Peu de temps après sa naissance, sa famille émigre au Mali son pays d'origine, où il suit une partie de ses études primaires et secondaires. Il fréquente le centre culturel soviétique et découvre la littérature russe lors d'un retour en 1980 en Mauritanie auprès de sa mère. Son ancien mari étant parti en Algérie avec son fils qui a étudié le cinéma, Abderrahmane Sissako a à coeur de remplacer ce demi-frère. Il obtient une bourse "de l'amitié des peuples"[1], et part en Union Soviétique, à Moscou, pour étudier le cinéma au VGIK (Institut fédéral d'État du cinéma) de 1983 à 1989[2]. Il fait souvent référence à son professeur Marlen Khoutsiev[1].
Les succès de Bamako (2006) et de Timbuktu (2014), couronné par sept Césars, font de lui un cinéaste de renommée internationale.
Il a été également conseiller culturel pour le chef d'État mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, poste qu'il définit comme « ambassadeur culturel »[3].
Abderrahmane Sissako est aussi président de la CinéFabrique, école nationale supérieure de cinéma et de multimédia créée par Claude Mouriéras et basée à Lyon[4].
Filmographie
Courts métrages
1989 : Le Jeu (35mm, 23 minutes), travail de fin d'études. Situé dans le désert mauritanien et tourné au Turkménistan.
En octobre 2020, il met en scène un spectacle musical, Le Vol du boli, en collaboration avec le metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba et le cinéaste français Charles Castella, sur une musique du compositeur britannique Damon Albarn. Il est inspiré du journal de Michel Leiris, L’Afrique fantôme, qui confie sa honte d’avoir volé le boli, fétiche exposé au musée du Quai Branly sans que cela soit indiqué[5],[6].
↑Émilie Guitard, « Albarn Damon & Sissako Abderrahmane. — Le vol du boli », Cahiers d'études africaines, vol. 2023/3-4, nos 251-252, , p. 1001-1006 (lire en ligne)
↑Fabienne Arvers, « Tout ce qu’il faut savoir sur “Le Vol du boli”, l’opéra de Damon Albarn et Abderrahmane Sissako », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).