Le gouverneur d'Algérie est une fonction qui existait en Algérie pendant la période coloniale française, sous différents noms — gouverneur général, commissaire extraordinaire (1870-1871), résident général (1956-1958) puis délégué général (1958-1962) — peu de temps après la conquête du territoire en 1830 jusqu'à l'indépendance en 1962.
De 1830 à 1834, l'Algérie est gouvernée par un commandant militaire.
Le [1], le roi des Français, Louis-Philippe Ier, crée un « gouverneur général » chargé tant du « commandement général » que de la « haute administration » des nouvelles « possessions françaises dans le nord de l'Afrique » ou « ancienne régence d'Alger » ; il exerce ses attributions « sous les ordres et la direction » du « ministre secrétaire d'État de la guerre » et est assisté, à cet effet, d'un « intendant civil » et d'un « directeur des finances » ainsi que d'un conseil consultatif comprenant, outre les fonctionnaires sus désignés, l'officier général commandant les troupes, l'officier général commandant la marine, l'intendant militaire et le procureur général.
Siège
Dar Hassan Pacha sert de résidence et de palais d'Hiver aux Gouverneurs généraux[2], il semble avoir exercé cette fonction jusqu'aux années 1950[3].
La locution Gouvernement général (dit également GG) pouvait être aussi bien utilisé, en Algérie, pour désigner le pouvoir exécutif de l'administration coloniale que pour désigner l'immeuble l'abritant, l'actuel Palais du gouvernement. Cet immeuble monumental, comptant 600 bureaux et des salles de réunions, centralisait les services généraux de l'administration française. En forme de H, l'édifice a été bâti entre 1929 et 1934, avec aménagements postérieurs jusqu'en 1955, à Alger, boulevard Laferrière, rue Berthèse, rue Saint-Augustin et boulevard du Maréchal Foch, par l'Entreprise Perret Frères selon les plans de l'architecte Jacques Guiauchain[4] et couvre une superficie supérieure à 4 400 m2.
Suppression des fonctions de gouverneur général de l'Algérie dont les attributions sont confiées au ministre de l'Algérie et des Colonies. Il est également créé un « Commandement supérieur des forces militaires de terre et de mer en Algérie » dont les commandants sont les généraux Mac Mahon (septembre 1858-avril 1859), Guesviller (avril 1859-août 1859) et enfin de Martimprey (août 1859-novembre 1860)
Haut-commissaire de la République en Algérie[32],[33]
Cas particuliers
Ministre de l'Algérie et des Colonies
Sous le Second Empire, les fonctions de gouverneur général de l'Algérie sont supprimées par un décret du [34]. Ces fonctions sont transférées au ministère de l'Algérie et des colonies, créé par décret du , installé provisoirement à l'hôtel de Beauvau à Paris. Il est également créé un « Commandement supérieur des forces militaires de terre et de mer en Algérie » dont les commandants sont les généraux Mac Mahon (septembre 1858-avril 1859), Guesviller (avril 1859-août 1859) et enfin de Martimprey (août 1859-novembre 1860)[35].
« Commandement supérieur des forces de terre et de mer » (24 octobre 1870-10 juin 1873)
Par décret du 24 octobre 1870, les fonctions d'administrateur civil et de commandant militaire sont séparées et un poste de « commandant supérieur des forces de terre et de mer » est créé. Le premier général commandant supérieur des forces de terre et de mer est le général de divisionOrphis Léon Lallemand. Le décret du 10 juin 1873 réunit de nouveau dans les mêmes mains les deux fonctions.
À la suite de l'indépendance de l'Algérie, la France est représentée par un ambassadeur. Le premier, Jean-Marcel Jeanneney, fut nommé le , avec le titre d' « ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, haut représentant de la République française en Algérie »[38].
Notes et références
↑Ordonnance du 22 juillet 1834 relative au commandement et à la haute administration des possessions françaises dans le nord de l'Afrique [lire en ligne]
↑Ordonnance du 11 avril 1830 qui nomme commandant en chef de l'armée d'expédition d'Afrique M. le comte de Bourmont, ministre de la guerre [lire en ligne]
↑Arrêté du Gouvernement provisoire de la République du 24 février 1848 portant notamment nomination des ministres du gouvernement provisoire, du nouveau gouverneur général de l'Algérie, d'un maire de Paris, de ses adjoints et du secrétaire général [lire en ligne]
↑Arrêté du Gouvernement provisoire de la République du 29 avril 1848 qui rappelle à paris le général Cavaignac, et nomme le général Changargnier gouverneur général de l'Algérie [lire en ligne]
↑Joseph Bard, L'Algérie en 1854 : itinéraire général de Tunis à Tanger ; colonisation -- paysages -- monuments -- culte -- agriculture -- statistique -- hygiène -- industrie -- commerce -- avenir, L. Maison, , 251 p. (lire en ligne)
↑Décret du 12 février 1948 portant nomination du gouverneur général en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 13 février 1948, p. 1569 [lire en ligne]
↑Décret du 1er octobre 1948 prorogeant la durée des fonctions du gouverneur général en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 2 octobre 1948, p. 9636 [lire en ligne]
↑Décret du 6 avril 1949 renouvelant pour six mois la mission de M. Naegelen, en qualité de gouverneur général de l'Algérie (à compter du 26 février 1949), publié au Journal officiel de la République française du 8 avril 1949, p. 3592 [lire en ligne]
↑Décret du 2 août 1949 renouvelant pour six mois la mission de M. Naegelen, en qualité de gouverneur général de l'Algérie (à compter du 26 août 1949), publié au Journal officiel de la République française du 10 août 1949, p. 7907 [lire en ligne]
↑Décret du 2 février 1950 renouvelant pour six mois la mission de M. Naegelen, en qualité de gouverneur général de l'Algérie (à compter du 26 février 1950), publié au Journal officiel de la République française du 5 février 1950, p. 1384 [lire en ligne]
↑Décret du 22 août 1950 renouvelant pour six mois la mission de M. Naegelen, en qualité de gouverneur général de l'Algérie (à compter du 26 août 1950), publié au Journal officiel de la République française du 27 août 1950, p. 9176 [lire en ligne]
↑Décret du 21 février 1951 renouvelant pour six mois la mission de M. Naegelen, en qualité de gouverneur général de l'Algérie (à compter du 26 février 1951), publié au Journal officiel de la République française du 4 mars 1951, p. 2261 [lire en ligne]
↑Décret du 12 avril 1951 portant nomination du gouverneur général en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 15 avril 1951, p. 3707 [lire en ligne]
↑Décret n° 58-524 du 9 juin 1958 relatif aux attributions du délégué général et commandant en chef des forces armées en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 10 juin 1958, p. 5439 [lire en ligne]
↑Décret n° 58-1233 du 16 décembre 1958 relatif à l'exercice de leurs pouvoirs par les autorités civiles et militaires en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 17 décembre 1958, p. 11346 [lire en ligne]
↑Décret n° 62-390 du 9 avril 1962 pris pour l'application du décret n° 62-306 du 19 mars 1962, notamment son article 11, et portant répartition des attributions entre les services de l'État et les services de l'Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 10 avril 1962, p. 3707 [lire en ligne]
↑Décret n° 62-391 portant organisation du haut-commissariat de la République en Algérie, publié au Journal officiel de la République française du 10 avril 1962, p. 3707 [lire en ligne]
↑ a et b Décret du qui supprime les fonctions de gouverneur général de l'Algérie, dans Bulletin officiel de l'Algérie et des colonies, vol. 1re année, no 1, , p. 37-38 [lire en ligne (page consultée le 17 septembre 2016)].
↑ a et bDécret du 24 juin 1858 qui crée un ministère de l'Algérie et des colonies, et charge de ce ministère S. A. I. le prince Napoléon, dans Bulletin officiel de l'Algérie et des colonies, vol. 1re année, no 1, , texte no 1, p. 2-3 [lire en ligne (page consultée le 17 septembre 2016)].
↑ a et bDécret du qui charge M. Rouher, ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, de l'intérim du ministère de l'Algérie et des Colonies, dans Bulletin des lois de l'Empire français. 11e série, vol. 13, no 671, , texte no 6283, p. 213 [lire en ligne (page consultée le 17 septembre 2016)].
↑ a et bDécret du qui nomme M. le comte Prosper de Chasseloup-Laubat ministre de l'Algérie et des Colonies, et fait cesser l'intérim confié à M. Rouher, ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, dans Bulletin des lois de l'Empire français. 11e série, vol. 13, no 674, , texte no 6321, p. 274 [lire en ligne (page consultée le 17 septembre 2016)].
↑Décret du portant nomination d'un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, haut représentant de la République Française en Algérie, dans Journal officiel de la République française. Lois et décrets, vol. 94e année, no 160, , p. 6669 [fac-similé (page consultée le 17 septembre 2016)].