Jean Patrick Hennessy, né à le Cherves-Richemont (Charente) et mort le à Lausanne (Suisse), est un diplomate et homme politique français issu d'une grande famille de producteurs de cognac.
Si on remonte à ses origines, son arrière-grand-père, Jacques Hennessy, élu député en 1824, « siégea d’abord parmi les ultraroyalistes puis se rallia au pouvoir orléaniste sous la monarchie de Juillet et conserva son siège jusqu’en 1842[1] » et de son grand-oncle, Richard Auguste Hennessy, « sénateur conservateur du département de 1876 à sa mort en 1879[1] », Jean Hennessy et son frère James « représentent la troisième génération à exercer des mandats électifs nationaux. Ils ont reçu en héritage une culture politique qui va orienter leurs premiers comportements et gravitent d’abord dans un milieu antidreyfusard[1]. »
Jean hérite avec son frère James de la fortune de son père. « Leur père Maurice qui, à sa disparition, en 1905 leur lègue une fortune évaluée alors à 1,1 MF (…) des revenus considérables et leur fortune les situe ainsi au rang des familles les plus riches de la société française[1]. » Un héritage qui fructifie et permet à Jean Hennessy d'acquérir un hôtel particulier dans le VIIe arrondissement de Paris.
Délégué adjoint de la France à la Société des Nations, il est nommé ambassadeur en Suisse en 1924.
Il fonde en avril 1933 le Parti social-national et préside son comité directeur. Il porte un programme désireux de rénover la République et sa constitution. Son programme révisionniste pourtant vague et modéré est dénoncé par la gauche et Hennessy est taxé de fasciste, surtout lorsqu'il accentue la tonalité antiparlementaire de son discours à partir de 1935, dévoilant une certaine dérive autoritaire. Toutefois, il reste attaché à la République et modifie le nom de son mouvement qui devient le parti républicain social-national et fait disparaitre son parti en 1936 à la faveur de son élection la même année[3].
Actionnaire à partir de 1931 du quotidien parisien L'Œuvre après avoir soutenu financièrement d'autres journaux comme Le Quotidien, il en devient le principal actionnaire après 1936 mais il ne parvient pas à prendre le contrôle politique de ce journal en 1938-1939[4].
↑F. Dubasque, « Jean Hennessy (1874-1944). Itinéraire militant d'un politique entre milieux réformateurs et réseaux d'influence. », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. 7, no 1, 2007, p. 21-33 [lire en ligne].
↑DUBASQUE, François, « Chapitre 10. Le temps des rancœurs ou la dérive autoritaire », In: Jean Hennessy (1874-1944): Argent et réseaux au service d'une nouvelle république, Presses universitaires de Rennes, 2008 (Lire en ligne).
↑ a et bDUBASQUE, François, Chapitre 11. Les derniers combats d’un homme politique dépassé ? In: Jean Hennessy (1874-1944): Argent et réseaux au service d'une nouvelle république, Presses universitaires de Rennes, 2008 (Lire en ligne)
Bibliographie
« Jean Hennessy », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [lire en ligne].
François Dubasque, « Jean Hennessy (1874-1944) : itinéraire militant d'un politique entre milieux réformateurs et réseaux d'influence », Parlement[s], Revue d'histoire politique, Paris, L'Harmattan, no 7, , p. 21-33 (lire en ligne).