Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
Régiment du Bourg de Lespinasse (1597-1622)
régiment du Bourg de Lespinasse de 1597 à 1635
Guerres de religion
La première action du régiment eut lieu durant la huitième guerre de religion (1585–1598) à Amiens. Créé le 6 mars 1597, le régiment du Bourg de Lespinasse est envoyé dès le 11 pour assiéger Amiens qui avait été prise par surprise la veille par l'ennemi.
Après la capitulation de la ville le 25 septembre 1597 le régiment resta en poste dans la Picardie jusqu'au 6 mai 1598 date à laquelle il fut réformé et réduit à une compagnie. Il est envoyé en garnison dans la province du Lyonnais, d'où était originaire son mestre de camp Antoine du Maine, baron du Bourg de Lespinasse.
Guerre franco-savoyarde
Le , à la suite d'un nouveau brevet délivré par Henri IV, le baron du Bourg de Lespinasse, rétablit le régiment et participe à la guerre de Savoie.
Le régiment est réorganisé le , en raison de la découverte du complot du maréchal de Biron et du duc de Bouillon, qui se sont alliés à l'Espagne et à la Savoie pour renverser Henri IV.
Il est envoyé pour réprimer les troubles de Metz. Le roi séjournera dans la ville du 15 au dans le but d'apaiser la révolte de ses habitants qui s'étaient mutinés contre Roger de Comminges sieur de Saubole que le duc d'Épernon leur avait imposé comme gouverneur.
Le calme revenu, le régiment est, pour la troisième fois, réduit en 1604.
Guerre de Quatre-Vingts Ans
Durant la guerre de Quatre-Vingts Ans, en 1605, le prince Philippe-Guillaume d'Orange, époux d'Éléonore de Bourbon-Condé, se mit sous la protection du roi de France et demanda à récupérer la citadelle d'Orange qui lui avait été cédée par son père Guillaume. La citadelle était tenue par le marquis de Blacons, qui ne voulait pas la céder, prétextant qu'il ne cèderait pas à un seigneur catholique et renforça même la garnison. Le roi de France ordonne alors à François de Bonne de Lesdiguières de faire en sorte que la forteresse soit rendue au prince. Citation|Lesdiguières prenant le régiment de Bourg, qui était en garnison dans la province, avec 3 canons et 2 000 hommes de pied qu'il leva à ses dépens, se mit en état de faire ce qui lui était ordonné. Le marquis de Blacons envoya un messager à Lesdiguières et les deux parties se rencontrèrent à Montélimar ou Blacons remis la citadelle au pouvoir du prince d'Orange[25].
Le régiment resta ensuite dans les provinces de Bresse et du Lyonnais
Fin août 1616, certains Grands engagent un conciliabule contre Concini et la reine-mère. Richelieu fait alors arrêter Henri II de Bourbon-Condé, déclenchant une nouvelle guerre civile.
Antoine du Maine, baron du Bourg de Lespinasse rétablit son régiment le 27 août 1616 qui est rattaché au maréchal de Montigny commandant en chef des troupes du Bourbonnais. Le régiment se retrouve aux
En 1619, il perdit son mestre de camp et créateur Antoine du Maine, baron du Bourg de Lespinasse qui fut remplacé par Gaspard de Champagne, comte de La Suze époux d'une petite-fille de l'amiral de Coligny. En 1620, « Montbrun[28] s’étoit soulevé dans le Dauphiné, et ayant entrepris sur la ville de Grenoble, le comte de La Suze, esprit inquiet et factieux, huguenot, s’alla joindre à lui. Il fut remplacé par Pons Charles de Lauzières, marquis de Thémines, second fils du maréchal de Thémines »[29].
Le régiment reste en poste dans le Duché de Bourbon de 1616 jusque 1621.
Rébellions huguenotes
En 1621, lors des rébellions huguenotes, le marquis de Lauzières conduit son régiment au
En décembre, le régiment du Bourg de Lespinasse fut donné à Benjamin de La Rochefoucauld, comte d'Estissac[7]« qui y incorpora, par ordre du , un régiment de son nom levé en 1615 et qui avait servi avec distinction aux sièges de Saint-Jean-d'Angély, Nérac, Montauban et Monheurt » sous le nom de Régiment d'Estissac.
Rébellions huguenotes
En 1622, le comte d'Estissac se rend à Nantes et participe en
Avril 1622 à l'expédition de l'ile de Riez contre les troupes de Benjamin de Rohan seigneur de Soubise. Il ne participe néanmoins pas à l'attaque proprement dite effectuée par les régiments des Gardes Françaises, de Navarre et d'autres Vieux Corps qui traversèrent, le 16 avril, le bras de mer qui sépare l'île du continent. Le régiment d'Estissac restait posté dans le bourg de Soulan afin de protéger les arrières de l'armée.
Il est ensuite chargé de la garde des frontières du Languedoc puis il est envoyé en 1625 en Picardie pour garder, également, les frontières jusqu'en 1627. Il est alors appelé au
Siège de La Rochelle, où il est chargé de la garde de la digue. Les 3 et 4 octobre 1628 le régiment combat et repousse la flotte anglaise de Lindsay[30], sur la ligne de vaisseaux qui fermaient la digue.
Après la capitulation des huguenots le régiment séjourne dans la province avant d'effectuer un raid en Italie.
Le 24 mars 1631 le commandement du régiment est confié à Louis Olivier[9] marquis de Leuville[10] qui est chargé du maintien de l'ordre en Provence.
Régiment de Maugiron (1633-1635)
En 1633, le marquis de Leuville embastillé par Richelieu[32], nomme un nouveau mestre de camp; Claude comte de Maugiron[11] qui avait déjà eu un régiment d'infanterie à son nom en 1630 et le renomme Régiment de Maugiron.
L'année 1635 marque un véritable tournant. La France déclare la guerre ouverte à l'Espagne de Philippe IV et le régiment de Maugiron se retrouve au milieu des hostilités en Italie :
Le 15 septembre 1635, le régiment de Maugiron gagne le drapeau blanc et prend le titre de la province d'Auvergne tout en gardant son mestre de camp. Ce régiment, affecté à l'armée d'Italie, allait devenir célèbre.
Les drapeaux d'Ordonnance du régiment d'Auvergne avaient :
deux carrés violet.
deux carrés noirs.
Le violet était la marque distinctive des Petits Vieux.
Le noir était un souvenir des bandes de Piémont. Le régiment d'Auvergne avait été formé dans le Dauphiné et le Lyonnais sous le nom de régiment du Bourg de Lespinasse.
Le drapeau d'ordonnance sous l’Ancien Régime est écartelé : au 1 et 4 de sable, au 2 et 3 violet, à la croix blanche brochant sur le tout.
En fin d'année 1643, le régiment d'Auvergne rentre en France et passe l'hiver en Guyenne.
En 1644, le régiment est de retour en Italie. On le trouve aux
10 octobre sur l'ile d'Elbe à Portolongone (Porto-Longone). Après la capitulation de la ville, le 29 octobre, le régiment y demeura en garnison jusqu'à la fin 1647 où le régiment retourna sur le continent pour prendre part au
En octobre, il est en Catalogne afin de renforcer, avec Champagne et Bourbonnais la garnison de Barcelone menacée par Espagnols qui furent obligés de différer le siège de la ville.
En 1650, malgré les troubles de la Fronde et le retrait d'une bonne part des troupes françaises pour lutter dans la guerre civile française le régiment resta en Espagne.
En 1651, la couronne de Castille profitant de l'affaiblissement des troupes françaises en Catalogne, décide de marcher sur Barcelone et investissent la ville en juillet 1651. La ville est défendue par 1 200 hommes des régiments suisses et 3 000 hommes des régiments français. Afin de briser le siège, les Français et les Catalans ont lancé une série d'attaques.
Le régiment d'Auvergne a participé à ses attaques qui n'ont toutefois pu empêcher la ville, après 15 mois de siège de capituler le .
Il rentre alors en France et prend ses quartiers en Provence
Première guerre austro-turque
Le régiment d'Auvergne reprend du service en 1664, lors de la première guerre austro-turque où il partit avec le comte de Moussy à sa tête pour porter secours en Hongrie à l'empereur d'Allemagne, Léopold, menacé par une très importante armée ottomane. Le choc entre l’armée coalisée impériale et les armées turques a lieu le 1er août 1664 près du village de Saint-Gothard lors d'une tentative de franchissement du cours d'eau des forces ottomanes. C'est la bataille de Saint-Gothard au cours de laquelle le régiment se couvrit une nouvelle fois de gloire, mais en perdant son colonel, le comte de Moussy qui fut tué dès le début de l'engagement.
Le régiment fut donné au comte de Séry qui avait fait la campagne de Hongrie en tant que volontaire et qui avait été grièvement blessé lors de la bataille de Saint-Gothard.
Le régiment revient ensuite en France et est appelé en janvier 1666au camp de Croissy, près d'Amiens puis en mars au camp de Monchy près de Compiègne
Il contribua ensuite aux défaites du général Jean-Gaspard Ferdinand de Marchin commandant des armées d'Espagne dans les Pays-Bas venu au secours de Lille. Une violente bataille a lieu, le 31 août, sur le canal de Bruges où les troupes françaises sous les ordres du marquis de Créquy, obligent les troupes espagnoles à se retirer derrière Gand.
En janvier 1676 il est envoyé par détachement guerroyer contre les brigands[40] qui se cachent dans les îles du Rhin pour attaquer les bateaux avant de se débander. Il rejoignit ensuite l'armée du duc de Luxembourg et participe à
Le 24 juillet, la compagnie du capitaine d'Affs, chargée de la garde du fort de Saint-Pierre est entouré par les troupes du Duc de Savoie. La compagnie effectue une sortie, parvient à percer l'encerclement ennemi et rejoint Pignerol
Le 27 juillet, la compagnie du capitaine Fourcade, est engagée dans un combat autour du fort Sainte-Brigitte[45],[44], où le capitaine est tué.
Le 4 août, nouvelle attaque de la compagnie pour dégager la voie de communication entre le fort Sainte-Brigitte et la citadelle de Pignerol. Le capitaine de La Coudraye est mortellement blessé d'un coup de baïonnette.
Le 6 août, le capitaine Moussolins et onze hommes mettent en fuite l'ennemi qui se retranchait sur la voie de communication.
Le 4 octobre, après avoir quitté Pignerol, le régiment est à la bataille de Marsaglia et retourne
En novembre à Pignerol, qu'il avait si bien défendu.
le 1er septembre à la bataille de Chiari. Dans cette bataille, Auvergne fut chargé avec Normandie d'attaquer le village par la droite, où ils ne pensaient trouver que quelques centaines d'hommes en défense. Les deux régiments franchirent deux retranchements ennemis sans problèmes, en prenant plusieurs maisons isolées et églises, mais arrivés à la 3e ils furent reçus par le feu de 24 bataillons et de 50 pièces d'artillerie[47]. Après 4 heures de combats les régiments français durent battre en retraite sous un déluge de feu.
Après cette défaite, un détachement d'Auvergne passa l'hiver à Crémone contribuant le
Il alla ensuite passer l'hiver à Guastalla où meurt son colonel le marquis de Chavigny. Au début de l'année 1703, le 2e bataillon, commandé par le lieutenant-colonel de Bourgueil se rend en Allemagne sous les ordres du maréchal de Villars et se distingue
Le but de cette expédition, qui était d'aider l'armée de Bavière, ayant échoué, le maréchal de Vendôme conduit ses troupes dans le Montferrat, où les deux bataillons réunis prennent leur quartier d'hiver.
Le 11 octobre 1707, le régiment est à la tête de l'attaque sur le corps de la place de Lérida chasse l'ennemi du chemin couvert, et parvient à se loger sur la brèche le long de la contre-garde[50]. Les assiégés étonnés de ses rapides progrès, sonnent le tocsin, garnissent les retranchements intérieurs et ouvrent sur le régiment un feu à bout portant épouvantable. Mais rien n'ébranle Auvergne. À 10 heures du soir, il est parfaitement couvert et maitre de son logement.
En décembre 1720, on le retrouve en Bretagne lors du grand incendie de Rennes, mais les soldats appelés à l'aide pour lutter contre le sinistre mettent plus d'entrain à piller les habitations qu'à éteindre les flammes.
En 1732, on retrouve le régiment d'Auvergne au camp d'Alsace.
En 1733, le régiment est occupé aux travaux des fortifications de Metz.
régiment d'Auvergne de 1720 à 1734
régiment d'Auvergne de 1734 à 1757
Description de l'uniforme en 1734
Auvergne avait habit, veste et culotte blancs, collet et parements violets, boutons blancs et galon de chapeau en or; Poches en travers, 3 boutons sur les poches et autant sur les parements.
Le 4 mai, le maréchal de Villars et le roi de Sardaigne et leurs escortes sont pris à partie par 400 Autrichiens. C'est l'affaire de Martinara : 2 compagnies du régiment accourent au bruit de la fusillade, chargent les Impériaux, tuent 50 hommes et font 30 prisonniers[53].
Le 4 juin 1734 à la bataille de Colorno, le colonel Georges-Jacques, comte de Clermont d'Amboise est mortellement blessé d'un coup de fusil[54].
Le 19 septembre, il est à la bataille de Guastalla. Après la bataille le terrain est jonché d'uniformes aux couleurs violettes. Le régiment est réduit à 400 hommes. Il assiste cependant
En janvier 1738, le régiment qui était en garnison à Marseille, reçoit l'ordre, avec 4 autres régiments, de passer en Corse. C'est le début de la campagne de Corse qui durera jusqu'en 1741. Les forces françaises fortes de 3 000 hommes débarquent le 5 février sous les ordres du comte de Boissieux, en Corse, à l'appel de la république de Gênes dont dépendait l'île[55].
Après plusieurs mois de pourparlers avec les chefs du parti Corses libres, les discussions finirent de s'aigrir et en octobre les combats commencèrent. Les troupes françaises occupèrent Borgo et Lucciana.
À la nouvelle, les Corses, qui tenaient leur assemblée à Orezza, appellent la population aux armes et 3 000 hommes viennent attaquer Borgo défendu par 500 soldats du régiment d'Auvergne sous les ordres du capitaine de Courtois. Le combat dura 3 jours et 2 nuits et ne cessa qu'avec l'arrivée d'une troupe de 2 000 hommes envoyée en renfort qui dégagea le régiment d'Auvergne.
Le 14 octobre, les troupes françaises rentrèrent à Bastia.
Le comte de Boissieux, malade, décéda le 2 février 1739. Son successeur, le marquis de Maillebois, arriva en mars 1739. Les hostilités commencèrent alors sérieusement. Auvergne prit part à presque tous les combats.
25 août 1739, le 2e bataillon s'empare d'un poste retranché près de Bastelica
Pendant l'hiver 1739-1740, le régiment est occupé à désarmer les montagnards du centre de l'île.
Au printemps, il rentre en garnison à Bastia et il y reste jusqu'en avril 1741, où il est rappelé en France.
Le régiment d'Auvergne arrive à Prague en juin 1742. Le corps est réduit à 984 hommes en raison des combats et des longues marches.
Pendant le siège de Prague il est chargé de défendre le gué de la Moldau[56] devant l'Hôtel des Invalides. Forcé de se replier, il prend position dans la redoute de Piémont sur le front d'attaque.
Le 17 août, les batteries autrichiennes contraignent le régiment à rentrer en ville.
Le 18 août, il fait partie des troupes, commandées par le duc de Biron, chargée de tenter une sortie. Après un terrible combat, le régiment emporte une redoute forçant les troupes du prince Charles à reculer ses postes.
Le 22 août, le régiment se distingue lors d'une sortie.
Le 14 septembre, lors d'une nouvelle attaque, Auvergne contraint les Autrichiens à reculer de nouveau. Lors de cette attaque, le colonel du régiment Armand-Henri marquis de Clermont-Gallerande y eut une cuisse emportée par un boulet et mourut peu de jours après.
Le 16 décembre, commandé par le général de Belle-Isle, "Auvergne" quitte Prague en laissant dans les hôpitaux de la ville 9 officiers et un grand nombre de soldats blessés ou malades.
Le 17 décembre, durant cette pénible retraite, la colonne est harcelée continuellement par les hussardsautrichiens qui voltigent sur les ailes.
Le 18 décembre, au soir en quittant Targowitz, les Croates et hussards autrichiens soutenus par 12 escadrons de cuirassiers tentèrent une attaque sur le centre de l'armée française afin de la couper en deux. Auvergne leur donna une leçon.
Le régiment atteint le Rhin en février 1743. Le régiment avait été chargé d'escorter, depuis Donauworth, l'état-major de l'armée. Il ne comptait plus alors que 60 officiers et 700 soldats et à peine 2 bataillons.
Mis au repos, le régiment se reconstitua si bien qu'il avait 3 bataillons à l'ouverture de la campagne de 1743. Le 3e bataillon était formé de soldats rentrés tardivement de Bohême
Les deux premiers bataillons, rejoignirent l'armée du comte de Noailles et sont placés le
Le 27 juin, lors de la bataille de Dettingen, emmenés par le duc de Duras, le régiment prend une pièce d'artillerie ennemie qu'il ramène dans ses lignes. La bataille ne coutera au régiment que 9 soldats tués et 7 officiers et 24 soldats blessés.
Les 2 régiments achevèrent la campagne dans la basse Alsace au camp de Schleithal et travaillèrent aux lignes de fortification de la Lauter du pont de Salmbach au moulin de Beywath.
Le 3e bataillon fut rattaché au maréchal de Broglie et lorsque le 5 juin les Autrichiens forcèrent le passage du Danube à Pochin il se retira sous Ratisbonne et rejoignait en juillet les deux premiers bataillons en Alsace.
En 1744, Auvergne passe à l'armée de Flandre et se rend immédiatement à
Douai où il sert de garde au roi de France pendant son séjour dans la ville. On retrouve ensuite le régiment aux
Le 4 mai, ses grenadiers avec ceux de Rohan et de La Fère attaquent un chemin couvert, en chassent l'ennemi jusqu'au corps de place et s'y installent. L'ouvrage étant miné, une grande partie des soldats furent brulés, mutilés et ensevelis. Les survivants se maintinrent sur les positions en ruines jusqu'au lendemain malgré le feu des assiégés.
Il reste ensuite au camp de Halberstadt jusqu'au mois de novembre.
Après le désastre de Rossbach, les troupes du maréchal de Richelieu, rétrogradent. Toutefois après les violations de la convention de Closterseven, par laquelle les Hanovriens s'engageaient à garder la neutralité, Richelieu revient dans le Hanovre et Auvergne prend part au passage en force de l'Aller puis cantonne dans le pays.
Le 10 décembre, 150 volontaires effectuent une sortie et parviennent à Wieseck(de). Par cette action audacieuse et en raison de la saison avancée, l'ennemi lève le siège de Giessen.
À la suite de la bataille de Corbach, l'armée française reste maitresse du champ de bataille alors que l'armée allemande s'installe sur les hauteurs de Sachsenhausen, distante l'une de l'autre d'une lieue.
Dans la nuit du 15 au 16 octobre, les chasseurs de Fischer, qui étaient de garde pour surveiller les mouvements de l'ennemi, furent trompés dans leur vigilance par un corps anglo-hanovrien. Celui-ci aurait surpris tout le corps d'armée français dans son sommeil sans le dévouement du capitaine d'Assas. Se promenant avec ses grenadiers, il est tout à coup cerné par des grenadiers hanovriens qui appuyant leurs baïonnettes sur sa poitrine lui posent l'alternative de se taire ou de mourir. Le chevalier d'Assas aurait alors crié : « Aux armes! voilà l’ennemi ! » ou « À moi, Auvergne ; c’est l’ennemi ! » avant de tomber percé de coups[62].
Auvergne, presque détruit à Clostercamps, est envoyé à Dusseldorf et reçoit l'ordre de rentrer en France pour y être réorganisé. Mais il demanda avec insistance à continuer la guerre et ce lui fut accordé.
Le 15 juillet, le régiment est à la bataille de Villinghausen[63] (Willingshausen). Les grenadiers d'Auvergne parviennent à prendre la redoute qui défend les approches du village et s'y maintiennent jusqu'à l'arrivée de l'avant-garde française, à 10 heures du soir, et cèdent la place au régiment de Poitou.
Le lendemain, la bataille de Villinghausen recommença, mais son issue ne fut guère favorable aux Français. Auvergne y perdit une centaine d'hommes et termina la campagne
en octobre au siège de Wolfenbüttel (Wolfenbüttel) où les 4 pièces d'artillerie régimentaire tirèrent toute la journée contribuant à démonter les batteries adverses. Wolfenbüttel) se rendit le 11 octobre.
La campagne de 1762 fut insignifiante. Les Français et les Allemands étaient las d'une guerre où chacun se ruinait sans profit. Auvergne se trouva toutefois le
21 septembre à la prise du château d'Amenebourg (Amenebourg) qui se rendit juste avant l'assaut. Les Français firent prisonnière la garnison composée d'un bataillon de la Légion Britannique, de plusieurs détachements anglais et hanovriens et de montagnards écossais.
Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses quatre bataillons. L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[64] : Habit et veste de drap gris-blanc, culotte de tricot de même couleur; parements, revers et collets violets, pattes ordinaires garnies de trois boutons, autant sur la manche, cinq au revers et quatre en dessous : boutons blancs unis, avec le no 9. Chapeau bordé d'argent.
Le 9 octobre les compagnies de chasseurs se couvrent de gloire lors de l'attaque des retranchements. Après avoir fait fuir les défenseurs, Gâtinais eut à supporter une contre-attaque anglaise. Le régiment, ayant perdu la moitié de ses effectifs et sans appui, fut obligé de reculer contre un ennemi plus nombreux. Les compagnies se retirèrent en bon ordre emmenant leurs morts et leurs blessés dont le vicomte de Béthisy[65], colonel en second du régiment.
Après la levée de ce siège, Gâtinais retourne au Cap.
Le 14 octobre, avec le régiment Royal-Deux-Ponts sous les ordres du lieutenant-colonel Claude baron de Lestrade[66], attaqua et enleva deux redoutes sur la gauche des retranchements. Après la victoire, George Washington offrit aux régiments de Gâtinais et de Royal-Deux-Ponts les 3 canons qu'ils avaient enlevés dans les redoutes.
Par ordonnance du , le régiment de Gâtinais devient le Régiment Royal-Auvergne ou plus simplement Royal-Auvergne en récompense de sa bravoure durant la guerre d'indépendance des États-Unis.
Cette faveur fut accordée au régiment sur la demande du marquis de Rochambeau, qui, au siège de Yorktown au moment d'une attaque décisive, s'adressant aux grenadiers du Gâtinais leur avait dit : « Enfants, montrez-nous que Gâtinais et Auvergne, c'est tout un ». Les grenadiers jurèrent de se faire tuer jusqu'au dernier, pour mériter qu'on leur rendît le titre d'Auvergne.
Régiment Royal-Auvergne (1782-1791)
Période de paix
En 1783, Royal-Auvergne rentra en France, débarqua à Bordeaux puis séjourna à Libourne.
En septembre 1783, il est dirigé sur Nancy ou il prend garnison.
18e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Royal-Auvergne
Guerres de la Révolution française
L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 18e régiment d'infanterie ci-devant Royal-Auvergne.
En novembre 1791, le 1er bataillon est envoyé à Boulogne et le 2e bataillon au Havre. Le 2e bataillon fourni 3 compagnies, qui s'embarquèrent pour Révolution haïtienne à Saint-Domingue d'où elles ne sont pas revenues.
Le , le régiment est à la bataille de Neerwinden, puis il reprend sa garnison à Maubeuge, intervenant à maintes reprises contre les armées alliées où il fait preuve de nombreuses fois de bravoure. Le 10 juillet il se distingue lors du combat du poste du moulin de Lapenpont près de Tourcoing.
Les drapeaux de Gâtinais furent noirs et violets. Les couleurs furent disposées comme dans les drapeaux du régiment d'Auxerrois.
Le violet était la marque distinctive des Petits Vieux.
Le noir était un souvenir des bandes de Piémont, origine du régiment d'Auvergne qui donna naissance au régiment de Gâtinais.
Drapeau du régiment de Gâtinais de 1776 à 1783
Drapeau du régiment Royal-Auvergne de 1783 à 1791
Habillement
Pour se distinguer d'Auvergne, Gâtinais prit le collet jaune et les boutons blancs.
Uniforme du régiment de Gâtinais de 1776 à 1779
Uniforme du régiment de 1779 à 1791
Uniforme du 18e régiment d’infanterie de ligne de 1791 à 1794
Personnes célèbres ayant servi au régiment Royal-Auvergne
La source provient exclusivement de l'histoire de l'ancienne infanterie française par le général Louis Susane pages 439 à 443. Cet ouvrage est repris par :
Les sites cités dans Liens externes
Quelques suppléments sont tirés des ouvrages cités dans Bibliographie
↑On le trouve écrit Bourg-Lespinasse ou Bourg de L'Espinasse avec diverses variantes
↑Brevet par lequel le roi de France pourvoit à des charges et offices militaires
↑La possession d'un drapeau blanc devint le privilège et la marque des corps permanents, mais on laissait aux formations temporelles la possibilité d'obtenir le drapeau blanc si elles s'en montraient dignes.
↑Claude-François de Bouthillier, marquis de Chavigny meurt à Guastalla à la fin de l'année 1702
↑Tué le au siège de Verrue (Verrua Savoia) alors qu'il venait d'être nommé maréchal de camp. Le chevalier d'Imécourt avait été nommé brigadier le et avait été nommé maréchal de camp le . Il avait eu 8 frères au service comme lui et il était le 5e à tomber sur le champ de bataille
↑David d'Alba était entré dans le régiment d'Auvergne comme sous-lieutenant en 1665 et était passé lentement par tous les grades. Il occupa successivement les charges de major le , de lieutenant-colonel le , colonel en 1705 et brigadier le . Le à la bataille de Cassano il est blessé, grièvement, pour la 10e fois de sa carrière.
↑Lors d'une sortie, le 14 septembre, durant siège de Prague en 1742 le colonel Armand-Henri marquis de Clermont-Gallerande y eut une cuisse emportée par un boulet et mourut peu de jours après.
↑Les Mémoires du duc de Villars tome 3 page 262 indiquent 50 hommes tués et 30 prisonniers alors que l'Histoire de l'ancienne infanterie française par le général Louis Susane page 417 indique 150 hommes tués et 30 prisonniers.
↑le colonel Georges-Jacques, comte de Clermont d'Amboise mourut le 6 juin 1734