Le , Jean-Placide Mauclaire inaugure le Studio 28, première salle de cinéma d'avant-garde dont le but est de se consacrer uniquement à la recherche cinématographique.
Lieu de rencontre des peintres, des poètes et des cinéastes où l'on côtoie Luis Buñuel, Jean Cocteau et Abel Gance, elle projette des films très audacieux, tels le premier film chinois diffusé en France, des essais en triptyques[1] réalisés par Abel Gance (Danses, Galops et Marine), ou le documentaire de Jean ArroyAutour de Napoléon[2].
Construite sur l'emplacement d'un ancien cabaret de chansonniers, elle possède un balcon et sa capacité est à l'époque de 400 places[3],[4],[5].
En 1930, la salle est saccagée lors d'une projection du film L'Âge d'or de Luis Buñuel après qu'une farouche bataille a éclaté dans la salle. Le film est saisi et interdit de diffusion. Le propriétaire est alors contraint de se séparer de la salle, qui est reprise en 1932 par Édouard Gross, un exploitant américain qui se spécialise jusqu'en 1939 dans les grandes comédies américaines en version originale. Seront alors projetés les films des Marx Brothers, de W.C. Fields et de Frank Capra qui remporteront un énorme succès[3],[4],[5]. La salle, devenue non conforme, est fermée par la commission de sécurité.
En 1948, elle est reprise par les frères Edgar et Georges Roulleau. Une nouvelle salle de 212 places est inaugurée en février 1950 après que de nombreux travaux ont été effectués, notamment l'installation de luminaires, toujours visibles aujourd'hui, dessinés par Jean Cocteau. Ce dernier est désigné parrain de la salle, avec Abel Gance. L'endroit redevient un haut lieu du cinéma d'art et essai, mais également un espace de rencontres, d'expositions et de concerts de jazz.
En 1959, le site inaugure la « Promotion du Cinéma » en proposant — une première en France — une carte de fidélité, un film différent chaque jour, une avant-première tous les mardis et de nombreux débats.
En 2025, le Studio 28 programme de nombreux films récents — souvent en 3e ou 4e semaine — et continue sa vocation de cinéma d'art et essai de quartier tout en proposant des services de restauration[3],[4],[5].
Technique
Modernisée en 1993 avec un écran large et un son dolby stéréo, la salle est encore rénovée en 2011 et sa capacité ramenée à 170 fauteuils pour un meilleur confort. Ouverte à la privatisation, elle est équipée d'un écran de 10 mètres de base[6]. Elle est la première salle publique parisienne à s'être équipée d'un projecteur cinéma numérique 4K[7],[4].