Michel Édouard Jean Crépeau est le fils d'Édouard Crépeau, instituteur puis inspecteur à l'Éducation nationale, et de Marcelle Pastureau[2]. Son père était un républicain et anticlérical (« Vendée bleue ») tandis que sa mère était de tradition monarchiste et catholique (« Vendée blanche »)[2].
Études
Michel Crépeau suit une scolarité au lycée Pierre-Loti de Rochefort puis s'inscrit à la Faculté de droit de Bordeaux, dont il sort diplômé d'études supérieures de droit privé et d'histoire du droit. En 1955, il est avocat au barreau de La Rochelle.
Carrière politique
Il fait ses premiers pas en politique en 1958. En 1967, il est élu conseiller général dans le canton de La Rochelle-Ouest. En 1968, il rate de justesse le siège de député, face à André Salardaine. Il commence alors à constituer une équipe en vue des élections suivantes.
En , il remporte les élections municipales et est élu maire de La Rochelle, fonction qu'il occupera jusqu'à sa mort. Il prend alors de nombreuses initiatives dans les domaines de l'environnement, de l'urbanisme et de la culture. Il bloque les constructions sur le littoral, étend les espaces verts, met en place un service de recyclage des déchets (tri sélectif) en 1974, inaugure le premier secteur piétonnier de France en 1975, et un libre-service gratuit de 400 vélos jaunes en 1976 (soit près de trente ans avant le Vélib' de Paris).
En 1981, il est ministre de l'Environnement dans le gouvernement de Pierre Mauroy. En 1983, il est nommé ministre du Commerce et de l'Artisanat. Son portefeuille est étendu au Tourisme dans le gouvernement de Laurent Fabius en 1984. Il contribue en 1982 au vote de la France pour la Charte mondiale de la nature à l'Assemblée générale des Nations unies, texte ambitieux qui préfigure les sommets de la Terre de 1992 et 2002. En 1985, il fait voter par le Parlement la loi créant l'EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), texte préparé par Jacques Graindorge, directeur de l'artisanat de son ministère, avec qui il crée les chambres régionales des métiers et de l'artisanat et la Fondexpa. Il ouvre l'apprentissage aux niveaux de formation supérieure.
En , il succède à Robert Badinter, nommé président du Conseil constitutionnel, au poste de garde des sceaux, avec cette déclaration : « on ne remplace pas Robert Badinter, on lui succède ». Il n'y restera toutefois qu'un peu moins d'un mois, et aura ce mot : « J'ai été avocat pendant 28 ans et Garde des Sceaux pendant 28 jours. Si je suis le seul ministre de la Justice à ne pas avoir commis d'erreur, c'est parce que je n'ai pas eu le temps »[3].