Il est le fils de Jean Antoine Debry, « lieutenant de maire à Vervins » (1780), et Marie Thérèse Lecoint/Lecointre. Il se marie en 1780 avec sa cousine Marie Josèphe Augustine Dupeuty, fille de Jacques Philippe Ferdinand Dupeuty, subdélégué à Vervins, et Marie Augustine Lemaire[2].
En septembre, Debry est réélu député de l'Aisne, le deuxième sur douze, à la Convention nationale[6]. Il siège dans les rangs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis[7]. Il ne participe ni au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[8] ni à celui sur le rétablissement de la Commission des Douze[9]. Il se solidarise, dans une lettre, d'une déclaration hostile aux journées du 31 mai et du 2 juin rédigée par ses collègues axonais[10].
Quelques jours après le 9 thermidor, il est élu membre du Comité de Sûreté générale alors renouvelé mais en démissionne aussitôt, alors dénoncé par son collègue Joseph Fayau pour ses prises de position sur le 2 juin[17].
En frimaire an III (décembre 1794), Debry est envoyé en mission dans les départements de l'Ardèche, de la Drôme et du Vaucluse[18]. Il passe dans les départements de l'Aveyron et de la Lozère en germinal an III (avril 1795)[19]. Il est rappelé à la Convention en messidor (fin juin)[20]. Le 15 du même mois (le 3 juillet), il est élu par 214 voix membre du Comité de Salut public aux côtés de François Antoine Boissy d'Anglas, de Jean-Baptiste Louvet et de Denis-Toussaint Lesage[21]. Le 26 (le 14 juillet), il obtient que les paroles de La Marseillaise soient inscrites au procès-verbal de la séance et que l'hymne soit interprété tous la matins par la garde de la Convention[22].
En floréal an VI (mai 1798), Jean Debry remplace Jean-Baptiste Treilhard, devenu directeur, comme ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt, aux côtés d'Antoine Bonnier d'Alco et de Claude Roberjot. Le 22 ventôse an VII (12 mars 1799), la France se déclare en guerre contre l'empereur de Hongrie et de Bohème. Le 9 floréal (28 avril), la voiture des trois ministre est attaquée par les troupes hongroises qui tuent Bonnier d'Alco et Roberjot. Debry est blessé mais survit[23].
Du Consulat à l'exil
À la suite du coup d'État du 18 Brumaire, le département de l'Aisne, jusque-là très hésitant sur la marche à suivre, attend que Quinette et Debry adhèrent officiellement au nouveau régime pour faire allégeance aux consuls le 6 frimaire an VIII (), soit 18 jours après[24]. Il fait ensuite partie du Tribunat.
Sous l'Empire, il est nommé préfet du Doubs, et se montre bon administrateur; selon Stendhal, son département était celui « qui allait le mieux en France » parce que Debry « se moquait ouvertement de la bureaucratie ministérielle[25] ». En récompense de son efficacité, il est créé baron d’Empire. Il est préfet du Bas-Rhin pendant les Cent-Jours. Après avoir défendu la ville de Strasbourg qui tombe en , il part avec sa femme et ses cinq enfants à Mons ou il apprend qu'il est soumis à la Loi qui bannit les régicides, Debry ne rentre en France qu'en 1830. Il meurt à Paris le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division).
Son fils, Fleurus Debry a administré comme préfet le département du Bas-Rhin et son petit-fils, Jean Debry le département de la Côte-d'Or.
Les papiers personnels de Jean Antoine Debry sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 386AP : Inventaire du fonds.
Alain Brunet, La carrière républicaine d’un Vervinois: Jean Debry (1760-1834), dans: Mémoires de la fédération des sociétés savantes du département de l’Aisne, tome 34, 1989, p. 211-220 [lire en ligne]
Laurent Brassard, Un échec devant l'Histoire : Les mémoires de Jean Debry, dans: L'Écriture d'une expérience. Histoire et mémoires de Conventionnels, 2015, Société des études robespierristes, p. 167-181
Léonce Pingaud, Jean de Bry (1760-1835). Le congrès de Rastatt. Une préfecture sous le premier empire, Paris, Plon, 1909, 404p.
↑AD Aisne, 5Mi0772, registres de BMS de Vervins (1760-1770), vue 16/310, baptême de Jean Antoine Joseph Debry; 5Mi0773, registres de BMS de Vervins (1780-1790), vue 16/353, mariage Debry-Dupeuty.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 25.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 493.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 33.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 61, séance du 7 avril 1793, p. 396-397.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 95, séance du 6 fructidor an II (23 août 1794), p. 395.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 94, séance du 14 thermidor an II (1er août 1794), p. 26-27.
↑Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 18, Représentants en mission, séance du 19 frimaire an III (9 décembre 1794), p. 604.
↑Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 21, Représentants en mission, séance du 14 germinal an III (3 avril 1795), p. 502.
↑Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 24, Représentants en mission, séance du 4 messidor an III (22 juin 1795), p. 613.
↑Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de Salut public tome 25, Convention nationale, séance du 15 messidor an III (3 juillet 1795), p. 104.
↑Laurent Brassart, « Réception et acceptation du coup d'État du 18 Brumaire an VIII dans le département de l'Aisne », Du Directoire au Consulat. Brumaire dans l'histoire du lien politique et de l'État-Nation, , p.173-174.
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