De 1956 à 2016, le département de l'Eure appartient à la région Haute-Normandie dont il constitue la partie méridionale. Il est aujourd'hui intégré à la région Normandie. Il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime au nord, de l'Oise, du Val-d'Oise et des Yvelines à l'est, d'Eure-et-Loir au sud, de l'Orne et du Calvados à l'ouest. Il est le seul département normand à être limitrophe de l'Île-de-France.
De façon générale, les paysages de l'Eure sont profondément influencés par les différents pays riverains. Ainsi, « le Vexin français se prolonge sur le Vexin normand ; le Mantois et la Beauce poursuivent leur influence jusqu’aux portes de Rouen ; le pays d’Ouche est à cheval sur l’Eure et l’Orne et enfin le pays d’Auge en Basse-Normandie, transparaît jusqu’aux bords de la Risle aval[3]. »
Cinq grands ensembles paysagers se distinguent nettement :
la vallée de la Seine. Axe majeur du Nord de la Normandie, la vallée de la Seine traverse la partie nord-est du département de l'Eure (de Vernon à Martot) et délimite sa frontière avec la Seine-Maritime au nord-ouest (de Sainte-Croix-sur-Aizier à Fatouville-Grestain)[4]. Elle constitue une structure paysagère complexe associant l'eau, des milieux naturels et forestiers, des paysages agricoles et des paysages urbains ou industriels ;
le Vexin normand. Ce paysage de plateau agricole aux larges ondulations est principalement dédié aux cultures de blé, de lin et de betteraves. En se rapprochant de la vallée de l'Epte qui marque la limite avec le Vexin français, le plateau est creusé de multiples sillons. De nombreux vallons secs et talwegs forment ainsi des bosses et des creux qui descendent doucement vers la vallée de l'Epte ;
le plateau de l'Eure, dont les grandes étendues rappellent la Beauce voisine tout en ayant une architecture normande incontestable ;
le pays de Lyons. Ce territoire, compris entre la vallée de l’Andelle à l’ouest, la boutonnière du pays de Bray au nord-est et le Vexin normand au sud, est marqué par un massif forestier de près de 11 000 hectares, la forêt de Lyons. Celle-ci, majoritairement constituée de hêtraies, a pour particularité d’être morcelée et de renfermer de très nombreuses clairières dans lesquelles de grandes cultures témoignent de l’influence du Vexin normand[5] ;
les pays de l’Ouest de l’Eure (pays d’Ouche, Lieuvin, pays d’Auge et Roumois sud)[6]. Ils sont marqués par une place plus importante de l’herbe, de l’arbre et de la forêt, dessinant des paysages plus verts et, pour certains d’entre eux, plus vallonnées où dominent les prairies. Ainsi, au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'Ouest du département, les résidus bocagers deviennent de plus en plus nombreux jusqu'à former un bocage au maillage dense, notamment dans la partie nord du Lieuvin et le pays d’Auge. Ces pays se prolongent en Basse-Normandie à l’ouest et au sud.
Avec un taux de boisement de 23 %, l'Eure est le département normand le plus boisé. Principalement implantées dans les vallées ou leurs abords, les forêts couvrent environ 132 775 hectares de son territoire. Elles sont constituées à 85 % de feuillus (chêne et hêtre principalement) et à 15 % de résineux (pin sylvestre, douglas et pin laricio essentiellement)[7].
La forêt de Lyons. Plus grand massif forestier de Normandie (11 000 ha), cette forêt se situe à cheval sur le Nord-Est du département de l'Eure et le Sud-Est de la Seine-Maritime. Elle est considérée comme une des plus belles hêtraies d'Europe, notamment grâce à sa clarté et à son aspect cathédrale du au caractère élancés des hêtres (jusqu'à 45 mètres de hauteur) qui laissent passer la lumière. Elle est parcourue par environ 300 km de chemins forestiers et abrite l'arboretum des Bordins[8].
La forêt de Montfort. Située sur la rive droite de la Risle, sur une surface d'environ 2 800 ha, cette forêt est dominée principalement par les résineux (pins sylvestres, épicéas et autres douglas). Elle offre environ 150 km de chemins balisés dans un cadre au relief vallonné[9].
La forêt de Bord-Louviers. Jouxtant les vallées de l'Eure et de la Seine, cette forêt couvre environ 4 600 ha. Elle est constituée de pinèdes au nord sur les terrasses de la Seine, d'une hêtraie dans la plaine centrale et d'une majorité de chênes sur les plateaux du Sud[10].
Les autres grandes forêts du département de l'Eure sont celles de Beaumont-le-Roger, de Conches, de Breteuil, d'Évreux et de Bourth.
Le réseau hydrographique de surface, modérément développé, s'étend sur un total de plus de 3 176 km de cours d'eau. Il est concentré sur un petit nombre de rivières principales qui, avec leurs principaux affluents, représentent un linéaire total de 1 350 km[11].
Les différents cours d'eau
Au Nord, ce sont la Seine et ses affluents de rive droite :
à l’est, l'Eure et ses principaux affluents l'Iton et l'Avre.
Les rivières euroises prennent pour la plupart leur source en dehors des limites départementales : dans le Perche ornais pour la Risle, l’Iton, l’Eure et l’Avre et dans le pays de Bray (Seine-Maritime) pour l’Andelle et l’Epte. Seuls l’Oison, le Gambon et la Calonne prennent leurs sources dans le département[13]. Elles appartiennent toutes au bassin de la Seine à l’exception de la Calonne qui est un affluent de la Touques.
De manière générale, les vallées humides euroises adoptent une direction Nord-Sud (à l'inverse des vallées sèches qui s'orientent plutôt vers une direction Est-Ouest). Sous l'effet du climat périglaciaire quaternaire, ces vallées ont vu leurs versants évoluer de façon différente. En effet, le versant nord présente une pente douce et se trouve recouvert de colluvions argilo-limoneuses tandis que le versant sud présente une pente abrupte sur laquelle la craie affleure[14].
L'Oison en crue.
État écologique des cours d'eau
La Seine est le seul cours d'eau du département de l'Eure dont l'état écologique est considéré comme mauvais. En revanche, de nombreux petits affluents, notamment dans le Nord-Ouest (le ruisseau saint-Christophe, le Sébec, le ruisseau de la fontaine Barbotte) et dans le Nord-Est (le Gambon et l'Andelle) sont en très bon état. Mais de façon générale, « la majorité du linéaire des cours d'eau dans l'Eure présente des altérations écologiques (physico-chimique, chimique ou morphologique) qui déclassent la qualité en état moyen »[15].
L'ensemble des cours d'eau de l'Eure est menacé par différentes espèces invasives dont deux, en particulier, sont dangereuses et posent des difficultés : la renouée du Japon et la Jussie.
La continuité écologique
Aujourd'hui, plus de 1 300 seuils ou barrages sont recensés sur l'ensemble du bassin hydrographique du département. Ces constructions, destinées initialement à l'utilisation de l’énergie des cours d’eau, ou parfois à la navigation ou à la création de plans d’eau, barrent le lit des rivières et des ruisseaux et font obstacle à la continuité écologique. 60 % de ces ouvrages ne serviraient plus[16].
De manière générale, l'Eure présente une géographie d'ensemble relativement uniforme, faite de plateaux faiblement ondulés, incisés par des vallées parfois profondes et encaissées, dessinant alors des paysages en creux. Cet aspect de la géographie euroise, beaucoup plus marqué dans le nord que dans le sud, crée des passages entre plateaux et vallées souvent rapides, voire brutaux, et sans véritable transition : les coteaux, les falaises, les pentes, dessinent des espaces étroits, peu accessibles, abrupts ou subverticaux[17].
L'altitude moyenne du département se situe aux alentours des 150 mètres NGF. En remontant vers le nord, l’altitude baisse lentement pour finalement s'approcher du 0 NGF (notamment près de l'estuaire de la Seine).
Le climat du département de l'Eure est océanique. Sous l'influence fréquente des dépressions venues de l'Atlantique, il est marqué globalement par l'humidité et une douceur des températures.
De nombreux facteurs locaux diversifient le climat : proximité ou non du littoral, altitude (- 0,6° par 100 m soit 1,5° entre zéro et 240 m), situation ventée ou d’abri, couverture végétale, qualité thermique des sols, etc. En effet, une différence importante se distingue entre, d'un côté, les zones situées au nord et à l'ouest, et de l'autre, les zones situées au sud et à l'est. Ainsi, le Lieuvin, le pays d'Auge, le pays d'Ouche ainsi que le Vexin ont un climat plus frais et plus humide. En revanche, le plateau de Saint-André et le plateau de Madrie se caractérisent par une pluviosité plus faible (moins de 600 mm par an), la rapprochant en cela des plateaux d'Île-de-France. La pluviométrie moyenne en fait le département le plus sec de Normandie.
En été, les nuits sont relativement fraîches, avec une grande amplitude thermique les journées ensoleillées. Cette fraîcheur nocturne, associée à des vents faibles, favorise la formation de brumes et brouillards.
Urbanisme
Occupation du territoire
L’Eure possède un bâti dense et réparti de façon homogène sur son territoire. Le paysage, profondément marqué par la présence de l'homme, se caractérise par l'absence d'étendues vides. Ainsi, il est presque impossible de parcourir plus de trois kilomètres sans croiser une ou plusieurs habitations (qu'il s'agisse d'une ferme isolée, d'un hameau, d'un village ou d'une ville)[18].
Cette occupation régulière du territoire par le bâti permet de distinguer une hiérarchie urbaine s’organisant de la façon suivante :
les hameaux, distants de 1,5 km les uns des autres ;
les villages, distants entre eux de 3 km ;
les gros bourgs ou petites villes, tous les 20 km ;
les grandes villes centres, à 70 km les unes des autres.
Toutefois, à l'échelle régionale, des nuances se distinguent, contribuant, ainsi, à différencier les paysages entre eux :
dans le Vexin normand, sur les plaines du Neubourg et de Saint-André ainsi que sur le plateau de Madrie, l'habitat dispersé ou en hameaux se fait rare ; les fermes et les habitations tendent plutôt à se regrouper pour former de gros villages ou des villes, laissant de vastes espaces agricoles dans lesquelles l'occupation humaine se fait moins pressante ;
les pays du Lieuvin et du Roumois ainsi que la partie augeronne possèdent de très nombreux hameaux entre les villages, tendant alors vers un habitat diffus ;
les grandes villes engendrent autour d’elles une pression urbaine forte et un fort impact sur les villages alentour. Des aires d’influence urbaine ceinturent ainsi les grandes villes ; c'est le cas de Rouen et d'Elbeuf en Seine-Maritime (dont l'influence se ressent profondément dans l'Eure, principalement dans la vallée de la Seine), Évreux et Louviers.
Organisation du bâti sur le territoire
Le bâti n'est pas organisé partout de la même façon. Les formes urbaines diverses contribuent à différencier les unités de paysages entre elles. Parmi la grande variété de formes urbaines présentes dans l'Eure, il en est quelques-unes qui sont spécifiques au département, contribuant à son caractère identitaire[19].
Dans l'Eure, de nombreuses villes sont implantées au creux des vallées (afin, notamment, d'être proches des rivières dont l'eau est utile au développement industriel) : c'est vrai pour Évreux, Pont-Audemer, Bernay, Brionne, Verneuil-sur-Avre, Pacy-sur-Eure, Gisors, et beaucoup d'autres. Il en résulte des villes discrètes, qui, nichées dans les vallées et le plus souvent entourées par des coteaux boisés, ne se perçoivent pas depuis les plateaux. Cependant, des vues urbaines d'ensemble remarquables se dégagent depuis le sommet des coteaux (c'est notamment le cas au Château-Gaillard où une vue imprenable s'offre sur Les Andelys et la vallée de la Seine, ou encore au donjon de Brionne où l'on domine la vallée de la Risle).
En revanche, la capacité d’accueil limitée des sites bâtis conduit à des phénomènes de débordement, liés à la pression du développement urbain. On constate alors des villes qui s’allongent de façon excessive dans les vallées et des extensions urbaines débordant sur les plateaux, avec la création de quartiers satellisés, déconnectés des centres-villes comme c’est le cas à Pacy-sur-Eure, Évreux ou Gisors.
Dans ces villages typiques du Lieuvin, du pays d'Auge, du Roumois et du pays d'Ouche, les maisons ne se regroupent pas les unes près des autres autour de l'église. En effet, chaque habitation conserve son terrain tout autour, créant ainsi un tissu villageois aéré. Le village s’organise autour d’une route ou d’un carrefour qui prend rarement l’aspect d’une rue car les abords restent généralement enherbés. Il n’offre pas une image urbaine mais plutôt une ambiance jardinée où la végétation est présente partout : les clôtures restent transparentes ou se parent de haies champêtres et taillées, et les arbres des jardins débordent généreusement sur la rue.
Villages agricoles
Dans le Vexin normand, et sur les plaines du Neubourg et de Saint-André, les villages, généralement assez grands, présentent un caractère un peu austère : de grandes fermes, dont les bâtiments s’alignent perpendiculairement à la rue, offrent des façades aveugles prolongées par des murs d’enceintes. Peu de maisons s’ouvrent directement sur la rue, les jardins n'étant pas visibles. Une place, ou une mare demeure souvent l'espace le plus végétalisé et le plus convivial.
Villages-rues des plateaux
Ces villages, étirés le long des routes, sont hérités d'un parcellaire ancien, organisé perpendiculairement à la chaussée et relativement étroit. Les habitations s’égrènent sur une seule ligne le long de la route qui constitue le seul lien entre elles. L'ensemble compose une campagne habitée, où les relations entre villages et espaces agricoles environnants sont étroites, aussi bien d'un point de vue physique que visuel.
Quartiers de la reconstruction
Les centres urbains de quelques villes de l'Eure ont été gravement endommagés par les bombardements allemands lors de la Seconde Guerre mondiale (contrairement aux villes de Basse-Normandie ou du Havre qui furent bombardés par les Alliés avant le débarquement). C'est notamment le cas de Vernon, de Gisors, de Louviers et d'Évreux qui fut sinistrée à 47 %. Lors de la reconstruction d'après guerre, un nouveau matériau incontournable apparaît : le béton armé, qui se marie par force aux vestiges médiévaux préservés.
Paysages de périphéries
Certains paysages autour des grandes villes sont gagnés par la péri-urbanisation (notamment autour d’Évreux ou de Louviers). Fortement marqués par la standardisation et l'absence d'identité, ces périphéries constituent des espaces non urbains mais sous influence urbaine qui grignotent de plus en plus les terres agricoles. Composés de lotissements d’habitat individuel, de zones d’activités et de zones commerciales, d'échangeurs et de ronds-points routiers, ils se retrouvent partout sur le territoire français.
Résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 7,2 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l'Eure dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Avant l'avènement de la domination romaine, le territoire actuel du département de l'Eure est partagé entre trois peuplades de la Gaule celtique :
Bronze au cheval et à la rouelle frappé par les Léxoviens. Date : Ier siècle av. J.-C.
Les Véliocasses, qui occupent les terres situées au nord de la Seine correspondant approximativement au Vexin auquel ils ont donné leur nom. Le chef-lieu de ces terres est Rotomagus (Rouen) ;
Les Lexovii, qui occupent tout l'ouest de l'Eure, des vallées la Risle et de la Charentonne jusqu'à leur chef-lieu Noviomagus Lexoviorum (Lisieux). Leur territoire correspond à l'actuel Lieuvin et à une partie du pays d'Auge ;
les Aulerques Éburovices, qui occupent un territoire compris entre les vallées de la Seine, de la Risle et de l'Avre. Leur chef-lieu fut Mediolanum Aulercorum (Évreux).
Il ne reste que peu de traces de ces tribus dans le territoire du département de l'Eure : les plus importantes retrouvées jusqu'à présent sont les pierres druidiques des Ventes.
Époque romaine
Les thermes du site gallo-romain de Gisacum - commune du Vieil-Évreux.
Au milieu du Ier siècle av. J.-C., Jules César entreprend la conquête de la Gaule, conquête qui aboutit à la guerre des Gaules.
Les Eburovices et les Véliocasses se défendent de façon redoutable. Mais rapidement vaincus et décimés, ces deux tribus se soumettent au pouvoir romain et leur remettent leurs terres. Les différents peuples gaulois se romanisent alors peu à peu.
Une fois la paix revenue, sous l'impulsion des Romains, les arts, les sciences, le commerce et l'industrie se développent. Des routes stratégiques et militaires, formées de deux ou trois rangs de pavés superposés, sont construites. Ces voies relient notamment Évreux à Lillebonne en passant par Brionne et Aizier, Lillebonne à Lisieux en passant par Pont-Audemer et Cormeilles, Brionne à Lisieux, Évreux à Dreux, etc.[20]. Enfin, trois villes principales sont établies : Évreux, Condé-sur-Iton et Brionne. Le territoire correspondant à l'actuel département de l'Eure fait alors partie de la deuxième Lyonnaise, qui est gouvernée par des chefs militaires et des chefs civils.
Époque mérovingienne
Détail d'un vitrail de l'église Saint-Taurin à Évreux : saint Taurin aux portes d'Évreux.
Sous le règne romain, les mœurs religieuses changent très peu : le polythéisme romain ne parvient à s'imposer qu'au sein des villes. En dehors, les croyances des peuples de la Gaule celtique perdurent et les druides célèbrent encore leurs cérémonies traditionnelles.
C'est dans ce contexte que saint Taurin vient apporter la parole évangélique à Évreux. Il est vu "comme l'apôtre, le fondateur et le premier évêque de l'église d'Évreux et placé au rang des pontifes dont les fidèles doivent honorer la mémoire". Une église est construite à l'endroit même où est retrouvé son tombeau. Les populations des environs d'Évreux délaissent alors peu à peu leurs pratiques superstitieuses ancestrales et se convertissent au christianisme. Une société nouvelle se met en place et s'organise sous le règne de Clovis, le premier roi des Francs qui se soit converti à la doctrine du Christ.
Par la suite, sous le règne des successeurs de Clovis, le territoire de l'Eure fait partie de la Neustrie. À cette époque, les églises et les monastères s'y multiplient. Parmi ces derniers, certains acquièrent une grande réputation en même temps qu'ils accumulent les richesses. Au milieu des guerres incessantes caractérisant la fin de règne des derniers Mérovingiens, les monastères deviennent des refuges pour les lettres. On y étudie également l'histoire et la scolastique et on y pratique la culture de la terre.
Époque carolingienne et invasions vikings
Au début de l'ère carolingienne, sous l'impulsion de Charlemagne, le territoire du royaume des Francs s'accroît : intégration du duché de Bavière, conquête du royaume des Lombards, de la Saxe, de quelques territoires en Espagne, dans les possessions byzantines et dans les pays slaves. Malgré quelques parties instables, Charlemagne réussit à tenir l'ensemble de son territoire et à dominer à la fois les hommes et les institutions.
À sa mort, le royaume plonge peu à peu dans l'anarchie à cause des guerres fratricides entre ses successeurs et les invasions incessantes des Vikings. En 841, ces derniers remontent pour la première fois la Seine. Ils pillent Rouen et sa cathédrale et détruisent les abbayes de Jumièges et de Saint-Wandrille. La motivation principale des Vikings est l’appât du gain et la recherche de l'or. La résistance à leurs assauts est souvent insignifiante : "les villes sont généralement mal défendues et le roi Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, doit faire face à de multiples dangers. Les Bretons poussent à l’ouest, l’Aquitaine menace de faire sécession tandis que l’aristocratie franque revendique de nouveaux pouvoirs"[21]. Les Vikings vont profiter de cette situation chaotique.
Duché de Normandie entre 911 et 1050.
Ainsi, à la fin du IXe siècle, Rol ou Rollon, un des chefs vikings, terrorise les territoires compris entre Rouen et Évreux, villes dont il se rend maître. Il lance également des assauts vers Paris et vers Chartres, mais ceux-ci se soldent par des échecs.
En 911, Charles le Simple, las de ces attaques incessantes et désespéré de pouvoir vaincre définitivement les Vikings, décide de négocier avec Rollon. Il fait proposer à celui-ci, par l'intermédiaire de François, archevêque de Rouen, la cession du territoire compris entre, d'un côté, les vallées d'Andelle et de l'Epte, et de l'autre, la mer. En échange de quoi, Rollon doit se convertir au christianisme et doit assurer la protection du royaume, notamment contre ses compatriotes vikings qui seraient tentés de remonter la Seine. Ces négociations aboutissent au traité de Saint-Clair-sur-Epte, traité par lequel il est donné naissance au futur duché de Normandie.
Si les historiens ne sont pas tous d’accord sur l’exacte étendue de la concession accordée par Charles le Simple à Rollon, il apparaît certain qu'une grande partie du territoire actuel de l'Eure en fait partie.
Territoire eurois dans le duché de Normandie
911 à 1035 : de Rollon à Robert le Magnifique
Rollon, qui est considéré par les historiens comme le premier duc de Normandie (il est en réalité le jarl, c'est-à-dire le comte), ramène la paix et la sécurité sur son territoire. Après avoir été la terreur des peuples, il souhaite, désormais, en être le bienfaiteur. Pour cela, il réprime le brigandage, sécurise les voies de communication et développe le commerce. Il veut également relancer l'église et rétablir la vie monastique. Ainsi, à Évreux, il fait rebâtir les églises et fait un don à la cathédrale.
Pendant la minorité de son petit-fils, Richard Ier, Évreux tombe aux mains de Hugues le Grand, comte de Paris, puis de Louis IV d'Outremer, lequel s'empare de la Normandie et fait Richard prisonnier. Plus tard, lorsque celui-ci recouvre le duché de Normandie, il épouse Emma, fille d'Hugues le Grand et sœur d'Hugues Capet, dans la cathédrale d'Évreux.
Quelques années plus tard, Évreux est de nouveau assiégée ; cette fois, par Lothaire, le roi de France. Évreux résiste, mais, un traître, Guillaume Machel, permet à Lothaire de s'emparer de l'une des portes et de se rendre maître de la ville. Celle-ci est donnée à Thibaud, le comte de Chartres, lequel finit par la restituer, en 965, afin d'obtenir la paix. Lothaire conclut également, la même année, sur les bords de l'Epte, un accord avec les Normands.
En 990, Richard Ier érige en comté le diocèse d'Évreux et le donne à son fils Robert le Danois, déjà archevêque de Rouen. Personnage le plus important après le duc, celui-ci n'envisage ses fonctions que sous l'éclat extérieur qu'elles lui offrent. Il commet de nombreuses fautes morales qu'il essaie de réparer peu de temps avant sa mort. Richard, son fils aîné, lui succède en 1037. Il fait, au contraire de son père, preuve de piété et de sagesse.
1035 à 1087 : le règne de Guillaume le Conquérant
En 1035, le duché de Normandie passe dans les mains de Guillaume II, dit le Conquérant, alors qu'il n'est encore qu'un enfant[Note 2]. Trop jeune et inexpérimenté, il ne parvient pas, dans un premier temps, à comprimer l'ambition des seigneurs. Le comté d'Évreux souffre ainsi de ces nombreuses guerres intestines. Ainsi, Crespin, comte de Brionne, est tué par les seigneurs de Montreuil en défendant sa baronnie du Sap et d'Orbec. Roger Ier de Tosny, seigneur de Conches, opposant de Guillaume II, se querelle avec Onfroy, comte de Beaumont, partisan du duc : lors d'une bataille opposant leurs troupes entre Bourgtheroulde-Infreville et Boissey-le-Châtel, Roger et ses deux fils périssent.
En 1045, Guillaume II apprend que Guy, comte de Vernon et de Brionne, qui nourrit des prétentions au titre de duc, projette de s'emparer du duché de Normandie. Guillaume porte le siège alors à Brionne. Mais Guy de Vernon parvient à s'échapper avec certains de ses soldats et se réfugie à Verneuil. Le duc Guillaume brûle le château de Brionne et prononce la confiscation de ses biens.
En 1047, après la bataille du Val-ès-Dunes, Guillaume II réussit à affermir son autorité dans l'ensemble du duché. Il réside alors à Lyons-la-Forêt. C'est à ce moment qu'il commence à lorgner le trône d'Angleterre dont il se prétend l'héritier en vertu d'une donation que le roi Édouard le Confesseur a fait en sa faveur. Les seigneurs normands, ambitieux et avides de pouvoir, secondent leur duc dans cette conquête. C'est le cas notamment du comte de Beaumont, du comte d’Évreux, du comte de Breteuil, des seigneurs de Conches, etc. Après le succès de la bataille d'Hastings, nombre d'entre eux s'établissent en Angleterre après avoir reçu, en échange de leurs services, des biens et des terres.
En 1096, après l'appel du pape Urbain II, Robert part, accompagnés de nombreux vassaux, pour la Terre Sainte dans le cadre de la première croisade. Pendant son absence, le duché est confié à son frère, Guillaume le Roux, roi d'Angleterre. Celui-ci fait construire, au cours de sa tentative de conquête du Vexin, la forteresse de Gisors, ville alors placée à la frontière entre la Normandie et la France. Mais sa mort survient rapidement. Henri Ier Beauclerc, le troisième fils de Guillaume le Conquérant, devient roi d'Angleterre tandis que Robert Courteheuse revient de la croisade. En 1105, Henri Ier déclare la guerre à Robert et, après sa victoire à Tinchebray, s'empare de la Normandie.
À cette époque, le comté d'Évreux doit revenir à Amaury III de Montfort. Mais, le roi Henri, qui n'aime pas la maison Montfort, refuse de lui reconnaître ce droit. Amaury assiège donc Évreux et la prend de force. Henri vient, alors, poster son armée à Breteuil, puis mène le siège devant Évreux. À la suite de cette attaque, celle-ci est détruite en grande partie par les flammes et sa population disséminée dans les campagnes alentour.
Époque moderne
Carte du département de l'Eure (1790)Carte du département de l'Eure (1800)
Le département a été créé à la Révolution française, à effet du en application de la loi du , sous la dénomination « Département d'Évreux »[22], à partir d'une partie de la province de Normandie.
Chef-lieu du département à sa création, Évreux abandonna ce titre au cours de l'année 1793 au profit de Bernay, mais le récupéra avant la fin de cette même année[23].
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
415 777
404 665
398 661
394 467
377 874
373 629
364 291
358 829
349 471
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
340 652
334 781
330 140
323 651
303 159
308 445
305 788
303 829
315 902
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
332 514
361 943
383 385
422 952
462 323
513 818
541 054
567 221
588 111
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
602 825
598 934
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[25] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[26] puis population municipale à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique
Communes les plus peuplées
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
Les principales villes de l'Eure possèdent leur théâtre. Ainsi, on peut citer : le théâtre d'Évreux, le théâtre du Grand Forum à Louviers, le théâtre de l'Arrosoir à Vernon, le théâtre Édith-Piaf à Bernay, etc.
Salles de concert
Les salles de concert présentes dans le département de l'Eure sont les suivantes : le Kubb à Évreux, la MJC de Bernay, le théâtre de l'Arsenal et le théâtre des Chalands à Val-de-Reuil, le Moulin à Louviers, l'Éclat à Pont-Audemer, la MJC Le Silo à Verneuil-sur-Avre, etc.[29].
Affiche de l'édition 2010 du festival Le rock dans tous ses états.
Le Rock dans tous ses états était le plus grand événement musical de l'Eure. Créé en 1983, ce festival était principalement orienté vers les musiques rock et électroniques. Il avait lieu tous les ans, à l'hippodrome d'Évreux. Ce festival a évolué et s'appelle désormais "Rock'in Evreux".
Beaucoup d'autres évènements musicaux, faisant, généralement, la part belle aux groupes normands, ont également lieu, aux quatre coins du département[31].
Certains sont consacrés à un style musical ou à un thème précis :
Terre essentiellement catholique dans les siècles passés, le département de l'Eure a connu, comme le reste de la France, une forte déchristianisation au cours du XXe siècle.
L'Eure dispose d'un patrimoine religieux très important, témoignant de l'importance du catholicisme autrefois. Cela va des églises, présentes dans presque tous les villages, aux abbayes telles que celles du Bec-Hellouin ou de Mortemer, en passant par les calvaires ou les croix de chemin.
L'Eure est le département français qui a conservé le plus grand nombre de confréries de charité (on en dénombre environ 120). Une confrérie de charité est une association de paroissiens, les charitons, qui assurent bénévolement les inhumations et participent aux offices religieux. L’origine de ces confréries remonte au XIe siècle, du temps des premières grandes épidémies où personne ne voulait s’occuper de l’inhumation des défunts. La Charité de la Landepéreuse est la plus ancienne : elle daterait de 1080.
Tous les deuxièmes dimanches de septembre, les Mauriciens de toutes les communautés et de toutes les religions se retrouvent à Pinterville où Jacques-Désiré Laval, le « saint » de l'île Maurice, natif du département, exerça son ministère pendant deux ans.
Santé
Le département est considéré comme un désert médical avec, en 2023, 94 médecins pour 100 000 habitants[32].
Les différents systèmes agricoles eurois sont répartis sur le territoire en fonction des caractéristiques des sols et du climat[35]. Ainsi, le Sud-Est de l'Eure produit essentiellement du blé, de l'orge et du colza à cause de ses terres légères et son climat relativement sec semblables à la Beauce voisine. En remontant vers le nord, sur les sols fertiles du plateau du Neubourg et du Vexin, la production est orientée vers le lin et les pommes de terre; quant aux betteraves, il faut y associer l'industrie de transformation centenaire associée (sucrerie d'Étrépagny). Tout à fait au nord du département, dans le Roumois l'élevage de vaches laitières et de bovins à viande est associé aux grandes cultures. À l'ouest, sur les reliefs plus accidentés du Lieuvin et surtout du pays d'Auge, les cultures sont moins présentes au profit de l'élevage laitier ou mixte lait et viande. Enfin, le maraîchage et l'horticulture, peu développés, se trouvent essentiellement dans la vallée de la Seine et autour des agglomérations.
Industrie
L’Eure est un territoire favorable au développement industriel : une position géographique stratégique entre, d'un côté, le marché francilien et, de l'autre, les ports normands tels que Rouen et Le Havre ; un tissu dense de PME performantes et un paysage économique
structuré autour de filières d’excellence comme la pharmacie/cosmétique, l’aéronautique et le spatial, l’automobile ou encore les constructions électriques et électroniques[36]
Le département de l’Eure compte sur son territoire 35 700 établissements le plaçant au 8e rang des départements industriels français[35].
Ce dynamisme industriel est dû à la présence de leaders nationaux et internationaux tels que : Valois et Groupe GMD (plasturgie), GlaxoSmithKline et Sanofi Pasteur (pharmacie), Aerochim et Hermès (cosmétique), Schneider Electric (composants électriques).
En outre, le département accueille de grands laboratoires de recherche et développement, notamment avec le pôle de
compétitivité Cosmetic Valley et le cluster Polepharma.
L'Eure ne dispose pas de côte maritime, et seuls quelques endroits présentent un caractère « spectaculaire », tels que le site de Château Gaillard près des Andelys ou la pointe de la Roque qui domine l'estuaire de la Seine en aval du pont de Tancarville.
L'Eure bénéficie en revanche de paysages assez préservés de l'industrialisation et de l'urbanisation, de grandes forêts, de campagnes typiques avec de fraîches vallées et de villes d'importance moyenne ou petite qui ont su préserver leur charme et leur caractère.
Le tourisme qui s'y pratique est plutôt un tourisme de week-end car ce département est favorisé par sa proximité de Paris et sa situation sur la route des plages du Calvados. D'ailleurs beaucoup de ses habitants vont travailler dans la région parisienne ou dans l'agglomération rouennaise.
Le jardin de Claude Monet à Giverny. Située sur la rive droite de la Seine, la commune de Giverny est célèbre dans le monde entier au travers des tableaux de Claude Monet qui y vécut de 1883 jusqu'à sa mort en 1926. La maison du peintre est ouverte à la visite.
Le jardin du Musée des impressionnismes à Giverny.
Le parc du château du Champ de Bataille au Neubourg. En 1992, les jardins du parc ont totalement disparu. Recréés, ils occupent aujourd'hui un espace de 100 hectares évoquant les sept degrés de la création.
Les jardins et roseraie du parc du château de Miserey (site classé). Dans le parc du château, un jardin a été aménagé en trois espaces : l'Enfer, le Purgatoire et l'Éden. Dans ce jardin composé selon un plan cruciforme, l'Enfer est une collection d’arbres et d’arbustes épineux, le Purgatoire une allée d’ifs d'Irlande et l'Éden une collection de rosiers sans épine[38]
Au 31 décembre 2011, l'Eure compte 456 édifices comportant une protection au titre des monuments historiques. 143 d'entre eux sont classés ; les 313 autres sont inscrits[39].
Le département de l'Eure a conservé un nombre important de forteresses et de châteaux médiévaux hérités, notamment, des conflits franco-normands. Ces monuments sont particulièrement présents dans les vallées de l'Avre, de la Seine et de l'Epte qui correspondent approximativement à l'ancienne frontière entre la France et la Normandie, mais également dans la vallée de la Risle. Voici quelques exemples de ce type de construction :
Dans l'Eure, l'eau a constitué un moteur de développement industriel très important. En effet, l'énergie hydraulique a permis au département de connaître une prospérité et un essor économique importants au cours du XIXe. Ainsi, en 1860, l'Eure est "le premier département par la puissance équipée de ses rivières". L'avènement des machines à vapeur et le choix du département de l'Eure de persister sur la voie hydraulique précipitera son déclin. Même au début du XXe, alors que l'énergie hydraulique est majoritairement utilisé en France pour produire de l'électricité, "l'Eure continue à l'utiliser surtout sous forme d'énergie mécanique directe et par là-même se condamne au déclassement économique"[61]. De ce passé industriel, subsistent encore, au sein des vallées euroises :
La sépulture néolithique collective d'Houlbec-Cocherel : cet ossuaire comportant une vingtaine de squelettes est le premier site préhistorique découvert au monde en 1685.
Monuments néolithiques situés à la confluence de la Seine, de l'Eure et de l'Andelle, vers Le Vaudreuil : concentration de dolmens et de menhirs.
Pîtres, confluence de la Seine et de l'Andelle, zone archéologique importante des époques proto-historiques à l'époque médiévale[64], avec notamment une très grande nécropole gauloise et gallo-romaine.
Villages pittoresques
Le Bec-Hellouin.Le Bec-Hellouin (labellisé plus beau village de France). Situé au cœur de la vallée du Bec, le Bec-Hellouin est un haut lieu du rayonnement bénédictin depuis le XIe siècle. Le village comporte un ensemble de maisons à colombages typiques, groupées autour de l'abbaye Notre-Dame du Bec fondée par Herluin et dont Anselme de Canterbury a été l'abbé.
Champignolles. Village du pays d'Ouche situé sur la rive droite de la Risle et près de la forêt de Conches, Champignolles a conservé une véritable authenticité au travers de son bâti traditionnel et ses paysages. Sa douceur de vivre est notamment décrite dans les œuvres de Jean de La Varende et Philippe Delerm.
Place de Lyons-la-Forêt.Cormeilles. Petite cité du pays d'Auge traversée par la Calonne et le douet Tourtelle, Cormeilles présente un caractère authentique grâce à ses ruelles pittoresques aux façades à colombages. Elle est notamment connue pour ses boutiques d'antiquaires et sa distillerie.
La Ferrière-sur-Risle. Figurant parmi les plus petites communes de France, ce village du Pays d'Ouche se situe au cœur de la vallée de la Risle, non loin de Champignolles. Il conserve des halles du XIVe siècle et de nombreuses maisons à colombages.
Lyons-la-Forêt (labellisé plus beau village de France). Situé au cœur de la forêt de Lyons, traversé par la Lieure et par le Fouillebroc, Lyons-la-Forêt s'est d'abord fait connaître comme résidence ducale pour les ducs de Normandie. Préservé des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le village a conservé son caractère typique normand, lui permettant de servir de décor au film Madame Bovary de Claude Chabrol. Maurice Ravel ainsi que Paul-Émile Pissarro y résidèrent.
Les halles médiévales de la Ferrière-sur-Risle.Quillebeuf-sur-Seine. Situé dans le dernier méandre de la Seine, à l’embouchure de l'estuaire et à proximité des ponts de Normandie et de Tancarville, Quillebeuf-sur-Seine est une ancienne cité maritime. Le riche patrimoine historique du village est empreint de ce passé et des souvenirs des marins encore bien présents. Il conserve également de très belles maisons à pans de bois du XVIe siècle, notamment dans la Grande Rue[65].
Saint-Georges-du-Vièvre. Localisé au sein du Lieuvin, à l'endroit où se dressait la forêt du Vièvre, ce village a gardé un charme typiquement normand avec une architecture faite notamment de pans de bois et de briques. Il est connu pour avoir été le berceau, avec quelques communes avoisinantes, du maquis Surcouf, un des mouvements de résistance les plus importants de Normandie durant la Seconde Guerre mondiale.
Vieux-Port. En plein cœur de la vallée de la Seine, ce village, le plus petit du département de l'Eure, est le mieux préservé et le plus typique de la Route des chaumières.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations contenues dans cette section proviennent du Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure[66].
Colombages (ou pans de bois)
L'élément principal, à la base de l'identité architecturale normande dans l'Eure, est la maison à pans de bois (ou colombages). Cette architecture est présente sur la quasi-totalité du département : à l'est avec Lyons-la-Forêt ou Etrepagny, à l'ouest avec Le Bec-Hellouin ou Cormeilles, au sud avec Rugles, et enfin, au nord, avec Quillebeuf-sur-Seine ou Vieux-port. Quelques exemples de cette architecture :
Le second élément caractéristique de l'architecture normande dans l'Eure est la brique[67]. Matériau facilement réalisable puisqu'il est fait à partir d'argile, il est surtout présent dans la partie sud du département. Sa couleur varie généralement entre l'orange foncé et le rouge sombre (il n'existe que peu de briques jaunes ou grises). La brique peut être vitrifiée (elle subit une cuisson trop importante et les silices présentes dans l'argile deviennent verre), vernissée (une couche de vernis est passée sur la brique avant sa cuisson) ou émaillée (une couche d'émail est ajoutée). Ces différents types de briques permettent de réaliser des décors sur les façades des constructions.
Troisième élément : la bichromie[68]. Possible grâce à la variété des matériaux, la bichromie n'est pas une technique constructive, mais une technique de parement. Ainsi, des matériaux sont mis en interaction afin de créer un motif en damier permettant d'enrichir la décoration des façades. Ces matériaux sont la plupart du temps au nombre de deux (on parle donc de bichromie), plus rarement au nombre de trois (on parle alors de trichromie) et enfin, très rarement, au nombre de quatre (il s'agit de quadrichromie). L'église de Mesnil-sous-Vienne, comporte ainsi un damier fait de grès rouge, de brique, de silex noir et de craie.
Si, très souvent, le parement est un damier semblable aux cases d'un échiquier, il contient parfois des blasons ou des calices, et dans le cas de l'église de Saint-Grégoire-du-Vièvre, d'un rébus portant sur l'ensemble du mur Sud[69].
L'essentage[70] consiste à couvrir des parois verticales par des éléments généralement utilisés pour des toitures comme les ardoises ou de petites planchettes de bois. Cette technique est utilisée pour orner les façades des bâtiments dans les centres villes ; elle a donc un but décoratif. Dans les campagnes, l'essentage permet de recouvrir les pignons situés à l'ouest, façades principalement battues par les pluies et les vents, afin de protéger les parties composées de chaux et/ou de colombages. Parfois, l'essentage peut concerner l'ensemble des façades d'une maison.
Certains essentages présentent des caractéristiques particulières afin de renforcer l'aspect décoratif et donner plus de charme aux façades. On trouve, ainsi, des essentages en ardoise, en châtaignier, en bois, en plaques de zinc, etc.
Maison dite de la léproserie, à Broglie, avec une façade en tuileaux.
La tour de l'horloge, aux Andelys, recouverte d'ardoises.
En tant que département normand, l'Eure offre une gastronomie basée sur les spécialités "classiques" de cette région : la pomme, le lait et la viande ainsi que les alcools comme le cidre, le calvados et le pommeau. À noter également que l'Eure possède de nombreux marchés réputés, dont certains sont spécialisés : le marché aux pommes de Sainte-Opportune-la-Mare, le marchés au foie gras du Neubourg, la foire aux harengs de Lieurey, etc.
Boursin.Viandes ou produits à base de viandes : l'andouillette de Bernay, le poulet de la vallée de la Risle, les pigeonneaux de Damville, la poularde gratinée des Andelys, le pied de mouton du Neubourg et la saucisse de Pont-Audemer.
Poissons : les anguilles du Marais Vernier à la normande et les anguilles de la Lieure.
Fromages
Le Boursin (marque), fromage de lait de vache à pâte fraîche salée mélangée d’ail et de fines herbes, appartenant au groupe français Bel. Il est fabriqué à Croisy-sur-Eure.
Le Caugéen, fromage de chèvre.
Le Cormeillais, fromage au lait cru de vache, à pâte molle à croûte fleurie de forme ovale.
Le Pavé du Plessis : fromage de lait cru de vache produit par la Fromagerie du Plessis, propriété de la famille d'industriels laitiers Graindorge.
Pâtisseries : le mirliton de Pont-Audemer (pâtisserie constituée d'une pâte à cigarette roulée, garnie d'une mousse pralinée et fermée aux deux extrémités par du chocolat noir, le mirliton a été créée par Guillaume Tirel, dit Taillevent)[72], la brioche d'Évreux, la brioche de Gisors, la galette du Vexin normand, la tarte de Pont-Audemer, les macarons Auzou, le petit Neubourgeois, le sablé Neubourgeois, les croquants Neubourgeois.
Deux variété de pommes sont originaires de l'Eure : la Calville blanc d'hiver (cette pomme est en réalité originaire du duché de Wurtemberg, mais cultivée aux alentours de 1600 dans le village de Calleville, elle a fini par en prendre le nom) et la pomme de Rever (elle est spécifique du Marais-Vernier ; elle tient son nom de l’abbé François Rever).
Boissons
Pommeau de Normandie, élaboré à la distillerie de Cormeilles.
Dans l'Eure, sont produits certains alcools typiques de la Normandie : le cidre, le calvados, le calvadosPays d'Auge, AOC et le pommeau de Normandie, AOC. La plus grande distillerie de calvados et de pommeau de Normandie est installée dans l'Eure, à Cormeilles, depuis 1910.
D'autres produits sont originaires de l'Eure ou produits sur son territoire. C'est notamment le cas :
du Noyau de Vernon. Le Noyau de Vernon est une infusion de noyaux et d'amandes de cerises mélangées à de l'eau-de-vie de kirsch. Une distillerie, portant le nom de ce spiritueux, a vu le jour au XIXe siècle dans la ville de Vernon avant de disparaître dans les années 1980. Depuis, l'entreprise a fusionné avec celle du Noyau de Poissy dans la société « Noyaux de France »[73].
de la bière Richard Cœur de Lion, élaborée à Tosny près des Andelys.
de Pierval (eau de source). La source Pierval jaillit sous les chênes centenaires du parc du château de Pont-Saint-Pierre, dans le Vexin normand. La marque Pierval appartient au Groupe Alma.
Patrimoine naturel
Parc naturel régional
Logo du parc naturel régional des Boucles de la Seine normande.
Une partie du département de l'Eure est compris dans le parc naturel régional des Boucles de la Seine normande. Au total, 32 communes et une ville-porte (Pont-Audemer), appartiennent à ce parc riche d'un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. De nombreuses richesses du parc, qu'elles soient historiques, architecturales ou naturelles, se trouvent du côté eurois.
Le patrimoine naturel
Ancien méandre de la Seine, le Marais Vernier[74] est une vaste zone humide de 4 500 hectares. Véritable amphithéâtre naturel, il est constitué de roselières, de prairies humides et de tourbières (2 000 hectares, ce qui en fait la plus grande tourbière de France), d’innombrables canaux et fossés et de la Grand’Mare.
Le Marais-Vernier se distingue également par sa faune (hérons cendrés, oies, cigognes, martins pêcheurs, chevêches, butor étoilé, balbuzard pêcheur, bécassine des marais, corlieu, busard Saint-Martin, etc.), sa flore (orchis de mai, épipactis des marais, écuelle d’eau, grande douve, sphaigne, rossolis, linaigrette à feuille large, marisque, choin noirâtre, cirse anglais, lobélie brûlante, troscart des marais, utriculaire, hydrocharis des grenouilles, âche inondée, cresson à petites feuilles, orchis à fleurs lâches, orchis négligé, iris des marais, lychnis fleur-de-coucou, piment royal, etc.). Des vaches écossaises ont été introduites pour entretenir les pâtures du Marais-Vernier ainsi que des chevaux de Camargue.
L'Eure comprend 18 sites classés Natura 2000, qui couvrent environ 5 % de son territoire (forêt de Lyons ; Marais-Vernier et basse vallée de la Risle ; Risle, Guiel, Charentonne ; îles et berges de la Seine, etc.).
Faune
L‘épagneul de Pont-Audemer. C'est une race de chien originaire du Marais-Vernier. Ce chien de chasse est particulièrement réputé pour ses qualités de retriever en eau profonde et de broussailleur.
Alexandre de Bernay (XIIe siècle), écrivain. Il est l'auteur du Roman d'Alexandre, œuvre dans laquelle fut employé, pour la première fois, l'alexandrin.
Jean d'Hauville (1150 - mort entre 1199 et 1216), poète moraliste et satirique normand d'expression latine.
Jacques Daviel (1693-1762), chirurgien et ophtalmologue français. Chirurgien du roi Louis XV, il est le premier à avoir réussi une opération de la cataracte.
Louis Auzoux (1797-1880), docteur en médecine, créateur de modèles anatomiques utilisés dans les enseignements de la médecine humaine et vétérinaire. Ces techniques sont exposées au Musée de l'écorché d'anatomie au Neubourg.
Augustin Fresnel (1788-1827), physicien, considéré comme le fondateur de l'optique moderne.
Auguste Mudry (1907-2006), constructeur d'avions de voltige aérienne.
Claude Piron, chanteur du groupe Danny Boy et ses Pénitents, il est l'un des premiers chanteurs français de rock.
Wax Taylor, auteur, compositeur, producteur de musique et manager français de musique, natif de Vernon.
Peinture et dessin
Claude Monet (1840-1926), peintre et fondateur de l'impressionnisme. Il vécut à Giverny, près de Vernon, de 1883 à 1926. C'est à Giverny qu'il a peint Les Nymphéas, série mondialement connue de peintures à l'huile représentant le bassin de nénuphars présent dans ses jardins.
Émile Vaucanu (1864-1894), graveur, dessinateur et aquarelliste.
Bruno Le Maire, homme politique français, député dans la première circonscription de l'Eure, et ministre de l'Agriculture de juin 2009 à novembre 2010.
François Loncle, homme politique français, député dans la quatrième circonscription de l'Eure et secrétaire d'État auprès du premier ministre Pierre Bérégovoy de 1992 à 1993.
Pierre Mendès France (1907-1982), homme politique, député de l'Eure et maire de Louviers.
Hervé Morin, homme politique français, maire d'Épaignes, président du conseil régional de Normandie depuis 2016.
« coupé, en 1 de gueules aux deux léopards d'or armés et lampassés d'azur, et en 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bande componée d'argent et de gueules de six pièces. »
Ce blason reprend les armoiries de la Normandie, région dont fait partie le département, et celles de la ville d'Évreux, son chef-lieu.
Il a été proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950[76].
↑Guillaume le Conquérant est duc de Normandie sous le nom de Guillaume II, il deviendra roi d'Angleterre sous celui de Guillaume Ier.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Jacques Olivier Boudon, Les Bonaparte : regards sur la France impériale. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, p. 11 (carte de Gilles Pécout).
↑« L'identité normande dans l'Eure », Connaissance, Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Haute-Normandie), no 01, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
Sylvie Leprince, Histoires d'objets : Regards croisés sur le patrimoine mobilier de l'Eure, Silvana Editoriale, , 360 p.
Une campagne photographique dans l'Eure, Bonsecours, Point de vues, Département de l'Eure, Ville d'Évreux et Ville de Vernon, , 288 p. (ISBN978-2-915548-49-5)
Julien Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l'Eure, Epinal, Sapin d'or, , 425 p. (OCLC416909465)
Generasi kesembilanJapanese/international version (2000–2004)InformasiProdusenToyotaMasa produksi2000–2007 (Japan)2002–2008 (North America)[1]PerakitanToyota City, Aichi, Japan (Takaoka)Fremont, Cal., United States (NUMMI)Cambridge, Ontario, Canada (TMMC)Durban, South AfricaBurnaston, United KingdomAdapazarı, TurkeyTianjin, ChinaTaipei, TaiwanJhongli, Taiwan[2]Bangalore, India (Toyota India)Shah Alam, MalaysiaKarachi, PakistanDhaka, BangladeshSanta Rosa, PhilippinesChac...
У Вікіпедії є статті про інших людей із прізвищем Лі. Лі Чхон Йон이청용 Особисті дані Повне ім'я Лі Чхон Йон Народження 2 липня 1988(1988-07-02) (35 років) Сеул, Південна Корея Зріст 180 см Вага 75 кг Прізвисько Зелений дракон Громадянство Південна Корея Позиція Правий півза
Kebakaran hutan dan lahan di Chili 2023Bekas kebakaran yang terbentuk sejak Januari hingga Februari 2023 terlhat melalui pencitraan satelitLokasiChiliKawasan:Maule, Ñuble, Biobío, dan AraucaníaStatistikJumlah kebakaran407 (256 actif, 151 telah teratasi pada 18 February)[1]Luas keseluruhan430.000 hektare (1.100.000 ekar)TanggalJanuary 30, 2023–sekarangSumber apiGelombang panas, kekeringan, kemungkinan pembakaran yang disengajaBangunan hancur1,180+ rumah hancur[2]Terluka2,1...
American educator and former U.S. Navy admiral Donald J. GuterGuter as a rear admiral, 199810th President and Dean of the South Texas College of Law HoustonIn officeAugust 1, 2009 (2009-08-01) – August 1, 2019 (2019-08-01)Preceded byJames J. AlfiniSucceeded byMichael F. Barry10th Dean of the Duquesne University School of LawIn officeAugust 2005 (2005-08) – December 10, 2008 (2008-12-10)Preceded byNicholas P. CafardiS...
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