3 janvier : le Royaume-Uni, la France et l’Autriche signent à Vienne un traité secret d’alliance qui garantit le rétablissement dans leurs droits des anciennes dynasties régnantes[2]. Cela permet à Talleyrand d’écrire au roi « la coalition est rompue ! »[3]
21 janvier : messe anniversaire dans toute la France pour Louis XVI ; transfert dans la nécropole des rois de France à Saint-Denis des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette[5].
17 février : règlement sur la nouvelle composition et organisation des académies sous le nom d'Universités. Les lycées impériaux deviennent collège royaux[6]. Leur personnel et leurs élèves sont épurés : 34 administrateurs, 134 professeurs et 306 boursiers sont exclus en raison de leurs opinions personnelles ou familiales.
4 mars : le corps du maréchal-de-camp Quesnel est rettrouvé flottant sur la Seine entre Boulogne et Saint-Cloud ; cette mort mystérieuse cause une grande sensation dans Paris[5].
démission de Soult à la suite d'une rumeur de complot de l'armée envers Louis XVIII[9].
proclamation du roi aux armées sur les mesures à prendre contre l'invasion du territoire par Bonaparte[5].
12 mars : Napoléon reçoit à Lyon les autorités constituées. Proclamation du comte de Fargues, maire de Lyon, aux habitants de la ville, favorable à l'empereur[5].
28 mars : rappel des hommes présents sous les drapeaux avant le [12] ; les conscrits licenciés sont rappelés, avec pour résultat essentiel de les voir rejoindre les réfractaires demeurés dans les forêts[13].
défaite de Napoléon à Waterloo, contre les troupes prusso-britanniques des généraux Duc de Wellington et Blücher[2]. Napoléon entre en contact avec les troupes britanniques à Quatre-Bras (16-17 juin), déploie son artillerie sur un terrain détrempé et entame le combat le 18. Les Britanniques, fortifiés à la hâte dans des fermes, résistent aux charges de cavalerie et à la garde impériale jusqu’au soir, quand Blücher, qui a échappé à Grouchy, débouche sur le champ de bataille et provoque la panique et la déroute dans l’armée française.
des conscrits réfractaires, conduits par le comte d’Espinchal, un ancien colonel de cavalerie de l’Empire, coupent les routes entre Lyon et Montbrison[20].
28 - 29 juin : bataille de La Souffel. Contrairement aux ordres qui l'engagent à se replier sur Paris, le général Jean Rapp, commandement de l'Armée du Rhin, décide de rester pour ralentir la progression alliée. L'arrivée des troupes en renfort décide Rapp à ordonner la retraite sur Strasbourg[23].
Juillet
Occupation : les troupes Alliées envahissent la majeure partie de la France : les Britanniques, connus pour payer ce qu’ils prennent, occupent les pays entre la Seine et la frontière belge, déjà mis à sac par les autres en 1814 ; les Prussiens ceux entre la Seine, la Loire et la Bretagne occidentale où rien n’a encore été pris. Russes, Saxons, Hessois, Wurtembergeois se répandent entre le Rhin et la Loire tandis que les Autrichiens avancent jusqu’en Ardèche et le Gard à l’appel du préfet royaliste qui craint que les excès de la Terreur blanche ne rallume les guerres de Religion. Les Prussiens se livrent à des pillages et à des exactions de tout genre. Des villages entiers sont incendiés. Le nombre de soldats étrangers cantonnés en France passe de 150 000 environ deux semaines après Waterloo à plus de 1 236 000 deux mois plus tard. Le 15 juillet, le gouvernement royaliste prend en charge leur solde et leur entretien, et un mois plus tard une contribution exceptionnelle de cent millions est levée sur les propriétaires et patentés, répartie sur les royalistes modérés et les partisans de l’empereur.
9 juillet - 26 septembre : Joseph-Dominique Louis dit baron Louis revient aux finances après les Cent-Jours[25]. Il doit payer la campagne de Belgique, les frais des troupes Alliées, 150 millions pour 1815. Les prélèvements des opposants réduisent la matière imposable et l’effort exigé est très dur. La Terreur blanche menace les mauvais contribuables accusés de sympathie pour l’usurpateur et contribue à la restauration du crédit de l’État. Corvetto, qui lui succède, doit payer 130 millions par an de frais d’occupation (pour 150 000 hommes), qui s’ajoutent aux 700 millions d’indemnité de guerre et aux gratifications (trois millions au maréchal prussien Blücher). Il propose la création d’une Caisse d’amortissement, soutenant le crédit par d’éventuels achats de rentes ; il échoue devant l’opposition des ultras qui veulent récupérer les anciens biens des immigrés. Un emprunt est négocié avec divers banquiers étrangers au taux de 52,50 % par le munitionnaire Ouvrard[26].
13 juillet : ordonnance du roi portant dissolution de la Chambre des députés, convocation des collèges électoraux et règlement provisoire pour les élections[28].
ordonnance du Roi relative à l'organisation d'une nouvelle armée[28].
17 juillet : troubles à Nîmes et dans le Gard entre catholiques et protestants, accusés de bonapartisme. Plusieurs maisons sont pillées, des particuliers sont tués[5].
24 juillet : promulgation par Louis XVIII d'une ordonnance rédigée par Fouché qui ordonne l'arrestation de plusieurs officiers ayant favorisé le retour de Napoléon[5].
26 juillet : le Bellérophon mouille en rade de Plymouth, Napoléon est retenu à son bord[5].
31 juillet : les Britanniques annoncent à Napoléon, toujours à bord du Bellérophon, leur intention de l'exiler à Sainte-Hélène[29].
ordonnance royale instituant l'hérédité de la pairie[28].
19-21 août : nouveaux troubles sanglants à Nîmes entre catholiques et protestants. Le 23 et 24 août, la ville est occupée par un corps de cinq mille autrichiens sous le commandement du comte de Neipperg[5].
24 septembre : le duc de Richelieu, un ancien immigré d'esprit modéré, devient premier ministre[33]. Son gouvernement procède à une épuration de la fonction publique et organise la répression. Des sanctions sont prises contre les ralliés à Napoléon pendant les Cent-Jours. Le maréchal Ney (7 décembre) ainsi que plusieurs généraux (La Bédoyère et les frères Faucher en août 1815, Mouton-Duvernet en juillet 1816) sont condamnés à mort et exécutés. Les régicides (dont Fouché) sont bannis du pays. La simple participation aux scrutins est considérée comme « l’exercice d’une fonction publique pendant l’interrègne »[34].
26 septembre : traité de la Sainte-Alliance, signée à Paris entre l’Autriche, la Prusse et la Russie, destinée à défendre l’Europe issue du Congrès de Vienne[35]. Les souverains s'unissent sur le principe du droit divin pour protéger « la religion, la paix, la justice » et gouverner dans un « esprit de fraternité ».
13 octobre : explosion d'une poudrière à Soissons ; la cathédrale et deux cents maisons sont endommagées, trente-neuf personnes sont tuées, 150 à 200 sont blessées[5].
31 octobre : un arrêté supprime seize facultés des lettres et trois des sciences[37].
Novembre
9 novembre : loi sur les discours et les écrits séditieux[5].
12 novembre : nouveaux incident à Nîmes à la suite de la réouverture du temple protestant; le commandant militaire, le général Lagarde est gravement blessé[5].
↑Tables générales des lois, arrêtés, décrets, ordonnances du roi, arrêts et avis du conseil d'état et réglemens d'administration publiés depuis 1789, vol. 4, Ménard et Desenne fils, (présentation en ligne)
↑ abc et dHenry, 1815 : la première Restauration, le retour de l'île d'Elbe, les Cent-Jours, vol. 1, Éditions des Régionalismes, , 320 p. (ISBN978-2-36634-519-3, présentation en ligne)
↑Amédée Gabourd, Histoire de la Révolution et de l'Empire, Jacques Lecoffre et Cie, (présentation en ligne)
↑Jean-Louis Guébourg, Petites îles et archipels de l'océan Indien, Karthala Éditions, (présentation en ligne)
↑Félix Wouters, Histoire de la République et de l'Empire, 1789-1815, Wouters, (présentation en ligne)
↑Histoire de l'armée et de tous les régiments depuis les premiers temps de la monarchie française jusqu’à nos jours, vol. 4, Dutertre, (présentation en ligne)
↑André Blordier-Langlois, Angers et le Département de Maine et Loire 1787-1830, Parré, (présentation en ligne)
↑Louis Marin Bajot, Chronologie ministérielle de trois siècles, ou liste nominative par ordre chronologique de tous les ministres, de la justice, des affaires étrangères, de la guerre, de la marine, des finances, de l'intérieur, du commerce, de la police générale, des cultes, et de l'instruction publique, Imprimerie Royale, (présentation en ligne)
↑Jacques Bresson, Histoire financière de la France, Au bureau du Cours général des actions, (présentation en ligne)
↑Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets ordonnances, réglemens et avis du Conseil d'État de 1788 à 1824, vol. 20, Guyot, (présentation en ligne)
↑Charles-Aimé Dauban, Histoire contemporaine depuis 1815 jusqu'à nos jours précédée d'un résumé de l'histoire de la Révolution et de l'Empire : 1815-1865, Ed. Dezobry, (présentation en ligne)
↑Charles-Aimé Dauban, Histoire contemporaine depuis 1815 jusqu'à nos jours précédée d'un résumé de l'histoire de la Révolution et de l'Empire : 1815-1865, Ed. Dezobry, (présentation en ligne)
↑ a et bAlbert Sorel, Le Traité de Paris du 20 novembre 1815, G. Baillière, (présentation en ligne)
↑ a et bBertrand Goujon, Histoire de la France contemporaine. Monarchies postrévolutionnaires : (1814-1848), vol. 2, Éditions La Martinière, , 446 p. (ISBN978-2-02-109445-9, présentation en ligne)
↑J.-B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets d’intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc., vol. 19, Guyot et Scribe, (présentation en ligne)