Il est révélé comme scénariste/réalisateur durant les années 1970 et 1980 avec plusieurs comédies populaires portées par la troupe du Splendid : Les Bronzés (1978) et Les Bronzés font du ski (1979). Il les retrouve vingt-cinq ans plus tard pour Les Bronzés 3 (2006).
Il se diversifie et signe plusieurs films acclamés par la critique : la comédie dramatique Tandem (1987), le drame Monsieur Hire (1989), Le Mari de la coiffeuse (1990), La Fille sur le pont (1999), qui sont tous nommés aux Césars dans la catégorie du meilleur réalisateur.
Patrice Leconte a, selon son autobiographie, un père gynécologue obstétricien et une mère qui fut une des pionnières de l'accouchement sans douleur, ainsi que trois frères et sœur[3]. Il passe son enfance à Tours, tournant dès 15 ans des petits films d'amateur[4].
Il part à Paris en 1967 pour suivre le cours Littré, puis entre à l'IDHEC, établissement de ses rêves qui se révèle « poussiéreux et archaïque, sans contact avec le vrai cinéma »[5]. Il écrit quelques critiques aux Cahiers du cinéma, demeure extérieur au mouvement de Mai 68, puis se lance avec plus ou moins de bonheur dans le court métrage[6]. Parallèlement, il contribue au journal Pilote de 1970 à 1974, et réalise de nombreux films publicitaires[7],[8],[9],[10].
Révélation en réalisateur de comédies (années 1980)
Ses premiers longs-métrages passent inaperçus ou sont mal reçus. En 1975, il adapte des personnages de Gotlib avec Jean Rochefort et Coluche : Les vécés étaient fermés de l'intérieur. Le film est mal reçu par la critique et ses résultats déçoivent au regard des têtes d'affiches. Patrice Leconte se remet à la publicité. En 1977, il adapte au cinéma une pièce de café-théâtre : Amour, Coquillages et Crustacés, renommée à l'écran Les Bronzés. Le film connaît un grand succès. S'ensuivent pendant une dizaine d'années des comédies à succès, souvent avec la troupe du Splendid, et aussi avec des acteurs comme Coluche, Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin, (Viens chez moi, j'habite chez une copine, Les Spécialistes, qui lui permet d'aller vers un registre dramatique).
Diversification et reconnaissance critique (années 1990)
À l'approche des années 1990, il change de registre : il livre en 1987 la comédie dramatique Tandem, où Gérard Jugnot rase sa moustache pour donner la réplique à Jean Rochefort. C'est la première fois qu'il cadre aussi, et livre un récit entièrement personnel ; en 1989, il propose une nouvelle adaptation d'un roman de Georges Simenon, Monsieur Hire, qui révèle un Michel Blanc totalement à contre-emploi, impavide et bouleversant. Enfin, en 1990, avec Le Mari de la coiffeuse il dresse le portrait inclassable d'un homme qui voue une passion fusionnelle à son épouse et son métier[11],[12]. Dans les trois cas le public accepte ce changement de style, grâce au très grand soin que Leconte apporte à l'esthétique et au rythme du film, à la gestion des tensions et à la direction d'acteurs.
Cependant, les échecs successifs de la comédie contemporaine Tango en 1993 et du drame Le Parfum d'Yvonne en 1994 ne le découragent pas de mélanger les deux genres : en 1996 sort ainsi Ridicule qui le réconcilie avec le public et la critique, et lui offre les Césars du meilleur réalisateur et du meilleur film.
Il surprend en 2006 en revenant à la comédie : l'équipe du Splendid fait de nouveau appel à lui pour réaliser le troisième volet des Bronzés, Les Bronzés 3 qui est le plus gros succès de l'année avec plus de 10,3 millions d'entrées. Il propose la même année la comédie dramatique Mon meilleur ami qui confronte le fidèle Daniel Auteuil au comique Dany Boon.
Animation et coproduction internationale (années 2010)
En juin 2010, il est juré au cinquantième anniversaire du festival international du film d'animation d'Annecy, alors qu'il est lui-même engagé dans la production d'un film d'animation : Le Magasin des suicides, d'après un livre de Jean Teulé[13].
Participant occasionnellement à l'émission de Laurent Ruquier, On va s'gêner, sur Europe 1, durant cette décennie, il finit par rejoindre la bande de chroniqueurs de Cyril Hanouna à la rentrée 2015 dans l'émission Les Pieds Dans Le Plat, toujours sur Europe 1.
En 2016, Luc Besson le choisit comme parrain de la cinquième promotion de l'École de la Cité, dans laquelle il intervient régulièrement.
Patrice Leconte confie avoir rêvé enfant à la fois de cinéma et de dessin. Ses dessins plaisent à Goscinny, qui l'engage à Pilote. « Pendant cinq ans, de 1970 à 1975, j’étais heureux. Et puis j’ai tourné mon premier film, et c’est à ce moment-là que tout a commencé à dérailler, parce que je n’ai plus fait que ça des films, et que j’ai arrêté la bande dessinée[15]. »
Mais c'est en 2017 qu'il reprend pour un temps le chemin de l'illustration. Pacôme Vexlard, repreneur de l'historique Imagerie d'Épinal[16] convainc lors d'une discussion amicale Patrice Leconte de réaliser quelques croquis qui se concrétisent par l'édition de deux planches lithographiques d'images d'Epinal en édition limitée et signée. Les thèmes, proposés par Patrice Leconte, sont des illustrations d'expressions comme « tête de l’art », « tête de turc », « tête en l’air » ; sur la suggestion de Pacôme Vexlard, elles s'inscrivent dans des ovales, « avec des encadrements fleuris et colorés qui s’inspirent des codes de l’imagerie religieuse traditionnelle qui sont très beaux. Je raffole de ces petits encadrements. Et du trait imprécis des images d'Épinal[17]. »
En 2016 il écrit la préface de l'ouvrage de l'encyclopédie illustrée de l'Imagerie d'Épinal éditée aux Éditions Le Chêne (Hachette)[18].
Prises de position
En 2005, peu avant la condamnation du réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, il fait partie des signataires d’une pétition lancée par Noémie Kocher, victime de ce dernier, en réaction à une pétition de soutien à Brisseau lancée par Les Inrockuptibles[19].
Affaire Depardieu
En avril 2023, alors que l'acteur Gérard Depardieu est accusé par treize femmes d'agressions sexuelles et de viol dans une enquête de Mediapart, il apporte son soutien à l'acteur, car il n'a « constaté aucun manquement ni dérapage pendant le tournage [de Maigret ] de la part de Gérard Depardieu[20]. » En , il est signataire de la tribune controversée N'effacez pas Gérard Depardieu défendant la présomption d'innocence de Gérard Depardieu, alors accusé de viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel[21]. Le 2 janvier, il regrette de l'avoir signée, notamment à cause du positionnement politique de Yannis Ezziadi[22]. Il précise : « Quand on me dit qu'il n'est pas exemplaire, je veux bien le croire, je le crois parce que je le sais. Je ne cherche pas à le défendre, ni à l'accabler. Mais cette mise à mort, ce lynchage m'effraie un peu. »[23].
Vie privée
Il est marié avec Agnès Béraud, sœur du réalisateur Luc Béraud[24] et attachée de presse des Cahiers du cinéma, avec qui il a deux filles, Marie et Alice[25].
Livre-disque auquel participe une quarantaine d'invités en tant qu'auteurs ou interprètes. Patrice Leconte y signe un texte inédit (non mis en musique) consacré à sa propre interprétation du titre de l'album.
L'Encyclopédie Delon[35], Patrice Leconte, Hugo Image, 2016
Le dictionnaire de ma vie, avec François Vey, Kero, 2017
Revoir Paris, avec Claire Garate (photographe), Neige/Ginkgo, 2017
Re revoir Paris, avec Claire Garate (photographe), Neige/Ginkgo, 2018