Fils d'Alexandre Chaumeix et de Solange Fargeix, Henri Jean André Chaumeix fait ses études secondaires au lycée Henri-IV avant d'entrer à l’École normale supérieure en 1895. Il obtient une licence en droit et l'agrégation de lettres (1898) et passe deux années à l’École française de Rome.
En 1933, il est chargé de recevoir sous la coupole l'écrivain François Mauriac, dont il apprécie peu le talent. Il prononce à cette occasion un discours d'anthologie émaillé de spirituelles perfidies, persiflant par exemple : « Vous êtes le grand maître de l'amertume […] À vous lire, monsieur, j'ai cru que vous alliez troubler l'harmonieuse image que je garde de votre région […] J'ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu, et la Guyenne pour un nœud de vipères. »
À l'avènement du régime de Vichy en 1940, André Chaumeix, avec la majorité des académiciens, devient un partisan du Maréchal Pétain et de la collaboration d'État[4]. Il écrit en 1941 dans la Revue des deux mondes un article programmatique en faveur de la Révolution nationale[5] : « [Petain] a voulu faire revivre les saines coutumes (...) qu’une politique insensée avait bannies pendant quarante ans et plus ». Il cautionne en termes choisis la toute nouvelle politique de collaboration annoncée à Montoire : « la France est une partie indispensable de l'Europe (...) Nul ne sait ce que sera le monde futur. Il est possible que nous ayons à remplir une mission utile et active. Nous ne la remplirons que si nous faisons figure d'une nation renouvelée »[6].
Dans la presse maurrasienne, il écrit ensuite pour contribuer à l'œuvre de « rénovation nationale » en maintenant le pur style français[7], pour stigmatiser la démocratie, « régime de la facilité », avec des accents monarchistes[8], et les écrivains des Lumières et les romantiques qui se sont mêlés au débat politique[9]. Dans ces écrits mêlant considérations littéraires et politiques, il cite fréquemment Maurras[10].
Il meurt le , le même jour que Paul Claudel, également membre de l'Académie française. Il est inhumé au cimetière de Passy auprès de son épouse décédée en 1953.
Ouvrages
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↑Selon son acte de naissance (registre des naissances de 1874, cote 6 E 113 296, vue 85 sur 112, lire en ligne) et la table décennale (cote 7 E 113 8, (lire en ligne). Certains sites indiquent Chamalières comme lieu de naissance (par exemple le catalogue de la BnF).
↑Maurice Blanchot, lettre à Roger Laporte en date du 22 décembre 1984, in Jean-Luc Nancy, Maurice Blanchot, Passion politique, Galilée, 2011
↑François Broche, Dictionnaire de la collaboration : Collaborations, compromissions, contradictions, Paris, Belin, coll. « Humensis », 925 p. (lire en ligne), p. 26
↑« La guerre de 1941 », La revue des deux mondes, (lire en ligne)
↑« Être simple pour être grand », Candide, , p. 1 (lire en ligne)
↑« Il ne faut compter que sur soi », Candidat, , p. 1 (lire en ligne)
↑« Méfions-nous des apprentis sorciers », Candide, (lire en ligne)
↑Après avoir cité Maurras dans son article du 11 août 1943, il conclut par ces mots : « De cette remarque, l'État pourra, certes, s'inspirer le jour où il voudra refaire les programmes d’enseignement, et rendre à l'éducation sa mission qui est de former les caractères par la culture générale. »
↑Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN2-913044-47-6), p. 49 — première édition en 1987.