Ses parents sont Jacques II Bailly et Cécile Guichon. Jean-Sylvain Bailly est le petit-fils de Nicolas Bailly, peintre du roi et garde des tableaux de la couronne, qui le destinait à la peinture. Le père de Jean Sylvain Bailly est aussi un peintre. Jean Sylvain Bailly préfère par-dessus tout l'astronomie.
Membre des académies
Jean Sylvain Bailly travaille d’abord pour le théâtre, mais lié à Lacaille, il s’intéresse très tôt à l’astronomie et fait construire un observatoire sur le toit du Louvre, à Paris. Il est proche des philosophes. Il a rédigé plusieurs ouvrages dont une Histoire de l'astronomie ancienne, depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'École d'Alexandrie[1] et une Histoire de l'astronomie moderne depuis la fondation de l'école d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1730[2].
Son Histoire de l’Astronomie, œuvre littéraire autant que scientifique, lui ouvre les portes de l’Académie française : il est battu en 1781, malgré le soutien de La Harpe[4], il est élu en 1783, grâce à la persévérance de son ami Buffon.
Le , lors du serment du Jeu de paume, il est le premier à prêter serment et, trois jours plus tard, lors de la séance où Louis XVI exige la dispersion de l’Assemblée, il refuse d’obtempérer et se proclame président de l'Assemblée nationale.
Après l’évasion manquée des 20 et 21 juin 1791 de la famille royale, Bailly veut contenir l’agitation républicaine qui vise à obtenir la déchéance du roi et, à la demande de l’Assemblée, proclame la loi martiale. Le , la Garde nationale qu'il mène tire sur les pétitionnaires qui se tiennent sur le Champ-de-Mars. Sa popularité, restée jusque-là à peu près intacte, tombe au plus bas. Le , il démissionne de toutes ses fonctions politiques, et se retire à Nancy.
Condamnation
Il est mis en état d’arrestation en , alors qu’il se trouve à Melun, et placé en détention. Appelé à témoigner lors du procès de Marie-Antoinette, il refuse de le faire à charge et dépose en sa faveur, ce qui le conduit implicitement à sa perte.
Son procès est expédié par le Tribunal révolutionnaire du 9 au , et la sentence exécutée le lendemain, après que la guillotine eut été symboliquement transportée par les révolutionnaires de l’esplanade du Champ-de-Mars — à l’endroit même où les troupes de la Constituante avaient tiré sur les sans-culottes le —, et installée à l'extrémité gauche du champ de la Fédération, dans le fossé même qui entourait l'enceinte, car les révolutionnaires ne voulaient pas que le sang de Bailly soit mélangé à celui de leurs émeutiers morts au Champ-de-Mars. Comme les membres du condamné, glacés par la pluie et le froid, sont agités d’un tremblement involontaire, un spectateur lui dit :
« — Tu trembles, Bailly ?
— Oui, répond le vieillard avec calme, mais c'est seulement de froid[8]. »
Une plaque commémorative apposée sur l'immeuble au 2, avenue de La Bourdonnais marque l'emplacement de son exécution.
Les académies étant supprimées, sa place à l'Académie française ne sera donnée à Emmanuel-Joseph Sieyès qu'en 1803 lors de la création de la seconde classe de l’Institut de France.
Sur les inégalités de la lumière des satellites de Jupiter, 1771.
avec Grandjean de Fouchy et Bory, « Observation du passage de Vénus sur le Soleil le 3 juin 1769 et de l’éclipse du Soleil du 4 juin de la même année : Faite au Cabinet du Roi, à Passy », dans Histoire de l'Académie Royale des Sciences : année MDCCLXIV avec les mémoires…, Paris, Imprimerie nationale, , ill ; in-4º (OCLC1025489192, lire en ligne sur Gallica), p. 531-538.
Essai sur la théorie des satellites de Jupiter, 1776.
Histoire de l’astronomie ancienne, depuis son origine jusqu’à l’établissement de l’École d’Alexandrie, Paris, De Bure, fils ainé, , 2e éd., xxiv-527 p., 3 f. de dépl. ; in-4º (OCLC763766883, lire en ligne sur Gallica).
Lettres sur l’origine des sciences et sur celle des peuples de l'Asie : adressées à M. de Voltaire par M. Bailly et précédées de quelques lettres de M. de Voltaire à l'auteur, Paris, Frères Debure, , iv-348 p., in-8o (OCLC228758038, lire en ligne sur Gallica).
Lettres sur l’Atlantide de Platon et sur l'ancienne histoire de l'Asie : pour servir de suite aux Lettres sur l'origine des sciences, adressées à M. de Voltaire, Paris, Frères Debure, , iv-480 p., in-8º (OCLC2620723, lire en ligne sur Gallica).
Histoire de l’astronomie indienne et orientale : ouvrage qui peut servir de suite à l’Histoire de l'astronomie ancienne, Paris, Debure l’ainé, , 427 p., in-4º (OCLC1903579, lire en ligne sur Gallica).
Essai sur les fables : adressé à la Citne Du Bocage, ouvrage posthume, Paris, Guillaume de Bure l’ainé, , viii-302 iv-366-i1 p., 2 vol. in-8º (OCLC678888226, lire en ligne).
Mémoires d'un témoin de la révolution : ou journal des faits qui se sont passés sous ses yeux, et qui ont préparé et fixé la constitution française (ouvrage posthume), Paris, Levrault, Schoell et Cie, , 3 vol. ; in-16 (OCLC9679806), t. 1er sur Google Livres, t. 2d sur Google Livres, t. 3e sur Google Livres.
Michel de Cubières-Palmézeaux, éd., Recueil de pièces intéressantes sur les arts, les sciences et la littérature : ouvrage posthume de Sylvain Bailly, précédé de la vie littéraire et politique de cet homme illustre, Paris, Ferra ainé, Mongie jeune, , lvi-280 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).
Berville et Barrière, éds., Mémoires de Bailly : avec une notice sur sa vie, des notes et des éclaircissemens historiques, Paris, Baudouin Frères, 1821-1822, 3 vol. ; in-8º (OCLC1320872934), t. 1er sur Gallica, t. 2d sur Gallica, t. 3e sur Gallica.
Mémoires. Tome 1 : « La Révolution du Tiers : – », (ISBN978-2-84909-089-3), (OCLC491699377), 300 p., 21 cm. Tome 2 : « Premier maire de Paris : – », (ISBN978-2-84909-093-0), (OCLC469424785), 285 p., 21 cm, Clermont-Ferrand, Paléo, coll. « Sources de l’histoire de France » la Révolution française, 2004.
En 2020, Edwy Plenel publie un livre d’enquête autour de la phrase « La publicité[a] est la sauvegarde du peuple » prononcée par Bailly en 1789[10].
Un cratère lunaire, « Bailly », a été nommé en son honneur. Le cratère fut observé pour la première fois en 1791. Avec un diamètre de 287 km, c'est le plus grand cratère de la face visible de la lune.
↑« Publicité » au sens premier du terme : action de rendre public ; résultat de cette action.
Références
↑Jean Sylvain Bailly, Histoire de l'astronomie ancienne, depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'École d'Alexandrie ; par M. Bailly,… Seconde édition, (lire en ligne sur Gallica).
↑Jean Sylvain Bailly, Histoire de l'astronomie moderne depuis la fondation de l'école d'Alexandrie jusqu'à l'époque de 1730. Tome 2 : , par M. Bailly,…, (lire en ligne sur Gallica).
↑Victor Melchior Jacques, « Cérutti et le salon de la duchesse de Brancas à Fléville (1778-1784) », Annales de l'Est, 1888, p. 356-357 (en lige sur Gallica).
↑Louis Amiable et Charles Porset, Une loge maçonnique d'avant 1789, la loge des Neuf Sœurs : étude critique, Paris, Les Éditions Maçonniques de France, , 176-180 p. (lire en ligne).
François Arago, « Biographie de Jean-Sylvain Bailly, astronome de l'ancienne Académie des sciences, membre de l'Académie française et de l'Académie de l'inscriptions et belles-lettres, premier président de l'Assemblée constituante, premier maire de Paris, etc. », in: Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 23, Paris, Gauthier-Villars, 1853, p. LXXIII-CCXLIV(lire en ligne).
Roger Hahn, « Quelques nouveaux documents sur Jean-Sylvain Bailly », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, t. VIII, no 4, , p. 338-353 (lire en ligne).
(en) Edwin Burrows Smith, Jean-Sylvain Bailly, astronomer, mystic, revolutionary, 1736–1793, Philadelphie, American Philosophical Society, — Recension par Roger Hahn.