Il s'agit du deuxième volet d'un triptyque de Park Chan-wook sur le thème de la vengeance, qui s'ouvre en 2002 avec Sympathy for Mister Vengeance et se conclut en 2005 avec Lady Vengeance.
Résumé
Alors qu'il s'apprêtait à fêter l'anniversaire de sa fille, Oh Dae-su est arrêté par la police pour ivresse sur la voie publique. Arrivé plus tard, son ami Joo-hwan, persuade les policiers de le laisser repartir. Mais sur le chemin du retour, Oh Dae-su est enlevé. Il est ensuite séquestré dans une pièce, sans savoir par qui ni pourquoi, avec pour seul lien avec l'extérieur une télévision, par laquelle il apprend que sa femme a été assassinée, qu'il est le principal suspect du meurtre et que sa fille a été confiée à des parents adoptifs. Oh Dae-su passe le temps en s'entraînant à boxer contre les murs et en essayant de creuser un tunnel pour s'échapper.
Relâché quinze ans plus tard, toujours sans explication, Oh Dae-su se voit confier un téléphone et est contacté par le commanditaire de son enlèvement alors qu'il est dans un restaurant. Après avoir dévoré un poulpe vivant, il s’évanouit et Mi-do, la cheffe cuisinière, est prise de compassion et le recueille chez elle. Oh Dae-su tente de coucher avec elle, mais Mi-do le repousse tout en lui avouant néanmoins qu'elle est elle-aussi attirée par lui.
Nargué par le mystérieux commanditaire de son enlèvement, qui communique par messagerie internet avec Mi-do, Oh Dae-su enquête. En faisant le tour des restaurants, il reconnait le goût des raviolis qu'il a eu comme seul repas pendant 15 ans. Il suit un livreur et retrouve ainsi son lieu de détention. Il torture le responsable, Park Cheol-woong, en lui arrachant les dents avec un marteau et il apprend que la raison donnée pour sa détention était qu'il « parlait trop ». Il quitte ensuite les lieux après avoir mis hors de combat tous les hommes de Park Cheol-woong.
Lee Woo-jin, le commanditaire, révèle alors son identité à Oh Dae-su et lui donne cinq jours pour découvrir pourquoi il l'a vraiment fait emprisonner. S'il réussit, Lee Woo-jin se suicidera mais s'il échoue, Mi-do sera tuée.
Oh Dae-su et Mi-do finissent par coucher ensemble. Puis Oh Dae-su retrouve son ami Joo-hwan qui lui apprend que Lee Woo-jin était dans le même lycée qu'eux. Il se rappelle alors l'avoir surpris en train d'avoir des relations avec sa propre sœur, Soo-ah, et en avoir parlé juste avant son départ du lycée, lançant ainsi une rumeur qui a poussé Soo-ah à se suicider. Lee Woo-jin, qui espionne Joo-hwan pour se tenir informé des découvertes, tue celui-ci après l'avoir entendu dire du mal de Soo-ah.
Au terme des cinq jours, Oh Dae-su va trouver Lee Woo-jin et reconnaît sa responsabilité dans la mort de Soo-ah. Lee Woo-jin révèle alors à Oh Dae-su que Mi-do est sa propre fille et qu'il les a fait hypnotiser tous les deux pour qu'ils tombent amoureux et commettent l'inceste. Lee Woo-jin le menace de faire la même révélation à Mi-do et Oh Dae-su va jusqu'à se couper la langue avec une paire de ciseaux pour l'en dissuader. Lee Woo-jin, satisfait, accepte d'épargner la vérité à Mi-do et se suicide peu après.
Oh Dae-su contacte la femme qui l'avait déjà hypnotisé afin qu'elle efface de sa mémoire le souvenir que Mi-do est sa fille en scindant sa personnalité en deux. Mi-do retrouve Oh-Dae su, lui dit qu'elle l'aime et l'embrasse. Oh Dae-su sourit mais ce sourire se transforme en grimace douloureuse.
Fiche technique
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Old Boy est au départ un manga de Nobuaki Minegishi et Garon Tsuchiya en huit volumes, sorti en 1997. Le producteur Kim Dong-joo en a racheté les droits d'adaptation pour moins de 11 000 euros.
Le film est le deuxième opus d'un triptyque sur le thème de la vengeance, initié en 2002 avec Sympathy for Mister Vengeance et clôturé en 2005 avec Lady Vengeance. L'homme au chien qui se suicide au tout début du film est interprété par Oh Kwang-rok, qui jouait déjà un personnage d'anarchiste tout à la fin de Sympathy for Mister Vengeance. Il fait aussi partie d'une des familles des victimes dans Lady Vengeance.
Quatre poulpes vivants ont été mangés par Choi Min-sik pour la scène du bar à sushi, une scène qui a provoqué une certaine polémique à l'étranger. Manger du poulpe vivant est banal en Corée, mais il est quand même habituellement d'abord découpé en tranches. Quand le film a remporté le Grand Prix à Cannes, le cinéaste a tenu à remercier les poulpes en plus de l'équipe. Choi Min-sik est végétarien[10], il a transgressé ses convictions pour tourner cette scène. La dernière scène, qui se déroule dans un lieu enneigé, a été tournée en Nouvelle-Zélande.
Sur le site internet Rotten Tomatoes, le film recueille 80 % de critiques favorables, avec un score moyen de 7,3/10 et sur la base de 127 critiques collectées[11], et il obtient un score de 74/100 sur le site Metacritic, sur la base de 31 critiques[12]. En 2008, le magazine Empire le classe à la 64e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[13]. Il figure dans le Top 250 du classement des meilleurs films de l'Internet Movie Database, basé sur les votes du public, avec une note de 8,4/10.
En France, les critiques ont également été positives dans l'ensemble. Le Parisien évoque une « incroyable histoire de vengeance » à l'interprétation magistrale et à la mise en scène impressionnante, L'Humanité, « une mise en scène époustouflante » et une représentation crue mais sans voyeurisme de la violence, Le Nouvel Observateur« un film noir halluciné » à l'intrigue géniale et déroutante et des personnages complexes, Les Inrockuptibles« un film méticuleusement pensé et réfléchi », Première un cinéaste avec de « considérables capacités de styliste et de raconteur », et Le Monde« une œuvre hybride et teigneuse mais peu convaincante »[14].
Box-office
Le film a rapporté 14 980 005 dollars au box-office[15], l'essentiel provenant de Corée du Sud où il a réalisé plus de trois millions d'entrées. Il a réalisé 143 350 entrées en France et 23 069 en Belgique[16].
Grand Bell Awards du meilleur acteur (Choi Min-sik), meilleur réalisateur, meilleur montage (Kim Sang-beom), meilleur éclairage et meilleure musique en 2004
Un remake américain devait être réalisé par Justin Lin en 2006, mais le projet a en fin de compte été annulé. Le projet a finalement été mené à bien par Spike Lee. Le film, également intitulé Old Boy, est sorti en 2013, avec Josh Brolin dans le rôle principal[19].
Notes et références
Notes
↑Classification CNC France : « La Commission propose pour ce film une restriction aux moins de seize ans en raison du caractère extrêmement dur de certaines scènes (torture, mutilation) et d'un climat général difficile à supporter et à comprendre au-dessous de cet âge. »