Il est celui qui va mettre le plus de temps à s'individualiser, en continuant à tourner notamment avec Patrice Leconte ou Jean-Marie Poiré dans des films qui mettent souvent en scène des acteurs qui ont gravité autour du Splendid, comme Anémone ou Martin Lamotte. En 2004, il connaît un important succès populaire avec Les Choristes de Christophe Barratier.
Né le dans le 19e arrondissement de Paris[1], Gérard Jean Jugnot est le deuxième enfant (sa sœur Martine est de quatre ans son aînée[2]) d'une mère au foyer, Odette Guiblain (1922-2015) et d'un père entrepreneur dans le bâtiment, André Jugnot (1921-2005), installé à Vincennes. La famille déménage à Puteaux où il reçoit un prix d'honneur à l'école, ce qui lui permet d'intégrer le lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine[3].
Le milieu des années 1980 apparaît comme un tournant significatif dans la carrière de Gérard Jugnot, qui réalise avec succès son premier film, Pinot simple flic en 1984. Pour Tandem, il se rase la moustache, qui le rattachait à une image de Français moyen. S'il continue à enchaîner les comédies populaires durant les années 1990, il opère progressivement un changement vers un registre dramatique avec son quatrième film en tant que co-scénariste et réalisateur : la comédie Une époque formidable… , co-scenarisée et dialoguée par Philippe Lopes-Curval, explore une veine sociétale qui lui permet même de recevoir plusieurs nominations aux Césars. Il enchaîne avec une comédie sur fond géopolitique, Casque bleu. Deux ans plus tard, il s'intéresse aux sectes avec Fallait pas !..., toujours conçu avec son co-scénariste et dialoguiste, Philippe Lopes Curval.
Reconnaissance critique et confirmation commerciale (années 2000)
Mais ce sont les années 2000 qui le révèlent vraiment dans un registre dramatique : après le succès critique et commercial de Meilleur Espoir féminin, qui révèle une jeune Bérénice Bejo dans le rôle-titre, il impressionne en père de famille plongé dans la France occupée avec Monsieur Batignole, aussi écrit et dialogué par Lopes-Curval. Ce beau succès de l'année 2002 est suivi dès 2004 par le phénomène Les Choristes : une comédie dramatique réalisée par Christophe Barratier, co-scenarisée et dialoguée par Lopes-Curval que Jugnot va superviser en tant que producteur associé. Le film lui vaut sa seconde nomination au César du meilleur acteur et s'impose comme son plus gros succès au box-office avec 8 millions de spectateurs[13] jusqu'à la sortie en 2006 des Bronzés 3 : Amis pour la vie (10,4 millions).
En réalité, ce film n'était pas destiné à marquer ses retrouvailles avec la bande du Splendid. À la suite du succès de Meilleur Espoir féminin, Jugnot planche en effet sur le scénario d'une adaptation de Astérix en Hispanie toujours avec Philippe Lopes Curval. Mais le co-auteur de la bande dessinée, Albert Uderzo, s'oppose à ce projet initié sans accord préalable de sa part[14].
Jugnot décide donc de s'atteler à une comédie dramatique sociale semblable à celles des années 1990, en s'offrant comme partenaire Gérard Depardieu. Sorti en 2005, Boudu rassemble à peine plus d'un million de spectateurs. Une déception, compte tenu des noms impliqués. Jugnot va alors prendre plus de risques en tant que réalisateur : en 2009, il dévoile un film à costumes : la comédie dramatique Rose et Noir. Mais cette fois, c'est un vrai revers, à la fois financier et critique. La presse le voit comme un plaidoyer contre l'intolérance, se basant notamment sur cette déclaration de Jugnot : « Moi, je ne suis ni homo, ni juif, ni protestant, ni arabe, et pas très catholique… Pourtant, je défends tout ce monde »[15],[16].
Parallèlement, il s'investit au théâtre : en 2012, il reprend le personnage de François Pignon au théâtre dans une nouvelle pièce de Francis Veber, intitulée Cher trésor, qu'il va jouer à Paris et en tournée près de 500 fois. Et à partir de 2016, il redevient sociétaire de la bande de l'émission de radio Les Grosses Têtes, menée par Laurent Ruquier. Il avait participé régulièrement au programme entre 1986 et 1997, sous la direction alors de Philippe Bouvard.
Côté cinéma, en 2016, il fait partie de la distribution de l'attendu Camping 3, de Fabien Onteniente, tout en tournant son prochain film en tant que réalisateur, huit ans après Rose & Noir. C'est beau la vie quand on y pense est une comédie dramatique sociale, pour laquelle il s'est adjoint les services d’Isabelle Mergault.
Il joue dans un nouveau gros succès populaire, Alibi.com 2, suite du film du même nom réalisé par Philippe Lacheau, qui réalise plus de 4 millions d'entrées[20].
Engagements
Gérard Jugnot s'engage dans des causes humanitaires, comme en participant seize fois aux concerts des Enfoirés, en 1998, 1999, 2001, 2002, 2004, 2005, 2008, de 2010 à 2013, de 2015 à 2017, 2020 et 2022. Il a été deux fois le parrain du Téléthon en 2004 et 2006[21]. Il soutient surtout depuis des années l'association Le Rire médecin, qui envoie des clowns dans les hôpitaux pour enfants[22].
Vie privée
Gérard Jugnot et la costumière Cécile Magnan sont les parents du comédien et metteur en scène Arthur Jugnot[23], né en 1980.
Depuis 2015, il est en couple avec Patricia Campi, une ancienne juriste de Marseille de 20 ans sa cadette, qu'il épouse le 25 juin 2016, à Porquerolles[24].