Fille de l'auteur-compositeur-interprète Guy Béart, juifséfarade, né Béhar-Hasson (Béhart) au Caire[1], dont le patronyme évoque une origine liée à Bejar en Salamanque[2], et de l'ex-mannequin et actrice d'origine belge et grecqueGeneviève Galéa, née Guillery[3] à Londres[4], Emmanuelle Marie Hélène Béart naît dans la région de Saint-Tropez[5]. Elle a une demi-sœur aînée prénommée Ève, née le 10 juillet 1959 de Cécile de Bonnefoy du Charmel, et qui deviendra créatrice de bijoux[6]. Son père quitte le foyer alors qu'elle est encore toute jeune[7].
Loin des tumultes du monde parisien, elle est élevée par sa mère à Cogolin et à Beauvallon, près de Sainte-Maxime, en compagnie de Sarah, Ivan et Mikis Cerieix, nés de l'union de sa mère avec Jean-Yves Cerieix, ainsi que d’Olivier Guespin, fruit de la relation amoureuse de sa mère avec le photographe et journaliste Jean-Jacques Guespin (en outre père des jumeaux Pierre et Laurent Malet[8]), comme Lison Guespin et Charlotte Guespin[9]. Enfant du spectacle, elle a un tempérament rebelle. Les études ne l'intéressent guère. Elle rêve de devenir actrice et imite ses camarades d'école.
En 1971, à l'âge de 8 ans, elle fait de la figuration dans La Course du lièvre à travers les champs, un film de René Clément, puis également en 1975, à l'âge de 12 ans, dans Demain les mômes, un film de Jean Pourtalé, avec tous les enfants de son village, dont son demi-frère Olivier. Elle voue très jeune une admiration à Romy Schneider, son actrice fétiche[10].
En 1980, âgée de 17 ans, elle part 15 jours en séjour à Montréal (Canada) dans une famille amie de son père. C'est le coup de foudre pour ce pays qu'elle considère comme une deuxième patrie et elle décide d'y rester. Elle y poursuit ses études, apprend l'anglais et passe son Baccalauréat français au Collège international Marie-de-France. Elle y rencontre le réalisateur Robert Altman qui l'encourage à devenir actrice[11].
En 1991, elle obtient un vif succès dans son rôle de La Belle Noiseuse de Jacques Rivette, où elle joue une jeune femme qui pose nue pour l'artiste-peintre Édouard Frenhofer, interprété par Michel Piccoli. La même année, elle donne la réplique à Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver de Claude Sautet, où elle joue le rôle de Camille Kessler, une jeune et talentueuse violoniste qui tombe sous le charme de Stéphane (Daniel Auteuil) qui n'éprouve aucun sentiment pour elle et la manipule jusqu'à ce qu'elle s'en aperçoive.
Confirmation (années 1990)
En 1995, elle est sollicitée par le cinéma américain, avec Mission impossible de Brian De Palma, aux côtés de Tom Cruise et de Jean Reno. La même année, le magazine Empire la classe 32e dans la liste des « 100 Sexiest Stars in film history » ; en 1997, le magazine Femmes Fatales la classe 19e dans la liste du classement « Sci-Fi's Sexy 50 »[5]. Sorti durant l'été 1996, le blockbuster remporte un succès critique et commercial mondial, mais l'actrice n'apprécie pas l'esprit hollywoodien et revient vite en France, où elle joue des pièces et renoue avec le cinéma français d'auteur.
Les années 2000, sont aussi synonymes de changements pour l’actrice, qui, n’acceptant pas de vieillir, décide de passer à plusieurs reprises sous le bistouri. Elle est alors victime de déboires chirurgicaux. La critique allant même jusqu'à lui reprocher de ne plus pouvoir jouer[réf. souhaitée], de par la crispation de certains des muscles de son visage et de sa bouche notamment, à la suite d'une série de rectifications commencée à l'âge de 27 ans[14],[15].
Diversification et théâtre (années 2010)
Pourtant, en 2008, elle surprend en défendant trois projets très différents : tout d'abord, elle s'aventure dans la comédie potache avec Disco, de Fabien Onteniente ; puis elle est la tête d'affiche du film d'horreur, Vinyan, une coproduction internationale mise en scène par Fabrice Du Welz. Enfin, elle incarne l'une des trois « stars » de la comédie noire Mes stars et moi, de Lætitia Colombani, aux côtés de Catherine Deneuve et Mélanie Bernier.
Elle se fait ensuite beaucoup plus rare au cinéma, préférant se concentrer sur le théâtre.
Déjà depuis 2010, elle affirme que le théâtre est pour elle une priorité, au détriment du cinéma[16]. Elle travaille notamment avec le metteur en scène Stanislas Nordey, qui la choisit comme artiste associée depuis sa prise de fonction en 2014 en tant que directeur du Théâtre national de Strasbourg[17].
En 1996, elle s'engage pour les sans-papiers de Saint-Bernard, passant plusieurs nuits dans l'église[19]. Elle est arrêtée par la police puis remise en liberté quelques heures après.
De 1996 à 2006, elle est ambassadrice du comité français pour l'UNICEF. Pendant ces dix années, elle réalise des missions à travers le monde en faveur de la cause des enfants maltraités[20] grâce à un passeport diplomatique international que lui délivre le siège de l'UNICEF à New York en 2002[21].
Le , elle cosigne, parmi 1 400 personnalités du monde de la culture, la tribune « Nous ne sommes pas dupes ! », publiée dans le journal Libération, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes et affirmant que « Les gilets jaunes, c'est nous »[27].
En 1984, Emmanuelle Béart rencontre Daniel Auteuil, sur le tournage du film L'Amour en douce. Ils partagent dix ans de vie commune et ils ont une fille. Ils se marient en 1993. Par la suite, elle entretient une relation avec le compositeur de musique David François Moreau, demi-frère de Patrick Bruel. Le couple se sépare peu après la naissance de leur fils[29].
Elle a également vécu avec l'acteur français Michaël Cohen, qu'elle épouse civilement le , à Genappe, en Belgique. Ils adoptent ensemble un garçon, puis en 2011, ils divorcent[31].
En , elle épouse son compagnon, le réalisateur, scénariste et directeur de la photographie Frédéric Chaudier[32].
Elle a trois enfants : Nelly Auteuil, née en avril 1992, fille de Daniel Auteuil, et épouse de Lucas Veil, fils d'Agnès Buzyn[33], petit-fils de Simone Veil ; Yohann, né en 1996 de sa relation avec David Moreau ; et Surifel, né en 2009 en Éthiopie, adopté à 8 mois en janvier 2010[34] avec son mari Michael Cohen[35].
Au début des années 1990, Emmanuelle Béart a eu recours à une opération de chirurgie esthétique des lèvres dont le résultat est un désastre, mais qu'elle assume ouvertement : « J'ai fait refaire ma bouche à l'âge de 27 ans. Ce n'est un secret pour personne, c'est loupé[37] ». Se refusant à juger les personnes qui, comme elle, sont passées sous le scalpel, elle se dit cependant être devenue opposée à la chirurgie esthétique.
En 2023, elle déclare dans le documentaire Un silence si bruyant, qu'elle a coréalisé avec Anastasia Mikova, avoir été victime d’inceste, entre l’âge de 10 et 14 ans, en précisant que la personne qui l'a agressée (sans plus de précisions sur l'identité de cet agresseur qu'elle assume de ne pas nommer) n'était pas son père, et qu'elle s'est d'ailleurs confiée en vain à ses deux parents, à 14 ans, avant que sa grand-mère ne l'aide[38]. Elle souhaite aider d'autres personnes à briser le silence et à dépasser l'absence paradoxale d'écoute de la société et du système judiciaire[38], mais personnellement elle ne veut pas porter plainte[39].
Son parcours se mêle sur la question à celui de Christine Angot[40], dont la découverte des livres puis la rencontre ont été déterminantes pour elle[38] et qui apparaît dans le documentaire[40].
↑La photographe Sylvie Lancrenon confie à Libération: « Il était 5 heures du matin, quand la lumière est la plus belle. Emmanuelle a eu envie de se baigner. Elle a retiré sa robe, puis son string noir. Et elle est entrée dans l'eau toute nue. Elle ne me regardait pas quand je l'ai photographiée, trop absorbée à regarder l'horizon… Pour ne pas se mouiller les cheveux, Emmanuelle les a attachés avec son string ». Cf Catherine Mallaval, « Tous sur «Elle» ! », sur liberation.fr,
↑Leandro Carvalho, « “Je vais voter pour vous” : quand Emmanuelle Béart a croisé son candidat favori à la présidentielle », gala.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑La rédaction, « Exclu – Vive la mariée : Emmanuelle Beart a épousé son compagnon, réalisateur, scénariste et directeur de la photographie Frédéric », Gala.fr, (lire en ligne, consulté le ).