L’histoire se déroule en 1949. Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un pensionnat pour garçons nommé « Fond de l'étang » ; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu. En initiant ces enfants difficiles à la musique et au chant choral, Mathieu parviendra à transformer leur quotidien.
Il s'agit d'une adaptation du film de Jean DrévilleLa Cage aux rossignols (1945), lui-même tiré d'une idée de Georges Chaperot et René Wheeler. L'histoire de La Cage aux rossignols est directement inspirée de celle d'un centre éducatif existant, Ker Goat, situé à Pleurtuit, entre Dinan et St Malo, dont les équipes œuvraient au développement d'enfants en difficulté par la pratique du chant choral et de méthodes pédagogiques innovantes[1].
En 2003, alors qu'il s'apprête à donner l’un de ses concerts aux États-Unis, le chef d'orchestre Pierre Morhange apprend que sa mère est décédée. Il retourne chez lui, en France, après son concert (où on le voit diriger la valse Künstlerleben de Johann Strauss II), pour ses funérailles. Un de ses amis, Pépinot, arrive à sa porte avec un journal intime ayant appartenu à Clément Mathieu, l’un de leurs surveillants. Ils le lisent ensemble.
Une cinquantaine d'années auparavant, en 1949, Clément Mathieu, musicien raté et professeur de musique sans emploi, arrive au « Fond de l’Étang », un pensionnat pour garçons, pour travailler comme surveillant. Près du portail, il aperçoit un très jeune garçon nommé Pépinot, attendant le samedi, jour où, selon lui, son père viendra le chercher. On apprend plus tard que les parents de Pépinot sont morts pendant l’Occupation, mais Pépinot refuse de l'admettre.
Clément découvre que les garçons de l'internat sont sévèrement punis par Rachin, le directeur : punitions corporelles, travail d'intérêt général, isolement dans un cachot pouvant aller jusqu'à plusieurs semaines et punitions arbitraires pour favoriser les délations d'élèves fautifs. Il essaie alors d’utiliser l’humour et la gentillesse pour affirmer son autorité, ce qui, à sa grande surprise, fonctionne. Quand un dispositif piège conçu par Le Querrec, l’un des garçons, est utilisé contre le père Maxence, l’infirmier et le doyen du pensionnat, Clément décide de cacher l’identité du coupable au directeur, en échange des services de Le Querrec, le fautif, à l’infirmerie. Mais l'état du père Maxence empire, il est donc conduit à l'hôpital. Son refus de dénoncer Le Querrec à Rachin (lui évitant de terribles représailles) contribue à lui faire gagner le respect des élèves.
Quand il découvre que les élèves écrivent des chansons grossières sur lui, Clément décide de leur apprendre à chanter et de former une chorale pour les discipliner. Il regroupe les élèves selon leur voix, mais Pierre Morhange, l’un des élèves les plus rétifs de l'internat, refuse de chanter. Clément découvre cependant que Pierre chante très bien et décide de lui donner des solos s’il se conduit bien.
Violette Morhange, la mère célibataire de Pierre, arrive à l’école. Quand Clément va lui expliquer qu’elle ne peut pas rendre visite à son fils car il est puni au cachot, il est pris de pitié et attiré par la jeune mère et lui dit plutôt que son fils est chez le dentiste. Lors d'une autre visite, Clément apprend à Violette que son fils possède un immense talent pour le chant. Dans le même temps, Pascal Mondain, un jeune délinquant issu d'une maison de correction, arrive au pensionnat et commence à harceler les autres garçons[Note 1], à les terrifier par des mensonges (notamment une histoire de meurtre d'un pion pédophile qu'il aurait connu) et à se montrer rebelle — lorsque Clément Mathieu lui demande de chanter pour pouvoir le caser selon sa voix dans la chorale, Mondain chante une version paillarde de À la claire fontaine. Après avoir volé la montre de Chabert, l'un des professeurs, il est enfermé au cachot pendant deux semaines.
La chorale s’améliore rapidement avec Pierre comme soliste. Les enfants sont plus heureux et l’administration est moins stricte étant donné que les problèmes de disciplines diminuent ; même le directeur commence à se détendre, à jouer au football avec les élèves et à faire des avions de papier. Mais ces beaux jours, qui voient également le retour du père Maxence de l'hôpital, prennent fin quand Rachin, furieux, découvre simultanément la disparition de tout l’argent du pensionnat et la fuite de Mondain. Soupçonnant celui-ci d'avoir volé l'argent, Rachin alerte la gendarmerie. Une fois Mondain rattrapé et ramené au pensionnat, Rachin l'interroge. Malgré les gifles que lui donne le directeur pendant une demi-heure dans l'espoir de le faire avouer, l'adolescent nie être l'auteur du vol. Rachin perd patience et frappe Mondain une fois de plus. Une fois de trop pour l'adolescent, qui se jette sur le directeur pour l’étrangler. Mais Chabert et Mathieu, qui écoutaient derrière la porte, interviennent à temps et s'interposent. Tandis que Chabert maîtrise Mondain, Rachin, qui prend cette agression comme un aveu, alerte de nouveau la gendarmerie qui vient récupérer le garçon.
Plus tard, Rachin dissout la chorale, ce qui force Clément à continuer la chorale clandestinement dans le dortoir des élèves ou dans la cantine pendant les récréations en l'absence du directeur. Clément continue à voir Violette qui ne réalise pas l’attention de ce dernier. Il prévoit de l’aider à avoir une bourse pour son fils afin qu’il puisse intégrer un conservatoire de musique à Lyon. Un jour, elle lui annonce qu’elle a rencontré un ingénieur. Clément cache son dépit en faisant semblant d’être heureux pour elle et la regarde partir dans la voiture de l’ingénieur.
Une comtesse, qui aide financièrement le pensionnat tout en ignorant les méthodes abusives de Rachin, découvre la chorale (il s'avère que c'est le père Maxence qui l'en avait informée à l'insu de Rachin) ; ils chantent devant elle et Pierre enchante le public avec son solo. Clément découvre que c’est Corbin, un des élèves, et non pas Mondain qui a volé l’argent du pensionnat. Malgré cela, Rachin refuse d’accepter Mondain de nouveau.
Quand Rachin part accepter un prix au nom du pensionnat après avoir dit qu’il était à l’initiative de la chorale, Clément et le père Maxence prennent un jour de congé et emmènent les garçons se promener dans un bois à proximité. Alors que l’école est sans surveillance, Mondain revient et met le feu au pensionnat. Clément est renvoyé pour avoir brisé les règles, même s’il a sauvé la vie des élèves. Alors que Clément part, les garçons du pensionnat, qui ont pour interdiction de lui dire au revoir, s’enferment dans leur salle de classe, chantent – au grand agacement de Rachin – et lui lancent des messages d’adieu sur des avions de papier. Ému, Clément s’en va.
De retour dans le présent, Pierre Morhange, adulte, finit de lire le journal intime, et raconte ce qu’il s’est passé après cela : après le renvoi de Clément Mathieu, il fut retiré du pensionnat par sa mère et gagna sa bourse pour aller au conservatoire de Lyon. Devant le refus de Violette de reconduire son fils au pensionnat, l'ingénieur les quitta. Le père Maxence et les autres professeurs dénoncèrent les méthodes abusives de Rachin et, après une enquête où les enfants furent interrogés, celui-ci fut renvoyé. Selon Pépinot, Clément Mathieu a continué de donner des leçons de musique jusqu’à la fin de sa vie sans plus jamais chercher à faire connaître ses compositions.
La scène finale, dans le passé, montre Clément en train d’attendre son bus. Alors qu’il y entre, il regarde derrière lui et voit Pépinot courant derrière lui, insistant pour qu’il l’emmène avec lui. Clément refuse d’abord, n’y étant pas autorisé, et laisse Pépinot. Cependant, le bus s’arrête quelques instants plus tard et Clément accepte : les deux partent ensemble.
Le film se conclut sur la dernière phrase de Pierre en voix off :
« Pépinot avait raison d’y croire, le jour du renvoi de Mathieu, c’était un samedi. »
Les recommandations d’âge des films sont très différentes d’un pays à l’autre. On trouve des guides parentaux non officiels qui donnent des indications d'âge plus restrictives.
L'histoire est inspirée de l'expérience de la chorale du centre Kergoat en Bretagne, pionnière en matière d'éducation. Créée par des éducateurs Jacques Dietz en compagnie de Roger Riffier, la chorale rencontrera sur les routes un certain succès[16].
Choix des interprètes
La plupart des enfants ne sont pas des acteurs professionnels et ont été sélectionnés dans les écoles et collèges de la région de Clermont-Ferrand en Auvergne, sauf deux, originaires de Paris.
Vincent Rottiers fut envisagé pour jouer un petit méchant dans le film, mais ce dernier a refusé de peur d'être catalogué après le film Les Diables[17].
Le tournage faillit être annulé en raison des fortes chaleurs dues à la canicule de l'été 2003, d'une part, et il se trouva également compromis par des manifestations des intermittents du spectacle qui firent arrêter le travail pendant près de deux semaines.
Bande originale
Le succès du film doit beaucoup à la musique écrite par Bruno Coulais et en particulier la chanson Vois sur ton chemin. La chorale apparaît ensuite régulièrement dans des émissions de télévision après la sortie du film. En 2005, le groupe de rap Digital, composé d'Ahmed et Ken.V[Note 6], sort un remix de la chanson, Vois sur leur chemin.
Les voix utilisées pour les chansons du film sont partiellement celles des Petits Chanteurs de Saint-Marc, à Lyon, dirigés par Nicolas Porte. La chorale se produisit par la suite sur de nombreuses scènes dans toute la France. Ils connurent le succès dans le monde et réalisèrent des tournées en Europe, en Asie et en Amérique (Canada).
Pour l'instrumental de sa chanson L'impasse, le rappeur Kery James utilisa un échantillon de la bande originale du film.
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 69 % d'opinions favorables pour 108 critiques[20]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 56⁄100 pour 32 critiques[19].
En France, le film obtient une note moyenne de 3,6⁄5 sur le site Allociné, qui recense douze titres de presse[21].
Ce succès a entraîné en France un engouement pour le chant choral, notamment les chœurs d'enfants, redonnant un souffle à ces formations musicales qui tombaient en désuétude.
Le film est diffusé pour la première fois le 21 mars 2005 sur Canal+[23] puis le sur France 2 et rassembla 11,5 millions de téléspectateurs[24].
Distinctions
Entre 2004 et 2020, Les Choristes a été sélectionné 39 fois dans diverses catégories et a remporté 12 récompenses[25],[26].
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De très nombreuses similitudes existent avec La Cage aux rossignols, le film de 1945, principalement dans le scénario, le jeu des acteurs et les dialogues, qui sont parfois identiques. Les noms des personnages à quelques exceptions près sont aussi identiques. Dans les deux films, la chorale chante La Nuit de Rameau devant une comtesse.
Il existe certaines différences. Tout d'abord, Les Choristes se situe davantage dans le présent, l'aventure de Clément Mathieu occupant la quasi-totalité de l'action (narrée par lui-même) et les retrouvailles de Morhange et Pépinot ne représentant que l'introduction et la conclusion. En revanche, l'action dans La Cage aux rossignols et celle du futur semblent davantage séparées l'une de l'autre, le récit étant conté par un personnage externe à l'internat. Dans La Cage aux rossignols, Clément Mathieu tente de publier son histoire peu après les événements. C'est la cousine de Laugier qui le lit avec sa mère pour lui prouver que son amoureux pratique un vrai métier et qu'il a réalisé de grandes choses en formant une chorale à l'internat. Cette lecture aboutira au mariage de Clément Mathieu avec la cousine de Laugier. Dans Les Choristes, la lecture du récit de Mathieu survient une cinquantaine d'années plus tard.
Les personnages de Morhange et de Pépinot se nomment Laugier et Popino dans le film de 1945, et le personnage de Mondain n'existe pas. Mais l'incendie a bien lieu mais il est d’origine accidentelle due à la foudre dans la version de 1945.
Contrairement à La Cage aux rossignols, le film de 2004 ne se conclut pas par une fin heureuse. Même si elle n'est pas tragique, elle laisse beaucoup de portes ouvertes, que ce soit pour Clément Mathieu, pour Pépinot ou encore pour le devenir des enfants de la chorale. De plus, Mondain semble être en liberté et n'est pas arrêté pour avoir incendié l'orphelinat.
Autour du film
Adaptation en spectacle musical
En 2017, Christophe Barratier adapte le film en spectacle musical aux Folies Bergère à Paris[27].
Références dans d'autres œuvres
Dans le film Le Petit Nicolas, on voit furtivement Gérard Jugnot essayer — sans succès — de faire chanter Vois sur ton chemin à la classe, en clin d'œil au film Les Choristes, et déclarer : « Désolé, pour ceux-là, je ne peux rien faire… »
Notes et références
Notes
↑notamment racketter Pépinot s'il veut aller dormir
↑Ses parents sont morts durant l'Occupation et il est persuadé que son père viendra le chercher un samedi.
↑Il dit à Corbin avoir même tué un surveillant. Le docteur Dervaux dit de lui qu'il présente un profil psychologique « pervers à instinct grégaire », qu'il se situe dans la catégorie des « débiles légers » et que ses anciens professeurs ont réussi l'exploit de lui apprendre à lire.
↑Ses bonnes notes font la fierté de Rachin. Clément Mathieu découvre que son grand-père était vichyste quand il chante la chanson Maréchal, nous voilà !
↑Un pensionnaire, Mouton, lui a taillé le bras au ciseau pour lui avoir confisqué ses cigarettes. Par la suite, Mouton s'est tué en se jetant de la fenêtre pour échapper aux punitions.
Jean-Pierre Garnier, « Le passé radieux. Les Choristes : un analyseur des nostalgies populaires », L'Homme et la société, vol. 154, no 4, , p. 69-91 (lire en ligne).
L'année indiquée est celle de la cérémonie. De 1949 à 1956, l'Oscar est un prix d'honneur, sans propositions ou nominations de films. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par la France ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.