Denzel Hayes Washington Jr.[2] est le fils d'un employé du service des eaux de la ville de New York, Denzel Washington Sr., également pasteur, originaire du comté de Buckingham (Virginie). Lennis « Lynne » sa mère, esthéticienne et propriétaire d'un salon de beauté[3], est née en Géorgie et a passé son enfance à Harlem.
Il est scolarisé à l’école primaire de Pennington-Grimes de Mount Vernon à New York jusqu'au divorce de ses parents, en 1968, alors qu'il est âgé de 14 ans. Il est alors envoyé dans une école privée, la Oakland Military Academy, à New Windsor dans l'État de New York. À partir du début des années 1970, il fait ses études secondaires à la High School Maryland à Daytona Beach, en Floride.
Par la suite, il fait ses études à l'université Fordham[4], où il étudie d'abord la biologie et la médecine, mais préfère s'orienter vers le journalisme et le théâtre. Durant ses études de théâtre, il a incarné des personnages tels The Emperor Jones de Eugene O'Neill et Othello de William Shakespeare et obtient par la suite son baccalauréat ès lettres en théâtre et en journalisme. L'année suivante, il découvre aussi l'art dramatique et prend la décision de devenir comédien ; il s'inscrit au Lincoln Center Campus de l'université Fordham et reçoit des encouragements pour suivre des études en art dramatique. Une fois diplômé, il quitte New York pour parfaire ses études en art dramatique à l'American Conservatory Theater San Francisco[5] qui lui accorde une bourse pour étudier l'art dramatique pendant deux ans. Il débute en jouant de grandes pièces comme When the Chickens Come Home to Roost ; et pour son interprétation dans cette pièce dans laquelle il incarne Malcolm X, il reçoit l'Audelco Award. Après ses études, il retourne à New York pour entamer sa carrière d'acteur.
Carrière
Années 1980 : révélation télévisuelle et cinématographique
Années 1990 : confirmation critique et commerciale
En 1990, Denzel Washington rencontre Spike Lee qui le fait jouer dans Mo’ Better Blues. Le succès du film Do the Right Thing (1989) permet à Spike Lee de se lancer dans l'aventure du biopicMalcolm X. Après l’éviction de Norman Jewison[8] du projet, Lee offre le rôle-titre à l'acteur. Le film brosse un portrait positif de l'activiste afro-américain[8] « violent, insolent, et provocant »[8], comme l'indique le slogan du film sorti en 1992[8].
Washington incarne avec virtuosité le leader noir musulman[8] et c'est cette performance qui lance concrètement sa carrière car il y décroche une nomination aux Oscars[9] et devient une référence pour la communauté afro-américaine[10] aux côtés d'Eddie Murphy qui occupait l’avant-scène durant les années 1980[11].
Néanmoins, il refuse d'incarner un autre grand leader noir, Martin Luther King, car il ne souhaite pas se laisser enfermer dans un seul type de rôle[6] ; il parvient à trouver des emplois moins marqués qui lui permettent de donner la réplique à des acteurs reconnus. Ainsi, l'année 1993 est marquée par trois grands succès : il joue du Shakespeare[6] dans Beaucoup de bruit pour rien[6] sous la direction de Kenneth Branagh. Mais c'est dans le thriller politique L'Affaire Pélican, avec Julia Roberts pour partenaire, que Denzel Washington s‘impose aux yeux du grand public international, bien que les critiques du film restent plutôt mitigées[12]. L’acteur y incarne un journaliste qui dénonce la corruption politique au péril de sa vie.
Enfin, il livre une interprétation remarquée d'un avocat dans le mélodrame historique Philadelphia, aux côtés de Tom Hanks. Le long-métrage, qui a pour thème l'homophobie et le SIDA, et qui est inspiré d’un fait bien réel cette fois, est encensé par la critique et très apprécié par le public (2,7 millions d'entrées en salles en France[13]).
En 1995, il revient avec trois films d’action cette fois-ci. Le récit de science-fiction Programmé pour tuer, de Brett Leonard, est mal reçu, le film de guerre USS Alabama, de Tony Scott connaît un franc succès commercial, et le polar californien Le Diable en robe bleue, de Carl Franklin, est aussi un succès. Acteur fidèle, Washington retrouvera ces deux derniers cinéastes au cours de la décennie suivante.
Si, en 1996, La Femme du pasteur de Penny Marshall et À l'épreuve du feu sont, sur le territoire nord-américain, deux succès critiques et commerciaux, les années suivantes sont marquées par les échecs du thriller fantastique Le Témoin du mal (Fallen) de Gregory Hoblit et de Couvre-feu, pour lequel il retrouvait le réalisateur Edward Zwick. Ce film prémonitoire – il raconte approximativement, cinq ans avant qu'il ait lieu, l'attentat du 11 septembre – a été jugé peu crédible par la critique lors de sa sortie.
Il est aussi à l’affiche des drames sportifs He Got Game, de Spike Lee, qui obtient des critiques positives[14], mais reste un échec commercial[15], et Hurricane Carter, de Norman Jewison, où il prête ses traits au boxeur Rubin Carter et livre une performance remarquée. L'année 1999 est marquée par la sortie de Bone Collector de Phillip Noyce, un thriller mal accueilli par la critique mais pas par le grand public qui se laisse séduire par le tandem que forme l'acteur avec la star montante du moment, Angelina Jolie.
Années 2000 : consécration et passage à la réalisation
Après des années 1990 diversifiées, il se stabilise autour de quelques genres : tout d'abord le drame social avec, en 2000, le récit initiatique sportif Le Plus Beau des combats, puis le thriller avec, en 2002, John Q, huis clos psychologique mis en scène par Nick Cassavetes.
Mais cette année lui permet surtout de livrer une performance très remarquée dans le thriller psychologique urbain Training Day[7], aux côtés d’Ethan Hawke, qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur. Il remporte alors la statuette au détriment d'un autre acteur noir très populaire, Will Smith[16].
Fort de ce succès critique et commercial, il décide de passer à la réalisation en 2003 avec un premier long-métrage, Antwone Fisher, qui raconte l’histoire d’un jeune Noir de la marine américaine forcé de consulter un psychiatre de la Navy. L’accueil est mitigé aussi bien du côté de la critique[17] que du public[18].
En 2004, il revient à l'action pure pour Out of Time de Carl Franklin, mais surtout avec Man on Fire, où il est dirigé une seconde fois par Tony Scott. Ce thriller psychologique violent engendre des critiques mitigées mais connaît un véritable succès commercial. Ce n'est pas le cas du thriller politique de Jonathan Demme, Un crime dans la tête, remake du film homonyme, qui sort aussi en 2004 mais ne remporte pas un succès commercial malgré des critiques plutôt positives[19].
L'année 2006 est marquée par ses retrouvailles avec deux autres cinéastes : Spike Lee pour le film de braquage Inside Man : L'Homme de l'intérieur, long-métrage qui plaît à la fois à la critique et au public[20], puis Tony Scott pour le thriller romantique de science-fiction Déjà vu qui, s'il ne convainc pas la critique, fonctionne au box-office[21].
En 2007, il est à l'affiche d'un projet attendu du frère de son cinéaste fétiche : le thriller American Gangster[22], de Ridley Scott, qui lui permet de prêter ses traits au criminel Frank Lucas. Le film est salué par la critique et rencontre son public. Cette même année 2007, il change d'univers avec le drame social The Great Debaters, pour lequel il repasse derrière la caméra. Si les critiques sont positives pour cette seconde réalisation, le film est un échec public, il n’est pas distribué hors des États-Unis[23].
Il conclut cette décennie en retrouvant Tony Scott pour L'Attaque du métro 123, film d'action à gros budget dans lequel il partage la vedette avec John Travolta.
Années 2010 : retour à l'action
Il entame les années 2010 avec le thriller post-apocalyptique Le Livre d'Eli d'Albert et Allen Hughes, aux côtés de la jeune Mila Kunis. Il retrouve aussi pour une cinquième et dernière fois Tony Scott pour un film d'action, Unstoppable. Il confirme dans cette direction en 2012 avec le thriller d'action Sécurité rapprochée de Daniel Espinosa. Mais c'est avec sa performance dans le drame Flight, de Robert Zemeckis, qu'il renoue avec un rôle de l'envergure de ceux de ses décennies précédentes : le succès critique et public du film lui vaut une quatrième nomination pour l'Oscar du meilleur acteur.
En 2013, pour le thriller 2 Guns, de Baltasar Kormákur, il partage l'affiche avec Mark Wahlberg. L'année d'après, il tourne dans Equalizer sous la direction, à nouveau, d’Antoine Fuqua (Training Day). L’acteur est coproducteur de cette adaptation de la série télé éponyme. Equalizer a vocation à devenir une franchise. Dans ce premier opus, il est un justicier au passé violent qui vient en aide à une jeune femme incarnée par Chloë Grace Moretz. Le film est particulièrement violent, et selon le critique Jean-François Rauger : « Cette brutalité, qui dévoile peut-être la part sombre d’un acteur (Denzel Washington), de plus en plus souvent condamné aux rôles d’hommes décents et en même temps capables d’une extrême sauvagerie, renvoie à un cinéma d’exploitation peu regardant et révolu. Ce qui fait le charme de The Equalizer[24]. »
En janvier 2016, il reçoit des mains de son ami Tom Hanks le prestigieux Cecil B. DeMille Award, qui le récompense pour l'ensemble de sa carrière. Il est le troisième acteur afro-américain à se voir remettre cette récompense, après Sidney Poitier et Morgan Freeman.
En décembre, il dévoile son troisième long-métrage en tant que réalisateur, le drame Fences, adaptation de la pièce homonyme d'August Wilson. Il est également le principal interprète masculin, face à l'oscarisée Viola Davis.
L'acteur enchaîne avec le deuxième épisode de The Equalizer, sorti en 2018.
Vie privée
En 1983, il épouse l'actrice Pauletta Pearson rencontrée sur le tournage du téléfilm Wilma. Ils ont quatre enfants[27] : John David (né en 1984), Katia (née en 1986), et des jumeaux, Olivia et Malcolm (nés en 1991). Leur premier enfant a été joueur de football américain professionnel en UFL avant de se lancer dans une carrière d'acteur, il joue notamment le rôle de Ricky Jarrett dans la série Ballers. Katia est titulaire d’un diplôme d'art de l'université de Yale depuis 2010. Malcolm, lui, a fait des études de cinéma à l'université de Pennsylvanie.
Emmanuel Jacomy dans Glory, Philadelphia, USS Alabama, Le Plus Beau des combats, Training Day, Antwone fisher, Inside Man : L'Homme de l'intérieur, American Gangster, Le Livre d'Eli, Unstoppable, Flight, L'Affaire Roman J., etc.
Jacques Martial dans Mississippi Masala, Malcolm X, À l'épreuve du feu, Couvre-feu, Out of Time, Man on Fire
Versions québécoises :
Jean-Luc Montminy dans Philadelphie, Marée rouge, En souvenirs des Titans, Jour de formation, L'Informateur, Gangster américain, Le Livre d'Élie, L'Affaire Roman J.[32] , etc.