Ne doit pas être confondu avec le poète Alain Lambert
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Alain Lambert, né le 20 juillet 1946 à Alençon (Orne), est un homme politique français.
Il est considéré comme l'un des pères de la loi organique relative aux lois de finances de 2001 avec Didier Migaud. Il a présidé le Conseil national d'évaluation des normes de 2013 à 2023.
En 2025, il est condamné pour corruption dans le cadre de ses fonctions au conseil départemental de l'Orne.
Notaire de profession, il s'engage en politique en 1983, et devient conseiller municipal d'opposition d'Alençon, en 1983, puis conseiller général de l'Orne en 1985, puis vice-président du conseil régional de Basse-Normandie en 1986, puis maire d'Alençon en 1989[1], puis sénateur de l'Orne en 1992, et ministre délégué au Budget en 2002.
Maire UDF d'Alençon de 1989 à 2002, il démissionne de ses fonctions pour devenir ministre délégué au Budget en 2002, ne restant que président de la communauté urbaine d'Alençon.
Sénateur de l'Orne (1992-2002, membre de la Commission des finances et de l'Union centriste), il fut d'abord rapporteur du budget de la justice, puis rapporteur général du budget en 1995, et enfin président de la Commission des finances en octobre 1998. Avec Didier Migaud, il est l'un des pères de la LOLF, dispositif budgétaire qui a pour but de fixer des objectifs à l'action de l'État[2]. Selon lui, l'objectif de cette loi était de faire en sorte que « les finances publiques puissent être comprises par des ménages comme si c'était le budget de leur ménage »[3].
Durant son passage au gouvernement, il annonce que la réduction du déficit budgétaire est son unique priorité. Il retrouve son poste de sénateur en 2004.
Il est élu président du conseil général de l'Orne le 14 décembre 2007, à la suite de la démission de Gérard Burel. Prenant à plusieurs reprises des libertés vis-à-vis de la majorité présidentielle, sur la réforme des institutions et le financement du RSA notamment, il se déclare candidat à la présidence du Sénat en septembre 2008, puis se rallie à Gérard Larcher[4].
En février 2009, alors qu'il est conseiller général d'Alençon-3 et président du conseil général, il surprend en se présentant dans le canton de Putanges en remplacement d'Amaury de Saint-Quentin, pour repousser l'échéance de son renouvellement à la tête du département à 2014 plutôt que 2011[5]. Élu au second tour le 15 février avec 55,12 %, il abandonne son siège d'Alençon-3.
Il est réélu président du conseil départemental en avril 2015 mais démissionne le 17 février 2017 du poste de président du conseil départemental pour des raisons médicales [6],[7],[8].
Il siège depuis 2008 à la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, et a présidé l'UMP de l'Orne. Il est membre du club Le Siècle[source insuffisante].
Désigné chef de file de l'UMP aux régionales 2010 en Basse-Normandie par les militants de cette région le 22 mars 2009 par 1385 voix (54,49 %) contre 1152 (45,41 %) à Nicole Ameline[9], il renonce à mener la droite bas-normande six mois plus tard, invoquant l'absence de consensus autour de sa candidature[10].
Le 13 octobre 2010, Alain Lambert est nommé conseiller-maître à la Cour des Comptes par le Conseil des ministres. Il abandonne alors son siège de sénateur le 18 octobre 2010, sa nouvelle fonction de magistrat étant incompatible avec un mandat parlementaire[11].
Il soutient la candidature de François Bayrou à la présidentielle de 2012[12].
En décembre 2012, il est chargé, avec Jean-Claude Boulard, d'une mission auprès du comité interministériel pour la modernisation de l'action publique pour établir une liste de normes à abroger pour les collectivités territoriales.
Il est nommé au poste de médiateur des normes applicables aux collectivités territoriales le 11 mars 2014[13].
Il enseigne à la Prépa ISP les finances publiques[14].
Il a été membre de la Jeune Chambre économique française[15] et bien qu'il le réfute, franc-maçon[16].
Alain Lambert et Alain Pelleray, son directeur de cabinet au conseil départemental de l'Orne, sont poursuivis par le parquet national financier (PNF) pour trafic d'influence[17]. Ils sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris du 16 au 23 octobre 2024 dans le cadre du dossier de la déchetterie GDE à Nonant-le-Pin (Orne)[18],[19],[20]. Deux ans de prison avec sursis, 5 ans d'inéligibilité et 100 000 euros d'amende sont requis par le PNF à l'encontre d'Alain Lambert[21]. Un an de prison avec sursis, 50 000 euros d'amendes et l'interdiction d'exercer en tant que de directeur de cabinet pendant cinq ans sont requis contre Alain Pelleray. Les deux accusés contestent les faits reprochés[22],[23].
Le 29 janvier 2025, Alain Lambert est reconnu coupable de trafic d’influence et condamné à deux ans de prison avec sursis simple, à une amende de 100 000 € et trois ans d’inéligibilité[24].
Alain Pelleray est condamné, pour complicité de trafic d’influence, à un an de prison avec sursis, 50 000 € ainsi qu'à une peine d’inéligibilité de trois ans. Il est cependant relaxé des faits de trafic d’influence et n'est pas condamné à quitter ses fonctions de directeur de cabinet du conseil départemental de l'Orne[24]. Alain Lambert et Alain Pelleray font tous deux appel de la décision judiciaire[25],[26].
Il se marie le 20 juillet 1971 à la mairie de Madré (Mayenne), son village d’origine, avec Catherine Noal, née à Flers (Orne) le 10 mai 1946, fille de Pierre Noal, résistant puis député de l’Orne de 1973 à 1978. De leur union naîtront quatre enfants.