Depuis le 23 décembre 2024, Éric Lombard est ministre de l'Économie, des Finances, de l'Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique, dans le gouvernement Bayrou.
La fonction de ministre des finances remonte à l'Ancien Régime, sous le nom de surintendant des finances, puis de contrôleur général des finances de 1661 jusqu'à la Révolution. En 1791, les Finances furent divisées en deux administrations différentes, celle des «Contributions et Revenus publics », gérée par un ministre, et celle de la « Trésorerie nationale », gérée par un comité de six membres[2]. Par la suite, la fonction prendra le titre de ministre des finances, auquel seront souvent associées des fonctions connexes à partir du XXe siècle.
L’ensemble des administrations rattachées au ministère de l'Économie et des Finances peuvent être dirigées par deux, trois, voire, entre 2012 et 2014[3], par quatre ministres de plein exercice. Le nom et les attributions précises du ou des ministres ont été modifiés quasiment à chaque nouveau gouvernement.
Cet immeuble détruit en 1871 par un incendie au cours de la Commune a été reconstruit sous une apparence identique mais a changé d'affectation et le ministère a été transféré de l'autre côté de la rue dans l'aile Richelieu du Louvre où étaient installés auparavant sous le Second Empire, les bureaux et les salles de réception du ministre Achille Fould[4]. Le ministère y est resté jusqu'à son transfert à Bercy dans les années 1980[5].
La fonction de ministre chargé du budget fait partie des attributions fondamentales de ce ministère. Cette fonction a été occupée par un ministre de plein exercice (« ministre du budget ») dans les gouvernements Pierre Bérégovoy (1992-1993) et Édouard Balladur (1993-1995), et également sous un nom différent dans les gouvernements François Fillon 1, 2 et 3 (2007-2012), et Valls 1 et 2 (2014-2016) (« ministère des Finances et Comptes publics »).
La fonction de ministre chargé du budget est souvent liée voire synonyme de celle de ministre chargé des finances, hormis le cas particulier de la période 2007-2012 pendant laquelle des dénominations inhabituelles ont été retenues : coexistence d'un ministre « chargé du budget et des comptes publics » (Éric Woerth, François Baroin puis Valérie Pécresse) et d'un ministre « chargé des finances » (Christine Lagarde puis François Baroin).
La fonction de ministre chargé de l'économie est apparue dans les années 1930, sous le nom de « ministre de l'Économie nationale ». En 1946, pour la première fois, est prévue de manière explicite une fonction de ministre ayant pour attribution à la fois la gestion des finances publiques et la mise en œuvre de la politique économique de la France, sous l’intitulé de ministère de l’Économie nationale et des Finances.
La fonction de ministre chargé de l’industrie est apparue dans certains gouvernements de la Cinquième République, le plus souvent associé à un autre portefeuille (« Commerce et Industrie » (1886), « Économie nationale, Commerce et Industrie » (1930), « Développement industriel et scientifique », « Industrie et Recherche », « Industrie, Commerce et Artisanat » (1974), « Industrie, Commerce extérieur, Aménagement du territoire », « Industrie, Postes et Télécommunications, Commerce extérieur », « Économie, des Finances et de l’Industrie »). Dans les gouvernements Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville, Raymond Barre (3), Pierre Mauroy (1) et (2), un ministre de plein exercice est chargé exclusivement de l’Industrie. Entre 2012 et 2014 dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault, l'intitulé de « ministre du Redressement productif », regroupant l'industrie et l'économie, est attribué à Arnaud Montebourg. L’industrie a été rattaché au ministère de l'économie pour la première fois dans le gouvernement Lionel Jospin (1997-2002), puis dans tous les gouvernements jusqu’en 2012, à la courte exception du gouvernement François Fillon (1).
Entre 2007 et 2010, le suivi de la politique de l'emploi, historiquement rattaché au ministère chargé du travail ou des affaires sociales, est regroupé avec l'économie et les finances, et est confié à Christine Lagarde dans les gouvernements François Fillon(1) et (2).
Dans le gouvernement Jacques Chirac (2) (1986-1988), le ministère se nommait « ministère de l'Économie, des Finances et de la Privatisation ».
Identité visuelle (logotype)
Le logotype du ministère varie régulièrement au gré des changements de dénominations. Le logotype suit systématiquement les règles et principes de la charte graphique de la communication gouvernementale en France avec le système du « bloc marque » jusqu'à son abandon en février 2020.
Logo du ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi de juin 1997 à 1999.
Logo du ministère de l'Économie des Finances et de l'Industrie de 1999 à .
Logo du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Emploi entre et .
Logo du ministère de l'Économie des Finances et de l'Industrie en 2010-2012.
Logo du ministère de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur de 2012.
Logo du ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique en 2014-2016.[6]
Logo du ministère des Finances et des Comptes Publics en 2014-2016.
Logo du ministère de l'Économie et des Finances en 2016-2017.
Logo du ministère de l'Économie et des Finances de 2017 à 2020.
Logo duministère de l’Économie et des Finances de 2020.
Logo du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance de 2020 à 2022.
Logo du ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique depuis 2022.
Selon les décrets sur ses attributions, le ministre de l’économie et des finances prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière financière, budgétaire et fiscale, en matière économique ainsi qu’en matière d’industrie, de services, de petites et moyennes entreprises, d’artisanat, de commerce, de postes et communications électroniques, de suivi et de soutien des activités touristiques, d'économie numérique et d'innovation[7].
Le ministre et ses secrétaires d’État disposent chacun d'un cabinet, composés de conseillers, et le ministre a un porte-parole.
Le ministre et ses secrétaires d’État ont autorité sur différentes directions d’administration centrale, parfois en lien avec d'autres ministres.
Directions d'administration centrale
Le ministère de l’Économie et des Finances est composé de[7] :
les services de contrôle budgétaire et comptable ministériel (SCBCM) ;
la Mission interministérielle de coordination anti-fraude (MICAF) - a remplacé en 2020 la délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) [9] ;
En 2019, le ministère a fêté les 30 ans[13] de l'installation de son siège dans le 12e arrondissement de Paris en 1989. Avant cette date, les services centraux du ministère étaient dispersés sur plusieurs sites, la plupart se trouvant avec le ministre au palais du Louvre, dans l'aile Richelieu (à partir de mai 1871), et doivent déménager à Bercy dans l'optique des travaux du « Grand Louvre » décidés sous la présidence de François Mitterrand. Le documentaire 1974, une partie de campagne montre le bureau occupé au Louvre par Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre de l'Économie.
Le ministère est établi dans un complexe architectural d'une superficie de 260 000 m2 de plancher composé de cinq bâtiments principaux répartis sur deux sites[14].
Site entre la Seine et la rue de Bercy
Cette partie du ministère est à l'emplacement du magasin des fourrages militaires établi en 1828 entre la rue Villiot et la partie du mur des Fermiers généraux datant de 1788 située entre les barrières de la Rapée et de Bercy[15].
Après l'abandon de cette enceinte fiscale en 1860, le chemin de ronde qui longeait le mur devient le boulevard de Bercy[16].
La barrière de Bercy est démolie dans les années 1870, la barrière de la Rapée, transformée après 1860 en immeuble d'habitations est détruite dans les années 1980 lors de la construction du ministère.
Les bâtiments préservés du no 139 de la rue de Bercy, actuelle adresse postale du ministère, et du no 160 quai de Bercy sont des immeubles datant de 1830 de l'ancien magasin aux fourrages militaires utilisés jusqu’en 1983 par le ministère des Anciens combattants. Ces bâtiments dits « pavillon de l'ancienne douane » et « pavillon de la barrière d'eau », font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [17].
« Colbert », dont l'extrémité sud-ouest a ses fondations dans le lit de la Seine, est situé sur le côté nord-ouest du début du boulevard de Bercy, celui-ci étant établi au débouché nord-est du Pont de Bercy.
« Vauban » est situé au nord-ouest de Colbert, séparé de celui-ci par l'allée Jean-Monnet.
« Necker » est au nord de « Colbert », relié à celui-ci par un corps de bâtiment enjambant la rue de Bercy.
La construction du bâtiment « Colbert », terminée en , a coûté 2,93 milliards de francs (ce qui équivaut à environ 447 millions d'euros), pour une surface de 225 000 m2[19].
Sur le toit du bâtiment « Colbert » est aménagé depuis sa construction une hélistation, qui n'a jamais été beaucoup utilisée ; son usage est aujourd'hui abandonné, entre autres raisons à cause de sa dangerosité (notamment parce que l'aérologie du site a été perturbée par la construction à proximité des quatre tours de la bibliothèque de Tolbiac-François-Mitterrand)[20].
Site entre la rue de Bercy et les voies de la gare de Lyon
Les deux autres bâtiments, situés un peu plus au nord-ouest, au-delà de la rue Villiot et donc dans le quartier des Quinze-Vingts, sont conçus par Louis Arretche et Roman Karasinski. Ils sont établis sur le côté nord-est de la rue de Bercy et plus précisément l'allée de Bercy qui longe celle-ci. Ces deux bâtiments (ainsi que « Necker ») jouxtent eux-mêmes les emprises de la gare de Lyon, situées encore plus au nord-est :
Les œuvres de nombreux artistes ornent les bâtiments du ministère, à Bercy, dans le cadre du 1 % artistique[22]. Ainsi, quatre grands muraux qui ornent les murs du Hall Bérégovoy, des tapisseries, mosaïques, tapis et sols ou sculptures ornent certains murs, hall et jardins du ministère.
Télédoc est le système informatisé de transport du courrier sur le site de Bercy[25]. Environ 500 wagonnets desservent 120 gares (dont une gare centrale) au moyen de 9 km de rails électromagnétiques distribuant tous les bâtiments jusqu’à la gare de Lyon. Il faut à peu près 20 minutes à un wagonnet pour acheminer des documents entre les deux points les plus éloignés (Hôtel des ministres et bâtiment Turgot près de la gare de Lyon) à une vitesse de 5 km/h.
Bibliographie
Frédéric Says et Marion L’Hour, Dans l’enfer de Bercy, enquête sur les secrets du ministère des Finances, éditions JC Lattès, 2017[26]
Laurent Fargues et Thomas Bronnec, Bercy au cœur du pouvoir : Enquête sur le ministère des Finances, éditions Denoël, 2011
776 518 020 € pour le programme « Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle » de la mission « Recherche et enseignement supérieur »
Les ministres disposent, en plus, des crédits du budget de l'État qui ne concernent pas le fonctionnement de ce ministère (programmes « Aide publique au développement », « Engagements financiers de l'État », « Gestion des finances publiques et des ressources humaines », « Pouvoirs publics », Provision …).
↑ANTONETTI, Guy. Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (I) : Dictionnaire biographique 1790-1814. Nouvelle édition [en ligne]. Vincennes : Institut de la gestion publique et du développement économique, 2007 (généré le 19 mars 2024). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/igpde/850>. (ISBN978-2-8218-2825-4). DOI : https://doi.org/10.4000/books.igpde.850.
↑Raphaëlle Bacqué et Françoise Fressoz, « A Bercy, sept ministres pour un équilibre compliqué », Le Monde, (lire en ligne)
↑Werner Szambien, De la rue des Colonnes à la rue de Rivoli, Paris, Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, , 159 p., p. 101
↑Frédéric Tristram, « Le ministère français des Finances et l’harmonisation fiscale européenne dans les années soixante », dans Le rôle des ministères des Finances et de l’Économie dans la construction européenne (1957-1978), Institut de la gestion publique et du développement économique, (lire en ligne), p. 471–488
↑Cahiers Techniques du Bâtiment (CTB), « Le Télédoc de Bercy a 25 ans et tourne toujours - Cahiers Techniques du Bâtiment (CTB) », Cahiers techniques du bâtiment, (lire en ligne, consulté le ).