À proximité de l'établissement, sur la première ligne précitée, les raccordements d'Arras-Sud et d'Arras-Nord permettent de rejoindre la ligne de Gonesse à Lille-Frontière (LGV), connue aussi sous le nom de LGV Nord.
Histoire
Les premières discussions sur les projets du tracé de la ligne de Paris à Lille ne font pas d'Arras une ville de passage incontournable ; c'est le projet concurrent, par Saint-Quentin et Cambrai, qui est considéré comme le plus favorable. Après le premier rapport de la commission municipale des chemins de fer, le , l'investissement de personnalités arrageoises va permettre un retournement de la situation. La commission des chemins de fer du conseil général et son président, Germain Delebecque, vont soutenir la candidature d'Arras dès 1835 ; les multiples interventions et démarches de Maurice Colin, élu maire en 1837, mais aussi président de la chambre de commerce, plaident pour un tracé par Amiens et Arras. Leurs argumentations reposent principalement sur un coût moins élevé, du fait du passage de la ligne par des vallées, et de l'importance économique plus grande d'Amiens et Arras par rapport à Saint-Quentin et Cambrai. Leur projet va également trouver un soutien avec le rapport de l'ingénieur Cartier qui, pour des raisons de stratégie militaire, préconise que le tracé passe au plus près des fortifications d'Arras, pour qu'il soit possible de défendre efficacement la voie ferrée contre un ennemi venant du nord et lui couper ainsi un accès facile vers Paris. Dès 1838, le passage par Arras est inclus dans le tracé de la ligne de Paris à la frontière de Belgique, lors de la première présentation du schéma du réseau ferroviaire connu sous le nom d'« étoile de Legrand », confirmé le par la loi relative à l'établissement des grandes lignes de chemin de fer en France[1].
En 1865, du fait d'une modification du trafic, on démonte la couverture des quais de la gare de Fives, pour la remonter à Arras[4].
En 1880, divers travaux sont effectués : agrandissement de la gare ; établissement d'un disque à potence ; amélioration du système d'alimentation des eaux ; établissement de trois électro-sémaphores, pour l'installation du mode d'exploitation dit Block-System entre la gare et la bifurcation de Blangy[5]. En 1883, un bâtiment est construit pour le service du mouvement, et une horloge est installée sur une tourelle[6].
Ce deuxième bâtiment voyageurs en dur est remplacé en 1898 par un troisième bâtiment, plus grand, inspiré des gares de Roubaix, Tourcoing, dues à Sidney Dunnett, ainsi que de celle construite à Huy (en Belgique).
Le bâtiment voyageurs de 1898 est endommagé en 1915 (pendant la Première Guerre mondiale), puis détruit en 1942 (lors du second conflit mondial), par des bombardements. Un nouveau bâtiment est construit dans les années 1950.
Vues anciennes de la gare
Le bâtiment voyageurs, vers 1904.
La grande halle en 1914 – 1915, avec des défenses en sacs de sable édifiées sur les quais.
TERGV (circulations spécifiques ou intégrées à des TGV préexistants) : Amiens / Arras – Lille-Europe – Dunkerque et Arras – Lille-Europe – Calais-Fréthun / Boulogne-sur-Mer – Étaples – Rang-du-Fliers,
autres relations : depuis ou vers Lille-Flandres, Douai, Amiens, Paris-Nord, Rouen, Dunkerque, Calais-Ville, Béthune, Hazebrouck, Saint-Pol-sur-Ternoise et Étaples.
Intermodalité
Un parc sécurisé pour les vélos et un parking sont aménagés à ses abords[11].
Plusieurs courtes scènes du film Pas son genre (2014) ont été tournées sur les quais de la gare ; on y voit Clément (Loïc Corbery) arriver de Paris ou partir d'Arras, en TGV. En outre, plusieurs scènes de La Liste de mes envies (également en 2014) se déroulent devant la gare.
Par ailleurs, une partie du film Le 15 h 17 pour Paris (réalisé par Clint Eastwood et inspiré de l'attentat du Thalys) a été tournée sur le quai des voies 8 et 9 où stationnait une rame spécialement louée par la production, le [13].
Centre de maintenance
À proximité de la gare, rue du Dépôt, est implanté le centre de maintenance des matériels de l'infrastructure (C2MI) du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Comme son nom l'indique, il est chargé de l'entretien de l'ensemble du matériel utilisé par l'Infralog (SNCF Réseau) pour la maintenance du réseau ferroviaire de la région[14],[15].
↑« Chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique : par Amiens, Arras et Douai », dans Situation des travaux, Imprimerie royale, Administration Générale des Ponts et Chaussées et des Mines, 1847, p. 373 ; lire l'intégral (consulté le ).
↑ a et bCairn.info, Érick Berger, « Arras : la gare au centre du développement urbain, 1846-2001 », dans la revue Histoire urbaine, Société française d'histoire urbaine, no 11, 2004/3 ; lire (consulté le ).
↑gallica.bnf.fr, « Gare d'Arras », dans Rapports et délibérations - Pas-de-Calais, Conseil général, 1880/08, p. 228 ; lire l'intégral (consulté le ).
↑« Rapport de l'ingénieur en chef du contrôle de l'exploitation », Rapports et délibérations / Département du Pas-de-Calais, Conseil général, , p. 249 (lire en ligne, consulté le ).
Érick Berger, « Le chemin de fer des origines à nos jours : l’exemple d’Arras. Installation, épanouissement et restructuration d’une emprise ferroviaire », dans la Revue du Nord, no 262, Université Lille-III, (résumé).
Érick Berger, « Arras : la gare au centre du développement urbain », 1846-2001, dans la revue Histoire urbaine, Société française d'histoire urbaine, no 11, 2004/3.