Le jeune Nicolas et ses frères sont pris en charge par leur père qui les initie à la littérature, au cinéma et à l'art. Pendant les vacances d'été, le père emmène ses fils pour de longues périodes à San Francisco pour des visites chez son frère, le réalisateur Francis Ford Coppola. À l'âge de 15 ans, Nicolas se présente à un atelier estival d'art dramatique au Conservatoire américain de théâtre de San Francisco où il fait ses premiers pas sur scène.
À cette époque, Nicolas Cage a comme camarade de classe Johnny Depp, qui l'aide à trouver un agent. Il découvre le monde du cinéma en Oklahoma, sur le plateau de tournage du filmThe Outsiders, réalisé par son oncle, qui lui offre une très courte apparition.
Carrière
Révélation et reconnaissance
À la fin de ses études secondaires, il décroche un rôle dans la série Best of Times, qui ne durera qu'une saison, et fait ses premiers pas au grand écran avec un petit rôle dans Ça chauffe au lycée Ridgemont (1982).
Il accepte un rôle dans Rusty James (1983), film réalisé par son oncle Francis Ford Coppola. La même année, il fait sa première performance notable dans Valley Girl. Ce film sera suivi notamment par Birdy d'Alan Parker, prix spécial du Festival de Cannes 1985 et de Peggy Sue s'est mariée en 1986, encore une fois réalisé par Francis Ford Coppola. C'est dans ce dernier film que sa performance aux côtés de Kathleen Turner lui vaudra d'être remarqué, tant par la critique que par la direction du studio. La chanteuse et actrice Cher découvre ainsi Nicolas Cage et fait pression pour qu'il obtienne un rôle à ses côtés dans Éclair de lune (1987).
La même année, il tourne avec les frères Coen la comédie Arizona Junior, puis avec David Lynch le thriller romantique Sailor et Lula. Ces deux films établissent sa réputation de comédien au jeu varié. Sa carrière prend dès lors son envol et les films s'enchaînent rapidement : Fire Birds (1989), Zandalee (1991), Lune de miel à Las Vegas (1992). Dès 1994, il est en mesure de demander d'importants cachets.
En 1995, il reçoit le scénario du metteur en scène Mike Figgis, racontant l'histoire d'un alcoolique suicidaire qui désire mettre fin à ses jours à Las Vegas. Pour permettre au film Leaving Las Vegas de se faire et afin d'y tenir le rôle principal, il accepte de réduire son cachet à 240 000 $, et reçoit la consécration en remportant l'Oscar du meilleur acteur pour sa performance aux côtés d'Elisabeth Shue.
Après ce succès, sa carrière s'oriente vers les films d'actions. Il enchaîne deux blockbusters de Jerry Bruckheimer : Rock (The Rock) (1996) et Les Ailes de l'enfer (Con Air) (1997). Néanmoins, sa prestation dans Volte/face (Face/Off) (1997) avec John Travolta, démontre que même dans un film d'action, il peut nuancer son jeu et passer aisément d'un registre impitoyable à un registre émotionnel. Il fait ainsi une double interprétation des personnages de Castor Troy et Sean Archer.
En 1998, il joue dans un film indépendant : La Cité des anges (avec Meg Ryan), version américaine du classique de Wim Wenders, Les Ailes du désir. Sort aussi la même année Snake Eyes de Brian De Palma. Le cinéaste souhaite le voir jouer aussi dans son adaptation de la vie d'Howard Hughes mais Cage ayant déjà quatre films à la suite de prévu, il ne peut en accepter un cinquième[4]. Le réalisateur souhaite attendre pour tourner le film que l'acteur soit libre, mais ce projet sera finalement abandonné[4].
L'acteur a en effet déjà accepté de porter deux projets particulièrement sombres : d'abord le thriller 8 millimètres, de Joel Schumacher, puis le drame psychologique À tombeau ouvert, réalisé par Martin Scorsese. L'acteur y campe un personnage d'ambulancier insomniaque et sous stupéfiants, jouant avec sa propre vie. Les deux films sortent en 1999.
Confirmation, puis dérive commerciale
Il commence l'année 2000 avec des projets très hollywoodiens : tout d'abord, il rejoint le club des acteurs qui touchent 20 millions de dollars par film, en tenant le premier rôle du film d'action 60 secondes chrono, face à la valeur montante Angelina Jolie. Le film sort début 2000. S'ensuit la comédie fantastique Family Man de Brett Ratner, qui lui permet de jouer les pères de famille ordinaires. Mais surtout, En parallèle, il produit L'Ombre du vampire, un film sur les coulisses du tournage de la version muette du film Nosferatu. Puis il se lance dans le mélo en incarnant le rôle-titre de Capitaine Corelli, sous la direction du récompensé John Madden. Puis, il retrouve John Woo pour le film de guerre Windtalkers : Les Messagers du vent. Enfin, Spike Jonze lui offre le rôle de Charlie Kauffman, un scénariste dans le doute, pour sa comédie expérimentale et indépendante Adaptation, le faisant côtoyer Meryl Streep et Chris Cooper. Ces deux longs-métrages sortent successivement en 2001 et 2002. Mais à l'exception du film de Jonze, les critiques sont très mauvaises.
Cette année le voit aussi défendre son premier film en tant que réalisateur, le drame indépendant Sonny, pour lequel il dirige James Franco, qui reçoit des critiques désastreuses. Mais l'acteur s'apprête déjà à enchaîner les collaborations avec des grands cinéastes : en 2003, il tient l'un des rôles principaux de la comédie dramatique Les Associés, de Ridley Scott, puis il joue surtout le rôle-titre, celui du trafiquant d'armes Yuri Orlov, de l'acclamée satire d'Andrew Niccol, Lord of War, un succès de l'année 2005. Enfin, il fait confiance à Gore Verbinski pour une modeste comédie dramatique, The Weather Man avant d'incarner un officier de police pour le crépusculaire World Trade Center, de Oliver Stone.
Cage passe beaucoup de temps à préparer ses rôles, collectant toutes les informations possibles sur l'univers de son personnage. Pour Capitaine Corelli, il apprend à chanter des airs d'opéra, pour Lord of War il apprend à démonter et remonter une mitraillette les yeux fermés. Son caractère impulsif lui vaut quelques faits de tournage, de la destruction de sa roulotte pendant le tournage de Cotton Club en 1984 jusqu'à la dégustation d'une blatte vivante à la caméra pour Embrasse-moi, vampire en 1989.
Entretemps, l'acteur a accepté une autre franchise : en 2007, il devient Ghost Rider pour la 20th Century Fox, et pour un blockbuster fantastique signé Mark Steven Johnson. Les critiques sont catastrophiques. Il enchaîne avec un thriller fantastique – Next – mis en boîte par le Néo-Zélandais Lee Tamahori. Il poursuit dans cette veine avec le film d'action Bangkok Dangerous, réalisé par les frères Oxide et Danny Pang, qui lui vaut les pires critiques de sa carrière. Il fait ensuite confiance au réalisateur australien Alex Proyas pour le thriller de science-fiction Prédictions, qui fonctionne correctement au box-office américain.
Cage reconnaît avoir fait ces films moins exigeants artistiquement, qu'il ira jusqu'à qualifier par la suite de « merdes[5] », pour soutenir son coûteux train de vie. Il cite Ghost Rider, l'histoire d'un motard qui vend son âme au diable, symbole pour lui de ce qu'il était en train de faire et dont il dira : « Une merde encore, qui avait le mérite de dire quelque chose de moi, avant que je traverse, plus tard, ma propre filmographie en fantôme[5]. »
L'acteur conclut cependant cette décennie avec deux projets salués : d'abord en 2009 avec le drame Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle-Orléans, où il est dirigé par Werner Herzog. Le film lui vaut ses premières nominations en cinq ans. Il s'agira aussi des dernières. Il s’essaie à l’animation, en prêtant sa voix au personnage de Speckles pour le long métrage Mission-G de Disney[6].
Des flops critiques aux séries B
Il évolue ensuite dans la satire de film de super-héros Kick-Ass. Ce succès critique et commercial surprise de 2010 révèle le cinéaste Matthew Vaughn au monde entier, et lance la jeune actrice Chloë Grace Moretz, avec qui Cage forme un tandem père-fille détonant de violence et de tendresse.
Les studios Disney misent d'abord sur lui pour lancer une nouvelle franchise : l'acteur retrouve en effet le réalisateur Jon Turteltaub pour le blockbuster L'Apprenti sorcier, dont il a l'idée originale, mais le film essuie un échec critique et connait un box-office à peine correct.
Deux ans plus tard, Cage cite clairement ces films comme ses plus mauvais. Il estime néanmoins avoir travaillé aussi dur sur les mauvais films que sur les bons, déclarant : « Faire le clown à ce point, amasser tout ce fatras ne bouleversait pas entièrement mon éthique de travail. Je suis un mec qui travaille dur. On peut dire que j'ai fait n'importe quoi. Mais en aucun cas que je n'ai rien foutu[5]. »
En 2013, il semble marquer enfin une pause créative : il traque un tueur en série pour le thriller Suspect, premier long-métrage en tant que scénariste/réalisateur, de Scott Walker, qui reçoit de bonnes critiques. Et surtout, l'acteur connait une véritable résurgence artistique en incarnant un ancien taulard protégeant un jeune garçon, dans le drame indépendant Joe, de David Gordon Green. Si le box-office est négatif, le film est acclamé et reçoit plusieurs récompenses. Cage décrit un film où il se reconnait dans le personnage principal qui boit et joue et se découvre « une raison de vivre » en rencontrant et en cherchant à aider un jeune de 15 ans en difficulté[5].
En 2015, seulement deux films, également de série B, sont furtivement à l'affiche : d'abord le thriller politique The Runner, d'Austin Stark(en) ; puis le film d'horreur fantastique Pay the Ghost, d'Uli Edel.
En 2018, après quelques films de série B, Cage joue dans Mandy du réalisateur Panos Cosmatos, présenté à Sundance ainsi qu'à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2018[7]. Sa performance est acclamée par la critique[8]. Le , il prête sa voix à l'un des personnages principaux du film d'animation Teen Titans Go! to the Movies, aux côtés de Kristen Bell et Will Arnett[9],[10]. Le film est un succès avec 51,9 millions de dollars récoltés uniquement aux États-Unis et est unanimement acclamé par la critique, pour son humour ravageur, son intelligence et ses nombreux clins d'œils à l'univers DC Comics[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17]. Le , il prête également sa voix au personnage de Spiderman noir dans le film Spider-Man: New Generation[18],[19]. Le film est un triomphe, remporte plus de 384 millions de dollars mondial et est acclamé par la critique[20]. Entre 2018 et 2020, le film d'animation a été sélectionné de nombreuses fois dans diverses catégories et a remporté plus de 80 récompenses[21],[22].
En 2021, il fait son grand retour en salles avec le drame indépendant Pig de Michael Sarnoski[32]. Sa performance est saluée par de nombreuses critiques[33],[34].
En 2023, il interprète le rôle de Clark Kent / Superman dans le film The Flash, réalisé par Andrés Muschietti, après lui avoir déjà prêté sa voix en 2018 dans le film d'animation Teen Titans Go! to the Movies[36]. Ces castings sont des références au fait que Nicolas Cage était envisagé dans les années 1990 pour le rôle-titre de Superman Lives, un projet inabouti de Tim Burton[36]. Cette brève apparition est différente par rapport à ce que l'acteur a tourné : « Quand je suis allé voir le film, c'était moi combattant une araignée géante [...] Je n'ai pas fait ça. Ce n'est pas ce que j'ai fait. Je ne pense pas que cela ait été [créé par] l’IA. Je sais que Tim [Burton] est bouleversé par l'IA, tout comme moi. C'était [des] CGI, OK, pour qu'ils puissent me rajeunir et [me faire] combattre une araignée. Je n'ai rien fait de tout ça, donc je ne sais pas ce qui s'est passé là-bas [...] Ce que j’étais censé faire, c’était littéralement me tenir dans une dimension alternative, si vous voulez, et être témoin de la destruction de l’univers [...] Kal-El était témoin de la fin d'un univers et vous pouvez imaginer, avec le peu de temps dont je disposais, ce que cela signifierait en termes de ce que je peux transmettre. Je n'avais pas de dialogue [donc je devais] transmettre avec mes yeux l'émotion. C'est donc ce que j'ai fait. J'étais sur le plateau pendant peut-être trois heures »[N 1],[37].
L’an 2024 est marqué par sa participation dans le film d’action-horreur Arcadian, qui récolte les faveurs du public[42],[43]. S’ensuit le thriller psychologique The Surfer, dont il est tête d’affiche[44]. Le film est présenté en hors compétition en séance de minuit au festival de Cannes 2024[45]. Le drame d’horreur psychologique Longlegs , dont il est la vedette, sort aux États-Unis le [réf. nécessaire]. Bénéficiant d'une critique positive et diffusé dans près de 2 500 salles, il récolte plus de 22 millions de dollars pour son premier week-end d'exploitation, dont 10 millions le premier jour, et devient un succès commercial et critique inattendu du cinéma indépendant[46].
Vie privée
Relations
À dix-huit ans, il fréquente l'actrice Elizabeth Daily pendant deux ans, puis il rencontre l'actrice Uma Thurman. En 1990, il a un fils, Weston, avec l'actrice américaine Christina Fulton. En 1995, il épouse l'actrice Patricia Arquette, dont il divorce en 2001. Il partage ensuite sa vie pendant quelques mois avec Penélope Cruz. Puis, il est brièvement marié avec la chanteuse et célèbre héritière Lisa Marie Presley, d'août à . En , il épouse Alice Kim, une serveuse de restaurant coréen qui a vingt ans lors de leur rencontre ; le couple divorce en . Avec elle, il a un fils né le : Kal-El (Kal-El étant le nom kryptonien de Superman).
Le , son fils Weston devient père d'un garçon nommé Lucian Augustus Coppola Cage.
En couple avec Riko Shibata depuis 2019, Nicolas Cage s'apprête à être père pour la troisième fois, d'après l'annonce faite par les représentants de l'acteur le 6 janvier 2022[47]. Le 7 septembre 2022, une petite fille prénommée August Francesca Coppola Cage naît à Los Angeles[48].
Nommé ambassadeur de bonne volonté des Nations unies contre la criminalité et les drogues, en il visite la prison de Shimo-la-Tewa à Mombasa au Kenya qui abrite la plupart des pirates remis aux autorités kényanes par les forces internationales[49].
Patrimoine
Il vit entre son appartement du centre-ville de Los Angeles, sa résidence victorienne de San Francisco et son château de Hollywood Hills. En 2009, le fisc américain lui réclame 14 millions de dollars, la banque de l’acteur saisit sa villa de Bel Air et ses deux villas de Malibu. L’acteur annonce sa décision d'attaquer son ancien manager Samuel Levin qu'il accuse de l'avoir ruiné[50].
Sa propriété de Bel Air, à Los Angeles, qu'il avait achetée en 1998 pour 6,5 millions de dollars, a été vendue en 2009. Il voulait initialement la vendre pour 35 millions de dollars, mais il a dû baisser le prix car le montant était beaucoup trop élevé.
Sa maison de Bath Regency qu'il avait acquise pour 6,2 millions de dollars, a été vendue en pour 5,8 millions de dollars. Son château de Somerset, qu'il avait payé 9,85 millions de dollars, a été vendu en 2009 pour seulement 5,8 millions de dollars[51].
Dans les années 1990 et 2000, Nicolas Cage a amassé des biens et collectionné compulsivement, aussi bien les voitures (notamment la Lamborghini ayant appartenu au dernier Shah d'Iran), les crânes humains, les comic books (certains exemplaires de cette collection vaudraient plusieurs milliers de dollars[52]), les reptiles, les avions privés[5]... Il a amassé plus de 150 millions de dollars au cours de sa carrière qu'il a « flambés » ainsi, avant d'avoir ses problèmes fiscaux[5].
Dominique Collignon-Maurin dans Cotton Club, Red Rock West, Rock, Les Ailes de l'enfer, Volte-face, 60 secondes chrono, films Benjamin Gates et Ghost Rider, etc.
Versions québécoises (la liste indique les titres québécois) :
Benoît Rousseau dans Le Rocher, Air Bagnards, Double Identité, Mauvais Œil, Adaptation, Les Moins que rien, Trésor national, Seigneur de guerre, Ghost Rider, Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle-Orléans, Snowde, Mandy[54], etc.
Notes et références
Notes
↑« When I went to the picture, it was me fighting a giant spider [...] I did not do that. That was not what I did. I don’t think it was [created by] AI. I know Tim [Burton] is upset about AI, as I am. It was CGI, OK, so that they could de-age me, and I’m fighting a spider. I didn’t do any of that, so I don’t know what happened there [...] What I was supposed to do was literally just be standing in an alternate dimension, if you will, and witnessing the destruction of the universe,” [...] Kal-El was bearing witness [to] the end of a universe, and you can imagine with that short amount of time that I had, what that would mean in terms of what I can convey. I had no dialogue [so had to] convey with my eyes the emotion. So that’s what I did. I was on set for maybe three hours. »
Thomas Destouches, « La cas Cage. Star à l'orée des années 2000, le comédien Nicolas Cage se produit aujourd'hui dans des films tous plus mauvais les uns que les autres. Explications », Télécâble Sat Hebdo no 1476, SETC, Saint-Cloud, , p. 17, (ISSN1280-6617)
Lelo Jimmy Batista, Nicolas Cage : envers et contre tout, Capricci, , 124 p. (ISBN979-10-239-0430-7)