Fille de Pierre-Paul Léon, fabricant de chocolat, mort en 1784, et de Mathurine Télohan, étant l'ainée de 5 enfants[1], elle aide dès l'âge de 16 ans sa mère à tenir le commerce et à entretenir sa famille. Elle est présente le lors de la prise de la Bastille. Dès , elle fréquente plusieurs sociétés : le club des cordeliers (jusqu'en 1794), la Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe, ou elle côtoie Jean-François Varlet et Louise Robert, et la Société de Mucius Scaevola.
Le , elle se rend à la tête d'une députation de citoyens à la barre de l'Assemblée Législative, où elle lit une adresse signée par 320 Parisiennes demandant la permission d'organiser une garde nationale féminine[2]. En , elle signe la pétition de la Société patriotique du Luxembourg qui réclame la mort du roi[3]et entre octobre 1792 et septembre 1793, elle appuie au moins 7 candidatures.
Club des femmes patriotes dans une église, dessin de Chérieux, 1793, Paris, BNF.
Le , elle fonde avec Claire Lacombe la Société des républicaines révolutionnaires. Le , elle conduit une délégation de Citoyennes républicaines révolutionnaires qui souhaitent être admises à la Convention. Le , elle signe une délibération de la Citoyennes républicaines révolutionnaires qui demande l'érection d'un obélisque à la mémoire de Marat, sur la place du Carrousel. Le , toutes les sociétés de femmes sont dissoutes par la Convention.
Le couple aura un fils, Pierre Leclerc, né le 27 fructidor an III (13 septembre 1795). Sa déclaration de naissance est faite le 29 fructidor, rue du fossé - Montmartre, passage des vignes no 7[5]. Son destin n'est pas connu, il n'apparaît pas dans l'acte de décès de sa mère[5].
Après le 9 Thermidor, elle cherche un appui auprès de Tallien, qu'elle a connu en 1792 et à qui elle écrit le 18 thermidor (5 août). Le surlendemain, Jean-Théophile Leclerc et son codétenu, Pierre-François Réal, sont amenés devant le Comité de sûreté générale. Pierre-François Réal est libéré immédiatement, Pauline Léon et Jean-Théophile Leclerc le 22 août. Ils sont à Lyon en 1798.
En 1804, son frère, François Léon, est arrêté et détenu trois mois et demi pour avoir, avec un nommé Sornet, rédigé et collé des papillons hostiles à Bonaparte. Dans son dossier se trouve une lettre de Pauline Léon datée du et adressée à Pierre-François Réal, devenu l’un des responsables de la Police générale, dans laquelle elle sollicite l’élargissement de son frère. Cette lettre nous apprend qu’elle exerce alors à Paris la profession d’institutrice. Signée « femme Leclerc », elle indique que Jean-Théophile Leclerc est vivant en 1804 ; mais ce dernier s'est installé à La Nouvelle-Orléans et ne semble plus avoir de contacts avec elle. Il meurt en 1820[6].
À une date inconnue, entre 1812 et 1835, elle s'installe chez sa sœur, Marie Reine Antoinette, à Bourbon-Vendée, où elle meurt en 1838, rentière, dans sa maison, rue de Bordeaux.
Œuvres
Adresse individuelle à l'Assemblée nationale par des citoyennes de la capitale, le , imprimée par ordre de l'Assemblée nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1792, in-8, 4 pages.
« Précis de la conduite révolutionnaire d'Anne Pauline Léon, femme Leclerc », rédigé le au Luxembourg et adressé au Comité de sûreté générale, Archives nationales, Paris, F7 4774/9 dossier Leclerc.
Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 1 : Modes d'action et d'expression, nouveaux droits, nouveaux devoirs : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 525 p. (ISBN2-85816-116-X).
Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 2 : L'individuel et le social, apparitions et représentations : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 409 p. (ISBN2-85816-131-3).
Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, vol. 3 : L'effet 89 : actes du colloque international, 12-13-, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 479 p. (ISBN2-85816-132-1).
(en) Darline Gay Levy, Harriet Branson Applewhite, Mary Durham Johnson, Women in Revolutionary Paris, 1789-1795, University of Illinois Press, 1980, 325 pages, p. 158-160 (ISBN0252008553).
Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix-en-Provence, Alinéa, coll. « Femmes et Révolution », , 432 p. (ISBN2-904631-53-4, présentation en ligne)
Réédition : Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 416 p. (ISBN2-262-02257-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].