Charles Dennis Buchinsky, futur Charles Bronson, est le onzième enfant de la famille catholique de Valteris P. Bučinskis (américanisé en Walter Buchinsky), né à Druskininkai (Lituanie), et de Mary Valinsky, née en Pennsylvanie. Les parents de Mary Valinsky (en lituanien : Marija Valinskis), citoyenne américaine de naissance, viennent de Lituanie comme son mari.
Charles Bronson est ainsi d'origine lituanienne. Toutefois un auteur polonais affirme que Buchinsky pourrait avoir de lointains ancêtres tatars du côté de son père, ce qu'il a confirmé lui-même d'une certaine manière en expliquant sa ressemblance avec les Amérindiens par « (ses) origines mongoles. Mongols et Amérindiens sont de la même race »[5]. En raison de cette présomption fondée seulement sur certaines de ses caractéristiques physiques, quelques livres des années 2010 ont également évoqué cette ascendance qui n'a jamais été mentionnée par lui-même.
Il est d'abord mineur de fond à 1 $ la tonne de charbon, puis mitrailleur de queue d'un bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale. Démobilisé en février 1946, il part pour Philadelphie tenter sa chance et s'inscrit grâce au G.I. Bill l'année suivante dans une école de dessin ; il a alors 27 ans. Sur place, il se lie d'amitié avec un dénommé Jack Klugman, dont il partage l'appartement jusqu'en 1949.
Durant cette période, il entre dans la troupe de théâtre locale et joue des rôles secondaires dans diverses pièces. Il passe ainsi une audition avec Elia Kazan pour Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams. Il est garçon de chaises à Atlantic City, où des acteurs de cinéma de passage dans les casinos de la ville lui conseillent, en raison de son physique, de tenter sa chance à Hollywood. En 1949, il épouse à Atlantic CityHarriet Tendler, qu'il avait rencontrée au théâtre deux ans plus tôt, avant de partir pour la Californie. La même année, il est admis au célèbre théâtre de Pasadena, puis se fait remarquer dans La Grand'Route d'August Strindberg.
Celui qui garde son nom de Charles Buchinsky de 1951 à 1954, obtient son premier rôle au cinéma en 1951, non crédité au générique, dans le film La marine est dans le lac d’Henry Hathaway[pas clair]. Son rôle est celui d'un marin polonais, Wascylewski. Avec son premier film, Bronson rencontre Gary Cooper. Ce dernier le conseille et lui sera une aide précieuse pour la suite de sa carrière.
Son deuxième film, Le peuple accuse O'Hara, permet à Bronson de rencontrer le réalisateur John Sturges, qui saura se souvenir de l'acteur neuf ans plus tard lors du film Les Sept Mercenaires. Poursuivant les rôles, Bronson termine l'année avec Dans la gueule du loup où il incarne un docker musclé. En 1952, il fait des apparitions non créditées dans Gosses des bas-fonds et Zone de combat. Dans Mademoiselle Gagne-Tout, il joue le rôle d'un boxeur et homme de main et est crédité pour la première fois, sous le nom de Charles Buchinsky. Il est aussi crédité, sous son nom, dans Mes six forçats. Toujours en 1952, il apparaît comme non crédité au générique dans Courrier diplomatique, dans Je retourne chez maman et dans Duel dans la forêt.
Charles Bronson a tourné plus de 150 films pour la télévision, entre 1952 et 1998, dont notamment :
Sa carrière de cinéma décolle au début des années soixante, notamment grâce à son rôle de Bernardo O'Reilly, un bûcheron irlando-mexicain engagé par Chris Adams (Yul Brynner) pour aider les habitants d'un petit village du Mexique fréquemment attaqué par une troupe de bandits mexicains, dans Les Sept Mercenaires de John Sturges.
Trois ans plus tard, John Sturges lui propose de jouer dans La Grande Évasion. Au grand dam de Charles Bronson, las d'être cantonné au second plan, il propose le rôle principal à un autre des mercenaires : Steve McQueen[4].
En 1964, Sergio Leone lui propose d'être « L'homme sans nom » dans Pour une poignée de dollars, film qui ouvre la célèbre « Trilogie du dollar » du réalisateur italien. Un rôle-titre pour un film qui allait connaître le succès que l'on sait... sauf que Sergio Leone n'a pas encore conquis le monde et que Charles Bronson est trop cher pour le budget du film[4]. Une première occasion manquée.
En 1968, il incarne le rôle qui fait toujours sa célébrité aujourd'hui, celui de « l'Homme à l’harmonica », dans le chef-d'œuvre de Sergio LeoneIl était une fois dans l'Ouest. Ce rôle éminent ne lui était pourtant pas destiné à l'origine. Le réalisateur italien souhaitait initialement reformer son trio gagnant de Le Bon, la Brute et le Truand. Problème : Clint Eastwood refuse. Sergio Leone envisage de confier ce rôle du mutique cowboy soit à Warren Beatty, soit à Terence Stamp, ou même à Jean-Paul Belmondo. C'est finalement Charles Bronson qui est choisi[4].
Cette même année, le 5 octobre 1968, il épouse l'actrice anglaise Jill Ireland avec laquelle il vit jusqu'à la mort de celle-ci, victime d'un cancer du sein le . Ils tournent ensemble de nombreux films.
Il n'est pourtant pas le premier choix du réalisateur : Jack Lemmon, Henry Fonda et Georges C. Scott sont tour à tour sollicités. Et lorsque Michael Winner demande à Charles Bronson d'interpréter le rôle-titre, c'est au tour du romancier, Brian Garfield, de s'y opposer. Pour couronner le tout, Charles Bronson lui-même doute fortement de son personnage : « Le rôle était décrit comme un minable comptable new-yorkais, à la Dustin Hoffman. Le réalisateur Michael Winner m’a convaincu qu’il en ferait un architecte plus viril et que nous ferions tous un paquet de fric[4]. » Le succès est tel qu'il tourne quatre suites à ce film de Michael Winner, au fil des années, jusqu'à L'Ultime combat (1994), qui est le dernier film de l'acteur.
Archie Cash, le héros de la bande dessinée, a été volontairement dessiné sous les traits de l'acteur américain Charles Bronson[7] qui joue dans ses films un rôle similaire de justicier.
Charles Bronson devint l'un des « Indiens » les plus célèbres de Hollywood. Robert C. Cumbow dans son ouvrage The Films of Sergio Leone, indique que le physique typé de l'acteur, avec ses cheveux noirs épais, son visage buriné et bronzé, et ses yeux bleu-vert, le destinait naturellement, d'après les conceptions d'Hollywood, à incarner des caractères ethniquement marqués[10].
Dans Les Sept Mercenaires il est un tireur d'élite mexicano-irlandais, Bernardo O'Reilly : « Irlandais par mon père, Mexicain par ma mère, moi au milieu » s'y définit-il.
Sergio Leone exploite cette « ambivalence ethnique[10] » pour le rôle de Harmonica, le tueur silencieux d'Il était une fois dans l'Ouest, où le flashback le montre sous les traits d'un jeune latino aux yeux marron qui porte des lentilles de contact de couleur bleu-vert afin de correspondre à la couleur des yeux de Bronson[10]. Mais c'est explicitement sous les traits d'un Mexicain à part entière que Charles Bronson apparaît en 1968 dans Pancho Villa, Rodolfo Fierro, lieutenant du célèbre chef révolutionnaire interprété ici par Yul Brynner.
Enfin, en 1972, il incarne un Apache vengeur dans Les Collines de la terreur de Michael Winner. L'année suivante il interprète, dans Chino, un éleveur de chevaux rejeté par sa communauté en raison de ses origines amérindiennes.
1954 : Waterfront, saison 2 épisode 14 (Trestle Point) : Danny Cook alias Bob Hayden
1954-1955 : Treasury Men in Action(en), saison 5 épisode 10 (The Case of the Escaped Convict), épisode 25 (The Case of the Deadly Dilemma) et épisode 36 (The Case of the Shot in the Dark) : Ollie Blake / Frankie Ames / Vince Sanderson
1954-1956 : Medic, saison 1 épisode 6 (My Brother Joe) et saison 2 épisode 18 (Who Search for Truth) : Docteur John Bircher / Alexis St. Martin
1955 : The Joe Palooka Story, saison 1 épisode 2 (Two Rings for Eddie) et épisode 10 (The Neutral Corner) : Eddie Crane
↑Lors d'une interview, l'acteur a affirmé qu'il jouait facilement des rôles d'Amérindien car il était d'origine mongole et que ce peuple avait des similitudes avec les Amérindiens vivant aux USA.
Stefan Bratkowski, Najkrótsza Historia Polski (The Shortest History of Poland), KAW, Varsovie, 1999, p. 9