Maximilien de Béthune, duc de Sully, né à Rosny-sur-Seine le et mort à Villebon le , maréchal de France (1634) est un militaire protestant et un compagnon d'armes du roi Henri IV dont il devint l'un des principaux conseillers.
Par son père François, Sully est issu de l'épée. Par sa mère Charlotte Dauvet, il vient de la robe. Fille du président à la Chambre des comptes de Paris Robert Dauvet, seigneur de Rieux, celle-ci avait épousé le baron de Rosny en 1557, ce qui fait de Sully l'arrière-neveu du maître des finances de François Ier, Jacques de Beaune, qui fut conduit à l'échafaud de Montfaucon le [N 1].
Des sept enfants que donna Charlotte Dauvet à François de Béthune, trois disparurent prématurément. L'aîné des quatre fils survivants, Louis, né en 1558, ne devait pas dépasser sa vingtième année. Le troisième, Salomon, né en 1561, allait être tué au Siège d'Amiens (1597). Seuls le deuxième, Maximilien (1559-1641), et le quatrième, Philippe (vers 1565-1649), firent une longue et pleine vie[1].
Né le [2] au château de Rosny-sur-Seine, il descend de la maison de Béthune, originaire de l'Artois et appartient à la branche cadette, peu fortunée et calviniste (les Béthune-Locres), apparentée aux comtes de Flandre (voir plus bas la partie Généalogie[3]). Second fils d'un couple de protestants[2], François de Béthune et de Charlotte Dauvet (qui appartenait à une famille de conseillers au Parlement[4],[5]), il devient l’héritier de la baronnie de Rosny à la mort de son frère aîné, Louis de Béthune, en 1578[6]. Son frère cadet était Philippe (1566-1649), marquis de Chabris, comte de Selles, baron de Chârost.
Apprentissages
À sa naissance au Château de Rosny-sur-Seine, à une lieue de Mantes-la-Jolie, aux confins de la Normandie et de l'Île-de-France, le , Maximilien reçois le prénom de son parrain, le vicomte de Gand Maximilien de Melun, gouverneur d'Arras, cousin germain de son père[N 2]. L'enfant va être élevé dans la foi réformée, faisant de nombreux adeptes au sein de la noblesse de province. Le cadet, héritant de la fermeté de caractère de son père François qui se manifesta lorsque le vicomte de Gand se proposa de le prendre auprès de lui, avec le secret espoir de le détourner de l'hérésie, le baron de Rosny refusa et fut déshérité par son cousin.
Si François de Béthune ne semble pas avoir participé aux deux premières guerres, au printemps 1569[N 3], il s'achemine vers l'armée du prince de Condé, frère cadet d'Antoine de Bourbon, mort dès 1562. Le baron de Rosny est fait prisonnier, le 13 mars, sur le champ de bataille de Jarnac, qui voit la défaite de son camp, François est conduit à la forteresse de L'Isle-Adam. La Paix de Saint-Germain-en-Laye, conclue le met un terme à ce purgatoire, François retrouve sa liberté. Elle a un prix : il doit s'engager à payer une amende d'un montant de 300 000 livres, et va vendre une partie de ses terres, évalué à 420 000 livres[N 4]. Sans parler de précarité, Maximilien n'a pas connu l'aisance pendant ses jeunes années.
Logeant au collège du Mans, c'est là, dans la nuit du , que lui parviennent des rumeurs alarmantes. Six jours après les noces du roi de Navarre, et deux jours après l'attentat manqué contre Coligny, la « grande purgation » de la Saint-Barthélemy vient de commencer. La population parisienne, farouchement catholique, et ulcérée de cette concentration de spadassins hérétiques dans leur ville, superpose le crime libératoire[N 5].
Si la Saint-Barthélemy et ses prolongements en province ont accéléré la décrue de la Réforme, déjà bien amorcée depuis la fin des années 1560, elle a suscité un effet inverse sur le jeune Maximilien, en le confortant dans la foi de son père et dans son aversion pour le catholicisme.
Les lettres et les armes
Pendant les quatre années que dure le séjour contraint du roi de Navarre à la cour de France, de 1572 à 1576, Maximilien partage son temps entre le service comme page de ce dernier et ses études. Instruit par Florent Chrestien il enseigne à Maximilien l'histoire et les mathématiques. Il n'en néglige pas pour autant l'apprentissage des armes, le maniement de l'arquebuse et de la pique, sous la direction de M. Fayet, lieutenant à la compagnie des gardes du roi de Navarre. En fréquentant les académies d'armes et les manèges réservés aux jeunes gentilshommes, il complète sa pratique de l'épée et de l'équitation, dont les rudiments lui ont été inculqués par son père au manoir familial[N 6].
Compagnonnage avec le roi Henri de Navarre
Premiers combats (1576-1580)
Le jeune baron fait le coup de main au côté du roi de Navarre. Les vingt années qui suivent ne vont plus être pour lui, hormis quelques échappées, qu'une longue chevauchée au côté de ce maître qui semble encore bien éloigné du trône de France.
En 1572, élève au collège de Bourgogne, à Paris, il échappe au massacre de la Saint-Barthélemy, et devient le compagnon du roi Henri III de Navarre (futur roi Henri IV de France), qu'il suit dans toutes ses guerres. À ses côtés, il se distingue par son intrépidité, après avoir fait son apprentissage comme simple soldat, il reçois du marquis de Lavardin, commandant l'infanterie de Navarre, l'enseigne colonelle de son régiment à la fin de 1576. Pendant quatre ans, il sillonne le Sud-Ouest, au gré des opérations. Celle de Monsieur (1576), qui clôt la cinquième guerre de Religion. À La Réole (1577), il est l'un des premiers à monter à l'assaut des remparts et prennent et saccagent la ville. La Paix de Bergerac fait taire les mousquets. Maximilien reprend les armes, les hostilités s'étant rouvertes dès 1579. Durant cette septième guerre de Religion, au siège de Cahors (juin 1580), le voilà recevant sa première blessure à la cuisse gauche.
À ce stade, le Sully de la légende, tout de mesure et de pondération, n'est pas encore advenu. Pour l'heure, il n'a que 20 ans, et il lui faut encore démontrer que, né noble, il sait aussi vivre noblement, c'est-à-dire en soldat[N 7]. En 1580, il devient chambellan ordinaire, puis membre du Conseil de Navarre[7]. Il est chargé des négociations avec le roi de France, Henri III, en vue de poursuivre une lutte commune contre la Ligue et les Guise.
Escapade aux Pays-Bas (1581-1583)
Sully, qui ne dissimule l'infidélité consentie qu'il fit au service du roi de Navarre, durant les deux années où il courut l'aventure aux Pays-Bas à la suite de François-Hercule, duc d'Anjou, dit Monsieur, frère du roi, héritier présomptif de la Couronne[8]. Il combat dans les armées protestantes en Hollande pour récupérer la vicomté de Gand dont il n'avait pu hériter de son parrain, son grand-cousin Maximilien de Melun d'Épinoy, un catholique convaincu.
C'est peu après que le baron de Rosny regagne la France, dépité par la veulerie et la fourberie d'un prince qui, bien loin de lui faciliter le recouvrement de l'héritage du vicomte de Gand, a fini par le promettre à un Pierre de Melun, prince d'Épinoy, un cousin catholique de Maximilien.
Lignage et mariage
Les affaires de famille vont lui offrir un dérivatif à sa déconvenue des Pays-Bas. Depuis la mort par noyade de son frère aîné Louis en 1578, Rosny est chef du lignage familial, même s'il portera pendant plus de vingt ans le titre de baron de Rosny en partie avec ses cadets Philippe et Salomon, le fief étant resté dans l'indivision pour mieux faire face à l'adversité.
Le , au château de Bontin, un contrat de mariage est passé entre Anne de Courtenay et Maximilien de Béthune. Princesse capétienne Anne de Courtenay-La Ferté-Loupière, dame de Bontin et de Beaulieu en Auvergne, une riche héritière[9]. La promise apporte 10 000 Livres tournois, ainsi que la seigneurie de Bontin, qu'elle détient en indivision avec sa sœur, et qui, à la suite d'un partage ultérieur, reviendra entièrement à Sully.
Passant sur ses terres toute l'année 1584, à l'exploitation des bois de Rosny et des blés de Bontin, ainsi qu'au trafic des chevaux, qu'il fait acheter en Allemagne pour les revendre jusqu'en Guyenne, spéculations commerciales très heureuses, avec le commerce de ses chevaux pour l'armée, voire les dépouilles des villes prises par les protestants l’enrichissent en peu de temps. Devenu veuf, il épouse le Rachel de Cochefilet, fille de Jacques de Cochefilet seigneur de Vaucelas[10].
Le , François de France meurt, sans postérité. Henri III n'ayant toujours pas de fils, l'héritier de la Couronne devient automatiquement son cousin Henri, roi de Navarre, le fait est inadmissible aux yeux de la majorité catholique.
Non seulement cette guerre de Religion, la huitième, qu'on appela la guerre des Trois Henri, par référence à ses principaux protagonistes n'est pas près de se terminer, elle va être relancée en 1589 par l'assassinat d'Henri III et l'accession au trône d'un roi légitime et hérétique, dont la majorité catholique ne veut pas. La guerre ne s'achèvera qu'en 1598, avec l'instauration d'une paix de religion enfin durable, sanctionnée par l'édit de Nantes.
Au traité de Nemours, signé en 1585, rapproche le roi de France des Guise aux dépens du roi de Navarre. En 1587, Maximilien combat à côté d'Henri de Navarre à Coutras, puis devant Paris, ensuite à Arques en 1589, puis à Ivry en 1590 où il est blessé[11]. En 1591, alors qu'il se rend à Chartres pour appuyer Henri IV au siège de la ville, il est de nouveau blessé, par une balle qui lui traverse la gorge, en tombant dans une embuscade près de Mantes[12],[13],[14].
Ministre du roi Henri IV de France
En 1593, Sully conseille au nouveau roi de se convertir au catholicisme, afin de pacifier le royaume, mais refuse lui-même d’abjurer. Il négocie alors le ralliement de quelques chefs de la Ligue (marquis de Villars, duc de Guise, le cardinal de Bourbon). Lors du siège d'Amiens en 1597, il s'illustre de nouveau, à la tête de l’artillerie.
Henri IV comprend tardivement qu'il peut confier les finances du royaume à l'homme qui administre si bien ses propres affaires[15]. Il le nomme en 1596 au Conseil des Finances[11] puis, vers 1598, Surintendant des finances[11]. Sully remet alors de l'ordre dans les comptes, en créant en 1601, une Chambre de justice destinée à lutter contre les malversations financières.
Sully a de brillants conseillers, comme l'économiste Barthélemy de Laffemas, qui développe les manufactures et l'artisanat, et facilite l'industrie de la soie en France en faisant planter des millions de mûriers.
Note autographe de Sully sur l'assainissement de la monnaie, Archives nationales
Il fait rentrer un arriéré fiscal considérable, paie des dettes écrasantes (près de 30 millions de livres), suffit aux dépenses des guerres en Espagne et en Savoie, et à l'achat des places qui restent encore aux mains des chefs ligueurs.
En 1598, Sully fait annuler tous les anoblissements décrétés depuis 20 ans. Il supprime les petits offices de finances et judiciaires. Il crée de grands approvisionnements de guerre, lutte contre l'abus et les prodigalités et amasse un trésor (300 000 livres tournois par an, soit 4 millions d'euros actuels[16]) tout en diminuant les impôts. Il fait restituer au roi une partie du domaine royal qui avait été aliéné. L’arrivée en Europe des métaux précieux américains, depuis le début du siècle, a permis à Sully comme à ses prédécesseurs de bénéficier de rentrées fiscales, mais lui va équilibrer le budget et faire des économies. Il se fait nommer gouverneur de la Bastille en 1602, où il entrepose une partie du trésor royal qui s'élève à 12 millions de livres.
Aux environs du , durant la guerre franco-savoyarde, le roi Henri avait envoyé le duc de Sully visiter plusieurs citadelles qui étaient investies. Sully vint coucher à Bourg-en-Bresse, où il fut bien accueilli par Biron. Le jour de son départ pour Lyon, Sully reçut un avis qu'un groupe de 200 hommes ennemis venaient d'arriver dans un château proche du lieu où il devait passer la nuit. Sully demanda à Biron de lui donner une escorte jusqu'à Lyon. Biron donna comme escorte ses propres gardes qui accompagnèrent Sully jusqu'à Villars où l'escorte le quitta.
« Je fis recharger mes mulets, fis encore environ quatre lieues, et ne m'arrêtai qu'à Vimy, où je me crus en sûreté. Le doute que j'avais, que Biron avait entrepris de me livrer au duc de Savoie, se changea alors en certitude. Trois heures après que je fus parti de Villars, les deux cents hommes vinrent fondre sur la maison où ils croyaient que j'étais, et parurent très fâchés d'avoir manqué leur coup[17]. »
En prévision des besoins en constructions et de la marine, il fait planter des milliers d'ormes au bord des routes (les fameux ormes de Sully). Dans le même objectif, Colbert fera planter quarante ans plus tard des dizaines de milliers de chênes pour la marine et la flotte française.
Mais il est opposé au développement de colonies outre-mer, qu'il juge trop couteuses. Ainsi, à propos de la Nouvelle-France au Canada, il écrit en au président Pierre Jeannin, l'un des protecteurs de Samuel de Champlain :
« la conservation et possession de telles conquêtes [des établissements français en Amérique], comme trop éloignées de nous et par conséquent disproportionnées au naturel et à la cervelle des Français. »
« Je reconnais, à mon grand regret, n'avoir ni la persévérance ni la prévoyance requise pour telles choses ».« les choses qui demeurent séparées de notre corps par des terres ou des mers étrangères ne nous seront jamais qu'à grand charge et à peu d'utilité[18]. »
« Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines et trésors du Pérou[20],[21]. »
Dans ce but, il proclame la liberté du commerce des grains, et abolit un grand nombre de péages qui sont autant de barrières entre les provinces, il ouvre de grandes voies de communication, et il fait creuser plusieurs canaux, notamment le canal de Briare qui relie la Seine à la Loire, commencé en 1604 et terminé en 1642[22] (il était capitaine des Canaux de France).
Il va pousser les paysans à produire plus que nécessaire afin de vendre aux autres pays. Pour cela, il décide d'augmenter la surface cultivée en faisant assécher des marais. Afin de les protéger du fisc, il interdit la saisie des instruments de labour et accorde aux paysans une remise sur les arriérés de la taille. Il va aussi faire cesser la dévastation des forêts, étendre la culture de la vigne…
Pour mesurer la portée de l'œuvre financière de Sully, il faut la chiffrer, en recourant aux comptes de l'Épargne pour les cinq dernières années du règne et aux projets de budgets des ultimes années d'administration financière du surintendant[24].
Premier constat : de 1600 à 1610, le niveau du budget s'élève avec régularité. Le produit des impôts passe de plus de 15,5 millions de livres en 1600 à près de 17,5 en 1610, après avoir légèrement dépassé 20 millions en 1608. Cette progression est due à l'augmentation des impôts indirectes et des parties casuelles. Ces revenus alimentent deux grandes catégories de dépenses : d'une part l'armée (garnisons, artillerie, fortifications), la marine, les ambassades et les Ponts et Chaussées ; d'autre part la Cour (maison du roi, bâtiments, dons et pensions) et le « comptant du roi », les fonds secrets dont celui-ci avait la libre disposition.
Dès les premières années de sa surintendance, Sully a réussi à équilibrer le Budget. Il réalise des économies substantielles (plus de 1,75 million de livres en moyenne chaque année à partir de 1605) et à constituer à la Bastille, dont il est le gouverneur depuis 1602, une réserve monétaire qui, dans son esprit, devait être l'un des atouts d'une monarchie forte et respectée de ses voisins[25]. La situation financière de la France à la fin du règne d'Henri IV pouvait sembler florissante. Cette prospérité se trouva instantanément compromise par l'assassinat du roi et la crise politique qui s'ensuivit. Cela n'allait en donner que plus de lustre, ultérieurement, à l'embellie qu'avaient constituée ces treize à quinze années de gestion des finances publiques par Sully[26].
La fortune de Sully
« Non qu'il ait volé, mais il se fit donner beaucoup[27]. » L'appréciation de Jules Michelet fait écho à celle de Richelieu dans ses Mémoires ː « S'il avait bien fait les affaires du roi en son administration, il n'avait pas oublié les siennes », même si le même concède « que les premières années de ses services furent excellentes, et, si quelqu'un ajoute que les dernières furent moins austères, il ne saurait soutenir qu'elles lui aient été utiles sans l'être beaucoup à l'État »[28]. Sully n'est ni le premier, ni le dernier serviteur de la monarchie à s'être forgé une immense fortune dans le service de ses plus hautes charges[N 8].
À la mort d'Henri IV, on peut l'estimer à un capital de 2,5 millions de livres, qui aura doublé à sa propre disparition en 1641. Richelieu fera bien mieux à sa mort, l'année suivante, avec 21 millions de livres, et dépassé par son propre émule, Mazarin, décédé à la tête d'un capital de 38 millions de livres. Cela mettait Sully au niveau de fortune des membres de la famille royale et des princes du sang.
Sa longue patience, sera récompensée à partir de 1598. C'est un fait que la fortune de Sully provient exclusivement des largesses d'Henri IV et qu'elle a pris la forme de cadeaux, pensions et dons divers qui, dûment comptabilisées, suffisent à expliquer les 2,5 millions de livres de capital accumulé à la date de 1610. Ses charges et fonctions en constituent le premier poste, avec un montant annuel de 90 000 livres ː celle de surintendant des Finances lui rapporte 10 800 livres, soit l'équivalent du revenu annuel d'un domaine comme Sully-sur-Loire. Il se dessaisit des finances et de la capitainerie de la Bastille en 1611, cela lui rapporta 300 000 livres. Une pension régulière dont le roi gratifie son conseiller d'un montant annuel de 10 000 livres, ou ces 6 000 écus, destinés en 1607 à l'agrément du parc de La Chapelle-d'Angillon.
Sully, qui n'aime pas être pris en défaut, a fait figurer année par année toutes les sommes reçues d'Henri IV, et a chiffré à 419 000 livres le montant de ces cadeaux et rétributions exceptionnelles. Isabelle Aristide a pu calculer qu'il a ainsi reçu du roi plus de 2,3 millions de livres ː on n'est pas loin du capital global de 1610 (voir bibliographie La Fortune de Sully).
Le pouvoir 1594-1598
Le siège d'Amiens
Bloquée du côté de la Bourgogne par la victoire de Fontaine-Française en 1595, l'offensive espagnole se poursuit depuis les Pays-Bas, en dépit de la prise de La Fère, au cours de laquelle s'est illustré Rosny en 1596. Surprise à Paris lorsqu'on apprend que, le des Espagnols déguisés en paysans se sont emparés, par surprise et sans coup férir, de cette ville de Picardie ǃ La « surprise d'Amiens » met de nouveau Paris sous la menace d'une invasion.
Le baron ne se départ pas de son flegme habituel dans les situations d'urgence, répond en substance à son maître qu'il faut donc la reprendre. Tandis que le roi part pour la Picardie afin de passer en revue les garnisons et les réserves disponibles, le Conseil de finances se met à l'ouvrage[29]. La reconquête d'Amiens a commencé au mois d'avril, avec des forces insuffisantes de 3 000 hommes, inférieur aux effectifs des Espagnols assiégés. En juin le rôle de Rosny commence à être mis en exergue par Henry IV, qui se repose de plus en plus sur cet homme à tout faire, expéditif et efficace, « entre juin et septembre 1597, Maximilien dut s'occuper de tout »[N 9].
Cette guerre, il la mène à distance d'Amiens. Mais l'intendance suit, et brillamment : vers la fin d'août, les effectifs engagés autour de la ville s'élèvent à 20 000 hommes de pied, 3 000 chevaux et 45 canons. La ville capitule, le , grâce aux qualités militaires de Biron et Mayenne, aux travaux de Jean Errard, et avec Rosny en matière de logistique (installation d'un hôpital de campagne à proximité de la ville).
Le siège d'Amiens est sans doute le jalon essentiel dans la cristallisation du tandem gouvernemental Henri IV-Sully et la promotion politique du baron va prendre des allures d'emphase, et ne plus connaître de pause jusqu'à la mort du roi en 1610[30].
Il reste un chef notoire de la ligue : le duc de Mercœur. Gouverneur de Bretagne, résistant aux force de Brissac comme aux tractations de Duplessis-Maornay, tenant fermement sa province, il songe même à la rendre indépendante. Par un accord signé à Angers le , il renonce à son gouvernement, moyennant un don généreux de 4 millions de livres. Quelques jour plus tard, Henri IV fait une entrée triomphale à Nantes.
Bien que, sur le moment, les Français aient été bien plus sensible à la paix de Vervins, le plus grand acte du règne d'Henri IV reste l'édit signé le , alors que le roi, après la soumission du duc de Mercœur, séjournait à Nantes. Henri voyait la nécessité de réglementer les droits des huguenots, avec lesquels ses relations s'étaient dégradées du fait de son abjuration, ainsi que leurs conditions d'existence dans un État catholique.
Les catholiques les plus ardents aspiraient toujours à la disparition totale de l'hérésie et reprochaient à Henri IV sa trop grande indulgence envers ses anciens coreligionnaires. Ils jugeaient d'ailleurs l'unité du royaume incompatible avec les divergences religieuses : selon l'adage, ils voulaient « un roi, une foi, une loi ».
Les parlements se rebellèrent. À Paris, les magistrats déplorèrent le démembrement injustifié de la souveraineté nationale et refusèrent d'enregistrer l'édit. Le roi dut intervenir chaque fois personnellement, avec des harangues cinglantes. Au parlement de Paris, qu'il convoqua en sa chambre au palais du Louvre, le , il déclara :
« Je suis plus catholique que vous, fils aîné de l'Église : aucun de vous ne l'est, ni ne peut l'être. Vous êtes mon bras droit, mais quand la gangrène s'y met, le gauche le coupe. J'ai fait le soldat. Aujoud'hui, je parle en roi et je veux être obéi. »
S'il fallait à Maximilien des signes tangibles du changement d'ambiance marqué par cette succession d'événements nationaux, l'année 1598 va les lui apporter en assurant sa promotion sur le plan aussi bien personnel que gouvernemental[31].
Devenu gouverneur de Mantes, Rosny obtient 6 000 livres de gages annuels. Ils s'ajoutent aux 5 600 livres de gages de pension qui lui viennent déjà de ses charges de conseiller d'État et de conseiller des finances et voit les portes du Conseil s'ouvrir toutes grande devant lui.
Nicolas de Harlay de Sancy, devenu en 1594, membre du Conseil des finances après la mort du surintendantFrançois d'O, dont il recueille également la charge de surintendant des bâtiments du Louvre et des Tuileries, Sancy acquiert rapidement une place prépondérante au Conseil des affaires, conseil étroit de gouvernement auquel il est ordinairement convié. Ce n'est qu'en 1602 qu'il va céder sa charge de surintendant des bâtiments du roi à Rosny, et en 1605 qu'il abandonnera celle de colonel général des Suisses.
Dès l'automne précédent la disgrâce de Sancy, c'est Rosny qui est chargé de préparer l'état général des finances, donc le budget, pour 1598. En avril 1598, le baron de Rosny devient, de fait, surintendant (c'est-à-dire ministre) des Finances. Il va le rester jusqu'en janvier 1611[32],[N 10].
La relation de Sully au protestantisme est problématique et fluctuante. Si par protestantisme on entend la religion réformée, il est resté fidèle, de sa naissance à sa mort[33]. Si on désigne la force publique menée par une partie de la noblesse et de la bourgeoisie urbaine, les relations se compliquent : les rapports de Sully avec ses coreligionnaires engagés dans le siècle n'ont pas été tranquille ; il a même trouvé parmi eux certains de ses antagonistes les plus âpres, en raison de la proximité confessionnelle[34].
S'agit-il de la participation des protestants au gouvernement à laquelle aurait présidé Sully, la réponse est incertaine, mais une certitude : il n'y a pas eu « protestantisation » de la chose publique, c'est-à-dire noyautage de l'administration par ses coreligionnaires[35]. Enfin, il faut distinguer l'avant et l'après 1611, le départ du ministre du gouvernement ayant constitué une ligne de faille dans son rapport aux réformés[36].
Mise à l'écart
Il était devenu impopulaire, même parmi les protestants, et auprès des paysans qu'il avait dû accabler d'impôts pour faire face aux dépenses en vue de la guerre contre l'Espagne.
Après l'assassinat d'Henri IV en 1610, il est nommé membre du Conseil de régence et prépare le budget de 1611. En complet désaccord avec la régente Marie de Médicis, il démissionne de ses charges de surintendant des finances et de gouverneur de la Bastille (1611)[11] ; il conserve cependant le gouvernement du Poitou. En 1616, il abandonne la majeure partie de ces fonctions et vit désormais loin de la cour, d'abord sur ses terres de Sully puis surtout en Quercy, tantôt à Figeac et plus précisément à Capdenac-le-Haut tantôt sur sa seigneurie de Montricoux, à quelques lieues de Montauban. Il se consacre à la rédaction de ses mémoires[11], mais reste très actif sur le plan politique et religieux. Son fils cadet François de Béthune, comte d'Orval à Nogent-le-Béthune, est le gouverneur de Figeac, place de sûreté calviniste.
Cette même année, il intervient en conciliateur et intercède en modérateur dans les luttes entre les protestants français et la royauté, après les 96 jours du siège de Montauban par Louis XIII, en 1627-1628, lors du siège de La Rochelle et avant la reddition de Montauban. Proche du réseau diplomatique de Richelieu, il est nommé maréchal de France en 1634.
Sortie de scène
Au soir de sa vie, en 1639, Sully célébra les noces de son petit-fils Maximilien III François de Béthune, 2e duc de Sully, avec la fille du chancelier Pierre Séguier, Charlotte Séguier (1622 - ). À cette occasion, le poète Guillaume Colletet composa une Ode sur l'alliance des deux illustres maisons de Béthune et de Séguier, célébrant les exploits militaires des Béthune[N 11].
Il meurt au château de Villebon (Eure-et-Loir) le [11]. Son tombeau est à Nogent-le-Rotrou dont il avait acquis la seigneurie vers 1610[37].
Le a eu lieu au château de Sully-sur-Loire, en présence des autorités civiles, religieuses et militaires, le transfert des cendres de Maximilien de Béthune, duc de Sully, et de son épouse Rachel de Cochefilet[38], en présence du pasteur Georges Tourne de l'Église réformée d'Orléans[39].
Possessions
Gentilhomme sans grands biens à ses débuts, Sully accumula une grande fortune, foncière et féodale notamment, gérée avec rigueur[40],[41],[42],[43],[44]. Les fiefs familiaux étaient peu nombreux (Rosny ; il échoue à hériter la vicomté de Gand de son parrain et cousin Maximilien de Melun : cf. Melun-Epinay-branche de Gand ; Bontin venu de sa 1re femme). Les biens cités ci-après (liste non exhaustive !) n'ont pas tous été possédés en même temps, beaucoup ayant fait l'objet de transactions (achats/ventes ou échanges) avec le prince de Condé (son cousin éloigné, les deux descendaient de Jean Ier de Béthune-Locres marié à Jeanne de Coucy-Meaux et Condé) :
Robert IX et Michelle d'Estouteville ont pour fils :
- Robert X (mort en 1511 ; vicomte d'Ostel), et son frère – Jean III de Béthune, mort en 1512, le trisaïeul de Maximilien, x vers 1480 Jeanne d'Anglured'Etoges, fille de Marc-Antoine Saladin d'Anglure et Jeanne de Neuchâtel-Montaigu vicomtesse de Bligny,
→ Jean III et Robert X ont pour sœur Catherine, x 1o Aubert de Margival, et 2o Jean du Pin ;
→ parmi les frères et sœurs d'Alpin : - Ogier de Congy, archidiacre du Mans et de Châlons ; - Marguerite, x 2o Jean de Lastours ; Isabeau, abbesse de N-D d'Andecy ; - Jacqueline, x 1514 Christophe du Chastelet puis Jean du Chastelet) ;
et - Robert vicomte d'Ostel et de Chavignon, mort en 1525, père entre autres enfants du ~ vicomte Georges (père lui-même de la vicomtesse Anne-Françoise, morte en 1627, femme de Ferry Ierde Choiseul-Praslin, mort en 1569 à Jarnac : d'où la suite des vicomtes d'Ostel), de ~ Gabrielle abbesse de Fervaques, et de ~ Jean[49],[50], sire en partie de Mareuil, ancien chevalier de Malte, père de Judith de Béthune (qui rassemble en la seigneurie de Mareuil par acquisition sur la branche d'Ogier vue ci-dessous et marie 2o en 1598 Claude de Nargonne : parents de Charles de Nargonne de Mareuil, père lui-même de Françoise de Nargonne duchesse d'Angoulême) ;
Alpin et Jeanne de Jouvenel sont parents de :
- Son aïeul paternel Jean IV de Béthune, mort en 1554,
→ Jean IV a deux frères : - Antoine de Mareuil, sans postérité de Françoise Ysoré, mariée en 1535 ; et - Ogier de Congy, auteur de la branche des sires de Mareuil — jusqu'en 1607, date de la cession aux Nargonne rencontrés ci-dessus — et de Congy : père de ~ Florestan de Congy [père entre autres enfants de : ~~ Léonidas de Congy, mort vers 1640 ; Cyrus, mort en 1611 en duel ; ~~ Anne, dame de Congy, x Louis des Marins de Montgenost et de Villeneuve : leur fille Antoinette des Marins marie en 1636 François d'Anglurede Bourlémont, d'où Anne d'Anglure de Congy et de Villeneuve, femme en 1656 de Louis du Bellay/du Bellet de Chevigny (Chevigny ?) ; ~~ Marie x Philippe de Harlay-Césy, ex-mari de Jacqueline de Bueil : Postérité ; et ~~ Lucrèce de Béthune, x Armand-Léon de Durfort-Boissièresde Born], de ~ Guy de Mareuil (x Françoise de Courtenay-Bontin, sœur d'Anne, la 1re femme du ministre duc de Sully), et de ~ Cléophile de Béthune (morte en 1621, x 1o Etienne-Saladin sire d'Anglure : postérité, et 2o son cousin Henri d'Anglure) ;
→ Ses sœurs : - Marie, x Jean Raguier d'Esternay ; - Jeanne de Mareuil, x Gabriel de Torcy de Vendy, fils de Jean et d'Antoinette de Lespinasse ;
François épouse 1o 1557 Charlotte Dauvet, fille de Robert[5], parlementaire, président à la Chambre des Comptes, et d'Anne Briçonnet petite-fille du cardinal Guillaume : d'où Maximilien Ier de Béthune duc de Sully,
plafond 9 mètres de haut, recouvert, comme une partie des murs, de caissons en bois sculpté, réalisés en 1887,
trois fresques monumentales, datées de 1898 et 1901, dues au peintre Paul Sinibaldi, élève de Cabanel, représentant le Commerce, l’Industrie, et l’Agriculture, "symbolisée par cette jeune semeuse en jupe brune et corsage blanc avançant dans un champ labouré par deux paires de bœufs blancs",
cheminée avec deux sculptures néo-classiques, "deux jeunes femmes vêtues de savants drapés, allégories du commerce et de l’agriculture, installées dans deux niches surmontées d’un fronton triangulaire"[19]
Statuaire
Palais Bourbon, façade côté quai d'Orsay (Paris) : statue réalisée par Pierre-Nicolas Beauvallet. Elle fait partie d'un groupe de quatre statues de grands personnages de l'histoire de France. En 1989, lors d'une restauration, elles sont remplacées par des moulages.
↑La renommée, voilà ce qui tenait au cœur du vieux duc de Sully quand, sur la fin de sa vie, il confia au généalogiste André Du Chesne de chanter les louanges de son lignage. L' Histoire généalogique de la maison de Béthune publiée en 1639 : 575 pages de généalogies et de commentaires et 400 pages de preuves, dans un format in-folio.
↑(1555) - Maximilien de Melun : Gouverneur d'Arras, vicomte de Gand, seigneur de Caumont et d'Hébuterne.
↑Huit devaient se succéder, jusqu'à l'édit de Nantes de 1598.
↑Chiffres rapportés par André Du Chesne, Histoire généalogique de la maison de Béthune, Paris, 1639 : Preuves, p. 316-317, et Isabelle Aristide, La Fortune de Sully, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1990, p. 11-12.
↑Réinterprétation de la Saint-Barthélemy en crime de voisins, voir Jérémie Foa, Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy, Paris, La Découverte, 2021, 352 p., (ISBN978-2348057885)
↑Ce dernier ne verra pas la fortune de son rejeton. Alors que Maximilien est revenu à ses côtés depuis deux ans, François meurt d'une pleurésie à la fin de 1575. Il abandonne les lettres pour les armes et, bravant la volonté de ses deux tuteurs (Florestan de Béthune et Jean Dauvet), décide, fin 1575 ou au début 1576, de rejoindre le roi de Navarre, toujours retenu prisonnier au Louvre.
↑Nicolas Le Roux, « La vraie gloire ne s'acquiert que par les armes. Sully, la noblesse et la guerre », dans Marie-Hélène Servet (dir.), Albineana no 26, 2014, p. 153-170.
↑On en connaît les ressorts depuis les travaux d'Isabelle Aristide, La Fortune de Sully.
↑Vendre les offices nouvellement créés, surveiller la fonte de canons de l'Arsenal, passer les marchés de vivres et de munitions, envoyer à temps les sommes nécessaires au paiement des troupes, surveiller la Chambre des comptes et faire rapport sur son comportement. / Bernard et Ségolène Barbiche, Sully : l'homme et ses fidèles, p. 75.
↑Ministre ? Le terme n'a, aucune pertinence institutionnelle. Ce n'est que sous Louis XIII que s'imposera l'expression de ministre d'État pour désigner les membres que le roi appelle à son Conseil des affaires, conseil étroit de gouvernement.
↑« Les champs d'Ivry, les plaines d'Arques / Et les rivages de Coutras / Savent bien que ce grand monarque / Fit son bouclier de ton bras. », Ode..., Paris, 1640, p. 10.
Références
↑Laurent Avezou, Sully Bâtisseur de la France moderne, chap. Splendeurs et misères des Béthune, p. 21-23. (voir bibliographie).
↑Dans le cadre de la guerre des Pays-Bas contre Philippe II, roi d'Espagne, il est appelé en 1580 à devenir leur nouveau souverain, mais cette opération aboutit à un échec (1583).
↑Louis Dussieux, Étude biographique sur Sully, (1re éd. 1893) (lire en ligne).
↑Nicolas Le Roux, « La vraie gloire ne s’acquiert que par les armes. Sully, la noblesse et la guerre. », Albineana, Cahiers d'Aubigné, no 26 « Sully, le Ministre et le mécène. Actes du colloque international des 23 et 24 novembre 2012. Réunis par Cécile Huchard, Marie-Dominique Legrand et Gilbert Schrenck, sous la direction de Cécile Huchard, Marie-Dominique Legrand et Gilbert Schrenck. », (DOI10.3406/albin.2014.1516, lire en ligne, consulté le ).
↑Maximilien de Béthune duc de Sully, Mémoires de Maximilien de Béthune, duc de Sully, principal ministre d'Henri le Grand, Desoer, (lire en ligne).
↑Romaric Godin, « De Sully à la TVA : la longue histoire des réformes fiscales en France », La Tribune, (lire en ligne)
↑Laurent Avezou, Sully, Bâtisseur de la France moderne, 2024, p. 237.
↑Bernard Barbiche, « Sully et la "protestantisation" des finances », dans Sully tel qu'en lui-même. Actes de la journée d'étude du 23 octobre 1999, Paris, Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, 2000, p. 15-20.
↑« Chapitre Ier : Évolution chronologique », sur La fortune de Sully, par Isabelle Aristide, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, OpenEditionBooks, 1990 et 2014
↑« Index : tous noms de lieux et de personnages », sur La fortune de Sully, par Isabelle Aristide, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, OpenEditionBooks, 1990 et 2014
↑« Illustrations », sur La fortune de Sully, par Isabelle Aristide, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, OpenEditionBooks, 1990 et 2014
↑Bernard Barbiche, Ségolène de Dainville-Barbiche: Sully. L'homme et ses fidèles, Fayard, 1997.
↑Baptisée au temple d'Ablon : Loyse fille de mre Maximilien de Bétune marquis de Rosny et de Rachel Cochefillet sa femme nasquit le 16 de juing audit an 1602 fut baptisée le XXIXe septembre ensuivant et présentée par mr gabriel de poulignac sr de St Germain assisté de dame Loyse de Coligny princesse d’Orenge. Cf. Copie de fragments des registres de l’État Civil des Protestants détruits par l’incendie du Palais de Justice de Paris, en 1871, d’après la transcription faite par le comte Jules Delaborde, transmise à la Société de l’Histoire du Protestantisme Français et publié dans le Bulletin historique et littéraire, Volume 21, Agence centrale de la Société, 1872, p. 225 (voir en ligne)
↑« Seigneurs d'Hostel, p. 229 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, t. IV, par les Pères Anselme, Ange et Simplicien, et Honoré Caille du Fourny, par la Compagnie des Libraires, Paris, 1728
Le a eu lieu au château de Sully-sur-Loire, le transfert des cendres de Maximilien de Béthune, duc de Sully, et de son épouse Rachel de Cochefilet. Suivie, l’après-midi du même jour, par un colloque organisé à l’initiative de l’association des Amis du château de Sully-sur-Loir : Sully tel qu'en lui-même - Bernard Barbiche.
Cote 120 AP ː Papiers d'État de Sully (Robert-Henri Beautier et Aline Vallée-Karcher, Les Papiers de Sully aux Archives nationales, Paris, 1959). Conservés aux Archives nationales (Archives nationales).
E ː Conseil du roi (Noël Valois, Inventaire des arrêts du Conseil d'État. Règne de Henri IV, 2 vol., Paris, 1886-1893).
X¹ᴀ 8640 à 8646 ː Actes royaux enregistrés au parlement de Paris de 1589 à 1610 (Gérard Jubert, Ordonnances enregistrées au parlement de Paris sous le règne de Henri IV, Paris, 1993).
Les Œconomies royales de Sully, éditées par David Buisseret et Bernard Barbiche, tome I (1572-1594), tome II (1595-1599), Paris, Librairie C. Klincksieck, 1970-1988. Consultable sur Google Livres
Maximilien de Béthune, duc de Sully, Pair, Mareschal & Grand-Maistre de l'Artillerie de France, Sur-Intendant des Finances & Ministre d'Estat, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 25-26(lire en ligne)
Travaux historiques
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Isabelle Aristide-Hastir, La fortune de Sully, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière de la France. Série Études générales », , XXV-497 p. (ISBN978-2110866950, présentation en ligne, lire en ligne)..
Jean-Pierre Babelon (dir.), Sully tel qu'en lui-même : journée d'études tenue à Sully-sur-Loire le 23 octobre 1999, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière de la France. Série Animation de la recherche », , 79 p. (ISBN2-11-094615-6, présentation en ligne).
Véronique Larcade, « Les Vies parallèles de Maximilien de Béthune, duc de Sully, et de Jean-Louis Nogaret de La Valette, duc d'Épernon, ou réussir en politique à l'aube du XVIIe siècle », XVIIe siècle : bulletin de la Société d'étude du XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 204 (51e année, no 3), , p. 419-448 (lire en ligne)..
(es) Germán A. de la Reza, La invención de la paz. De la República cristiana del duque de Sully a la Sociedad de naciones de Simón Bolívar, Siglo XXI Editores, México, 2009 (170 p.). (ISBN978-607-03-0054-7)
Albineana, Cahiers d'Aubigné, 2014, no 26, numéro thématique consacré à Sully, le Ministre et le mécène. Actes du colloque international des 23 et :
Marie-Madeleine Fragonard, « Splendeurs et misères de Sully vu par Aubigné », p. 17-41(lire en ligne)
Nadine Kuperty-Tsur, « Sully dans les “Mémoires” de Charlotte Duplessis-Mornay », p. 43-64(lire en ligne)
Tatiana Debaggi-Baranova, « Le duc de Sully et les libelles : construction d’une posture publique », p. 65-79(lire en ligne)
Laurent Avezou, « Les métamorphoses de Sully, de l’anti-héros au grand homme, XVIIe – XVIIIe siècle », p. 81-95(lire en ligne).
Estelle Leutrat, « “Nonobstant les eclipses / Et les brouillards du temps, le soleil touiours luit”. Le portrait gravé de Sully par Jacob Matham (1612) », p. 97-115(lire en ligne)
Isabelle Aristide, « La pensée économique de Sully », p. 117-133(lire en ligne).
Katia Béguin, « Sully, une conception des finances et de la dette publique », p. 135-151(lire en ligne)
Nicolas Le Roux, « La vraie gloire ne s’acquiert que par les armes. Sully, la noblesse et la guerre », p. 153-170(lire en ligne)
David Buisseret, « Aspects de l’ambassade de Sully en Angleterre, 1603 », p. 171-180(lire en ligne)
Jean-Raymond Fanlo, « Les fictions du « Grand Dessein » d’Henri IV chez Sully et chez Agrippa d’Aubigné », p. 181-192(lire en ligne)
Hugues Daussy, « Sully et les assemblées politiques huguenotes », p. 193-205(lire en ligne).
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