Il est présenté le à la Mostra de Venise. Il n’obtient aucune récompense et n’a guère plus de succès dans les autres compétitions susceptibles de le primer. Par contre, il est assez bien accueilli par la critique[3] et le public français (plus de deux millions d’entrées en salles[4]).
Synopsis
1977. Dans la petite ville fictive de Sainte-Gudule, située dans le Nord, près de Saint-Amand-les-Eaux, l'usine de parapluies Pujol-Michonneau est dirigée par un patron réactionnaire et misogyne, monsieur Pujol (Fabrice Luchini), qui a épousé la fille Michonneau, Suzanne (Catherine Deneuve).
Cette dernière, surnommée « la potiche » par sa propre fille, supporte sans broncher le mauvais caractère, les vexations et les infidélités de son mari, notamment la relation qu’il entretient avec sa secrétaire, Nadège (Karin Viard).
Pujol est excédé par le climat social exécrable qui règne dans son usine du fait de sa gestion autoritaire et cassante. Le député-maire communiste de la ville, Maurice Babin (Gérard Depardieu) ne se prive pas de souffler sur les braises.
Un jour les ouvriers déclenchent une grève sans préavis qui débouche sur la séquestration de Pujol. Il fait une grave attaque cardiaque. Dans l'attente de son rétablissement, sa « potiche » de femme accepte, à la demande générale, de prendre momentanément la direction de l'entreprise. Et, à la surprise générale, elle s'en tire plutôt bien.
Anne Carpriau : Gilberte Pacôme, la vieille dame du marché
Yvan Coene : Gunnar, le professeur de tennis
Production
Choix des interprètes
Bernard Giraudeau avait été initialement pressenti durant l'été 2009 pour jouer le rôle de Robert Pujol.
Tournage
L'action du film se déroule dans le département du Nord. Les plaques d'immatriculation des voitures que l'on y voit portent toutes des plaques « 59 » et les références au Nord, notamment à Lille et à Saint-Amand, sont nombreuses. Néanmoins, le tournage a été entièrement réalisé en Belgique (entre fin octobre et fin décembre 2009).
Sainte-Gudule , le village fictif dans lequel se déroule le film, est une sainte belge. La cathédrale de Bruxelles porte son nom : cathédrale Saints-Michel-et-Gudule.
Bande originale
La bande originale est sortie le . Elle est éditée en France par Naïve Records :
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 83 % d'opinions favorables pour 117 critiques[7]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 68⁄100 pour 31 critiques[6].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3,9⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 25 titres de presse[3].
Le Canard enchaîné, dans son édition du , classe le film dans sa rubrique « Les films qu'on peut voir cette semaine »[8]. D'une façon générale, les critiques de la presse généraliste et spécialisée l'ont défendu[3]. En revanche, La Croix — qui titre sa chronique « Potiche, un film cruche » — a trouvé « cet exercice balourd » et écrit : « Rien n'est vraiment drôle. Les effets comiques tombent à plat. On est gêné par ce rire, tellement sollicité, qui ne vient pas nous libérer… »[9] Cela dit, certains critiques estiment que cette « balourdise » est voulue par le réalisateur : pour Le Canard enchaîné, « tout est surjoué, et assumé aussi »[8] ; pour Critikat, « Ozon se joue des clichés. Il s’amuse du kitsch qui inonde son film de bout en bout[10]. »
On peut dire que le public a suivi les recommandations de la critique[non neutre]. Avec 2,3 millions d'entrées en France, Potiche est un petit succès. Sur le plan mondial, il rapporte 28,8 millions de dollars à ses producteurs. Il leur en avait coûté 12,5 millions environ, ce qui fait un taux de rentabilité de 230 %[réf. nécessaire].
Trois candidatures aux Gérard du cinéma, pour le Gérard du gros cul pour Catherine Deneuve et pour le Gérard du film qui ose enfin dire la vérité sur les femmes.
Autour du film
François Ozon a émaillé son film de références à des situations et des personnalités politiques françaises des années 2010. Les propos de monsieur Pujol sur la nécessité de « Travailler plus pour gagner plus », reprennent le slogan de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007. Le même Pujol s'exclame également « Casse-toi, pauv' con ! ». Madame Pujol en tailleur blanc lançant dans son discours de campagne législative un appel à la fraternité, évoque inévitablement Ségolène Royal et son « Rassemblement pour la fraternité » de [12]. Autre allusion à cette dernière, la visite par Madame Pujol de la fromagerie « Chabrechou », parodie de la visite de la candidate socialiste à la fromagerie Chabichou en . Pendant sa visite, la très BCBG madame Pujol, se voit affublée, comme la femme politique charento-poitevine, d'une coiffe « traditionnelle » particulièrement grotesque rappelant celle de Bécassine[13].