Il est l'un des rares cinéastes français à s'occuper à la fois de la réalisation, de l'écriture et de la production de ses films. Il est souvent comparé au réalisateur américain Woody Allen[1] : comme lui, il varie les genres (drame, comédie, comédie musicale) et produit presque un film par an.
François Ozon est né d'un père biologiste et d'une mère professeure de français, dans une famille de quatre enfants. Il a reçu une éducation catholique[2] et déclare être homosexuel[3],[4].
Formation
Ozon se passionne très tôt pour le cinéma. Il fait quelques apparitions comme figurant, notamment dans L'Étudiante, de Claude Pinoteau, et tourne quelques courts métrages amateurs en super 8 dans lesquels il fait jouer les membres de sa famille.
À sa sortie de l'école, François Ozon tourne ses premiers courts métrages « professionnels », qui lui assurent très vite une certaine reconnaissance dans le milieu du cinéma. Ces films obtiennent de nombreux prix dans des festivals. Durant dix années, il enchaîne les courts métrages, avant de passer au long métrage avec Sitcom (1998). C'est Sous le sable qui lui vaut, en 2000, une large reconnaissance publique et critique.
Il rencontre à Paris Philippe Rombi, qui écrit des compositions musicales pour des élèves de La Femis en parallèle de ses études au CNSMDP. Celui-ci signera la quasi-totalité des bandes originales de films de François Ozon.
Il tourne un film par an en moyenne et aime explorer divers genres qu'il mêle parfois : drame intimiste, mélodrame, film fantastique, comédie, film policier, comédie musicale, film noir, thriller ou film à costume. Ses scénarios s'attachent à relater le voyage intérieur de ses protagonistes, majoritairement féminins, qui se trouvent confrontés à la difficulté d'affirmer leurs désirs dans une société normative ou violente. Dans sa manière de filmer, Ozon alterne réalisme et artificialité revendiquée. Il a souvent recours à une forme de stylisation extrême (décors, costumes, manière de filmer, musique) pour faire émerger une vérité cachée sur ses personnages et jouer sur la confusion du vrai et du faux.
Le Temps qui reste brosse le portrait d'un photographe homosexuel atteint d'un cancer qui réfléchit sur la manière de mener ses derniers mois de vie. Angel, tiré d'un roman d'Elizabeth Taylor, est tourné en anglais avec une distribution internationale. Cette réalisation revisite le mélodrame d'époque flamboyant, entre ironie et célébration, dans la lignée de Douglas Sirk et Vincente Minnelli. Ricky mêle peinture du monde ouvrier et onirisme tel que le pratique le réalisme magique. Avec Potiche, interprété notamment par Catherine Deneuve, Fabrice Luchini et Gérard Depardieu, le cinéaste s'intéresse à l'émancipation d'une femme au foyer bourgeoise des années 1970. Ozon revient alors à l'adaptation d'une pièce de boulevard dans un mélange d'humour et de kitsch analogue à l'esprit de Huit Femmes. Il évoque ensuite le parcours d'une jeune fille de bonne famille, apparemment structurée, qui s'adonne à la prostitution occasionnelle dans Jeune et Jolie.
Avec Grâce à Dieu, François Ozon réalise un film ancré dans l'actualité en retraçant le combat des victimes d'un prêtre pédophile du diocèse de Lyon pour obtenir réparation face au silence de la hiérarchie catholique locale, notamment le cardinal Barbarin. Le film obtient le grand prix du jury à la Berlinale 2019. François Ozon se défend d'avoir fait un film contre l'Église, et le voit comme un film qui « vise à aider l'Église à comprendre toutes les maladresses et erreurs qui ont été commises »[10]. Le , à la suite de la condamnation du cardinal Barbarin à six mois de prison avec sursis (jugement cassé le suivant en appel, le délit n'étant pas constitué[11]), François Ozon déclare : « La justice n’a pas eu besoin de mon film pour donner son verdict. Les faits étaient connus, dans des articles, des livres, des reportages et surtout dans les témoignages des victimes »[12].
Aspects stylistiques
Le style de François Ozon mélange plusieurs aspects, dont l'un des plus saillants est l'utilisation d'un symbole idéalisé de la femme : dans la majorité de ses films, l'auteur fait passer une vision personnelle des rapports entre hommes et femmes grâce au rôle clé que revêt la figure féminine.[réf. nécessaire]