Elle est reconnaissable à sa couleur blanche caractéristique qu'elle doit à ses pierres de Château-Landon qui ont la particularité de blanchir au contact de l'eau.
Les lignes de bus RATP 30, 31, 54, 67, 74, 80, 85, 95 traversent également le secteur[1], ainsi que la ligne 40 (autrefois Montmartrobus), la seule à circuler sur la butte Montmartre.
Enfin, le Petit-train de Montmartre propose également une visite guidée de cette dernière en 14 étapes[2].
Une étymologie de Montmartre veut que ce toponyme (le nom désignant ce lieu) se rattache à un mons Martis — « mont de Mars » — car, à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars (dieu de la guerre) jouxtait un temple dédié à Mercure (dieu du commerce) à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre[3].
Le « mont de Mars » a donc pu être réinterprété vers le IXe siècle en « mont des Martyrs », ou mons Martyrum — martyr venant du latinmartus, « témoin[8] » — et ensuite, par dérivation populaire, en mont de « martre », martre signifiant martyr en ancien français[9].
La substitution toponymique de la dénomination païenne par la dénomination chrétienne reste cependant hypothétique et la double étymologie (mont de Mars et mont des Martyrs) est encore actuellement proposée. Il faudrait, « pour pouvoir trancher la question, savoir comment le peuple, dans son langage parlé, appelait cette colline avant le IXe siècle, puisque c'est à cette époque que les documents écrits enregistrèrent le changement de nom »[10].
L'église Saint-Pierre de Montmartre est fondée au VIe siècle, mais elle n'est mentionnée pour la première fois qu'en 850 dans le Liber miraculorum S. Dionysii (Recueil des miracles de saint Denis). Lors du siège de Paris en 885, les Normands pillent le village.
En 1686, l'abbaye d'en haut est abandonnée au profit de nouveaux bâtiments édifiés à mi pente autour de l'emplacement de l'actuelle rue Yvonne Le Tac, « l'abbaye d'en bas ». Le cloître de l'abbaye d'en haut qui jouxtait l'église Saint-Pierre est détruit et les autres bâtiments utilisés comme granges ou écuries.
Le territoire de la seigneurie de l'abbaye s'étend sur la partie ouest de l'actuel 18e arrondissement, la partie nord du 9e arrondissement et une partie des Batignolles. La limite de la paroisse de Montmartre avec la paroisse de Saint-Eustache était fixée au chemin du Roule à Saint-Lazare, c'est-à-dire à la rue des Porcherons actuelle rue Saint-Lazare, les rues Coquenard et Notre-Dame-de-Lorette, actuelle rue Lamartine et rue d'Enfer, actuelle rue Bleue.
Lors de la formation des communes et des départements français (décret du de l'Assemblée nationale), Montmartre devint une commune du département de la Seine en . Celle-ci se constitua avec difficulté, le mur de l'octroi, ou mur des Fermiers généraux, ayant peu de temps avant coupé l'ancienne paroisse en deux.
Le Haut-Montmartre procéda à l'élection de son propre conseil, qui se déclara favorable à la séparation entérinée le , Paris annexant le Bas-Montmartre (dans l'actuel 9e arrondissement). Son premier maire fut Félix Desportes, un bourgeois originaire de Rouen, qui s'installa place du Tertre en 1788. Il transforma son domicile en mairie et établit solidement cette municipalité jusqu'en . Patriote zélé, il donne les prénoms de Flore Pierrette Montmartre à sa fille née en .
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de « Mont-Marat »[14].
La commune était constituée de deux pôles principaux :
le village de Montmartre proprement dit sur le sommet de la colline et son versant méridional où s'étendait le domaine de l'abbaye de Montmartre, de l'église Saint-Pierre qui jouxtait l'« abbaye d'en haut » abandonnée en 1685 jusqu'à l'« abbaye d'en bas » près de la rue des Abbesses avec ses jardins limités par un mur à l'emplacement de l'actuelle rue d'Orsel. Ce domaine est vendu en 1794 comme bien national après l'expulsion des religieuses en 1790[16]. Les bâtiments de l'abbaye d'en bas autour de l'actuelle rue Yvonne Le Tac, les vestiges de ceux de l'abbaye d'en haut qui jouxtait l'église et la galerie couverte qui reliait ces deux pôles sont détruits et la plus grande partie de ces terrains est exploitée en carrières de gypse au début du XIXe siècle. Les carrières à l'emplacement de l'ancienne abbaye d'en bas sont remblayées vers 1820. La rue Yvonne-le-Tac et le prolongement de la rue des Martyrs de la rue d'Orsel à la rue La Vieuville sont tracées sur ce terrain. Les carrières à mi-pente creusées à l'emplacement des anciens jardins de l'Abbaye sont remblayées vers 1840 pour créer un lotissement où sont ouvertes les rues des Trois-Frères, Berthe, André Barsacq, Gabrielle, Drevet et Chappe.
dans la plaine plus au nord et à l'est, le village de Clignancourt qui formait une agglomération à part se développant le long du chemin des Bœufs (actuellement rue Marcadet)[15].
En 1840-1845, la construction de l'enceinte de Thiers laisse à l'extérieur de celle-ci une petite partie du territoire de la commune qui sera rattaché à Saint-Ouen en 1860.
la petite partie restante, située hors des fortifications de l'enceinte de Thiers, est rattachée à la commune de Saint-Ouen[18].
C'est à Montmartre que se déclenche la Commune de Paris en 1871[20], après la volonté d'Adolphe Thiers et de son gouvernement de récupérer les canons de la Garde nationale qui étaient alors stationnés dans le quartier. Après l'arrestation et l'exécution de deux généraux dont l'un commandant une brigade chargée de les récupérer, plusieurs quartiers, dont celui de Montmartre se révoltent : c'est le début de la Commune qui durera du jusqu'à la Semaine sanglante à la fin du mois de .
Entre le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, le Haut-Montmartre de la butte n'est pas un endroit bien famé, contrairement au Bas-Montmartre[23]. Le Haut-Montmartre est appelé le « maquis de Montmartre » sis dans la zone comprise entre les actuelles rues Lepic et Caulaincourt, dont on peut voir un vestige de nos jours aux allures de petit parc tranquille autour du boulodrome ou encore à l'endroit du dit passage de la Sorcière[24]. Ce terrain vague était construit de petits cabanons de bois hétéroclites et insalubres, dans lesquels s’agglomérait une population sans le sou composée d'ouvriers, de paysans déracinés ou d'artistesbohémiens : les rebuts de la société parisienne d'alors[25],[26].
Au milieu du XIXe siècle, cette population se transforme majoritairement en cabaretiers, propriétaires de guinguettes et de tables d'hôtes, avec une minorité se composant généralement d'employés, d'ouvriers, de petits rentiers chassés par les démolitions haussmanniennes de Paris et attirés par des loyers et certains produits de consommation (sans droits d'octroi à payer) moins chers qu'à Paris[13]. Cette gentrification lui fait gagner en sécurité[13].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune entre 1793 et 1856.
En 1856, la commune comptait 36 450 habitants. La commune en tant qu'entité indépendante disparaît en 1860 lorsqu'elle est annexée par Paris. Pour l'essentiel, l'ancienne commune correspond à la moitié ouest du nouveau 18e arrondissement, mais ils ne se retrouvent pas trait pour trait et une poursuite de l'étude démographique à périmètre constant est difficile à établir[28].
des religieuses de Notre-Dame du Cénacle, congrégation internationale née en 1826 en Ardèche, présente sur la butte Montmartre depuis 1890 ;
des carmélites, contemplatives cloîtrées partageant leurs journées entre les offices, la méditation et les travaux manuels ;
les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, contemplatives vouées à la prière et à « l’adoration perpétuelle » dans la basilique, où elles accueillent des groupes d'enfants, de jeunes ou d'adultes pour des retraites ou des réunions de prière.
le cabaret de Patachou, cabaret le plus célèbre de Paris dans les années 1950-1960, où débuta Georges Brassens et où Édith Piaf chanta pour la dernière fois en public. Actuellement s'y sont installés la galerie Roussard et le Centre d'étude des peintres à Montmartre ;
le cinéma Studio 28, créé — comme son nom l'indique — en 1928 ;
le Funambule Montmartre[32], un petit théâtre d’une centaine de places ouvert en 1987 qui accueille aussi bien des comédies que des pièces plus littéraires[33] ;
La place du Tertre, où de nombreux peintres peignent pour le plaisir des touristes; on y trouve des restaurants aux décors préservés ainsi qu'une grande galerie d'art.
La Fémis (Fondation européenne des métiers de l'image et du son), école supérieure de cinéma, dans les bâtiments des anciens studios de la société Pathé.
Kadist, organisation interdisciplinaire d'art contemporain avec une collection d'art contemporain internationale.
Le jardin des Arènes de Montmartre : fermé d’ordinaire au public, il accueille ponctuellement des manifestations culturelles.
Dans Le Château de verre, René Clément a tourné plusieurs scènes dans les escaliers et les rues de la butte et parmi les ruines encore présentes en 1950 à la suite des bombardements aériens des forces alliées des 20 et [34],[35].
François Truffaut, ayant passé toute son enfance dans les 9e et 18e arrondissements de Paris, a filmé le quartier dans ses célèbres longs métrages Les Quatre Cents Coups (1959), Baisers volés (1968), ainsi que dans Le Dernier Métro (1980). Une grande partie de l'action de ses films se situe à Montmartre.
Le film Minuit à Paris de Woody Allen (2011) s'ouvre sur une succession de plans fixes montrant un Paris où l'on aperçoit plusieurs images de Montmartre : du parvis du Sacré-Cœur au musée de Montmartre, sans oublier le Moulin-Rouge et les rues étroites du quartier.
Jacques Tardi a également « montré son goût certain et son talent extrême pour restituer Paris[38] » ainsi que l'attachement qui le lie à la ville dans la presque totalité de ses albums. Il a également mis un soin particulier à réaliser de nombreuses lithographies, sérigraphies, estampes pigmentaires[39], affiches et cartes postales évoquant la capitale[40], dont celle-ci, située a Montmartre, qui met en scène Nestor Burma, le célèbre détective créé par Léo Malet et dont les aventures ont été adaptées en bandes dessinées par Tardi :
↑Stéphane Gendron, Les Noms des lieux en France. Essai de toponymie, 2008, 340 p. (ISBN978-2877723718), p. 149.
↑Christian Montésinos, Éléments de mythologie sacrée aux XIIe et XIIIe siècles en France, Éditions de la Hutte, coll. « Les veilleurs », 2011, 416 p. (ISBN978-2916123417), p. 248.
↑Paul Lesourd, La Butte sacrée. Montmartre des origines au XXe siècle, Éditions Spes, , p. 432.
↑ abcd et e« Paris : Histoire de Montmartre », (D'après Les environs de Paris illustrés, par Adolphe Joanne paru en 1856), sur paris-pittoresque.com (consulté le ), p. 4.
↑ a et bCadastre napoléonien des communes annexées (1808-1825), Montmartre, Clichy, La Villette, Montmartre, tableau d'assemblage, 2e partie cote PLANS/3394.
↑Décret du 3 novembre 1859 qui fixe les dénominations des vingt arrondissements municipaux de la ville de Paris, dans le Bulletin des lois [lire en ligne].
↑Robert Rouyet, « C'est la canaille eh bien, j'en suis. Osez, osez le défier, notre superbe drapeau rouge, rouge du sang de l'ouvrier », Le Soir,
↑« Ce procédé associe 11 encres pigmentaires à base d'eau qui permettent d'obtenir des couleurs vives et durables sur un papier d'art. Il est considéré comme une alternative plus respectueuse de l'environnement aux techniques d'impression traditionnelles, comme la lithographie ou la sérigraphie. » Source: Proust.art.
Pierre Faveton et Bernard Ladoux, Montmartre, Pigalle et la Nouvelle-Athènes, Massin, 2013.
Jean-Marc Léri, Montmartre, Éditions Henri Veyrier, 1983.
Jean-Max Méjean, Montmartre et ses alentours, mis en scènes, Paris, Éditions Espaces et Signes, 2017, 72 p. (ISBN979-1094176207).
Philippe Mellot, Les Montmartrois. L'album de famille : marchands de vin, restaurateurs, cabaretiers, artistes, petits commerçants et autre figures de la Butte, 1871-1940, Omnibus, coll. « Les vies secrètes du vieux Paris », 2015, 128 p. (ISBN9782258118218).
Philippe Mellot, La Vie secrète de Montmartre, illustrée par des centaines de photographies et dessins, Omnibus, 2008, 240 p. (ISBN978-2258076501).