C'est un film sur la chance, représentant métaphoriquement une relation amoureuse par les liens entre un lanceur de couteaux et sa « cible ». Film intimiste et rythmé, La Fille sur le pont sortit en cinémascope et en noir et blanc, obtint un succès d'estime, porté par l'interprétation étonnante de ses comédiens et sa bande originale appréciée.
Synopsis
Adèle est une jeune fille qui n'a connu que des mésaventures sentimentales jusqu'ici. Un soir, alors qu'elle s'apprête à sauter d'un pont parisien, un inconnu l'aborde : Gabor, lanceur de couteaux professionnel, lui propose de devenir sa partenaire, puisqu'elle tient si peu à la vie. Adèle se jette à l'eau, suivie par Gabor, qui la sauve. Elle accepte finalement l'offre de Gabor et reprend goût à la vie, portée par une incroyable chance qui semble unir Adèle et Gabor. Ils écument les music-halls et casinos à travers l'Europe, toujours couronnés de succès. Mais la mélancolie d'Adèle reprend le dessus, et elle quitte son partenaire pour s'enfuir avec un jeune marié grec désabusé, à bord d'une chaloupe de secours du bateau de croisière où ils se produisaient. La romance ne dure qu'un temps, la chance s'évapore aussitôt, son radeau vogue à la dérive, avant qu'Adèle soit recueillie sur une base militaire. De son côté, Gabor blesse sa nouvelle partenaire lors de son numéro. Débarqué à Istanbul, il sombre petit à petit dans la misère et erre dans la ville à la recherche de son ancienne cible. Croyant l'apercevoir, il est renversé dans sa poursuite par un camion. Sorti de l'hôpital, mal en point, il décide de mettre fin à ses jours en sautant d'un pont. Au moment fatidique, Adèle ressurgit et ils se promettent de ne plus se séparer.
Le rôle de Gabor a été originellement écrit pour Jean-Pierre Marielle. Mais s'estimant trop âgé pour ce rôle, il se retire du projet peu de temps avant le tournage. Patrice Leconte offrit alors le rôle à un acteur plus jeune, Daniel Auteuil[1].
À l'écriture, le film n'était pas prévu en noir et blanc. C'est dans les dernières retouches que Patrice Leconte visualisa le film ainsi, et se décida[1].
Le film s'ouvre sur un monologue de huit minutes de la protagoniste, Adèle. Tourné en une seule fois à plusieurs caméras, il n'y eut besoin que d'une prise[1].
Pour ce film et devant le souhait insistant du réalisateur, Vanessa Paradis se coupera les cheveux très courts pour interpréter le rôle d'Adèle. Cela la fait alors ressembler très fortement à l'actrice Jean Seberg telle qu'elle apparaissait dans le film culte À bout de souffle (similitude accentuée par l'image en noir et blanc dans les deux films).
C'est lors du tournage de ce film que Vanessa Paradis a appris qu'elle était enceinte de son premier enfant.
Le film sort aux États-Unis en où il connaît une grande médiatisation et une belle carrière en salles (1 708 839 dollars de recettes).