y renoue brièvement avec le succès public pour Fantôme à vendre en 1935, mais son film suivant, Fausses Nouvelles (1937), remake anglais du film français Le Mort en fuite, sorti l'année précédente, déçoit.
De retour en France fin 1938, il commence à tourner « Air pur » en . Le tournage est interrompu par l'ordre de mobilisation de septembre qui envoie à la guerre divers membres de l'équipe de tournage et le film reste inachevé. Fin juin 1940, René Clair quitte la France avec femme et enfant, gagne l'Espagne puis le Portugal, et s'embarque pour New York. Le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française puis, quelque temps après, annule cette décision.
Clair rentre en France en 1946 et tourne Le silence est d'or (1947) évocation amusée de l'époque du cinéma muet. Premier film français de Clair depuis le projet avorté de Air pur, Le silence est d'or marque aussi le retour au cinéma de Maurice Chevalier après une absence de sept ans. Clair signe ensuite un de ses films les plus célèbres, La Beauté du diable (1949), où il revisite le mythe de Faust et dirige Gérard Philipe pour la première fois. Gérard Philipe est aussi la vedette de son film suivant, la comédie fantaisiste Les Belles de nuit (1952).
En 1960, il est élu à l'Académie française : c'est la seconde fois qu'un cinéaste en tant que tel y fait son entrée, (le premier étant Marcel Pagnol en 1946). Au même moment, la Nouvelle Vague bouleverse les règles d'un cinéma de studios dont il était devenu le représentant le plus prestigieux (célébré par les grands critiques de sa génération, de Georges Sadoul à André Bazin).
René Clair se consacre ensuite à l'écriture et à la mise en scène théâtrale. Il remonte, entre autres, Relâche de Francis Picabia en 1970, et touche à l'opéra avec Orphée et Eurydice en 1973, présenté à l'Opéra de Paris.
En 1974, il est président du jury du Festival de Cannes. Il crée la pièce La Catin aux lèvres douces au Théâtre de l'Odéon (publiée en 1971 sous le titre L’Étrange Ouvrage des cieux) et s'intéresse à la bande dessinée pour le compte de l'Académie française (Séance publique annuelle des Cinq académies, ).
1972 : Ferraille et chiffons, d'après Born Yesterday(en) de Garson Kanin, texte écrit avec la collaboration de Bronia Clair, pour l'émission Au théâtre ce soir, mise en scène de Pierre Mondy, réalisation de Pierre Sabbagh[4]
La Princesse de Chine, suivi de De fil en aiguille (reprise du texte publié dans le journal Combat), Paris, Grasset, 1951 Lazare Iglésis adapta De fil en aiguille pour la télévision française en 1960.
"D'une ville à l'autre", nouvelle parue dans Les Œuvres libres, n° 208, Librairie Arthème Fayard, 1963 Reprise dans l'ouvrage suivant Jeux du hasard en 1976 sous le titre "Le Beau Rôle".
Jeux du hasard, Paris, Gallimard, 1976.
Théâtre et scénarios
Comédies et commentaires (Le silence est d'or, La Beauté du diable, Les Belles de nuit, Les Grandes Manœuvres, Porte des lilas), Paris, Gallimard, 1959
Tout l'or du monde, Paris, Gallimard, 1961
L’Étrange Ouvrage des cieux, Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau d'Arlequin », 1971
Millions dans Feuilles volantes, N°7-8, 1927, supplément à la revue Cahiers d'art, Paris, p. 4.
Une supposition, chanson folklorique, recueillie par René Clair, satrape & mise en notation moderne par Georges van Parys, Collège de ’Pataphysique, 2 clinamen LXXXV, 1958
↑Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance no 1/846/1898, avec mentions marginales du mariage en 1928 avec Braindel Jerlmutter, et du décès. Autre mention marginale : « Clair » est devenu son nom légal par décret du 15 décembre 1967.
↑Il s'agit, pour la pièce de Kanin, de la même adaptation que celle qui a pour titre Voyage à Washington, et qui fut représentée en 1948. C'est cette même pièce de Kanin qui devint en 1950 la comédie Comment l'esprit vient aux femmes de George Cukor.
↑Henry MAGNAN., « De " Born yesterday " au " Voyage à Washington " », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).