Le titre de gouverneur était donné pour les représentants du roi de France ou d'Angleterre en Bretagne lorsque celle-ci fut, sous différentes périodes de son histoire, sous le contrôle militaire de ces derniers.
Sous les ducs de Bretagne, les gouverneurs de cette « province » et des villes n'étaient point perpétuels. Ils n'étaient ordinairement institué que dans des temps de guerres ou d'absence du duc, et ils cessaient, lorsque la nécessité qui les avait fait établir, cessait aussi[1].
Nominoë, le même qui dans la suite, se fit souverain en Bretagne, fut le premier « gouverneur »[1] de cette province vers l'an 818.
Le duc étant réconcilié avec la France, accompagna le roi Charles VI, en 1382, dans son expédition de Flandre. Avant son départ, il donna commission au sire de Laval, par lettres scellées le 22 juillet de la même année, de gouverner la Bretagne en qualité de son lieutenant-général, avec pouvoir d'agir comme sa propre personne, de donner des grâces, d'établir des gouverneurs et des capitaines dans toutes les places, d'accorder des trêves. En 1404, curateur du duc Jean IV de Bretagne depuis la mort du père de celui-ci, Guy XII est déchargé de ses fonctions par le jeune duc Jean le Bon par lettres-patentes du 14 janvier.
Neveu du précédent, institué gouverneur par lettres du . Il présenta au Parlement ses provisions le , entra à la Cour le , vint à Nantes le 2 juin suivant et fit le 4 juin son entrée solennelle[6]...
Nommé en 1569, le maire et les échevins de Nantes lui en firent compliment aussitôt. Il leur fit une réponse le . Il reçut ses lettres de gouverneur le 20 mars suivant, fit son entrée à Nantes le , entra à la Cour le . Il existe[7] une lettre de lui du lendemain de la Saint-Barthélemy (), où il exhortait de faire à Nantes ce qu'on avait fait à Paris. Il ne fut pas obéi.
Nommé par lettres du , sur démission de Louis de Bourbon, il fut confirmé le 11 octobre suivant. Ce gouverneur fit son entrée à Nantes le , entra à la Cour le 22 novembre. Le roi Henri III révoqua le duc de Mercœur le mais le duc continua de se dire Gouverneur de Bretagne jusqu'en . Moyennant une grosse pension, il se démit en faveur de César, duc de Vendôme, fils de Henri IV. Il était gendre de M. de Martigues, et beau-frère du roi Henri III[8].
Petit-fils du duc de Montpensier, pourvu en survivance le et nommé le . Lieutenant général de Bretagne, il reçut ses lettres le 14 août suivant et entra à la Cour le même jour. Ses lettres ne lui donnent point la qualité de gouverneur, et le duc de Mercœur après cette nomination, fit frapper sur sa terre de Penthièvre des quarts d'écu, avec l'inscription Pro Christo et Rege 1589.
Fils naturel d'Henri IV, nommé à Nantes au mois d', il reçut ses lettres le 14 mai suivant, entra à la Cour le , et fit son entrée à Nantes le 27 octobre suivant. Il se démit en 1626.
Maréchal de France, nommé le , confirmé le , entra à la Cour le 27 avril et fit son entrée à Nantes le 20 mai. Il mourut à Auray au mois d'octobre de la même année.
Pourvu le , confirmé le 20 octobre suivant, entra à la Cour le , et se démit l'an 1695. Il parut plusieurs fois à Nantes sans y avoir fait d'entrée solennelle.
Gouverneur de Bretagne par lettres du , sur la démission du duc de Chaulnes. Il passa à Nantes le , allant à Brest, et logea à l'évêché. Il se démet le .
Jean Duquesne Dictionnaire des Gouverneurs de Province éditions Christian, Paris 2002, (ISBN9782864960997) « Bretagne (18 titulaires) » p. 191-194.
Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, vol. 6, Desaint et Saillant, (lire en ligne) ;
Notes
↑ ab et cDictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France.
↑Michel Rouche, « La rénovation carolingienne », dans Histoire du Moyen Âge, Éditions Complexe, 2005, p. 103.
↑Dans le cartulaire de Redon, il est tour à tour qualifié de duc des Bretons, de duc en Bretagne, de duc de toute la Bretagne, de prince de Bretagne et de prince de toute la Bretagne. C'est son fils et successeur Erispoë qui a le premier usé de ce titre attribué par Charles le Chauve après la bataille de Jengland.
↑Les registres du présidial de Rennes font mention de ce gouverneur en l'an 1494 et les titres de Nantes au .
↑Bastien de Luxembourg, seigneur de Martigues, comte de Penthièvre, chevalier de l'Ordre du roi, et son lieutenant général en Bretaigne, aux Officiers en la Justice, Maire et Echevins de Nantes, etc. À Nantes le 9e jour d'août1568, signé, Bastien de Luxembourg. Et plus bas : Par mondit Seigneur, Cornillier. Regist. de la Ville de Nantes, fol. 29 et 30. Mr. de Luxembourg fit ériger au mois de septembre suivant le Comté de Penthièvre en Duché-pairie. Il mourut au mois d'octobre 1569. Ce seigneur descendait de Guy de Penthièvre, second fils du duc Arthur II de Bretagne.