Victoria Abril naît le à Madrid, sous le nom d'état civil de Victoria Mérida Rojas.
Elle est élevée, avec son frère Jésus et sa sœur Marie-Isabel, par leur mère infirmière après la séparation des parents. Elle grandit à Malaga puis à Madrid. Sa vocation première est la danse classique qu'elle pratique jusqu'à l'adolescence. Très sportive, à 8 ans elle se rêve gymnaste et suit des cours à l'École nationale de danse de Madrid. En 1974, elle est diplômée du Conservatoire national de danse de Madrid. Sur les conseils de son professeur, elle fait ses débuts d'actrice en 1975 dans le film Obsession(es) de Francisco Lara Polop.
À seize ans, elle joue un tout petit rôle aux côtés d'Audrey Hepburn et Sean Connery dans le film américain La Rose et la Flèche de Richard Lester, sorti en 1976. C'est à cette époque qu'elle change son nom en « Abril ». Elle enchaîne alors les seconds rôles en Espagne.
Révélation critique et commerciale (années 1980)
En 1977, la carrière de Victoria Abril marque une étape importante quand elle commence à travailler avec le cinéaste Vicente Aranda qui lui offre un premier rôle périlleux, celui d'une jeune femme transgenre, dans le film Je veux être femme (1977). Grâce à cette œuvre elle est vite reconnue comme l'une des actrices les plus prometteuses du cinéma espagnol. Ce film préfigure une longue collaboration avec le réalisateur, notamment dans les films La Fille à la culotte d'or (1980), Asesinato en el Comité Central (1981), Tiempo de silencio (1986), Si te dicen que caí (1989).
En France, la comédienne s'impose alors comme une actrice jouant dans le registre du comique. En effet, si en 1993, elle tient le premier rôle féminin de la comédie américaine Jimmy Hollywood, sous la direction de Barry Levinson, ce sont des comédies françaises qui ont recours à elle durant les années 1990. En effet, Gérard Jugnot, après l'avoir rencontrée à l'occasion d'un caméo en 1986 dans la comédie Nuit d'ivresse, avec Josiane Balasko et Thierry Lhermitte, lui confie un rôle en 1988 dans son troisième long métrage comme réalisateur, Sans peur et sans reproche. Ils collaboreront de nouveau pour la comédie dramatique Une époque formidable… en 1991, puis pour Casque bleu, en 1993. Mais en 1994, c'est face à Josiane Balasko, actrice et réalisatrice, qu'elle s'impose dans la comédie de mœurs Gazon maudit. Elle y joue Loli, l'épouse modèle d'un homme moyen incarné par Alain Chabat, qui se découvre une passion homosexuelle pour une femme de passage interprétée par Josiane Balasko.
Les années 2000 vont cependant marquer un passage à des projets moins exposés. En 2001, elle surprend en tenant le premier rôle d'une comédie romantique islandaise, 101 Reykjavík, premier long métrage de Baltasar Kormákur.
Victoria Abril n'apparait que dans quatre films durant les années 2010, dont la comédie Joséphine s'arrondit de Marilou Berry. C'est le rôle de mère qu'elle incarne à télévision française de 2010 à 2018 dans la série à succès de TF1 Clem, dont le rôle-titre, celui d'une adolescente de seize ans tombant enceinte, est incarnée par Lucie Lucas.
En 2014, elle revient sur le petit écran espagnol avec la série Sin identidad[1]. Elle y interprète une ancienne prostituée alcoolique à qui on a retiré la garde de son enfant sous Franco. Ce rôle lui vaut une nomination aux « premios actores y actrices »[2]. La fiction est récompensée au Festival TV de Luchon[3]. Elle reste pour le moment inédite en France.
En France, elle apparait aussi dans d'autres programmes télévisés, comme un épisode de la série policière Capitaine Marleau (2016) sous la direction de Josée Dayan, ou en portant le téléfilm judiciaire La Loi de Gloria en 2017. En 2011, elle apparait aussi dans la mini-série chorale Les Beaux Mecs.
En , elle annonce son départ de Clem au bout de huit saisons. Elle déclare n'avoir pas choisi de quitter la série[4].
Elle rebondit vers un rôle d'invitée dans la série policière de France 2 Caïn, puis en tournant la mini-série espagnole Diaz de Navidad pour Netflix[5]. La fiction suit le parcours de quatre sœurs, et les autres rôles seront tenus par Verónica Forqué et Elena Anaya.
Au début de l’année 2023, de nombreuses rumeurs annoncent son retour dans Clem, malgré le décès de son personnage. Il faudra attendre le 31 mai pour que TF1 confirme ce retour dans la treizième et dernière saison de la série[6],[7]. D’après les dires de l’actrice, ce retour serait « Pour dire au revoir à Caroline qui a été si mal expédiée » . Toujours selon ses dires également le public découvrira « ce qu’il s’est passé avant l’accident »[8]. La diffusion est attendue fin 2023.
Chanson
Parallèlement au cinéma, au théâtre et à la télévision, elle mène une carrière de chanteuse en sortant cinq disques en Espagne. Elle se présente à la sélection espagnole pour le concours Eurovision de la chanson en 1979 avec la chanson Bang-Bang-Bang, mais elle perd contre Betty Missiego.
En 2004, elle sort un disque où elle interprète des standards de la bossa nova appelé Putcheros do Brasil, et tourne en concert durant trois ans à l'international. En 2007, elle sort l'album Olala dans lequel, entre autres, elle reprend la chanson de Robert Nyel et Gaby VerlorLe P'tit bal perdu, suivi de deux ans de tournée.
Le , l'avocat de Victoria Abril annonce que cette dernière porte plainte contre l'actrice Lucie Lucas pour diffamation. En effet, le 26 décembre, en pleine affaire Depardieu, cette dernière a reproché à l’actrice espagnole d’avoir signé la tribune de soutien à l'acteur dans Le Figaro, et l'a accusée d'avoir eu elle aussi des comportements inappropriés sur les plateaux de tournage, comprenant des violences sexistes et sexuelles[9],[10].
Victoria Abril y interprète des standards de la bossa nova.
Olala!, RCA, 2007.
Pour son deuxième album, Victoria Abril réunit quatre grandes familles du flamenco de l'Andalousie et de l'Extremadure : Los Moraos (Cadiz), Los Habichuelas (Granada), Los Parrilla (Jerez), Los Porrinas (Badajoz). Elle y interprète des classiques de la chanson française ainsi qu'une chanson en espagnol en faveur de l'euthanasie.