Outre son admiration pour le Général de Gaulle, Hervé Gaymard est par ailleurs un grand amateur de littérature, d'histoire et de bande dessinée. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont un sur l'œuvre d'Alexandre Vialatte.
Marié à Clara Lejeune, présidente de GE France de 2006 à 2016 et vice-présidente de GE International, fille du professeur Jérôme Lejeune, il est père de neuf enfants : Philothée, Bérénice, Thaïs, Marie-Lou, Amédée, Eulalie, Faustine, Jérôme-Aristide, Angélico[3].
Carrière professionnelle et politique
À sa sortie de l'ENA, il est affecté au ministère du Budget, comme administrateur civil successivement chargé des secteurs de la Défense, des PTT, de l'environnement et de l'aménagement du territoire. De 1990 à 1992, il est attaché financier pour le Proche et le Moyen-Orient auprès de l'ambassade de France du Caire en Égypte. Puis, de 1992 à 1993, il revient au ministère du Budget, comme chef du Bureau du financement des retraites.
Suppléant de Michel Barnier en 1993, il devient député quand celui-ci est nommé Ministre de l'environnement dans le gouvernement d'Édouard Balladur. En , Jacques Chirac lui demande de coordonner les équipes chargées de l'élaboration de son projet présidentiel. Lors de cette élection (1995), Michel Barnier soutiendra Édouard Balladur et Hervé Gaymard Jacques Chirac, sans que leurs relations n'en pâtissent.
Secrétaire d'État dans le gouvernement Juppé (1995-1997), ministre de l'Agriculture (2002-2004), il est nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2004-2005) dans le gouvernement Raffarin III, mais est contraint de démissionner à la suite de ce qu'il est convenu d'appeler l'« affaire Gaymard ».
Le Parisien relève en 2019 que Hervé Gaymard préside le conseil départemental de Savoie, une activité normalement à plein temps, tout en étant rémunéré pour plus de 7 500 euros nets mensuels par Bercy comme haut fonctionnaire[6].
Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 2022.
Fonctions au sein de partis politiques
Membre du Bureau politique du Rassemblement pour la République (RPR) (1995-2002)
Printemps 2006 : président de la fédération départementale de l'UMP depuis sa création en 2002, Hervé Gaymard renonce à briguer un second mandat. C'est Dominique Dord, député-maire d'Aix-les-Bains qui lui succédera. Hervé Gaymard expliquera à l'occasion de cette élection interne, dans un courrier à l'ensemble des militants UMP de Savoie, qu'il avait été « lâché » au cours de l'affaire de son appartement par un grand nombre de responsables et ministres du mouvement UMP, faisant localement une allusion à peine voilée à Michel Bouvard, vice-président du conseil général de la Savoie et député. Il précisait aussi dans ce courrier que l'affaire avait été rendue publique par des membres de son propre parti (UMP).
En février 2013, dans le cadre de la "direction partagée" entre Jean-François Copé et François Fillon (dont il a été un soutien), il devient l'un des vice-présidents de l’UMP, lors d'une seconde vague de nominations, après celle de janvier, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.
Aux élections municipales de 2014, il est présent en dernière position (place inéligible) sur la liste UMP menée par Martine Berthet à Albertville ; il s'agit du premier scrutin municipal où il est candidat[7]. Celle-ci gagne l'élection.
Fonctions électives
Pays de Tarentaise
élu le président de l'Assemblée du Pays de Tarentaise Vanoise (regroupant 43 communes)
À la suite de la réforme territoriale et du redécoupage des cantons en 2014, il change de canton et se présente lors des élections départementales de 2015 dans le Canton d'Albertville-1 en binôme avec la maire d'Albertville, Martine Berthet. Ils sont élus au second tour avec 60,68% des voix.
: élu président du conseil général de la Savoie. Il cesse d'occuper ce poste en à la suite de sa nomination au gouvernement. Le sénateur Jean-Pierre Vial est désigné pour lui succéder. Il demeure cependant vice-président du conseil général et reprend son fauteuil de président du conseil de la Savoie en 2008. Il est réélu à cette fonction en 2011 au bénéfice de l'âge.
: réélu président du conseil départemental de la Savoie (par 30 voix et 8 abstentions).
Conseil régional
: élu conseiller régional de Rhône-Alpes, il prend la présidence du groupe UMP. À ce titre, il cosigne un communiqué commun aux autres groupes politiques de la région Rhône-Alpes dénonçant les propos de Bruno Gollnisch sur la Shoah. Ce qui lui a valu, à l'instar des autres signataires, d'être mis en examen, puis renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lyon pour diffamation. Il sera relaxé en première instance le suivant. Réélu député de la Savoie le , il démissionne de son mandat régional en pour se conformer aux dispositions relatives au cumul des mandats.
: élu député (RPR) de la 2e circonscription de la Savoie,
- : membre de la Commission des finances, de l'économie générale et du Plan,
- : nommé parlementaire en mission par le Premier ministre Édouard Balladur, il rédige un rapport sur le droit à la « pluriactivité »,
- : membre de la Commission spéciale chargée d'examiner deux projets de loi sur la bioéthique,
- : membre de la Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi d'orientation relatif à la lutte contre l'exclusion,
- : membre de la Commission d'enquête sur la transparence et la sécurité sanitaire de la filière alimentaire en France,
- : membre de la Commission spéciale chargée d'examiner la proposition de loi organique relative aux lois de finances,
Vice-président du groupe d'études sur la Protection sociale,
Président du Groupe d'amitié France-Somalie,
Président du Groupe d'études France-Érythrée.
: réélu député (RPR) de la 2e circonscription de la Savoie, son suppléant Vincent Rolland le remplace après sa nomination comme ministre de l'Agriculture.
: réélu député (UMP) de la 2e circonscription de la Savoie au 1er tour de scrutin.
: réélu député (UMP) de la 2e circonscription de la Savoie dès le 1er tour de scrutin.
Spécialiste des questions liées au monde de l'édition, il est l'un des artisans de la loi sur les livres indisponibles et propose de taxer la revente des livres d'occasion. Il est révélé en qu'il est administrateur de Dargaud depuis 2008, ce que certains observateurs considèrent comme un conflit d'intérêts[9].
Le , une polémique éclate à la suite d'un article du Canard enchaîné, suivi par de nouvelles révélations de Libération et du Parisien, sur le coût et l'importance de la surface de l'appartement de fonction de M. Gaymard. Le journal révèle qu'Hervé Gaymard, son épouse Clara et leurs huit enfants sont logés dans un duplex privé de 600 m2 près de l'avenue Montaigne, loué par l'État au prix de 14 000 € par mois. À la suite de ce qui est devenu l'affaire Gaymard, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin instaure des règles précises sur la surface des logements de fonction des membres du gouvernement pris en charge par le budget de l'État et le ministre annonce son départ de l'appartement.
Mais la polémique continuant, le Hervé Gaymard démissionne de son poste de ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Il est remplacé par Thierry Breton.
Il a précisé par la suite son patrimoine personnel, étant propriétaire d'un appartement de 200 m2 à Paris, d'une maison familiale de deux appartements à Bourg-Saint-Maurice en Savoie ainsi que de sa permanence parlementaire dans ce même département.
Le 26 août 2005, il retrouve son poste d'administrateur civil hors classe au ministère des Finances. Il est alors chargé par le Premier ministre, Dominique de Villepin, d'une mission sur la politique française vis-à-vis des pays émergents.
En septembre de la même année, pour respecter l'engagement pris publiquement au moment de sa démission, il remboursera la somme de 58 894 € correspondant aux dépenses engagées lors de son installation dans l'appartement de fonction de la rue Jean-Goujon et aux loyers versés par l'État [10].
Travail législatif et controverses sur un conflit d'intérêts
Hervé Gaymard se spécialise à l'assemblée sur les textes législatifs touchant aux métiers de l'édition[11]. Il est le promoteur de la loi sur les livres indisponibles[12] adoptée à l'Assemblée le , qui redonne aux éditeurs, sous certaines conditions, des droits sur les livres parus avant le et qui ne sont plus commercialisés. Il est favorable à une TVA réduite pour les livres numériques et est à l'origine d'un régime dérogatoire favorable aux libraires [13],[14].
Il est de plus le promoteur de la taxation du marché des livres d'occasion[15]. Le , le site rue89 révèle qu'Hervé Gaymard siège au conseil d'administration du groupe Dargaud[16] depuis 2007. Ces liens n'ont pas été rendus publics auparavant, d'après le journal en ligne qui dénonce un conflit d'intérêts. Contacté par LeMonde.fr, Hervé Gaymard confirme son rôle au sein de l'éditeur mais répond n'avoir « jamais touché le moindre euro de la part de Dargaud[17]. »
Il est à l'origine d'une remise en cause du résultat négatif du référendum sur la Collectivité territoriale d'Alsace avec le projet de loi concernant la « modernisation de l’action publique territoriale » et l’« affirmation des métropoles », et l'amendement no 745 à l'initiative du député Gaymard supprimant ainsi l'obligation de la consultation référendaire pour modifier la taille des collectivités territoriales[18].
↑« Une première pour Gaymard à Albertville », Le Figaro, vendredi 7 mars 2014, page 6.
↑Décret du 29 mars 2022 portant approbation d'une élection à l'Académie des sciences morales et politiques - M. GAYMARD (Hervé). JORF du 30 mars 2022. Lire en ligne
↑Hervé Gaymard, SITUATION DU LIVRE. Évaluation de la loi relative au prix du livre et Questions prospectives. Rapport à la Ministre de la Culture et de la Communication, Ministre de la Culture et de la Communication, (lire en ligne)
↑Referendum en Alsace, « Conseil d'Alsace - Eh bien, non ! Ce sera « Oui » quand même… », sur blog.com, Un referendum en Alsace - Conseil unique d'Alsace - Collectivité Territoriale - Referendum du 7 avril 2013 - Ses origines, son déroulement, ses suites..., (consulté le ).