Le Cotentin est une péninsulefrançaise située dans la partie nord-occidentale de la Normandie et recouvrant la majeure partie de l'ancien PagusConstantiensis des époques romaine et médiévale. Cette région naturelle tire son nom de celui de la ville de Coutances, ce qui explique l'ancienne graphie Costentin telle que put l'employer Wace dans son roman de Rou[1]. Élément du Massif armoricain, le Cotentin s'étend de l’estuaire de la Vire à l’embouchure du Thar au sud de Granville. Au sud se trouve l'Avranchin et à l'est le Bessin.
Au cours de l'histoire, les limites du Cotentin évoluent. Le mot désigne d'abord le pays de Coutances, chef-lieu du diocèse qui lui donne son nom. Dès le XIe siècle, le terme Cotentin désigne en général la partie septentrionale de ce diocèse, bornée au nord, à l’ouest et à l'est par la mer, et au sud par une ligne qui, partant de la baie des Veys, suit les cours de la Douve et de la Scye, correspondant au territoire jusqu’en 1789, de l'archidiaconé du Cotentin, bien distinct de celui de Coutances. À partir de 1204, le bailliage du Cotentin couvre le diocèse de Coutances, avant que ne lui soit adjoint, sous Louis IX, l'Avranchin et du val de Mortain, dans le Grand bailliage du Cotentin, alors que certains[Qui ?], comme sous Charles V ont pu voir leurs attributions élargies aux diocèses de Lisieux, Bayeux et Séez[7].
La péninsule est nettement délimitée par la mer à l’ouest, au nord et à l’est, et par une vaste zone de marais inondables au sud-est. Elle a donc quelquefois été mentionnée dans l'histoire comme une île, du fait de la bande de marais coupant la partie la plus septentrionale du Cotentin du reste de la Normandie au sud-est, ce qui a rendu la péninsule difficilement accessible en hiver, jusqu’à la construction des routes modernes. Une fois la Vire passée au Vey, le Cotentin ne se trouve plus défendu que par la rivière d'Ouve ou Douve et par ses vastes marais. Jusqu'en 1925, date à laquelle elle fut rasée, une bastille médiévale, des XIIIe – XIVe siècle, défendait dans la commune de Beuzeville-la-Bastille le passage vers le nord et l'ouest de la presqu'île. Plus anciennement encore, un chemin empierré reliant Carentan à Port-Bail la traversait et de Gerville indique que plusieurs de ses dalles furent retrouvées au cours du XIXe siècle[8].
Climat
Le climat du Cotentin est très océanique. Il se caractérise par des hivers doux et humides, et des étés doux. Les moyennes pour janvier sont de 3 °C et 7 °C et les moyennes d'août sont de 14 °C et 22 °C. La pluviométrie est plus importante dans les terres, ainsi que le nombre de jours de gelées et l'amplitude thermique annuelle. Enfin, la neige ne se produit pas systématiquement tous les hivers mais peut se montrer importante par effet d'isothermie.
Territoires
Le Cotentin dans sa définition la plus large comprend les deux tiers nord du département de la Manche, le tiers sud étant composé de la totalité de l'Avranchin, et une petite partie de l’ouest du Calvados. Quelquefois simplement appelée Cotentin, la péninsule est désormais souvent désignée, pour éviter la confusion, Nord-Cotentin ou pays Cotentin, ce qui exclut la ville de Coutances et le sud du Cotentin historique.
La presqu'île du Cotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, la Hague ; au nord-est, le val de Saire ; au centre, le Plain, région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes. Cette division est fondamentale, elle a conditionné l'évolution du peuplement au cours des siècles[9].
Aujourd'hui, le Cotentin est souvent confondu avec la région naturelle française appelée presqu'île du Cotentin, même si l'assiette géographique du Cotentin historique dépasse la presqu'île, puisque les villes de Saint-Lô, Villedieu-les-Poêles et Granville sont historiquement cotentinaises.
Trois légions romaines menées par Titurius Sabinus, lieutenant de Jules César, envahissent le Cotentin à l’été de l’an Les Unelles, sous la conduite de Viridovix, résistent vigoureusement[17], mais sont défaits autour du Mont-Castre (Lithaire)[18]. Des Gaulois, partisans de l'indépendance, se replient derrière le Hague-Dick, mais ne peuvent résister et livrent un dernier combat sur les landes de Jobourg[19].
Durant la seconde moitié du IIIe siècle, le Bas-Empire romain fait face à une crise grave. Affaibli par les guerres civiles, la rapide succession d'empereurs éphémères et la sécession de provinces, il est également soumis à de nouvelles attaques des « barbares », comme les Saxons. Tandis que la Classis Britannica patrouille dans la Manche pour neutraliser les pillards maritimes, la pression toujours croissante aux frontières entraîne une vague massive de fortification à travers tout l'Empire, afin de protéger les villes et garder les points stratégiques importants. C'est dans ce contexte que les forts du Litus Saxonicum, une série de fortifications sur les deux rives de la Manche, est créée. Des fortifications dans La Hague[réf. souhaitée], à Cherbourg[21], à Barfleur[réf. souhaitée], à Barneville-Carteret[réf. souhaitée][Note 2] sont évoquées.
Moyen Âge
Antiquité tardive
Le territoire de l'actuelle Normandie fait l'objet d'une colonisation par les Francs, principalement dans sa partie orientale, et des Saxons, surtout dans sa partie occidentale. Elle est précédée par l'implantation dans sa partie occidentale au IIIe siècle de colonies de lètesbataves et suèves dans la lyonnaise seconde attestée par la nomination d'un préfet des lètes bataves et suèves ainsi que de Bayeux et de Coutances[22]. La colonisation de la Normandie par les Francs est inégale : assez dense dans la partie est et très faible dans le Cotentin. La colonisation saxonne est bien attestée par les textes et par les fouilles archéologiques en Normandie, mais davantage dans la plaine de Caen (Est du Bessin). Pour ce qui est du peuplement et des faits historiques de cette époque dans le Cotentin, les historiens manquent d'éléments pour relater l'Histoire. L'historien Claude Fauchet prétend que « le Coutentin, du temps mesme de nos rois Mérovingiens, estoit habité par les Sesnes (Saxons), pirates, et semble avoir esté abandonné par les Charliens, comme variable et trop esloigné de la correction de nos rois, aux Normands et autres escumeurs de mer… »
On sait en revanche que le Cotentin est christianisé à cette époque, notamment par l'influence d'évangélisateurs irlandais, comme Germain le Scot à la fin du Ve siècle et par saint Pair avec son compagnon Scubilion, saint Vigor, saint Marcouf au début du VIe siècle[23].
Sous le règne de Clovis Ier (481-511), lors de son annexion au royaume des Francs, le Cotentin fait partie de l'Armorique romaine, territoire qui s'étend entre Loire et Seine, sur une large frange nord occidentale de la Gaule[24]. Le pays fait partie de la Neustrie mérovingienne puis de la Francie occidentale après l'éclatement de l'empire carolingien.
Durant l'époque franque se superpose au territoire de l'évêque un comté le Comitatum Constantinum placé sous l'autorité d'un officier révocable, établi par le pouvoir royal. Les sources étant très lacunaires, nous ne connaissons qu'un anonyme comte de Coutances qui intervient dans la Vie de saint Magloire, et un autre comte du Cotentin nommé Genatius dans le recueil des miracles de saint Florent. En 747, lors du transfert des reliques de Portbail vers l'oppidum de Brix, la Chronique de Fontenelle évoque l'existence du comte Rihwin (Rihuuino comite)[25].
Cependant, Salomon ne parvient pas à exercer son influence jusqu'au Cotentin, car il doit lui-même faire face aux raids vikings sur le territoire breton. C'est pourquoi cette acquisition territoriale n'est suivie ni d'une colonisation, ni d'une réelle intégration dans le royaume breton, le Cotentin restant dans la province ecclésiastique de Rouen.
Selon le Livre noir de la cathédrale de Coutances (témoignage incertain), une première vague d'agressions vikings aurait débuté en Cotentin dès 836, et se prolongea durant les trente années suivantes. Toutefois cette menace est bien présente durant l'hiver 889-890, qui voit une armée danoise, repoussée de Paris, assiégerSaint-Lô, au terme duquel, l'évêque Lista, réfugié dans le castrum, est assassiné et les habitants passés par le glaive[26].
Vers 934, le chef des Normands de la Seine et comte de Rouen, Guillaume Longue-Épée, s'allie aux Francs par des mariages. Alors se constitue un parti contre l'étranger. Il est mené par Riulf — autre Viking —, comte du Cotentin, à la tête de quelques autres barons normands. À leurs yeux, le Jarl contracte des mésalliances telles que des étrangers risquent de s'introduire à la Cour et au Conseil. Alors Guillaume Longue-Épée, encouragé par Anslech, Bernard le Danois et Bothon, comte du Bessin, avec 300 soldats, est contraint de s'opposer à une armée de plusieurs milliers d'hommes. Il les affronte dans un pré, au pied des murs de la ville de Rouen d'où il ressort vainqueur[27],[28],[Note 3].
En 938[29], une flotte de 60 voiles menée par le roi danois Harald, déchu par son fils et chassé de ses terres, y débarque et s'installe dans le Cotentin avec le consentement de Guillaume Longue-Épée. Il établit sa résidence à Cherbourg jusqu'à retrouver son trône. Il revient ensuite à la tête de vingt-deux vaisseaux pour aider Richard Ier de Normandie, encore mineur, contre Louis IV d'Outremer qui est fait prisonnier en 945[30]. C'est à cette époque qu'une première église ainsi que des fortifications sont construites à Cherbourg.
La toponymie locale montre l'empreinte colonisatrice de ces Scandinaves qui se complète par la constitution de grandes baronnies locales, avec Néel de Saint-Sauveur, et les Bertran de Bricquebec. Le monachisme se développe aux XIe et XIIe siècles à travers les abbayes de Saint-Sauveur-le-Vicomte, de Montebourg, de Cerisy-la-Forêt, de Hambye…[15] Compte tenu du poids de la toponymie (et dans une moindre mesure de la patronymie) scandinaves, des chercheurs britanniques de l'université de Leicester ont collecté en des centaines d'échantillons de salive afin d'en savoir davantage sur la colonisation viking de la Normandie[31]. Les résultats montrent une empreinte certaine des Scandinaves sur le patrimoine génétique du Cotentin.
Ces seigneurs de Saint-Sauveur vont d'ailleurs régner à partir de la fin du Xe siècle (sous le titre de vicomte) sur le Cotentin considéré comme « une région excentrique du duché de Normandie », avec d'abord Roger, vicomte vers la fin du Xe siècle, auquel succéda son fils Néel Ier et son petit-fils Néel II. Sous l'époque ducale, le Cotentin constitue une vicomté qui demeure directement dans la main du duc, avec à sa tête un vicomte qui est un vassal du duc, investi personnellement par ce dernier, et qui a la charge de l'administration locale, et qui peu à peu rendront leur charge héréditaire[32].
En 1001, le roi d'Angleterre Æthelred veut lancer une grande expédition militaire pour s'emparer de la Normandie et punir les Normands de l'aide qu'ils apportent aux raids vikings sur son territoire. Les troupes anglaises projettent de piller et de massacrer le maximum de villageois normands. Afin de mener campagne, Æthelred fait appel à tous les plus grands guerriers d'Angleterre. Les gens d'armes Anglo-Saxons forment une armée très importante et puissante. Débarquant donc dans le Cotentin par le Val de Saire, les soldats anglais massacrent et pillent les premiers villages normands qu'ils croisent puis, se portent vers Rouen, pour capturer le duc de Normandie Richard II de Normandie et offrir son territoire au roi Æthelred.
Alors que la situation se présente bien pour les Anglais, Néel Ier de Saint-Sauveur intervient de façon énergique et décisive. À l'origine, ce dernier ne dispose que d'une assez maigre troupe de chevaliers normands, pas assez nombreux pour affronter l'armée anglaise. Cependant, la colère des paysans normands du Cotentin est grande à la suite des pillages et violences. Néel recrute largement ces villageois dans son armée. En faisant appel à des combattants sans doute furieux mais mal équipés et inexpérimentés, face à une troupe aguerrie, Néel paie d'audace. Bientôt mis au courant du désastre de son armée, Æthelred en est complètement dépité et couvert de honte. Voulant connaître les raisons de ce cruel échec, il fait venir un des rares survivants et l'interroge. Faisant preuve de bonne foi, le guerrier anglais avoue à son monarque « qu'il avait rencontré en Normandie des guerriers belliqueux et forts, mais qu'il fut plus surpris encore lorsqu'il vit des femmes normandes abattre violemment les Anglais à coups de cruches sur la tête ».
En 1047, celui que l'on connaîtra plus tard sous le nom de Guillaume le Conquérant est nommé jeune duc de Normandie, ce qui ne plaît pas alors à Néel II de Saint-Sauveur (fils de Néel Ier) qui ourdit une conspiration contre lui avec d'autres chevaliers normands comme Gui de Brionne. Un grand nombre de chevaliers de cette conspiration venaient d'ailleurs de Normandie occidentale, soit le territoire colonisé à l'origine plutôt par les Vikings d'ascendance « Norvégiens-Gaëls »[33] que par ceux d'ascendance « danoise » (dont descend Guillaume le Conquérant). Les racines de ce conflit seraient donc l'héritage des querelles tribales et territoriales des années 930, époque où fut créé le duché de Normandie[réf. souhaitée].
Alors qu'il séjourne à Valognes, Guillaume est averti de cette conspiration visant à l'assassiner. Il s'enfuit seul vers le Bessin en traversant nuitamment la baie des Veys, et gagne Falaise[34]. Pour se défendre, il demande de l'aide à son roi, le roi des Francs Henri Ier, et remporte la victoire sur les conspirateurs au Val-ès-Dunes. Une anecdote raconte qu'un chevalier du Cotentin y réussit à faire tomber de son cheval le roi de France. Ce dernier, qui n'est pas blessé, se relève sans peine. Ainsi est né le dicton « de Cotentin issit la lance qui abattit le roi de France »[35].
L'arrivée de Guillaume au pouvoir de la Normandie va être alors à l'origine de la création des principales villes actuelles du Cotentin : vingt ans plus tard, soit en 1066, Guillaume, dans sa conquête de l’Angleterre, sollicita l’aide d'une famille de guerriers aguerris du sud du Cotentin : la famille Grant. En gage de reconnaissance, il leur attribua les terres de la Roque de Lihou, site de l'actuelle ville de Granville. Les Grant sont donc les premiers seigneurs de la ville après les Vikings[36].
À cette époque également, Coutances renaît de ses cendres après avoir été presque rasée tant elle a subi de raids depuis sa première attaque viking en 866. Guillaume le Conquérant nomme un de ses proches comme évêque de la ville : Geoffroy de Montbray. Il va considérablement œuvrer pour le développement et le rayonnement du diocèse. Nous lui devons notamment la cathédrale de Coutances, bâtie au XIe siècle, de style roman, et base de l'actuelle cathédrale qui date du début du XIIIe siècle, et le Parc médiéval de l'Évêque.
Auparavant, en 1053, et afin de lever l'excommunication qui pèse sur lui à la suite de son union avec sa cousine, Guillaume de Normandie choisit Cherbourg comme une des quatre places importantes du duché pour recevoir une rente à perpétuité allouée à l'entretien d’une centaine de pauvres[38]. Jusqu'alors, l'hospice, bâti près du ruisseau de la Bucaille vers 436 par saint Éreptiole, vivait de dons uniquement privés[39]. Cherbourg n'est en revanche, sous les ducs, qu'un port de faible importance. C'est à l'inverse Barfleur qui est resté le port préféré des ducs de Normandie et tout autant lorsqu'ils étaient aussi rois d'Angleterre.
En 1066, la bataille d'Hastings marque le début de la conquête de l'Angleterre par les Normands parmi lesquels figurent de nombreux Cotentinais et Avranchinais. Sur le port de Barfleur fixé sur un rocher, un médaillon rappelle que Guillaume fit sur le Mora la traversée depuis Barfleur piloté par un jeune Barfleurais, Étienne.
Comme nombre de régions françaises, le Cotentin est tout particulièrement touché par de multiples affaires de sorcellerie. Avec le XIe siècle commence une longue période marquée par des persécutions massives. Mais l’apogée de la grande vague de répression se situe entre 1580 et 1630. La région est surtout marquée par le procès des sorciers de La Haye-du-Puits qui commence en 1669[43].
Valognes est érigé en vicomté vers 1770, tout en demeurant dans le bailliage de Coutances. Après 1789, Cherbourg prend un poids régional croissant, détrônant peu à peu Valognes comme capitale du Nord-Cotentin.
Le XIXe siècle voit le développement de l’élevage laitier aux dépens de la polyculture vivrière traditionnelle, ce qui transforme le paysage des campagnes et fait grossir les bourgs. La ville, et notamment l’économie cherbourgeoise à travers les travaux d’aménagement et les industries, attire une population rurale. Des fermes modèles se développent, à l’instar de celles de l’abbaye de la Trappe de Bricquebec et du château de Martinvast du comte Du Moncel. Ce dernier, dans l’arrondissement de Cherbourg, favorise l’introduction de la pomme de terre en remplacement du sarrasin, la culture du lin d’hiver plutôt que celui d’été. Les grandes landes et les jachères diminuent, le trèfle des prés laisse la place à la luzerne et au trèfle incarnat[30]. L’industrie agroalimentaire prospère, et les produits laitiers du Cotentin, à l’image des beurres Bretel Frères de Valognes, s’exportent hors des frontières normandes et françaises grâce au transport maritime et l’arrivée du chemin de fer en 1858[15].
Seconde Guerre mondiale
Le Cotentin est l’un des principaux lieux de combats, en France, durant la Seconde Guerre mondiale avec la bataille de Normandie ( à ) entraînant de nombreuses destructions de villes, villages et autres lieux historiques dont beaucoup de châteaux et de manoirs.
Le Cotentin est le lieu du débarquement d’Utah Beach et des parachutages sur la région de Sainte-Mère-Église le puis de la difficile progression des troupes américaines pour prendre à revers le port de Cherbourg et percer le front allemand. L’éprouvante bataille des Haies et la coupure du Cotentin après avoir atteint la côte ouest à Barneville le entraînent de lourdes pertes militaires et civiles.
L’activité nucléaire joue un rôle prédominant dans l’économie de cette région majoritairement rurale. Flamanville est le site d’une centrale nucléaire qui verra, dans les années à venir, un accroissement notable de sa capacité par l’ajout d’un réacteur supplémentaire EPR. À quelques kilomètres au nord, la pointe de la Hague accueille une usine de traitement des déchets nucléaires, que jouxte le Centre de stockage de la Manche. Les convois transportant les combustibles irradiés, à destination ou en provenance de ce lieu fortement gardé, sont régulièrement bloqués par les membres de Greenpeace. Alors que l'autorité de sûreté nucléaire surveille les installations nucléaires et cherche à mieux comprendre la cinétique chimique et la cinétique environnementale des radionucléides[44], et à mieux évaluer les risques[45] liés à ces activités, les associations de protection de l'environnement locales ont alerté sur le niveau de radioactivité de l’eau de refroidissement évacuée dans le raz Blanchard. Enfin, Naval GroupCherbourg s’est spécialisée dans les sous-marins à propulsion nucléaire.
L’agriculture (élevage, maraîchage, multiculture et l’industrie agroalimentaire induite) et la pêche (pêche, conchyliculture et transformation) restent des activités traditionnelles dans le Cotentin, comme les chantiers navals (Cherbourg) et le tourisme (côte ouest, plages du débarquement, plaisance…).
La scène sociale cotentinoise a été décrite dans les romans de Jules Barbey d'Aurevilly, natif du Cotentin.
Langue
En raison de son isolement relatif, le Cotentin demeure l’un des bastions de la langue normande. Le poète de langue normande Côtis-Capel a décrit l’environnement de la péninsule et l’auteur normand Alfred Rossel, natif de Cherbourg (aujourd'hui Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016), a composé nombre de chansons qui font partie de l’héritage culturel de la région. Sa chanson Sus la mé (Sur la mer) est souvent chantée comme hymne régional.
Si le français est désormais la langue usuelle et la seule langue pratiquée par une grande majorité des habitants, le cotentinais subsiste. Le cotentinais est une variante de parler normand. Il s’apparente au jersiais et au guernesiais mais n’est pas uniforme. Il existe un grand nombre de variantes locales que l’on peut regrouper en cinq sous-groupes :
le langage de la Hague, au nord-ouest de la péninsule du Cotentin.
Le parler de Cherbourg appartenait au premier sous-groupe haguais mais il a tout à fait disparu. Cet émiettement des parlers tend à faire penser qu’un grand nombre de ces dialectes auront disparu dans la première moitié du XXIe siècle.
Le peintre Jean-François Millet, né à Gruchy a hérité de ses humbles origines cotentinoises une propension à privilégier la représentation de scènes rurales empreintes de poésie dépeignant les plus pauvres de la classe paysanne.
Le Prix littéraire du Cotentin est décerné tous les ans à un livre écrit par un écrivain originaire du Cotentin ou dont l’action a lieu dans cette région ou dont le thème la célèbre.
La chanson en langue régionale normande demeure vivante en Cotentin grâce à l’action des associations qui participent à sa sauvegarde : Prêchi Normand (St-Georges-la-Rivière), Les Amis du Donjon (Bricquebec), l’université populaire du Coutançais, Le Boués-Jaun. Marcel Dalarun et Alphonse Allain, grands poètes en langue normande mis en musique par Daniel Bourdelès, ont largement contribué à ce renouveau. L’association Magène, fédératrice de ces initiatives, propose un important répertoire de chansons en normand.
De nombreux sites sont classés sites naturels en particulier sur la côte ouest[50] et une partie du littoral de la cote ouest de Saint-Germain-sur-Ay au Rozel est protégé dans le cadre du réseau européen Natura 2000[51].
Comme autres sites naturels remarquables, on peut mentionner les marais de Carentan (promenade sur la Taute et la Vire, l'ancien village de batelier de Longuerac près de Pont-l'Abbé, le parc des marais du Cotentin (poste d'observation d'oiseaux migrateurs), les mares de Vrasville (côte nord) pour l'observation d'oiseaux sauvages, et de Beau Guillot dans la baie des Veys, les landes de Fermanville/Carneville (floraison des ajoncs en avril et des bruyères en août/septembre), les dunes de Biville.
Plusieurs jardins exotiques remarquables, obtenus grâce au climat exceptionnellement doux l'hiver et au sol acide, sont ouverts au public, on peut citer ceux de Vauville, d'Urville-Nacqueville, de Clairbois à Brix, d'Anneville-en-Saire.
Plusieurs sites exceptionnels à des titres divers sont actuellement fermés ou difficilement accessibles au public : le parc de la Fauconnière et l'île Pelée à Cherbourg, les îles Saint-Marcouf (unique exemple de fort Napoléon Ier), les îles Anglo-Normandes d'Aurigny et de Sercq.
L'archipel des Îles Chausey, à 15,8 km au large de Granville, constitue un ensemble remarquable tant pour la navigation de plaisance et le tourisme que pour sa faune et son biotope si particulier : avec sa vingtaine d'îles et ses 130 îlots ce sont plus de 2 000 hectares qui découvrent à marée basse.
Le bailliage du Cotentin remonte à l’époque des premiers ducs de Normandie, couvrant avant 1204 la partie septentrionale de la péninsule. On note parmi ceux-ci[7] :
Durant la guerre de Cent Ans, le Cotentin subit les conséquences du conflit entre l'Angleterre et la France. Le Cotentin fut occupé par les troupes anglaises entre 1418 et 1450. Deux pouvoirs s'exercèrent durant cette période, l'un au service de la couronne anglaise, l'autre au service du royaume de France. Pendant vingt-huit ans, deux baillis exercèrent leur fonction en parallèle pour leur propre suzerain. Chaque pouvoir s'exerçant sur des fiefs contrôlés[55].
Henri Le Berceur, marquis de Fontenay (1726-1753) ;
Pierre-Marie-Maximilien Le Vicomte, marquis de Blangy (1756-1789).
Notes et références
Notes
↑La Manche Occidentale est, quant à elle, classiquement divisée en quatre secteurs : les Baies Anglaises, la Manche Nord-Occidentale, la Manche Armoricaine, le Golfe Normand-Breton.
↑L'utilisation militaire romaine de l'éperon barré de Carteret est évoqué par la toponymie Chatel mais n'est pas retrouvé dans les fouilles archéologiques du rempart en 2017
↑Antoine de La Luzerne, né en 1634 et mort en 1720, marquis de Brévands (cf.René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 292).
↑Lionel Dupret, « Les pierres de la hague témoins de deux milliards d'années d'histoire sur la terre », Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu'ile de la Hague (Manche), Analyse sur la longue durée d un espace naturel et social cohérent, no 1, , p. 13-18 (ISSN1779-5575, lire en ligne, consulté le ).
↑Le tour de France d’un géologue. François Michel. Éditions Delachaux et Niestlé. p. 36-37. (ISBN978-2-603-01546-9).
↑Dominique Cliquet, « Le Rozel, Le Pou », Bilan scientifique de la région Basse Normandie DRAC service régional de l'archéologie, , p. 105-107 (lire en ligne, consulté le ).
↑Pierre Stephan, « Évolutions morphologiques et indices d’occupation humaine au Pléistocène et à l’Holocène le long des côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique », Les Nouvelles de l'Archéologie, no 156 « Estrans, l'archéologie entre terre et mer », , p. 53-59 (ISSN2425-1941, lire en ligne)
↑ a et bVenceslas Kruta, Les Celtes. Histoire et dictionnaire, des origines à la romanisation et au christianisme, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », 2000, pp. 390b - 850a. (ISBN2-221-05690-6)
↑Laurent Lemoine, Le pouvoir local en Gaule romaine, 2009, p. 343.
↑W. S. Hanson, The army and frontiers of Rome: papers offered to David J. Breeze on the occasion of his sixty-fifth birthday and his retirement from Historic Scotland, 2009, p. 160.
↑René Le Tenneur, Carentan à travers les siècles : histoire d'une petite ville normande, Coutances : OCEP, 1970, p. 21.
↑Laurent Jeanne et Duclos (Grac) Paez-Rezende, Laurence Jeanne et Caroline Duclos, « L’agglomération antique de Portbail : historique et état des connaissances », Portbail Patrimoine, (lire en ligne, consulté le ).
↑Thomas Jarry, « Les débuts du Christianisme dans l'ouest de la Normandie », Annales de Normandie, nos 48-2 « Histoire religieuse », , p. 115-149 (lire en ligne) p 119
↑Augustin Labutte (préf. Henri Martin), Histoire des ducs de Normandie : jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Paris, Furne, Jouvet et Cie, , XII-368 p., In-8°° (BNF30706315, lire en ligne), chap. II, p. 66-72.
↑937 selon M. Ragonde (Princes malheureux qui sont venus à Cherbourg, Saint-Lô : Impr. de J. Élie, 1831), 940 selon Victor Le Sens (op. cit).
↑ a et bJean Fleury, « Notions générales sur la Ville et l’Arrondissement », inJean Fleury et Hippolyte Vallée, Cherbourg et ses environs : nouveau guide du voyageur à Cherbourg. Cherbourg : Impr. de Noblet, 1839 - p. 2-18.
↑Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Dans l'histoire, t. 2, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 440 p. (ISBN2-9505339-2-2), p. 75.
↑Littéralement « Homme du gouvernail » en ancien normand, mot scandinave issu du vieux norrois stýrimaðr ou vieux danois styrman.
↑Jean-Thomas Voisin-La-Hougue, Histoire de la ville de Cherbourg : de Voisin-la-Hougue ; continuée depuis 1728 jusqu'à 1835, par Verusmor, (lire en ligne), p. 37.
↑Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 492.
↑André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN2-905385-58-8), p. 12.
↑Jeannine Bavay, « L'abbaye du Vœu », Vikland, la revue du Cotentin, no 3, octobre-novembre-décembre 2012, p. 15 (ISSN0224-7992).
↑Daniel Lacotte, Danse avec le Diable, Hachette Littératures, 2002.
↑GRNC (1999b), Modèles de transfert des radionucléides dans l’environnement. Annexe VIII- 2, volume 3 du rapport de mission du Groupe radioécologique Nord Cotentin, IRSN, Paris, 15 p.
↑GRNC (2002). Risques pour la santé. Évaluation des risques associés aux rejets chimiques des installations nucléaires du Nord-Cotentin. Annexe 5, volume 2 du rapport de mission du Groupe radioécologique Nord-Cotentin, IRSN, Paris, 32 p.
↑Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 218.
↑Éric Barré, « Une extension de la baronnie d'Argences : la baronnie du Petit-Fécamp en Cotentin au Moyen-Âge », Revue de la Manche, t. 37, no 148, , p. 18 (ISBN979-1-0937-0115-8)
Jean Barbaroux, Marc Le Carpentier, 120 Châteaux & manoirs en Cotentin, Bayeux, Heimdal, 1982.
Jean-Jacques Bertaux, Les Gens du Cotentin, Brionne Monfort, 1983.
Philippe Bertin, Le Cotentin, ce pays comme une île, Rennes, Ouest-France, 1996 (ISBN2-7373-2078-X).
Michel Besnier, Maurice Lecœur, Norbert Girard, Presqu’île du Cotentin, Cherbourg, Isoète, 1999 (ISBN2-905385-88-X).
Charles Birette, Le Clos du Cotentin, Cherbourg, La Dépêche, 1936.
Marie-Monique Bisson-Barbier, Brigitte Scart, Jean Fouace, Regards de peintres en Cotentin : XIXe – XXe siècle, Cotentin, Association festival en Cotentin, 1993 (ISBN2-9507782-0-8).
Paul Challine, Rivages marins de la côte ouest du Cotentin, Coutances, OCEP, 1975.
Paul Chesnel, Le Cotentin & l’Avranchin depuis les origines jusqu’au XIXe siècle, Coutances, E. Garlan, 1908.
Paul Chesnel, Le Cotentin et l’Avranchin sous les ducs de Normandie (911-1204), institutions et état social de la Normandie, Caen, Delesques, 1912.
André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN978-2-91454-196-1).
Didier Decoin, Patrick Courault, Presqu’île de lumière : rivages du Cotentin, Cherbourg, Isoète, 1998 (ISBN2-905385-69-3).
Léopold Delisle, Mémoire sur les baillis du Contentin, Caen, Hardel, 1851.
Jean-Philippe Domecq, Norbert Girard, Serge Mauger, Les marais du Cotentin et du Bessin Cherbourg, Cherbourg, Isoète, 1998 (ISBN2-905385-78-2).
André Dupont, Dictionnaire des patoisants du Cotentin : essai de répertoire bio-bibliographiques des érudits, auteurs et interprètes d’œuvres normannophones, Saint-Lô, Société d’archéologie de la Manche, 1992.
Gustave Dupont, Histoire du Cotentin et de ses îles, Caen, Le Blanc-Hardel, 1870-1885. 1870-1885.
Norbert Girard (ill. Michel Lemonnier), Trésors du Cotentin : Guide découverte, Mayenne, Éditions Isoète, , 66 p., 25 × 29 cm, couverture illustrée, souple (ISBN978-2-913920-38-5).
Emmanuel Ghesquière, Philippe Lefèvre, Cyril Marcigny et Bénédicte Souffi, Le Mésolithique moyen du Nord Cotentin, Basse-Normandie, France, International Series, British Archaeological Reports (BAR), Oxford, no 856, (ISBN1-84171-138-1).
Claudie Gallay, "Les déferlantes", roman, éditions du Rouergue, 2008.
Maurice-Jacques Graindor, Géologie du Nord-Ouest du Cotentin, Paris, [s.n.], 1961.
Georges Grente, Dix siècles de Cotentin normand, Coutances Notre-Dame, 1933.
Robert Guégan, Fabrice Moireau, Île de Tatihou : Cotentin, Arles, Actes Sud, Paris, Éditions locales de France, 1997 (ISBN2-7427-1255-0).
Élie Guéné, Deux Siècles de bains de mer : sur les plages de l’Avranchin et du Cotentin, Saint-Lô, Manche-Tourisme, 1985.
Nicolas Hallé, Histoire de l'aéronautique dans le Cotentin, Cherbourg, Isoète, 2000.
Jean François Hamel, Mai 68 en Cotentin, Caen, Paoland, 1998 (ISBN2-910967-08-5).
Paul Ingouf-Knocker, Juin 40-44 en Cotentin, Marigny, Eurocibles, 2005.
Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN978-2-8151-0790-7).
Daniel Lacotte, Les Châteaux du Cotentin, Rennes, Ouest-France, 1979.
Daniel Lacotte, Les Églises du Cotentin, Rennes, Ouest-France, 1982 (ISBN2-85882-179-8).
Maurice Lantier, Cent cinquante textes sur la guerre de Cent Ans dans le bailliage de Cotentin, Caen, CRDP, 1978.
Roger Jean Lebarbenchon, Littératures et cultures populaires de Normandie, Cherbourg, Isoète, 1988-9.
Pierre Leberruyer, Élie Guéné, Anne Bonnet, Villages et sites de la presqu’île du Cotentin, Saint-Lô, Manche-tourisme, 1996.
Fernand Leboyer, 1789 à Valognes et dans le Cotentin, Cherbourg, Isoète, 1989.
Maurice Lecœur, Cherbourg au fil du temps, Cherbourg, Isoète, .
Maurice Lecœur, Sainte-Mère-Église, le village du jour le plus long, Paris, Lieu Commun, .
Maurice Lecœur, La Diligence de Valognes, La Dépêche, .
Maurice Lecœur, Un village du Cotentin : Sainte-Mère-Église : 1082-1944, Fanval, 1988, 195 pages.
Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin, Isoète 2008.
Maurice Lecœur (ill. Michel Lemonnier, photogr. Norbert Girard), Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p., 25 × 29 cm, couverture couleur, cartonné (ISBN978-2-913920-38-5).
Jean-Baptiste Le Goubey, Anet Veyssières, Cotis-Capel, Photographes en Cotentin (1900-1920), Cherbourg, Isoète, 1989.
René Lepelley, Monique Léon, Récits et légendes de Normandie, recueillis dans le clos du Cotentin, Caen, Centre de publications de l’Université de Caen ; Condé-sur-Noireau, Corlet, 1985 (ISBN2-905461-02-0).
Lucien Lepoittevin, Pierre Leberruyer, Poteries et céramiques anciennes du Cotentin, Saint-Lô, Manche-tourisme, 1982.
Lucien Lepoittevin, Le Cotentin et ses artistes, Cherbourg, Musée de Cherbourg, 1969.
Robert Lerouvillois, Chante-grenouille : vestiges et fictions du Cotentin médiéval, Cherbourg, Isoète, 1992 .
Alfred Mouchel, Glossaire et expressions du parler normand (Valognais et Val-de-Saire), Avranches, Opinion de la Manche, 1944.
Edmond Thin, Cherbourg : Bastion maritime du Cotentin : histoire, témoignages et documents, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1990 (ISBN2-85480-187-3).
Edmund Toulmin Nicolle, L’Administration des îles normandes et leurs rapports avec le Cotentin d’après les rôles des Justiciers itinérants aux XIIIe et XIVe siècles, Caen, Olivier, 1925.
René Toustain de Billy, Mémoires sur l’histoire du Cotentin et de ses villes, Saint-Lô, Élie, 1864.