Ronald Walken naît à Astoria, un quartier de l'arrondissement du Queens à New York. Il est le fils de Rosalie Russell, immigrante écossaise et de Paul Walken, d'origine allemande, qui tiennent une boulangerie[2].
Alors qu'il est âgé d'une dizaine d'années, il fait plusieurs apparitions dans des séries télévisées avec ses frères, Kenneth et Glenn. Il prend des cours de danse et étudie à la Professional Children's School[3].
Il entame des études supérieures à l'université Hofstra mais les abandonne dès la première année, en 1963, préférant se consacrer à sa passion pour la scène. D'abord comédien de théâtre et de comédie musicale, il joue dans de nombreuses pièces à Broadway et Off-Broadway du milieu des années 1960 au début des années 1970 et change son prénom de Ronald en Christopher au début de sa carrière. En 1966, il obtient son premier grand rôle en interprétant Philippe Auguste dans The Lion in Winter, rôle pour lequel il reçoit le Clarence Derwent Award[4]. En 1969, il épouse Georgianne Thon, une actrice qui se reconvertit plus tard en directrice de casting.
Carrière
Années 1970
Christopher Walken commence sa carrière cinématographique en jouant un second rôle dans Le Dossier Anderson de Sidney Lumet (1971), face à Sean Connery. Il se révèle au grand public en 1977 avec une apparition courte mais mémorable[5] dans Annie Hall de Woody Allen, dans lequel il interprète Duane Hall, le frère excentrique et névrosé du personnage titre[3]. Il est en lice pour jouer le personnage de Han Solo dans Star Wars mais le rôle échoit finalement à Harrison Ford[6].
En 1980, il retrouve Michael Cimino pour La Porte du paradis mais le film, éreinté par la critique, est un cuisant échec commercial. Il a ensuite le premier rôle, un mercenaire, dans Les Chiens de guerre (1981), et surprend le public avec son numéro de claquettes doublé d'un striptease dans la comédie musicale Tout l'or du ciel (1981)[3]. Il partage ensuite la vedette de Brainstorm avec Natalie Wood mais l'actrice meurt noyée juste avant la fin du tournage, en 1981, alors qu'elle a invité Walken à passer Thanksgiving avec elle et son mari à bord de leur yacht[4]. Brainstorm sort en 1983 et, la même année, Walken offre une interprétation très remarquée dans le rôle principal du thriller fantastique Dead Zone de David Cronenberg, adapté du roman de Stephen King[10].
Il accepte aussi bien les seconds rôles que les premiers, son physique particulier l'oriente vers les rôles de « durs » et de méchants, notamment dans les films Dangereusement vôtre de John Glen (1985), un James Bond où il interprète Max Zorin, un industriel follement mégalomane, et Comme un chien enragé de James Foley (1986), où il joue le père de Sean Penn, un cruel chef de gang[3]. À la fin des années 1980, ses rôles sont moins marquants mais il a toutefois l'occasion de démontrer une nouvelle fois ses talents de danseur dans la comédie musicale Puss in Boots (1988), où il joue le rôle du chat botté[4].
Il joue le rôle d'un producteur sans scrupule dans Wayne's World 2 (1993), puis fait deux apparitions marquantes pour une seule scène dans True Romance (1993), où il joue un parrain de la mafia tentant d'arracher des informations à Dennis Hopper, et dans Pulp Fiction (1994), où il incarne un militaire qui raconte au jeune Butch Coolidge l'histoire de la montre familiale qu'il est venu lui remettre[11]. Son personnage de Vincenzo Coccotti dans True Romance figure à la 85e place du classement des 100 meilleurs personnages de films, établi par le magazine Empire[12].
En 1995, il écrit et joue le rôle principal de la pièce de théâtre Him(en), qui a pour thème la vie après la mort d'Elvis Presley, sa première idole de jeunesse[13]. Il explore le genre de l'horreur dans The Prophecy (1995) en incarnant le renégat archange Gabriel, rôle qu'il reprendra dans deux suites données au film, avant de s'opposer à Johnny Depp dans Meurtre en suspens (1995). Il enchaîne les rôles de criminels, affrontant notamment Bruce Willis dans Dernier Recours (1996), et interprétant un parrain de la mafia qui s'est apparemment rangé dans Suicide Kings (1997). Il retrouve Tim Burton dans Sleepy Hollow (1999), où il campe l'étonnant personnage du cavalier sans tête.
Années 2000
En 2000, il fait son retour à Broadway dans la comédie musicale James Joyce's The Dead, pour laquelle il est nommé au Tony Award du meilleur acteur[3]. En 2001, il montre une fois encore ses talents de danseur dans le clip de la chanson de Fatboy Slim, Weapon of Choice, réalisé par Spike Jonze[4]. Il apparaît aussi dans des comédies, un registre qu'il n'a pas souvent abordé jusqu'alors, avec Première sortie (1999), Couple de stars (2001) et L'Amour, six pieds sous terre (2002).
Usé de jouer les méchants, il déclare à son agent vouloir « jouer un gars gentil avec une femme, une famille, un chien et une maison »[17]. Cette dernière lui trouve alors le scénario de la pièce de théâtre A Behanding in Spokane(en) de Martin McDonagh[17]. Dans cette pièce à humour noir dans laquelle il côtoie Sam Rockwell, Anthony Mackie et Zoe Kazan, il joue un homme à la recherche de sa main gauche depuis des décennies[17]. Jouant la pièce à Broadway en 2010, le succès est au rendez-vous puisqu'il est nommé aux Tony Awards du meilleur acteur[17],[18]. Il continue à tourner dans beaucoup de films au début des années 2010. Ainsi, il retrouve McDonagh en 2012 dans Sept Psychopathes, comédie de gangsters dans laquelle son interprétation est saluée par la critique[19]. Nouvelle comédie noire sur fond de mafia, il forme la même année un trio avec Al Pacino et Alan Arkin dans le film Les Derniers Affranchis de Fisher Stevens[20].
Depuis 2022, il joue dans la série télévisée de science fictionpsychologiqueSeverance disponible sur Apple TV+[25]. Il déclare avoir trouvé « attirant » l'idée de jouer un rôle différent de d'habitude et que le fait de retrouver Ben Stiller, qui réalise la série, dont il connaît la famille et avec lequel il a déjà joué, ainsi que de retrouver John Turturro avec qui il a également tourné à plusieurs reprises, a eu un impact[25].
En , Christopher Walken épouse Georgianne Thon(en), une actrice reconvertie plus tard en directrice de casting. Il est toujours marié avec elle, cinquante ans plus tard. Le couple vit à Wilton, dans le Connecticut, et n'a jamais eu d'enfants, Walken expliquant à ce sujet que le fait de n'avoir ni enfant, ni hobby, est la principale raison pour laquelle il refuse rarement un rôle[3].
Le , alors qu'il se trouve sur un yacht en compagnie des acteurs Robert Wagner et Natalie Wood, cette dernière est retrouvée le lendemain matin morte, noyée, au large de Los Angeles[27].
Il n'a jamais possédé ni ordinateur, ni téléphone portable, estimant que cela ne le concerne pas. Il avoue néanmoins disposer d’un téléphone portable quand il travaille sur un film[29].
Souvent cantonné dans des rôles de méchants en raison de son expression inquiétante, Walken a également démontré à plusieurs reprises son affinité pour des rôles comiques et a animé à sept reprises l'émission télévisée Saturday Night Live, où il a pris plaisir à démontrer ses talents de danseur et de chanteur et à parodier certains de ses rôles les plus sombres[4].
Il a popularisé le cencerro (cowbell en anglais) avec son expression « We need more cowbell » dans un sketch devenu culte(en) du Saturday Night Live[30]. Il est aussi connu pour son débit de parole très particulier, qui a souvent fait l'objet d'imitations[3],[25]. Il ne sait pas comment sa manière de parler est telle quelle mais il suppose que le fait d'avoir grandi dans le Queens, avec un voisinage dont l'anglais n'est pas la langue maternelle, a pu avoir une influence[25].
Christopher Walken en 2008.
En 2001, il joue sous la direction de Spike Jonze dans le clip musical Weapon of Choice(en) de Fatboy Slim, qui rencontre un grand succès sur Internet et qui lui permet d'exprimer publiquement ses talents de danseur[31].
Travail d'acteur
Ayant une personnalité distinguée, Christopher Walken est souvent confronté à la réécriture de ses personnages après avoir été embauché[32]. Ainsi pour éviter que ces personnages se fassent « Walkeniser », il ajoute une clause à tous ses contrats pour valider ou non les changements apportés à ses personnages[32].
Peu importe le contexte du film, il n'est pas rare de voir un personnage joué par Christopher Walken faire quelques pas de danse, comme il est possible de voir dans des films comme The King of New York (1990) ou encore Arrête-moi si tu peux (2002)[31]. En il déclare au New York Times : « J'ai d'abord été danseur. Même m'appeler acteur, c'est un peu étrange. Je me considère comme quelqu'un qui fait une performance. »[N 1],[17]. En , The Washington Post lui demande si être danseur l'aide dans son métier d'acteur : « Absolument. Avec les danseurs, la préparation s'appelle la répétition - vous le faites encore et encore jusqu'à ce que les mouvements deviennent une partie de votre mémoire musculaire. Toute la discipline et l'aspect physique ne sont pas différents d'être un athlète : ça fait mal et vous devez le faire et vous avez des courbatures. J'ai toujours abordé le métier d'acteur de la même manière. Je trouve mon rythme dans ce que le personnage dit et je le fais jusqu'à ce que cela semble convaincant. Ce n'est pas une façon conventionnelle de le faire. »[N 2],[25].
Théâtre
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Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Christopher Walken. Pour une liste plus complète, se référer à l'Internet Movie Database[33].
↑Citation originale: I was a dancer first. Even calling myself an actor, it’s a little strange. I think of myself as a performer..
↑Citation originale: Absolutely it does. With dancers, rehearsal is called repetition — you just do it over and over until the moves become a part of your muscle memory. The whole discipline and the physical aspect is not unlike being an athlete: It hurts and you have to do it and you get sore. I’ve always approached being an actor the same way. I find my rhythm in what the character is saying and just do it till it sounds convincing. It’s not a conventional way of doing it.
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