La ville connaît une croissance démographique régulière tout au long des années 2000-2020 avec un peu plus de 104 000 habitants en 2024.
C'est une ville universitaire où siège la Katholieke Universiteit Leuven (en français : Université catholique de Louvain), branche flamande née de la scission de la plus ancienne université de Belgique. Louvain est aussi connue pour abriter le siège de l'entreprise AB InBev, la plus grande brasserie du monde. Louvain est la capitale de la bière en Belgique.
La première mention de Louvain remonte à 891 (Loven), quand une armée Viking y est défaite par l'empereur d'Allemagne Arnulf de Carinthie. Selon la légende, les couleurs de la ville, rouge-blanc-rouge, veulent montrer les rives de la rivière Dyle couvertes de sang après la bataille.
Située sur cette rivière et à proximité de la forteresse des ducs de Brabant, Louvain devint le centre de commerce le plus important du duché entre le XIe et le XIVe siècle. Un signe de son ancienne importance comme ville drapière se marque grâce à la toile de lin de Louvain, connue dans les textes à la fin du XIVe siècle et au XVe siècle sous le nom de Lewyn (orthographes : Leuwyn, Levyne, Lewan (e), Lovanium, Louvain).
Au XVIIIe siècle, Louvain se développa même en importance du fait d'une brasserie florissante destinée à devenir plus tard Interbrew (rebaptisée récemment en InBev), la plus grande société de brasserie du monde (en termes de quantités brassées). La brasserie Stella Artois, qui appartient à InBev domine avec ses grands bureaux tout le nord-est de la ville, entre la gare de chemin de fer et le canal vers Malines.
En 1874, un tramway à cheval dessert la gare et la chaussée de Bruxelles. En 1892, un réseau de tramways vicinaux est constitué. En 1912, un réseau urbain est électrifié.
En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, les troupes allemandes dévastèrent Louvain ; la bibliothèque de l'université, notamment, disparut dans les flammes. Elle fut reconstruite après le conflit grâce à des fonds recueillis aux États-Unis par souscription et à des indemnités de guerre payées par l'Allemagne. Au début de la Seconde Guerre mondiale, cette bibliothèque fut à nouveau incendiée lors des combats. En avril et en mai 1944, la ville fut gravement endommagée par les bombardements Alliés.
À la fin des années 1960, Louvain fut le théâtre de l'affaire de Louvain, une très importante crise politique et communautaire qui mena à la création d'une entité universitaire francophone juridiquement indépendante, implantée dans sa majeure partie à Louvain-la-Neuve, et qui s'intitule officiellement Université catholique de Louvain (UCLouvain).
Les Archives de l’État sont présentes à Louvain depuis 2001, à la suite de la scission de la province de Brabant en 1995. Elles occupent le sous-sol et le rez-de-chaussée du Collège Villers, un bâtiment classé situé à la Vaartstraat (non loin de la gare et de la grand-place).
La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 18 novembre 1996. La plus ancienne utilisation de la fasce d'argent comme armoiries de Louvain date d'un sceau datant de 1621. On peut voir le petit écu entre deux tours ou une ville fortifiée. Les armoiries sont identiques aux armoiries historiques du Lothier ou Basse-Lotharingie. Au début du XIIe siècle, le comte Godefroid Ier de Louvain devient duc de Basse-Lotharingie et ses armoiries sont ensuite transférées à la ville.
Au Moyen Âge, la ville a également utilisé une devise : "Louange au-dessus, toujours Louange à Dieu", ou quelque chose comme "Louvain avant tout, mais louez toujours le Seigneur".
Au XVIIe siècle, la ville utilisa également une couronne au-dessus de l'écu, dont la taille et la forme changèrent régulièrement au cours des siècles. En 1810, le conseil communal adopta officiellement les anciennes armoiries, Louvain faisait alors partie de l'empire français, mais maintenant avec une couronne. Cela ne dura pas longtemps, car le 25 février 1813, la ville reçut de nouvelles armoiries. L'ancienne couronne n'a pas été accordée, mais les armoiries ont été augmentées d'un franc-quartier avec un "N." couronné. C'était le symbole utilisé par les bonnes villes de deuxième rang au sein de l'empire français. En outre, la ville était habilitée à utiliser un casque avec comme emblème une couronne murale sur laquelle s'élevait un bâton ou un caducée flanqué d'une branche d'olivier et de chêne. Après la chute de l’Empire français, la ville continua l’usage de l’ancien écu, mais n'en demanda jamais une reconnaissance officielle du gouvernement néerlandais. De même, après l'indépendance de la Belgique en 1830, la ville ne demanda pas de nouvelles armoiries. Finalement, le 29 avril 1845, la ville se vit accorder à nouveau des armoiries officielles. Celles-ci ont montré les armoiries historiques, mais maintenant avec un heaume et comme cimier un lion tenant les armoiries des ducs de Brabant, identiques aux armoiries nationales. Les ducs de Brabant descendaient des comtes de Louvain.
En 1924, la ville fut mentionnée dans la liste des villes martyres de l'armée française en raison des souffrances de la Première Guerre mondiale. Elle fut donc autorisée à utiliser la croix de guerre française. Le conseil communal a donc demandé de nouvelles armoiries, portant maintenant la croix française. Ces armoiries ont été accordées le 2 mars 1926.
Comme à l'accoutumée en Belgique à l'époque, les armoiries étaient décrites par décret royal en deux langues, le français et le néerlandais. Cependant, le champ de l'écusson est blasonné correctement dans le texte français comme étant de sable, mais dans le texte néerlandais comme étant d'argent. Comme Louvain est situé dans la partie néerlandophone de la Belgique, le texte néerlandais devrait avoir la préférence, mais son blasonnement était incorrect par rapport aux armes traditionnelles du duché de Brabant. Donc, les armoiries ont été tirées de la description française.
À la suite des fusions de 1977, le 2 avril 1979, les armes ont été augmentées de trois tours, un pour chacune des anciennes municipalités. Ces armoiries sont restées en usage jusqu'en 1997, date à laquelle la ville est revenue aux armes de 1926, à présent blasonnées correctement.
Blasonnement :De gueules à la fasce d'argent, qui est de Lothier. L'écu coiffé d'un heaume d'argent doublé de gueules, bordé d'or, au vantail et au collier du même, couronné d'une couronne murale de quatre tours aussi d'or, orné de lambrequins de gueules doublés d'argent, et sommé d'un lion assis d'argent tenant un écusson aux armes de Brabant, qui sont de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules. Sous l'écu, une croix de guerre française avec palme.
Délibération communale : 4 janvier 1995
Arrêté de l'exécutif de la communauté : 18 novembre 1996
Blasonnement :De gueules à une fasce d'argent accompagnée de trois tours du même maçonnées de sable.
Blason de 1813 à 1845.
Blasonnement :De gueules à la fasce d'argent, au franc quartier des bonnes villes de seconde classe de l'Empire, qui est d'azur à la lettre N d'or surmontée d'une étoile du même.
Géographie
Sections de la commune
Louvain est divisée en cinq sections, la section de Louvain comprend des territoires cédés par les communes de Korbeek-Lo et Haasrode lors des fusions de communes en 1977.
Louvain est le chef-lieu du Brabant flamand. La ville est située à l'est de la région.
Cours d'eau
Louvain est bordée par la Dyle, qui n'est pas navigable à cet endroit.
La Dyle entre dans Louvain par la Grande écluse de Louvain (Grote Spui en néerlandais), une écluse fortifiée construite au Moyen Âge et qui a joué pendant 200 ans le triple rôle de barrage de régulation des eaux, de maillon des fortifications de la ville et de point de contrôle des marchandises[5].
La Dyle quand elle entre dans la Grande écluse de Louvain.
La Dyle quand elle sort de l'écluse et entre dans Louvain.
Graphe de l'évolution de la population de la commune (la commune de Louvain étant née de la fusion des anciennes communes de Louvain, de Heverlee, de Kessel-Lo, de Wilsele et de Wijgmaal, les données ci-après intègrent les cinq communes dans les données avant 1977).
Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier[6]
Nombre d'habitants de 1992 à nos jours (au 1er janvier)
Le nom Louvain se rencontre pour la première fois en 891 sous la forme Luvanium ou Loven (voir aussi le drapeau et la devise du blason). On peut donc diviser le mot en deux parties, à savoir Lo et Ven. « Lo » voulait alors dire « forêt » et « Ven » « marais ». Une explication possible pour Louvain est donc « le marais près de la forêt »[7]. L'explication est plausible, du fait que, lors de l'occupation de Louvain par les Vikings, ces derniers ont bâti un mur défensif autour de leur camp, sauf du côté marécageux qu'ils jugeaient infranchissable.[réf. nécessaire]
Nom et surnoms
Les surnoms des habitants sont les « Pierrots » et les « tireurs de vaches ». Le premier renvoie aux habitants de la vieille paroisse (Saint-Pierre) et le second à un fait historique de 1691, à l'occasion duquel les habitants ont tiré la nuit sur des silhouettes qu'ils devinaient. Ils étaient assiégés à ce moment-là par les Français et s'imaginaient tirer sur des soldats ennemis. Au matin suivant ils se sont rendu compte qu'ils avaient canonné un troupeau de vaches.
Particularités
Un gentilé à la terminaison peu fréquente
Louvain partage avec Brive-la-Gaillarde, Douarnenez, São Paolo, Tulle, et, bien sûr, Louvain-la-Neuve, la rare particularité d'avoir un gentilé en -iste : les Brivistes, les Douarnenistes, les Paulistes, les Tullistes, les Louvanistes, les Néolouvanistes.
Une ville universitaire
La ville de Louvain a été le siège d'institutions universitaires de renom qui s'y sont succédé.
D'abord dès 1425 : l'Université de Louvain (1425-1797) ou Studium Generale Lovaniense ou Universitas studiorum Lovaniensis, qui fut fondée par un prince français, Jean de Bourgogne (Jean IV duc de Brabant) du consentement du Pape Martin V. Cette université deviendra une des plus prestigieuses institutions d'Europe. Elle a été officiellement supprimée en 1797 et remplacé par l'École centrale de Bruxelles.
En 1517, le Collegium Trilingue institut universitaire, qui fut une institution humanistique à l'origine indépendante de l'Université.
En raison de la présence séculaire de la brasserie Artois (qui a formé le groupe Interbrew, aujourd'hui devenu AB InBev) et de l'animation étudiante, Louvain passe aussi pour la capitale de la bière en Belgique. Une autre petite brasserie de production, la brasserie Domus se trouve dans le centre de la ville.
Sites culturels, historiques et touristiques
Grand béguinage (Groot Begijnhof), inscrit depuis 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO avec 12 autres béguinages flamands. L'ensemble couvre une superficie de 7 ha. Enserré par les bras de la Dyle, il a préservé 72 maisons ornées de fenêtres à meneaux. Cet ensemble égayé de puits, fontaines et statues est devenu une résidence universitaire, mais les édifices non occupés se visitent ;
Stadhuis : l'Hôtel de Ville du XVe siècle, est aussi un monument qui doit être mentionné ;
Museum M (anciennement musée Vander Kelen-Mertens) : ancien collège de Savoie du XVIIIe siècle. Le nouveau bâtiment a été conçu par l'architecte Stéphane Beel ;
Bibliothèque centrale universitaire : édifice en style néorenaissance, situé à la Ladeuzeplein ;
Jardin botanique : (Hortus Botanicus Lovaniensis), situé au Kapucijnenvoer ;
Abbaye Sainte-Gertrude : fondée en 1202 par Henri II de Brabant, cette abbaye bénédictine possède un cloître remarquable. Son église, devenue paroissiale aujourd'hui, dispose d'une flèche ajourée montant jusqu'à 71 mètres[8] ;
Abbaye du Mont-César : abbaye dans laquelle des moines bénédictins se sont installés en 1899. Elle occupe aujourd'hui l'emplacement d'un château fort dont le rôle fut important dans l'Histoire du duché de Brabant ;
Le principal lieu de culte de Louvain est la collégiale Saint-Pierre. Citons aussi les églises Notre-Dame et Saint-Jacques ainsi que l'abbaye de Sainte-Gertrude et les deux béguinages (le grand et le petit).
Hamid Aït Abderrahim (1961), Professeur algéro-belge à l'université catholique de Louvain, également directeur du Centre de l'énergie nucléaire (SCK-CEN) de Mol (Belgique)[réf. nécessaire].
Gauthier Dosimont (1966- ), dessinateur de bande dessinée, né à Louvain.
Hugues Wailliez (1969), homme politique belge francophone, né à Louvain.
Louvain est bordée par la E 40 d'une part et la E 314 d'autre part. Elle possède son ring propre, le R 23. Louvain est également traversée par la qui relie Bruxelles à Maastricht et la qui relie Bruxelles à Liège.
Louvain est située à une quinzaine de kilomètres à l'est de l'aéroport de Bruxelles-National avec lequel il est connecté via le chemin de fer et 3 lignes de bus (De Lijn).
↑Justus Lipsius, Leuven - Beschrijving van de stad en haar universiteit, p. 53 ; J. A. Torfs, Geschiedenis van Leuven van den vroegsten tijd tot op heden, p. 24.
↑Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 45.
↑Le lieu de naissance de Quentin Metsys est, depuis fort longtemps, l'objet d'une controverse. Déjà dans le commentaire de Hymans (1884) du Livre des peintres de Karel Van Mander, on peut lire : « Anvers et Louvain se disputent l'honneur d'avoir vu naître Quentin Metsys; si le litige n'est absolument tranché jusqu'ici en faveur d'aucune des deux villes, il n'en reste pas moins avéré que c'est dans l'une et dans l'autre qu'il faut chercher les traces de son activité artistique. » Cf. Van Mander & Hymans 1884 : p. 162. Par ailleurs, dans la dernière monographie en date écrite sur ce peintre (Silver 1984), la réponse à cette question n'est pas claire. En effet, l'auteur semble pencher tantôt pour Anvers : « Like Massys, Gillis was an Anwerp native, the secretary of magistrates (stadsgreffier) of the city. » (p. 106), tantôt pour Louvain : "[...] it is closely related to several works from the circle of Dieric Bouts, the great painter of the later 15th century in Massys' natal town of Louvain. » (p. 124)
Otto de Mentock (baron), « Bulletin bimestriel du Service de Centralisation des Etudes Généalogiques et Démographiques de Belgique à Bruxelles », L'intermédiaire des généalogistes, Bruxelles, Ch. A. Vliegen, no 35, , p. 390-393.
Pierre de Tienne, « Éléments pour une généalogie van Goidsenhoven », L'intermédiaire des généalogistes, no 372, , p. 292 à 299.