6 février : Chamberlain déclare aux Communes que toute menace contre les intérêts vitaux de la France entraînera l’assistance de la Grande-Bretagne[5].
25 - 27 février : Paris transmet à Berlin un projet français de collaboration économique mis au point par la commission interministérielle à des fins d'apaisement diplomatique[6].
17 mars : la France et la Grande-Bretagne entament des négociations avec l’URSS[9].
19 mars : devant la montée des tensions étatiques en Europe, le parlement fait voter une loi accordant des pouvoirs spéciaux au gouvernement, en vue de la préparation d'un éventuel conflit[10]. Le Gouvernement publie du 20 mars au 21 avril une série de 40 décrets-lois en vue de faire face aux nécessités de la défense nationale[11].
18 avril : décret-loi Laval. Un contrôle strict des d'armes à feu est instauré par le gouvernement, 8 catégories de possessions d'armes sont créées[16].
21 avril : décret-loi sur le déficit budgétaire. Rétablissement des 45 heures de travail hebdomadaire dans l'administration, gel de l'embauche des fonctionnaires[17], fin des prises de participations financières publiques dans les entreprises, consolidation des emprunts court terme ou à échéances massives. Création d'une taxe d'armement sur les transactions commerciales pour garantir à l'État des recettes régulières[18].
28 mai : Londres et Paris acceptent le principe d’un pacte d’assistance mutuelle avec l’URSS en cas d’agression contre la Pologne[23].
Juin
3 juin : le boxeur français Marcel Cerdan est champion d'Europe des mi-moyens en s'imposant face à l'Italien Saverio Turiello[24].
6 juin : le général Gamelin, nommé chef d’état-major de la Défense nationale, se rend à Londres pour mettre au point la coopération militaire entre les deux pays[25]. Il s'entretient le 9 juin avec son homologue John Gort[26].
17 juin : exécution capitale d’Eugène Weidmann à Versailles. En raison du comportement de la foule, le gouvernement interdit les exécutions publiques (décrets du 24 juin)[27]. Il s'agit de la dernière exécution publique en France[28].
1er-20 juillet : les négociations entre la France, le Royaume-Uni et l’URSS en vue d’un pacte d’assistance mutuelle s’enlisent. Devant l’aggravation de la tension germano-polonaise, le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, presse Londres d’accepter les conditions soviétiques afin d’aboutir à un accord[31].
décret-loi relatif à la famille et à la natalité française dit « Code de la famille » qui institue une prime à la naissance du premier enfant si elle survient dans les deux ans du mariage et instaure la « taxe de compensation familiale » (TCF) qui frappe les célibataires[36]. Il aggrave les peines sanctionnant l'avortement[37].
décret-loi codifiant les atteintes à la sureté extérieure de l’État[39]. Le décret définie le « secret de la défense nationale » comme étant des « renseignements d’ordre militaire, diplomatique, économique ou industriel qui, par leur nature, ne doivent être connus que des personnels qualifiés pour les détenir et doivent, dans l’intérêt de la Défense nationale, être tenus secrets à l’égard de tout autre personne[40]. »
décret-loi relatif à la limitation temporaire des bénéfices des entreprises travaillant pour la défense nationale en remplacement de la taxe spéciale sur les bénéfices introduite en 1935[18].
le Comité permanent de la défense nationale est réuni : l’armée se tient prête à intervenir en cas d’agression contre la Pologne avec des réserves en ce qui concerne l’aviation[41].
les communistes français approuvent le Pacte germano-soviétique et se retrouvent isolés ; 21 députés communistes sur 72 démissionnent du Parti à la suite du pacte et se regroupent dans l'Union populaire française[42].
24 août : la mobilisation partielle est décrétée[43].
7 - 21 septembre : offensive de la Sarre. Les forces françaises entrent en Allemagne pour tenter de soulager la Pologne par une diversion à l'ouest. Elles progressent de 8 km jusqu'au 13 septembre au sud de Pirmasens pour s'assurer une bonne position face à la ligne Siegfried. La résistance allemande est pratiquement inexistante, mais du 21 septembre au 17 octobre les troupes françaises se retirent sur la ligne Maginot[49],[50].
décret-loi autorisant la déchéance de nationalité à l'encontre de « tout Français qui se sera comporté comme le ressortissant d'une puissance étrangère »[51].
décret-loi fondant l'Office des changes placé sous la gérance de la Banque de France[52].
26 septembre : le parti communiste français est interdit pour avoir dénoncé la guerre[42]. Ses députés sont arrêtés et ses militants sont pourchassés et enfermés dans des camps.
Octobre
4 octobre : Maurice Thorez, responsable du parti communiste et mobilisé en tant que soldat, déserte et rejoint l'URSS, alors en paix avec l'Allemagne (paix formalisée par un pacte de non-agression)[42].
12 octobre : le camp du Vernet devient « centre spécial d'internement pour suspects au point de vue national ou dangereux pour l'ordre public ». Il reçoit des étrangers jugés indésirables, pour la plupart communistes[46].
18 octobre : création à Bièvres du Comité inter-mouvements auprès des évacués (Cimade), association protestante destinée à venir en aide aux évacués d'Alsace-Lorraine. Elle intervient dans les camps d'internement pour étrangers (Gurs) et assiste les Juifs fuyant les persécutions (refuge du Chambon-sur-Lignon)[60].
10 novembre et : décrets instituant le blocage des salaires à leur niveau du [62].
18 novembre : décret-loi qui autorise les préfets à décider de l’éloignement et, en cas de nécessité, de l’assignation à résidence dans un centre de séjour surveillé, des individus jugés dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique. Le 14 décembre suivant le ministre de l'intérieur Albert Sarraut signe la circulaire secrète n°12 qui fixe les conditions d’application du décret : « La nécessité s'impose d'être armé non seulement contre le fait délictueux ou criminel, mais aussi contre la volonté notoire de le commettre »[63].
27 et 28 décembre : les gouvernements britannique et français font connaître au gouvernement suédois qu'ils sont disposés à assurer officieusement une assistance militaire à la Finlande, en guerre contre l'URSS. Les premières fournitures de matériels militaires par les Alliés commencent en janvier 1940[65].
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