Elle est la première joueuse française à évoluer en championnat NCAA. Après avoir détenu le record de sélections en équipe de France, avec 254 participations, pendant plus de vingt ans. En , elle passe le relais à Céline Dumerc, sélectionnée à 262 reprises. Paoline Ekambi est la seconde joueuses les plus capées et occupe la troisième place, femmes et hommes confondus.
Biographie
Carrière sportive
Paoline Ekambi naît le à Paris, d'une mère française et d'un père camerounais, ancien joueur professionnel de football avec l'équipe de l'Oryx Douala, aux côtés de Zacharie Noah, puis à FC Rouen, qui évolue alors en Première division[1]. Elle est l'une des premières joueuses noires à évoluer en équipe de France de basketball, à la suite de Sokela Mangoumbel, qui ouvre la voie en [2].
Elle commence le basket à treize ans, au sein du club de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne, qui évolue au niveau départemental. Après à peine un an de pratique, elle intègre l'unité sport-étudesbasket-ball de l’INSEP, en , à l'âge de quatorze ans, dans le cadre de la première promotion nommée Horizon 80[3].
Remarquée pour ses prestations en équipe de France senior, elle est sollicitée en , par Lynette Woodard, championne olympique américaine et première femme à être admise au sein des fameux Globetrotters de Harlem en , à l'occasion d'un match amical entre la France et les États-Unis qui se déroule en France. La joueuse américaine lui propose d'intégrer l'équipe universitaire des Jayhawks du Kansas. Joan Bonvicini, qui entraîne l'équipe 49ers de Long Beach State la sollicite également. Paoline Ekambi choisit finalement, en , l'équipe des Red Foxes de Marist College, et évolue deux saisons dans le cadre de la Metro Atlantic Athletic Conference (MAAC), en Première division NCAA. Entre ses deux saisons, l'entraîneuse Marianne Stanley de Lady Monarchs d'Old Dominion, lui propose une bourse à l'occasion du championnat d'Europe 1985, qui se déroule en Italie. Paoline Ekambi qui, dans ce cas, aurait été redshirt, n'a cependant plus qu'un an d'éligibilité pour jouer dans le cadre universitaire américain et ne peut accepter cette offre. Elle est la première joueuse française à participer au Championnat universitaire américain NCAA[1].
Paoline Ekambi détient pendant vingt-quatre ans le record des sélections en équipe de France, avec 254 sélections, avant de transmettre, en , le relais à la joueuse internationale Céline Dumerc[6]. Elle est classée sixième des vingt joueuses ayant marqué le plus de points en équipe de France, avec 2 321 points. Elle est une des Capitaines de celle-ci pendant une période[Quand ?]. Son record de points en équipe de France est de 31 points, lors de la rencontre France-Yougoslavie, durant le championnat d'Europe de . Avec l'équipe de France, elle remporte la médaille d'argent du Championnat d'Europe de .
À l'âge de trente-et-un ans, elle met un terme à sa carrière en équipe de France, contre la Grèce, en reportant une médaille d'argent aux Jeux Méditerranéens de , qui se déroulent à Lattes. Elle termine sa carrière de joueuse professionnelle à trente-cinq ans, au club de Bordeaux Chanteclerc.
Paoline Ekambi est considérée comme une des légendes du basket français[7], qui a marqué son temps[8]. En , elle est intronisée à la Hall of fames l'Académie du basket-ball français, ainsi qu'en , dans celle du Comité de basket-ball de l'Essonne[7].
Parcours professionnel
En , Paoline Ekambi obtient une certification en « Stratégie de Communication, Corporate Reputation », à l'HEC, suivie d'une certification de Community Manager, obtenue chez Tamento, la même année. Cinq ans plus tard, en , elle cofonde Sportail Community, dont elle a la présidence, une entreprise de l'ESS ; agréée ESUS qui vise à connecter les talents sportifs de niveau international, professionnels, semi-professionnels et les entreprises pour les accompagner vers une reconversion efficiente. Elle est également conférencière.
En parallèle à ses activités professionnelles, elle participe, à la demande de Laura Flessel, alors Ministre des Sports en fonction, aux séminaires de la rénovation de la gouvernance du sport français, qui se trouvent sous l'égide, depuis , de Roxana Maracineanu[9]. Après avoir été superviseure LNB sur des matches de PRO A et PRO B pendant deux saisons, jusqu'en , Paoline Ekambi est également membre de la Commission Juridique et Discipline (CJD) de la Ligue nationale de basket, ainsi que du comité administratif du syndicat Union Nationale des Sportifs Professionnels et de Haut Niveau (UNSHN), depuis sa création en . Elle est aussi membre Egal Sports, pour la parité femmes-hommes dans le sport[10], membre du réseau Expertes France[11] et Expertes Francophones[12], dans la catégorie « Femmes de sport Egal Sport »qui a pour objectif de donner encore plus de visibilité à des femmes expertes, afin de pallier l'absence ou la rareté de la présence des femmes dans les médias, tout particulièrement dans le domaine du sport[13].
En , elle participe au programme « Dirigeantes » du CNOSF, mis en place par la championne de boxe Sarah Ourahmoune[14], vice-présidente du CNOSF chargée des mixités, avec pour objectif de soutenir la féminisation des instances dirigeantes sportives et de valoriser l’engagement des femmes dans le sport[15].
Paoline Ekambi fait partie des « 100 RED For Executive Women », initié par le photographe engagé Gaël Dupret en , pour l’égalité femmes-hommes et contre le plafond de verre[16].
Notoriété
En tant est la joueuse la plus médiatique de sa génération, Paoline Ekambi accède à la notoriété. En , alors âgée de dix-neuf ans, elle est la première sportive, tous sports confondus à faire la « Une » de L'Équipe magazine[17]. Elle est également élue Miss Europe Basketball, en Bulgarie, puis en Italie, par le magazine Balloncesto. Elle fait la couverture de nombreux magazines féminins et plusieurs agences de mannequins la sollicitent, car elle incarne l'alliance du sport et de la féminité de son époque. Paoline est la première joueuse à avoir un playground inauguré à son nom le 23 août 1992 à la ville de Tremblay-en-France.
En avril 2024 est paru aux Editions Amphora, son Livre Ma promesse en héritage co-écrit avec la journaliste sportive Liliane Trévisan, ex-grand reporter à L’Equipe . A travers son histoire personnelle, Paoline Ekambi raconte comment elle a survécu à l'inceste grâce au sport de haut niveau. À travers sa biographie à la première personne, émaillée de témoignages, la championne française de basket veut donner l’espoir aux victimes d’inceste, mais aussi offrir à la société civile les clefs pour comprendre les victimes et combattre le fléau de l’inceste.
En , Paoline Ekambi s'entretient avec Axelle Jah Njiké, dans le cadre de l'épisode n° 5 du podcast Me My Sexe and I. Durant cet enregistrement, elle révèle à travers un récit « poignant, inconcevable pour des oreilles de mère, et parfois intolérable », que son père l'a violée à plusieurs reprises, dès ses quatorze ans[18]. À la suite de la publication du livre La Familia grande, écrit par Camille Kouchner[19], Paoline Ekambi renouvelle son témoignage le , dans un article publié par le quotidien sportif L'Équipe, et explique qu'elle choisit de parler « pour les autres, pour mettre la société face à ses responsabilités »[20], « interpeller la société, parler aux autres victimes, leur donner l'espoir qu'on peut s'en sortir »[19]. Elle explique également que la pratique du basket et le soutien de ses entraîneurs ont été sa bouée de sauvetage, son échappatoire. Le sport l'a aidée à canaliser sa rage et de retrouver ce qu'elle avait perdu, « une autre famille »[19]. Le , elle est l'invitée de Lauren Bastide, dans le 102e épisode du podcast La Poudre, et prend une nouvelle fois la parole pour que les violences qu'elle a subies « puissent un jour, peut-être, être épargnées à d’autres »[21]. Dans cet entretien, intégré à une série de huit épisodes regroupés sous le libelle « Moi aussi, et après ? », où la parole est donnée aux lanceuses d’alerte sur les violences sexuelles qui ont contribué à la révolution #MeToo, elle regrette le fait que, trop souvent, les sportifs sont réduits à leurs seules performances, alors qu'ils sont nombreux à être confrontés à des enjeux de santé mentale et des traumas. Elle ajoute que bien que les prises de consciences évoluent depuis les témoignages liés au #MeToo inceste, elle souhaite que le rôle des complices soit pris en compte et que les délais de prescription actuels soient abrogés.
Tournoi de l'amitié 1984 à Moscou (année des JO de Los Angeles 1984 boycottés par le bloc de l'Est à la suite des boycotts des États-Unis aux JO de Moscou 1980[23])
8e au championnat d'Europe 1987 à Jerez, Puerto Santa Maria, Cadix (Espagne) - La saison suivante, la France s'assure de sa participation championnat d'Europe suivant, mais échoue une 2e fois dans sa quête Olympique à Séoul 1988
1993 : 2e joueuse les plus capés au nombre de sélections (254) en équipe de France chez les femmes, après avoir détenu le record pendant plus de 20 ans. En elle passe le relais à Céline Dumerc qui devient la plus capée avec 262 sélections femmes/hommes confondus. Paoline est à la 3e place femmes/hommes confondus.
1990 : Classée dans le Top 15 des meilleures joueuses d'Europe (13e)
1989 : Élue Miss Europe Basket au championnat d’Europe à Varna (Bulgarie)
1986 : All Star Team 2 & Player of the Week (Marist College /NCAA/ USA)
1985 : All Star Team (Équipe d'Europe) au championnat d'Europe Vicence, Trévise (Italie)[25]
1979 : Meilleure joueuse « espoir » du Championnat de France NF1 (actuelle LFB)
Elle sera élue Miss Europe pour la 2e fois par le Mag Pallacastro (Italie)