Elle constitue une annexe de Paris-Gare-de-Lyon, dont elle dépend administrativement, et dessert une partie du même réseau (gares établies sur la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, ainsi que sur d'autres lignes s'y embranchant). Initialement ouverte comme un terminal auto-train (construit à l'emplacement d'une gare de marchandises), son rôle consiste désormais à éviter la saturation de la gare de Lyon (en accueillant les services commerciaux Ouigo Train Classique, Intercités et TER).
La gare dessert les entrepôts de Bercy, par des embranchements qui constituent un réseau comprenant 9,48 kilomètres de voies et 42 plaques tournantes. Le vin était transporté dans des tonneaux placés sur des wagons plats, puis par wagons-foudres (20 000 étaient en service en 1910 et encore 8 850 en 1945). Les manœuvres dans le domaine des chais étaient assurées par des chevaux, puis par des locotracteursLatil. Avant leur disparition totale en 1993, les entrepôts déclinent à partir des années 1960, ce qui entraîne la reconversion du site en gare du service auto-train[4] dans les années 1970[5].
Service auto-train
Construite et mise en service en 1977, avec de nouvelles installations[5], la gare actuelle est donc initialement spécialisée dans le service auto-train, qui prend en charge les véhicules des voyageurs (voitures, motos, scooters…) afin de permettre leur acheminement jusqu'à une autre gare disposant des équipements adéquats. En , à la suite de la fermeture du terminal de Tolbiac, la gare de Bercy récupère les auto-trains du réseau Sud-Ouest de la SNCF[6].
Courant 2002, les quatre trains de nuit quotidiens en provenance ou au départ de l'Italie, ainsi que des liaisons TER en direction du Morvan, sont transférés dans cette gare. Vers 2005, un train Transilien pour Montereau est mis en route, du lundi au vendredi, afin de créer une alternative à la saturation guettant la gare de Lyon aux heures de pointe.
Le marque un nouveau tournant : la saturation progressive de la gare de Lyon oblige la SNCF à reporter la majorité des TER Bourgogne, ainsi que les trains Corail Intercités pour Nevers, sur ce site. Ne restent alors à Paris-Lyon que les TER omnibus pour Laroche - Migennes. En contrepartie, le service Transilien est exclu de Paris-Bercy.
En 2011, dans l'optique du développement de la gare, des travaux sont réalisés : refonte de la signalétique, aménagement du hall (chauffé), avec installation d'un nouveau commerce (« Eat'Shop »). Des portes automatiques sont installées à son entrée.
Le marque la fin d'Artesia et des relations vers Venise, qui se font dorénavant depuis la gare de Lyon par la compagnie privée Thello (néanmoins, le train concerné est supprimé en 2020) ; Paris-Bercy perd donc son statut de gare ferroviaire internationale. Par ailleurs, des TER circulent désormais jusqu'à Lyon.
Avec le lancement du service d'autocars initialement appelé iDBUS par la SNCF, Paris-Bercy retrouve des destinations internationales (Londres, Bruxelles et Amsterdam, puis Turin et Milan) à partir du . Toutefois, le point d'arrêt de ces autocars est déplacé à la gare routière de Bercy-Seine le [8].
En , des travaux d'aménagement piétonnier de l'esplanade de la gare sont engagés, avec création d'un flux voyageurs indépendant de l'espace taxis et de la dépose-minute, pour plus de sécurité.
Trains Paris – Clermont-Ferrand
L'origine / destination des trains Téoz de la ligne Paris - Clermont-Ferrand est reportée une première fois de la gare de Lyon à celle de Bercy à l'occasion du service d'hiver 2011, débutant le . Selon les précisions de la SNCF, ce changement temporaire a pour origine des travaux à la gare de Lyon. Le retour dans cette dernière est réalisé le , à l'occasion du service d'été 2011. Cependant, RFF et la SNCF indiquent que la gare de Bercy redeviendra le terminus, cette fois-ci définitif, des trains concernés à compter du service annuel 2012 (débutant le ), en se justifiant par l'impossibilité de les accueillir à la gare de Lyon à la suite de l'ouverture de la LGV Rhin-Rhône[9].
Cette initiative fait l'objet d'une protestation officielle de René Souchon (président du conseil régional d'Auvergne), qui estime, dans un courrier adressé à Guillaume Pepy (président de la SNCF), que cette gare « secondaire » n'apporte que des services et un confort « restreints[9] ». En , le Conseil d'État rejette un pourvoi d'usagers (ayant initialement saisi le tribunal administratif de Paris) concernant le retour des trains Clermont-Ferrand – Paris en gare de Lyon, invoquant la saturation de cette dernière en raison de ses contraintes d'exploitation ; la décision de RFF (qui attribue les sillons sur le réseau ferré national) d'effectuer le transfert à Paris-Bercy est « de nature à prévenir les aléas d’exploitation liés à cette saturation[10] ».
Fréquentation
En 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 5 073 990 voyageurs. Ce nombre s'élève à 4 764 857 en 2022, 3 347 427 en 2021, 2 493 266 en 2020, 4 318 464 en 2019, 3 983 108 en 2018, 4 003 278 en 2017, 3 702 383 en 2016 et 3 823 448 en 2015[11].
Service des voyageurs
Accueil
La gare dispose de trois commerces de type « snack », d'un kiosque de vente de journaux, de guichets pour la vente de billets (ouverts tous les jours), de distributeurs automatiques de titres de transport, d'un espace « accueil », de toilettes (payantes) et également d'un salon d'attente au premier étage[12].
Desserte
La gare est desservie par les trains suivants[13] :
des trains spéciaux, notamment des convois affrétés pour des groupes (scolaires, colonies de vacances, supporters…), assurés aussi bien en TGV qu'avec des rames du service Intercités. De la même manière, Paris-Bercy peut servir de gare de délestage en cas de grosses perturbations (ou de travaux) en gare d'Austerlitz, en accueillant les Intercités et les TER desservant habituellement cette dernière[14] ;
La station de métro Bercy, où se croisent les lignes 6 et 14, est située à 300 mètres de la gare.
Elle est desservie (par l'intermédiaire de l'arrêt Gare de Bercy) par les lignes 24, 71, 77, 87 et 215 du réseau de bus RATP, et, la nuit, par les lignes N32 et N35 du réseau de bus Noctilien.