Tony Shalhoub

Tony Shalhoub
Un homme aux cheveux noirs penchant la tête et souriant.
Tony Shalhoub à New York en 2017.
Nom de naissance Anthony Marcus Shalhoub
Naissance (71 ans)
Green Bay, Wisconsin, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Profession Acteur
Producteur
Réalisateur
Films notables Barton Fink
Men in Black (et suites)
Galaxy Quest
Spy Kids (et suites)
The Barber
Cars (et suites)
Ninja Turtles (et suite)
Séries notables Wings
Monk
Mme Maisel, femme fabuleuse
Signature de la personnalité

Tony Shalhoub est un acteur, producteur et réalisateur américain, né le à Green Bay (Wisconsin, États-Unis).

Après avoir joué au théâtre et obtenu quelques petits rôles au cinéma, notamment dans Barton Fink des frères Coen (1991), sa carrière commence véritablement au cours des années 1990 grâce à la sitcom Wings de 1991 à 1997. Il participe ensuite à deux comédies de son ami Stanley Tucci : À table (1996) et Les Imposteurs (1998), puis enchaîne les seconds rôles au cinéma dans Men in Black (1997) et Men in Black 2 (2002), Couvre-feu (1998), Préjudice (1998), Galaxy Quest (1999), Spy Kids (2001) ou encore The Barber (2001), tout en étant la tête d’affiche du film d’épouvante 13 fantômes (2001).

À partir du début des années 2000, il se fait connaître du grand public grâce à son rôle de détective dans la série Monk pour lequel il remporte un Golden Globe, trois Primetime Emmy Awards et deux Screen Actors Guild Awards aux États-Unis. Tout en continuant de jouer son personnage d’Adrian Monk à la télévision, il participe au film d’animation Cars réalisé par les studios Pixar en 2006, et joue dans de nombreux courts et longs métrages comme Dans les cordes (2004), Chambre 1408 (2007) et AmericanEast (2008).

Lorsque la série Monk s’achève en 2009, Tony Shalhoub fait un retour remarqué sur les planches en jouant à Broadway dans les pièces Golden Boy (2012-2013), Act One (2014) et The Band’s Visit (2017-2018) pour laquelle il remporte le Tony Award du meilleur acteur dans une comédie musicale en 2018. Il continue également à doubler le personnage de Luigi dans Cars 2 (2011) et Cars 3 (2017), ainsi que le personnage de Splinter dans Ninja Turtles (2014) et Ninja Turtles 2 (2016). De 2017 à 2023, il tient à nouveau un rôle récurrent dans une série comique intitulée Mme Maisel, femme fabuleuse pour lequel il a remporté un Primetime Emmy Award en 2019.

Marié à l’actrice Brooke Adams depuis 1992, il a réalisé avec elle un long métrage intitulé Made-Up en 2002 et assume régulièrement les fonctions de producteur. Personnalité engagée en faveur du parti démocrate, il participe à une meilleure intégration des Arabo-Américains dans l’industrie cinématographique hollywoodienne, notamment en raison de ses origines libanaises.

Biographie

Jeunesse et débuts au théâtre (1953-1985)

Vue aérienne de la baie de Green Bay bordée par la Fox River.
Tony Shalhoub est né à Green Bay (ici en 2014), une ville de l’État du Wisconsin où la baie longe les rives du lac Michigan.

Tony Shalhoub est d’origine libanaise[1]. Son père Joseph, orphelin à l’âge de huit ans, immigre aux États-Unis en en passant par Ellis Island[1],[2]. Après sa naturalisation américaine, il réussit à trouver un emploi comme transporteur et vendeur de viande dans le Wisconsin[1],[2]. Il se marie ensuite à Helen et fondent ensemble une famille à Green Bay, où Anthony naît le . Leur quatrième garçon grandit au milieu d’une fratrie de dix enfants[1],[3],[4]. « J’étais naturellement disposé à me donner en spectacle », se souvient l’acteur. « Lorsque mes frères et sœurs rentraient de l’école, je courais à l’étage de la maison où ils dormaient pour les réveiller et leur jouer des sketchs de pacotille que j’avais inventés ou que j’avais vus à la télé[1]. » Sa grande sœur Susan lui fait vivre sa première expérience de théâtre à six ans en le faisant participer à une représentation de la comédie musicale Le Roi et moi dans son lycée[1],[5]. « J’ai toujours rêvé de devenir comédien. J’ai grandi dans une toute petite ville et il n’y avait aucune chance de pouvoir monter sur les planches ou d’être « découvert » comme acteur. Alors j’ai cherché autour de moi comment progresser dans cette voie », raconte Tony Shalhoub[6].

Image externe
Tony Shalhoub et Karen MacDonald dans la pièce Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, mise en scène par Alvin Epstein au Loeb Drama Center en 1981. (Photographie de Richard Feldman)

Une fois sa scolarité au lycée terminée, il entre à l’université du Wisconsin à Green Bay[7]. Grâce à un programme d’échange, il étudie le théâtre à l’université du Maine du Sud à Portland et en sort diplômé en 1977[7],[8]. Il parvient ensuite à intégrer l’école d’art de l’université Yale à New Haven[7]. « Même si j’aimais le théâtre, je ne pensais pas vraiment pouvoir y faire carrière », déclare-t-il. « J’imaginais que je deviendrais peut-être professeur ou quelque chose comme ça. Mais à l’école d’art dramatique, j’entrais véritablement dans l’univers du conservatoire. […] Je me suis alors retrouvé face à des gens qui avaient choisi d’en faire leur métier et j’ai commencé à croire que je pouvais moi aussi le faire[9]. » À partir de 1977, encore étudiant, il participe à sept productions pour le théâtre du répertoire de Yale, puis rejoint en 1980 la compagnie professionnelle de l’American Repertory Theater à Cambridge pendant quatre saisons[1],[10]. Il joue notamment dans Les Trois Sœurs mis en scène par Andrei Șerban en 1982, En attendant Godot et Mesure pour mesure mis en scène par Andrei Belgrader en 1983, L’École de la médisance mis en scène par Jonathan Miller en 1983 et Six personnages en quête d’auteur mis en scène par Robert Brustein en 1984[10]. L’année suivante, il part à New York et fait ses débuts à Broadway dans la pièce The Odd Couple mise en scène par Gene Saks avec Rita Moreno et Sally Struthers[1],[11]. La carrière de Tony Shalhoub est désormais lancée.

Une place à la télévision et au cinéma (1986-2002)

Un habitué des sitcoms : Wings et Stark Raving Mad

Images externes
Tony Shalhoub dans le rôle d’Antonio Scarpacci dans la série Wings de 1991 à 1997. (Photographie de NBC)
Tony Shalhoub dans le rôle de Ian Stark dans la série Stark Raving Mad de 1999 à 2000. (Photographie de NBC)

L’acteur est repéré pour jouer plusieurs rôles à la télévision, notamment un terroriste dans un épisode de la série Equalizer en 1986[12]. Mais le fait que ses origines arabes soient utilisées pour des personnages plutôt caricaturaux ne l’enchante guère : « Je l’ai fait une fois, et une fois était déjà bien assez », dit-il en 2007[12]. Au cours des années 1980, il participe également à de nombreux téléfilms comme Day One de Joseph Sargent où il interprète Enrico Fermi, un physicien italien à l’origine du premier réacteur nucléaire[10],[13]. À partir de 1991, Tony Shalhoub pratique l’accent italien pendant six ans au sein de la sitcom Wings où il interprète le conducteur de taxi Antonio Scarpacci, un personnage « [qui] voudrait être cool et branché afin d’appartenir au monde de Joe (Tim Daly) et Brian (Steven Weber), mais qui n’y arrive pas vraiment. Je crois plutôt qu’il montre aux autres que leurs vies ne sont pas si mauvaises que ça », déclare Tony Shalhoub à propos de ce rôle qui le fait pour la première fois connaître du grand public[14]. Au bout de six saisons, il annonce son départ de la série diffusée sur NBC pour se consacrer à de nouveaux projets, deux ans après avoir participé en guest-star à l’épisode Ombre mortelle de X-Files[15],[16].

En 1999, il tient de nouveau un rôle récurrent à la télévision dans la série Stark Raving Mad, toujours sur la chaîne NBC. Tony Shalhoub interprète cette fois un auteur de romans d’horreur dont le caractère est complètement incompatible avec celui de son éditeur, joué par Neil Patrick Harris, débouchant ainsi sur des situations comiques[17]. La sitcom connaît de bonnes audiences, se classant à la 15e place des meilleurs programmes télévisés américains de l’époque, et remporte même le People’s Choice Award de la nouvelle série de comédie préférée du public[18],[19]. Pourtant, la production est arrêtée au bout de vingt-deux épisodes[20]. Un chroniqueur de Variety écrit : « Harris et Shalhoub sont tous les deux des interprètes très talentueux et charismatiques. Mais il semblerait qu’ils aient besoin de briller autre part[17]. » Les portes du cinéma se sont justement ouvertes pour le principal intéressé.

Un acteur récurrent chez les frères Coen et Stanley Tucci

Tony Shalhoub obtient son premier rôle au cinéma en 1986 dans La Brûlure de Mike Nichols avec Meryl Streep et Jack Nicholson. « J’ai dit à absolument tout le monde que j’étais dans ce film », explique l’acteur à Stephen Colbert en 2018[21]. Mais le réalisateur décide finalement de couper ses scènes au montage et celui-ci apparaît seulement comme figurant dans un avion[21]. Tony Shalhoub a plus de chance avec ses films suivants, notamment Hold-up à New York en 1990. Il y donne la réplique à Bill Murray dans une scène en taxi où il a dû inventer ses propres dialogues pour qu’ils ressemblent à « une sorte de charabia »[22]. Par la suite, ses premiers rôles marquants lui sont offerts par les frères Joel et Ethan Coen : celui de Ben Geisler dans Barton Fink, Palme d’or au Festival de Cannes en 1991, puis celui de Freddy Riedenschneider dix ans plus tard dans The Barber[23]. Pour ce rôle d’avocat dans la Californie des années 1940, certains critiques américains pressentent une nomination de l’acteur aux Oscars[23],[24]. Celle-ci n’aura pas lieu, mais Tony Shalhoub se veut malgré tout reconnaissant envers les deux réalisateurs[24].

Photo en noir et blanc d’un homme chauve portant des lunettes
Tony Shalhoub a tourné dans trois films réalisés par son ami Stanley Tucci (ici en 2009) : À table en 1996, Les Imposteurs en 1998 et Alberto Giacometti, The Final Portrait en 2017.

Il l’est également envers Stanley Tucci, complice depuis leur rencontre en 1989 sur les planches du théâtre de l’université Yale[25]. En 1996, dans son film intitulé À table, ils jouent deux frères immigrés italiens essayant de faire prospérer leur restaurant dans le New Jersey des années 1950. Aux côtés de Minnie Driver, Isabella Rossellini et Ian Holm, acteur que Tony Shalhoub admire tout particulièrement, les deux comédiens s’inspirent du cinéma italien de Federico Fellini et notamment de son acteur fétiche : Marcello Mastroianni[9]. Le film est acclamé par la critique et Tony Shalhoub reçoit le National Society of Film Critics Award du meilleur acteur dans un second rôle[9],[26]. Deux ans plus tard, les deux amis se retrouvent dans le film burlesque Les Imposteurs avec Oliver Platt, Allison Janney, Alfred Molina et Steve Buscemi. Nommé dans la sélection Un certain regard du Festival de Cannes en 1998, ce long métrage permet à nouveau à Tony Shalhoub de jouer avec l’accent italien et de révéler ses talents comiques[27],[28]. En 2016, alors qu’ils collaborent une troisième fois ensemble pour le film Alberto Giacometti, The Final Portrait, Stanley Tucci explique sa relation privilégiée avec son ami : « Tony et moi finissons parfois les phrases l’un de l’autre, vous voyez les choses de la même manière, vous êtes en confiance donc le film peut être meilleur »[29],[Note 1].

Le goût du grand écran et l’amour du théâtre

Pendant dix ans, entre 1992 et 2002, Tony Shalhoub enchaîne les seconds rôles aux côtés de nombreuses stars hollywoodiennes : James Caan dans Lune de miel à Las Vegas en 1992, Will Smith dans Men in Black en 1997 et Men in Black 2 en 2002, Ethan Hawke et Jude Law dans Bienvenue à Gattaca et Ewan McGregor dans Une vie moins ordinaire en 1997, John Travolta dans Préjudice en 1998, Antonio Banderas dans Spy Kids en 2001, ou encore Angelina Jolie dans 7 jours et une vie en 2002[14],[23],[30]. Parmi les films tournés pendant cette période, trois d’entre eux marquent durablement sa carrière au cinéma. Tout d’abord, dans Couvre-feu en 1998, il joue avec Denzel Washington un agent du FBI d’origine libanaise enquêtant sur des terroristes islamistes à New York[12]. Le président du comité anti-discrimination arabo-américain de l’époque dénonce le film comme relevant de l’incitation à la haine raciale[31]. L’acteur lui répond en précisant que l’œuvre permet plutôt de s’interroger sur les situations d’état d’urgence et sur la stigmatisation des Arabo-Américains[31]. Il estime que son rôle s’éloigne des stéréotypes auquel est généralement habitué le cinéma hollywoodien[31],[32]. Dans Galaxy Quest en 1999, il fait partie d’une distribution d’ensemble composée de Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman, Sam Rockwell et Daryl Mitchell. Cette parodie de film de science-fiction, qu’il considère comme l’une de ses œuvres préférées, reçoit des critiques très favorables, notamment en France[33],[34]. Enfin, en 2001, Tony Shalhoub est pour la première fois la tête d’affiche d’un long métrage : 13 fantômes, un remake du film d’horreur homonyme réalisé par William Castle en 1960. Toutefois, le film est descendu en flèche par la critique, Roger Ebert écrivant notamment : « J’espère que 13 fantômes est surtout diffusé dans des multiplexes, car c’est le genre de film pour lequel on passe d’une salle à une autre[35],[36]. » Tony Shalhoub est malgré tout capable de se renouveler en poursuivant intensément sa carrière théâtrale.

Images externes
Tony Shalhoub et Brooke Adams dans la pièce The Heidi Chronicles de Wendy Wasserstein, mise en scène par Daniel Sullivan au Plymouth Theatre de 1989 à 1990. (Photographie de Peter Cunningham)
Tony Shalhoub et John Turturro dans la pièce En attendant Godot de Samuel Beckett, mise en scène par Andrei Belgrader au Classic Stage Company en 1998. (Photographie de Dixie Sheridan)

« Pour moi, il n’y a rien de plus spécial que le théâtre. Même si j’apprécie toujours mes rôles à l’écran, la scène constitue une vraie récompense », déclare-t-il dans une interview en 1995[14]. En effet, six ans plus tôt, c’est en remplaçant Peter Friedman dans la pièce The Heidi Chronicles de Wendy Wasserstein, mise en scène par Daniel Sullivan à Broadway, qu’il fait la rencontre de sa future femme : l’actrice Brooke Adams[11],[37]. Plus tard, en 1992, il partage la scène avec Judd Hirsch dans Conversations with My Father de Herb Gardner[11]. En jouant Charlie, le fils d’un immigré juif d’origine russe ayant essayé de s’intégrer à Manhattan, Tony Shalhoub est nommé pour le Tony Award du meilleur second rôle dans une pièce[38]. Après ce succès, il quitte temporairement le théâtre de Broadway pour jouer The Old Neighborhood de David Mamet avec sa femme Brooke au théâtre Hasty Pudding en 1997, puis En attendant Godot de Samuel Beckett pour les cinquante ans de la pièce avec John Turturro et Christopher Lloyd au Classic Stage Company en 1998[10],[39]. Mais malgré sa passion pour la scène, c’est à la télévision que Tony Shalhoub va rencontrer son plus important succès.

Le succès de la série Monk (2002-2009)

Adrian Monk : un rôle marquant devenu culte

Photo d’un homme dévalant des escaliers avec un costume et un manteau.
Tony Shalhoub sur le tournage de l’épisode Monk dans la course à San Francisco en .

Au début des années 2000, le producteur de cinéma David Hoberman souhaite pour la première fois se lancer dans la création d’une série à la télévision[40]. Il imagine une série policière avec un personnage inspiré de l’inspecteur Clouseau qui souffrirait en permanence de troubles obsessionnels compulsifs[40]. Le scénariste Andy Breckman, passionné par Sherlock Holmes, écrit l’histoire du détective Adrian Monk, enquêtant avec la police sur les crimes perpétrés à San Francisco, tout en essayant de résoudre l’affaire de sa vie : celle de la mort de sa femme Trudy[40],[41],[42].

Au départ, la production pense à l’acteur Michael Richards pour jouer le rôle-titre, puis elle choisit finalement Tony Shalhoub[40]. David Hoberman déclare : « On a toujours pensé que Tony serait super car on savait qu’il l’interpréterait de façon subtile et réaliste alors que beaucoup d’acteurs l’auraient interprété de façon exagérée. Ce n’était pas le genre de comédie qu’on voulait faire[40]. » En effet, comme le fait remarquer l’acteur, Monk est un « équilibre entre le drame et la comédie » et c’est pour cela qu’il ne voulait pas jouer un personnage de détective caricatural : « Ce qui m’intéressait le plus, indique Tony Shalhoub, c’était l’idée de prendre un genre reconnaissable, familier, et d’apporter quelque chose de nouveau. Le personnage de Monk est un détective, ce qu’on a bien sûr déjà vu, mais c’est une sorte de héros improbable[6],[40]. »

Photo de trois hommes côte à côte devant une toile blanche avec des inscriptions en noir
Jason Gray-Stanford (à gauche) et Ted Levine (au centre), acteurs principaux de Monk, posent avec Tony Shalhoub à l’occasion de la célébration du 100e épisode de la série au Paley Center for Media de Los Angeles en .

La série est diffusée pendant huit saisons entre 2002 et 2009 sur la chaîne américaine USA Network et devient l’une des meilleures séries de l’histoire de la télévision câblée aux États-Unis[43],[44]. Elle rassemble notamment plus de neuf millions de téléspectateurs pour son dernier épisode le [45]. La série connaît également un succès public en Allemagne, Australie, Chine, Islande et Japon[6],[46]. En France, Monk est diffusée sur TF1 et rencontre également une forte audience[6],[47]. Les critiques sont dithyrambiques envers son acteur principal : pour Le Monde, il est « l’un des héros les plus surprenants et les plus attachants de séries policières. Antithèse du flic habituel, il s’apparente plutôt à un Rain Man qui aurait enfilé l’imperméable de l’inspecteur Columbo et coiffé le chapeau de Sherlock Holmes », tandis que Libération note « la révélation d’un personnage très fort, remarquablement interprété par Tony Shalhoub »[47],[48]. En 2019, son rôle est devenu définitivement « culte » selon France Inter[49].

Grâce à Adrian Monk, Tony Shalhoub a non seulement gagné une importante notoriété publique, mais il a aussi été récompensé par les critiques de presse, les syndicats d’acteurs et l’Académie des arts et des sciences de la télévision en recevant respectivement le Golden Globe du meilleur acteur dans une série comique en 2003, deux Screen Actors Guild Awards en 2003 et 2005, et trois Primetime Emmy Awards en 2003, 2005 et 2006[9],[50]. Tony Shalhoub reconnaît qu’il a été littéralement « béni d’avoir pu tomber entre les mains de talentueux scénaristes », même s’il estime que ce personnage a complètement envahi son quotidien[22],[51]. Mais tout en ayant un rôle marquant et récurrent à la télévision, l’acteur a également poursuivi d’autres projets artistiques.

En parallèle de Monk, un artiste polyvalent

Vidéos externes
Tony Shalhoub dans le court métrage T for Terrorist d’Hesham Issawi en 2003. (Compte officiel de Sayed Badreya sur Vimeo)
Tony Shalhoub interviewé par Rick Sanchez sur CNN à propos du film AmericanEast d’Hesham Issawi en 2007. (Compte officiel de Sayed Badreya sur YouTube)

L’acteur ne se laisse pas enfermer dans le rôle d’Adrian Monk. Entre 2002 et 2009, il continue de tourner dans plusieurs longs et courts métrages. Il reprend tout d’abord son rôle d’Alexander Minion pour le deuxième et troisième épisodes de la tétralogie Spy Kids de Robert Rodriguez en 2002 et 2003[52]. Il interprète ensuite des seconds rôles aux côtés de Meg Ryan, Alec Baldwin ou encore John Cusack pour les films Dans les cordes, The Last Shot et Chambre 1408[53],[54],[55]. Tony Shalhoub intervient également dans des productions indépendantes, notamment celles du cinéaste égypto-américain Hesham Issawi. En 2003, dans la comédie satirique T for Terrorist, son personnage incite celui joué par Sayed Badreya à se révolter contre un réalisateur qui veut l’enfermer dans un rôle de terroriste islamiste uniquement parce qu’il est d’origine arabe[56]. Ce court métrage est récompensé dans des festivals internationaux à Boston et San Francisco[57]. Quatre ans plus tard, Tony Shalhoub revient devant la caméra d’Hesham Issawi pour AmericanEast, présenté au 4e Festival international du film de Dubaï[58]. Cette fois-ci, il incarne Sam, un Égypto-Américain juif, qui accepte de s’associer avec Mustafa, de confession musulmane, pour monter un restaurant à Los Angeles après les attentats du 11 septembre 2001[56],[57]. Le réalisateur est admiratif du travail de l’acteur et l’a choisi pour sa capacité à dépasser les clivages raciaux et religieux : « Les gens ne réalisent pas qu’il a des origines libanaises. Il a désormais acquis assez d’argent, de pouvoir artistique et d’influence à Hollywood pour pouvoir briser les stéréotypes. Il n’a pas du tout peur de le faire[56]. » Hesham Issawi rajoute : « Le Moyen-Orient est aujourd’hui devenu une partie intrinsèque des États-Unis. Les Américains ont besoin d’en avoir une meilleure connaissance. Tony Shalhoub fait partie de ceux qui construisent ce pont[56]. » Ce dernier a d’ailleurs participé au financement du film en tant que producteur délégué[59]. Il fait de même en 2009 pour le premier court métrage de sa femme Brooke intitulé Pet Peeves[60].

Tony Shalhoub se lance lui aussi dans la réalisation en 2002 avec le long métrage Made-Up. « J’aime faire des choses différentes de celles que j’ai déjà essayées », dit-il dans une interview en 2004[61]. Ce film indépendant est une mise en abyme du monde du cinéma sous la forme d’un faux documentaire[37]. Il s’intéresse à une actrice nommée Elizabeth ayant atteint la cinquantaine et qui espère pouvoir toujours rester jeune[62]. La production se fait en famille avec sa femme Brooke et sa belle-sœur Lynne comme actrices principales, et son neveu Michael Matzdorff comme monteur[61]. Tony Shalhoub joue également dans le film avec sa sœur Susan et son frère Michael, mais aussi Gary Sinise[61],[62]. Made-Up reçoit un accueil favorable en festival, recevant le prix du public au SXSW Film Festival[63]. Toutefois, les critiques sont mitigées. The New York Times pense qu’il s’agit « davantage d’un film fait maison que d’une comédie subtile et complexe sur le thème de la vanité[64]. » Cependant, le magazine Rolling Stone estime que « le réalisateur Tony Shalhoub est tout aussi lumineux et nuancé que l’acteur. Son don pour le rire grinçant […] fait de Made-Up une œuvre caustique et désopilante[62]. » Lors d’une conférence à l’école d’art dramatique de l’université du Sud de la Californie en 2016, Tony Shalhoub donne son point de vue sur le métier de réalisateur et sur le travail d’improvisation : « La clé pour mettre en scène – si cela est possible bien évidemment – est d’avoir la patience de laisser les événements arriver naturellement et de les faire entrer dans le jeu du comédien. Mais personnellement, j’ai du mal à me départir de la direction d’acteur[65]. » Même s’il a apprécié cette expérience, sa passion reste la scène, et tout particulièrement le théâtre[61]. En 2007, il est justement à l’affiche de la pièce off-Broadway intitulée The Scene, une comédie noire avec Anna Camp et Patricia Heaton[66].

Photo d’une petite voiture jaune.
À partir de 2006, Tony Shalhoub double le personnage de Luigi, une Fiat 500 à l’accent italien, dans le film d’animation Cars et ses suites.

Sa carrière se diversifie encore lorsqu’il devient le doubleur du personnage de Luigi à partir de 2006. Cette voiture anthropomorphe, vendeuse de pneus, apparaît pour la première fois dans le film d’animation Cars, réalisé par les studios Pixar[67]. Elle permet à l’acteur de retravailler son accent italien puisque Luigi est une Fiat 500[68]. « Je me sens vraiment relié à ce personnage. […] Il est toujours excité et impatient », déclare Tony Shalhoub alors qu’il enregistre sa voix pour une attraction du parc Disney California Adventure en 2016[69]. Il participe au doublage des deux autres volets de la trilogie en 2011 et 2017, ainsi qu’à la série et aux jeux vidéo dérivés[59]. En 2008, il met à nouveau sa voix à contribution pour la lecture de The Cricket in Times Square, un livre pour enfants de George Selden publié en 1960[70]. Sa performance de narrateur lui vaut une nomination pour le Grammy Award du meilleur livre audio pour enfants[71]. Après la fin de la série Monk et ces différentes expériences artistiques, Tony Shalhoub décide de se consacrer pleinement au théâtre et son retour s’annonce fructueux.

De Broadway à Amazon Studios (2010-2023)

La reconnaissance au théâtre : Golden Boy, Act One et The Band’s Visit

Vidéo externe
Tony Shalhoub et Seth Numrich dans la pièce Golden Boy de Clifford Odets, mise en scène par Bartlett Sher au théâtre Belasco entre 2012 et 2013. (Compte officiel du théâtre du Lincoln Center sur YouTube)

Il foule à nouveau les planches du théâtre de Broadway en 2010 grâce à son ami Stanley Tucci qui le fait jouer dans sa nouvelle mise en scène de Lend Me a Tenor au théâtre Music Box[72],[73]. Cette comédie écrite par Ken Ludwig en 1986 mélange à la fois l’univers de la farce et du slapstick[74]. En 1934, Henry Saunders, le tempétueux directeur de l’opéra de Cleveland joué par Tony Shalhoub, reçoit le célèbre ténor italien Tito Merelli, joué par Anthony LaPaglia. Mais son arrivée à l’hôtel connaît de multiples rebondissements et catastrophes en série[75]. La performance de Tony Shalhoub, qui partage la scène avec son épouse Brooke, est unanimement saluée par la critique[74],[75]. L’agence Reuters écrit notamment : « Shalhoub et LaPaglia, récemment libérés de leurs rôles respectifs à la télévision dans Monk et FBI : Portés disparus, délivrent chacun une interprétation comique virevoltante[76]. » L’acteur enchaîne ensuite avec un autre succès. En 2012, il est Monsieur Bonaparte dans la pièce Golden Boy, écrite en 1937 par Clifford Odets et mise en scène par Bartlett Sher au théâtre Belasco[77]. Ce rôle avait déjà été joué en 1939 par Lee J. Cobb dans une adaptation cinématographique de Rouben Mamoulian intitulée L’Esclave aux mains d’or[78]. Joe, le fils de l’Italo-Américain Monsieur Bonaparte joué par Seth Numrich, renonce aux rêves de son père, qui voulait le voir devenir violoniste, pour se lancer dans la compétition de boxe[77]. Le critique du New York Times a été ému par la prestation de Tony Shalhoub : « [Il] insuffle à son personnage une tendresse mélancolique qui n’est jamais larmoyante. La scène décisive où Joe implore son père de lui donner sa bénédiction pour sa nouvelle carrière – et celui-ci refuse – est interprétée avec une justesse émotionnelle absolument naturelle qui la rend encore plus émouvante[79]. » L’acteur est alors nommé une nouvelle fois pour le Tony Award du meilleur second rôle dans une pièce, mais aussi pour le Drama Desk Award dans la même catégorie[38].

Vidéo externe
Tony Shalhoub jouant un extrait de la pièce Act One de Moss Hart, mise en scène par James Lapine au théâtre Vivian Beaumont en 2014. (Compte officiel du New York Times sur YouTube)

En 2014, il est cette fois nommé pour le Tony Award du meilleur acteur pour son interprétation de trois rôles dans la pièce Act One mise en scène par James Lapine au théâtre Vivian Beaumont[80],[81]. Cette œuvre s’inspire de l’autobiographie de Moss Hart, né dans le Bronx en 1904 au milieu d’une famille juive et pauvre d’origine anglaise et devenu plus tard un célèbre dramaturge et metteur en scène à Broadway[82]. Santino Fontana l’interprète à l’âge adulte, tandis que Tony Shalhoub l’incarne à un âge plus avancé. Ce dernier est également présent sur scène dans la peau de son père, mais aussi sous les traits de son mentor George S. Kaufman[80]. Pour pouvoir différencier ces rôles, l’acteur attribue à chacun un geste particulier[80]. Sa performance est diffusée à la télévision américaine sur la chaîne PBS le [83]. La même année, il donne la réplique à Diane Lane dans The Mystery of Love and Sex, une comédie de Bathsheba Doran mise en scène par Sam Gold au théâtre du Lincoln Center, tout en renouant avec le théâtre de l’absurde de Samuel Beckett en jouant avec sa femme Brooke dans Oh les beaux jours mis en scène par Andrei Belgrader au théâtre Flea[84],[85]. Pour l’acteur, cette pièce est « énigmatique, complètement imprévisible, tout en étant émouvante, drôle et, d’une certaine manière, amèrement romantique[86]. » Le couple, à la ville comme à la scène, enchante les critiques, de The Guardian au New York Post[87],[88].

Vidéo externe
Tony Shalhoub interprète en arabe le poème Itgara’a extrait de la comédie musicale The Band’s Visit, écrite et composée par David Yazbek et mise en scène par David Cromer. (Compte officiel de la NPR sur YouTube)

Son travail au théâtre finit par être définitivement reconnu en 2017. Cette année-là, il intervient tout d’abord dans The Price, une pièce écrite par Arthur Miller en 1968 et mise en scène par Terry Kinney au théâtre American Airlines[89]. Cette pièce raconte l’histoire de Victor Franz qui a sacrifié ses études pour soutenir financièrement son père pendant la Grande Dépression. Tony Shalhoub joue le rôle de son frère Walter, un brillant médecin, aux côtés de Mark Ruffalo, Jessica Hecht et Danny DeVito[90]. « Lorsque Walter, le frère aîné, arrive sous les traîts de Tony Salhoub, la pièce peut enfin commencer », écrit la critique de Variety. « Il est un merveilleux acteur, tout en nuances, et son sourire en coin est à la fois un signe de protection et de menace[89]. » Mais le succès arrive véritablement avec The Band’s Visit, une comédie musicale écrite et composée par David Yazbek à partir d’un livre d’Itamar Moses et adaptée au cinéma par Eran Kolirin sous le titre La Visite de la fanfare en 2007[91]. Cette pièce met en scène la rencontre inattendue entre les membres de l’orchestre de la police d’Alexandrie, perdus au beau milieu du désert du Néguev alors qu’ils devaient jouer dans un centre culturel arabe à Petah Tikva, et Dina, la propriétaire israélienne d’un café dans un village imaginaire nommé Bet Hatikva[92]. The Band’s Visit remporte un important succès critique et public au théâtre Ethel Barrymore[93]. En jouant le rôle du colonel Tewfiq Zakaria de à , Tony Shalhoub participe pour la première fois à une comédie musicale et à cette occasion, il interprète a cappella le poème Itgara’a en arabe[93]. « Je n’étais pas seulement intimidé, j’étais terrorisé. J’ai alors tenté de lutter bec et ongles. Mais j’avais besoin d’aide et de soutien. J’ai travaillé avec un coach vocal autant que faire se peut[93]. » En 2018, il remporte le Tony Award du meilleur acteur dans une comédie musicale et dédie sa récompense à son père libanais qui a émigré aux États-Unis dans les années 1920[94]. Sa réussite au théâtre est désormais confirmée.

Retour à la comédie : Mme Maisel, femme fabuleuse

Avant de revenir à la télévision, Tony Shalhoub fait un retour remarqué au cinéma. Après une courte apparition dans la comédie romantique Comment savoir avec Reese Witherspoon en 2010, il interprète un milliardaire dépouillé par un gang de culturistes composé de Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie dans No Pain No Gain en 2013[95],[96]. Ce film de Michael Bay, inspiré de faits réels, est une comédie noire qui « raconte la perversion totale du rêve américain », selon Tony Shalhoub[97],[98]. « Une partie du problème de nos vies dans un monde consumériste est qu’il est difficile de savoir quantifier le moment où l’on en a assez. Malheureusement, cette culture nous amène à nous comparer sans cesse à notre voisin », rajoute-t-il[97]. No Pain No Gain remporte un succès notable au box-office international et Tony Shalhoub rejoint à nouveau l’année suivante une production de Michael Bay intitulée Ninja Turtles, un reboot de la série de films sur les Tortues Ninja, réalisé par Jonathan Liebesman[99],[100],[101]. Tony Shalhoub prête sa voix à Splinter, le maître et père adoptif du groupe de super-héros[102]. Le film associe des images en prise de vues réelles à des images de synthèse[101]. Ainsi, les mouvements de son personnage sont réalisées en motion capture par le comédien Danny Woodburn[103]. Ce procédé technique sera réitéré pour le film suivant en 2016[104].

Capture d’écran montrant le visage d’un homme moustachu en gros plan.
Tony Shalhoub (ici en 2018) renoue avec le succès à la télévision en interprétant Abe Weissman dans Mme Maisel, femme fabuleuse, une comédie produite par Amazon Studios de 2017 à 2023.

Tony Shalhoub fait le grand écart entre blockbusters et films indépendants ou à sortie limitée au cours de la même décennie en jouant dans The Adventures of Beatle, un thriller avec Ever Carradine, Michele Hicks et Jeffrey Dean Morgan, Custody, un drame sélectionné au Festival du film de Tribeca, et Revenger, un film d’action avec un personnage de tueur à gages transgenre joué par Michelle Rodríguez[105],[106],[107]. En 2017, il interprète également le frère d’Alberto Giacometti, joué par Geoffrey Rush, dans un biopic réalisé par son ami Stanley Tucci[108].

Son retour sur le petit écran n’est pas immédiatement gratifiant. À partir de la rentrée 2013, il fait partie de la distribution principale d’une nouvelle comédie de CBS centrée sur la vie de plusieurs hommes divorcés et intitulée We Are Men[109]. Toutefois, les critiques sont absolument défavorables, notamment en France, où Télérama en parle comme d’une « suite de postures caricaturales finissant quasi systématiquement dans la misogynie[110]. » La série est déprogrammée après seulement deux épisodes sans même attendre la diffusion des neuf autres restant[111]. Mais Tony Shalhoub dépasse cet échec en décrochant le rôle d’un médecin urgentiste dans Nurse Jackie en 2015, puis celui d’un sénateur républicain dans BrainDead en 2016[112],[113]. Le comédien estime que ce personnage ressemble un peu à Donald Trump dans le sens où « il est complètement sans filtre et n’éprouve aucun remords, ce qui est assez libérateur pour un acteur », déclare-t-il[114].

L'année suivante, il intègre une nouvelle production d’Amazon Studios racontant la vie d’une jeune ménagère dans le New York des années 1950 qui, au moment de sa rupture avec son mari, se lance dans le comique de scène sous le nom de Mme Maisel[115]. Tony Shalhoub interprète son père, un professeur de mathématiques plutôt conservateur et très protecteur envers sa fille Midge, jouée par Rachel Brosnahan[9]. Son interprétation est acclamée par la critique et l’acteur remporte de nombreuses récompenses, en particulier le Primetime Emmy Award du meilleur acteur dans un second rôle dans une série télévisée comique en 2019[116]. Tony Shalhoub reprend exceptionnellement son rôle d’Adrian Monk en pour un sketch autour de la pandémie de Covid-19, l’acteur et sa femme ayant été eux-mêmes contaminés par le virus[117]. Une adaptation cinématographique de la série culte est d’ailleurs annoncée, en , pour une diffusion sur la plateforme de streaming Peacock[118]. Entre-temps, il finit de participer à la cinquième et dernière saison de Mme Maisel, femme fabuleuse pour Amazon[119].

Analyse du jeu d’acteur

Portrait en noir et blanc d’un homme portant une fine moustache et regardant sur la gauche
Tony Shalhoub cite le comédien britannique Peter Sellers (ici en 1966) comme l’une de ses principales influences.

Même s’il a étudié l’art dramatique à l’université, Tony Shalhoub déclare ne pas adhérer à une méthode de jeu en particulier, préférant explorer toutes les possibilités qui s’offrent à lui[7]. Pour interpréter physiquement Adrian Monk, il passe alternativement du drame à la comédie, à la manière des comédiens du cinéma muet comme Charlie Chaplin et Buster Keaton[120]. En même temps, il donne une épaisseur psychologique à son personnage en lui imaginant un passé[12]. Le médecin Richard G. Petty, spécialiste des troubles obsessionnels compulsifs, a d’ailleurs déclaré dans un article en 2007 que son interprétation était très réaliste[121]. Tony Shalhoub explique qu’il a pu perfectionner son rôle avec les scénaristes et les monteurs de la série en occupant le poste de producteur délégué, ce qui lui a permis de garder une forme de contrôle et de liberté[65]. De façon générale, il considère que l’acteur qui l’a le plus influencé reste Peter Sellers[122].

Au cours de sa carrière, Tony Shalhoub est parvenu à s’extraire des stéréotypes raciaux auxquels il pouvait être rattaché en raison de ses origines libanaises : « Ma vie ne consiste pas à choisir entre jouer un Arabe et ne pas jouer un Arabe. Il peut y avoir un piège à trop vouloir exagérer et souligner ce terme d’Arabo-Américain », dit-il en 2007[12]. Le comédien est parvenu à jouer aussi bien des immigrés italiens, que des Espagnols ou encore des personnes juives[65]. « Certains acteurs sont très bons dans ce qu’ils font, mais restent limités à un seul domaine en fonction de leurs capacités, explique-t-il en 2016. Il existe pourtant une multitude de rôles différents[65]. » Tony Shalhoub essaie de changer le regard porté sur les Arabo-Américains dans l’industrie cinématographique hollywoodienne, notamment à travers les films du cinéaste Hesham Issawi[56],[123]. En 2005, il participe à la mise en place du Concours du meilleur réalisateur arabo-américain dans le but d’encourager la création chez les jeunes artistes qui pourront ainsi raconter leurs propres histoires[124].

Engagements politiques et philanthropiques

Tony Shalhoub est très clair sur son orientation politique : « J’ai toujours été un démocrate et même parfois ce qu’on appelle un indépendant[114]. » Il est à la fois un acteur et un citoyen engagé : « Je suis à l’affût de tout ce qui se passe dans le monde : de la guerre en Irak aux scandales dans notre gouvernement, aux combats pour garder nos droits et libertés en Amérique face aux conservateurs qui remettent, selon moi, toujours la constitution américaine en cause[6]. » En 2002, il fait partie des artistes de cinéma, comme Martin Sheen ou Héctor Elizondo, ayant manifesté publiquement son désaccord pour l’envoi des troupes américaines en Irak[125]. Il rejoint notamment l’association MoveOn avec d’autres activistes pour faire pression sur la Maison-Blanche afin de trouver une résolution diplomatique plutôt que militaire au conflit : « Nous devons être courageux et faire entendre cette voix qui est celle de l’opinion publique », dit-il en 2003[126]. La même année, il est membre du jury pour l’opération « Bush in 30 seconds » visant à créer des campagnes publicitaires critiquant les décisions politiques du président George W. Bush[127]. Tony Shalhoub soutient également le principe de réconciliation pacifique entre Israël et Palestine à travers l’organisation Parents Circle-Families Forum qui encourage le dialogue entre les deux communautés[128].

Photo en gros plan d'un homme devant un micro et pointant l'index droit en l’air
Tony Shalhoub prononçant un discours devant le Capitole de Madison lors des manifestations du Wisconsin le .

Dans le cadre d’un entretien avec la professeure de sociologie Violaine Roussel de l’université Paris-VIII en 2004, il justifie son engagement politique en ces termes : « Notre devoir en tant que citoyen n’est pas d’apporter des solutions rapides et violentes, il s’agit plutôt d’interroger nos pratiques et nos expériences en réfléchissant à des idées qui peuvent être testées puis ajustées, tout en étudiant les lois internationales et constitutionnelles afin d’agir en toute connaissance de cause au moment opportun […][129]. » Il met justement cette pensée en pratique lors des manifestations des fonctionnaires publics dans l’État du Wisconsin en 2011. Le 12 mars, il participe avec l’actrice Susan Sarandon à une marche vers le Capitole à Madison pour contester les décisions budgétaires du gouvernement républicain local[130]. Il prononce un discours devant plus de 100 000 manifestants en considérant qu’il s’agit de « la naissance d’un mouvement national, un mouvement destiné à restaurer les droits des travailleurs[130],[131]. » Ses prises de position se font entendre au sein même du parti démocrate, comme lors de sa convention nationale à Charlotte en 2012, où il critique l’arrêt Citizen United pris par la Cour suprême en 2010 qui, selon lui, associe de manière beaucoup trop pernicieuse le pouvoir financier et le pouvoir politique aux États-Unis[132],[133]. Néanmoins, Tony Shalhoub n’a pas hésité à participer à une collecte de fonds pour la réélection de Barack Obama en 2012, qui est par ailleurs venu le voir jouer dans la pièce The Price en 2017[134],[135].

Le comédien est également engagé sur le plan philanthropique. En 2008, en lien avec son rôle du détective Adrian Monk victime de troubles obsessionnels compulsifs, il participe à une campagne de sensibilisation pour l’Anxiety and Depression Association of America[136],[137]. Il rejoint aussi des associations qui accompagnent des personnes atteintes de maladies mentales comme le syndrome de La Tourette[6]. Par ailleurs, sa femme Brooke et lui soutiennent financièrement l’Assets School à Honolulu, un établissement scolaire qui vient en aide aux enfants à haut potentiel ou ayant des difficultés d’apprentissage comme la dyslexie[138]. À l’automne 2020, il participe à plusieurs événements caritatifs à la suite des explosions survenues dans la capitale libanaise, notamment à l’appel de l’université américaine de Beyrouth[139],[140].

Vie personnelle et famille

Tony Shalhoub est marié à l’actrice Brooke Adams depuis [141]. Ils se sont rencontrés pour la première fois trois ans auparavant en jouant ensemble dans la pièce The Heidi Chronicles à Broadway[37]. À l’époque, Brooke Adams a adopté seule une fille nommée Josie, puis le couple en adopte une deuxième appelée Sophie après leur mariage en 1994[142],[143]. « Avoir des enfants, déclare l’acteur, vous force à vous ouvrir encore plus sur le monde qui vous entoure. C’est quelque chose de sain et cela vous permet de progresser sur un plan personnel. C’est l’idée aussi de donner sans forcément recevoir[6]. » Ils vivent principalement à Los Angeles, tout en ayant une maison de vacances sur l’île de Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts[144],[145].

La famille de Tony Shalhoub gravite beaucoup autour du milieu artistique et culturel. Tout d’abord, sa femme et lui se sont souvent donné la réplique au théâtre, à la télévision et au cinéma, notamment dans cinq épisodes de Monk entre 2002 et 2009[146]. Il a également fait jouer sa belle-sœur Lynne Adams dans son film Made-Up en 2002[37]. Parmi ses frères et sœurs, deux d’entre eux sont aussi comédiens : Susan, connue notamment pour son rôle de Florence dans la série Stranger Things, et Michael, qui a aussi fait quelques apparitions dans Monk[147],[148]. Par ailleurs, son frère Dan, responsable d’une entreprise de nettoyage de stores à Milwaukee, a participé à l’émission de téléréalité American Inventor en 2006 pour présenter une invention permettant de ramasser les déjections canines sans avoir à se baisser[149],[150]. Enfin, il est également l’oncle du monteur et réalisateur Michael Matzdorff et le cousin de l’animateur de radio d’origine germano-libanaise Jonathon Brandmeier[61],[151],[152].

Filmographie

Acteur

Cinéma

Longs métrages
Courts métrages

Télévision

Séries télévisées
Téléfilms
Court métrage
  • 2006 : GoingGreen: Every Home an Eco-Home de Judith Vogelsang : le narrateur

Doublage

Cinéma
Télévision
Jeux vidéo

Producteur

Cinéma

Longs métrages
Courts métrages

Télévision

Séries télévisées

Réalisateur

Théâtre

Distinctions

Sauf mention contraire ou complémentaire, la liste des distinctions est issue du site Internet Movie Database pour le cinéma et la télévision, et du site officiel de Playbill pour le théâtre[38],[50].

Récompenses

Tableau récapitulatif des récompenses de Tony Shalhoub au cinéma et à la télévision
Année Récompense Catégorie Film ou série
1997 National Society of Film Critics Award Meilleur acteur dans un second rôle (partagée avec Martin Donovan pour Portrait de femme) À table
2002 Festival du film de Northampton Meilleur film du festival Made-Up
Festival international du film de Santa Barbara Prix « Independent Voice »
SXSW Film Festival Prix du public pour un premier film de fiction
2003 Golden Globe Meilleur acteur dans une série musicale ou comique Monk
Primetime Emmy Award Meilleur acteur dans une série comique
Screen Actors Guild Award Meilleur acteur dans une série comique
Online Film & Television Association Meilleur acteur dans une série comique
2005 Screen Actors Guild Award
Primetime Emmy Award
2006
Family Television Award Meilleur acteur
2010 Prism Award Meilleur acteur dans une série comique
2018 Festival de télévision de Monte-Carlo Mme Maisel, femme fabuleuse
2019 Primetime Emmy Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique
Screen Actors Guild Award Meilleur acteur dans une série comique
Meilleure distribution pour une série comique (partagée avec la distribution principale)
2020
Meilleur acteur dans une série comique
Tableau récapitulatif des récompenses de Tony Shalhoub au théâtre
Année Récompense Catégorie Pièce
2018 Tony Award Meilleur acteur dans une comédie musicale The Band’s Visit
2019 Daytime Emmy Award Meilleure performance musicale dans l’émission Today (partagée avec la distribution principale)

Nominations

Tableau récapitulatif des nominations de Tony Shalhoub au cinéma et à la télévision
Année Récompense Catégorie Film ou série
1996 New York Film Critics Circle Award Meilleur acteur dans un second rôle À table
1997 Chlotrudis Award Meilleur acteur
Film Independent’s Spirit Award Meilleur acteur principal
2002 AFI Award Meilleur acteur de l’année The Barber
Chicago Film Critics Association Award Meilleur acteur dans un second rôle
Online Film Critics Society Award
Taos Talking Pictures Film Festival Taos Land Grant Award Made-Up
2003 Screen Actors Guild Award Meilleur acteur dans une série comique Monk
Television Critics Association Award Meilleure interprétation dans une série comique
2004 Primetime Emmy Award Meilleur acteur dans une série comique
Gold Derby Award Meilleur acteur dans une série comique
Online Film & Television Association Award
Satellite Award Meilleur acteur dans une série musicale ou comique
Golden Globe Meilleur acteur dans une série musicale ou comique
2005
Satellite Award Meilleur acteur dans une série musicale ou comique
Gold Derby Award Meilleur acteur dans une série comique
2006 Online Film & Television Association Award
2007 Golden Globe Meilleur acteur dans une série musicale ou comique
Prism Award Meilleur acteur dans une série comique
Screen Actors Guild Award
Primetime Emmy Award
2008
Screen Actors Guild Award
2009 Golden Globe Meilleur acteur dans une série musicale ou comique
Screen Actors Guild Award Meilleur acteur dans une série comique
Primetime Emmy Award
2010
Screen Actors Guild Award
2018 Primetime Emmy Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique Mme Maisel, femme fabuleuse
Online Film & Television Association Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique
2019
Broadcast Film Critics Association Award
Critics’ Choice Movie Award
Gold Derby Award
Satellite Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série
2020 Gold Derby Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique
Primetime Emmy Award
2022
Hollywood Critics Association Television Award Meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique en streaming
Tableau récapitulatif des nominations de Tony Shalhoub au théâtre
Année Récompense Catégorie Pièce ou œuvre littéraire
1992 Tony Award Meilleur second rôle dans une pièce Conversations with My Father
2009 Grammy Award Meilleur livre audio pour enfants The Cricket in Times Square
2013 Drama Desk Award Meilleur second rôle dans une pièce Golden Boy
Outer Critics Circle Award
Tony Award
2014 Meilleur acteur dans une pièce Act One
Outer Critics Circle Award Meilleur acteur dans une pièce
2017 Meilleur acteur dans une comédie musicale The Band’s Visit
2018 Drama League Award Meilleure performance

Voix francophones

En France, Michel Papineschi est la voix régulière de Tony Shalhoub[153]. Au Québec, il s'agit de Manuel Tadros[154].

Notes et références

Notes

  1. Stanley Tucci est également apparu aux côtés de Tony Shalhoub comme guest-star dans l’épisode Monk et son double de la série homonyme.
  2. Avant d’être à l’affiche du théâtre Ethel Barrymore à partir de novembre 2017, The Band’s Visit a été jouée off-Broadway pour l'Atlantic Theater Company de novembre 2016 à janvier 2017.

Références

  1. a b c d e f g et h (en) Tony Shalhoub, interview par Marc Myers, Tony Shalhoub on a Green Bay Childhood, The Wall Street Journal,  (consulté le ). Inscription nécessaire
  2. a et b (en) Andrew Koch, « Tony Shalhoub Shares His Father’s Immigration Story at the Tony Awards », Family Tree Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Barbara A. Schreiber, « Tony Shalhoub – American actor », Encyclopædia Britannica,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Kendra Meinert, « Tony Shalhoub talks about growing up in Green Bay, Lombardi-era Packers on WTF podcast », Green Bay Press-Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Tony Shalhoub, interview par Michele Wojciechowski, We Are Men Star Tony Shalhoub on Life after Monk, Parade Magazine,  (consulté le ).
  6. a b c d e f et g Tony Shalhoub, interview par Emmanuel Itier, Monk passe aux aveux !, Allociné,  (consulté le ).
  7. a b c et d (en) « From Maine to Monk: USM Alumni Tony Shalhoub », The Free Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « USM alumnus Tony Shalhoub wins first Tony Award », site officiel de l’université du Maine du Sud, (consulté le ).
  9. a b c d et e (en) Tony Shalhoub, interview par Dave Davies, Tony Shalhoub on Mrs. Maisel and Questioning His Worth As an Actor, Fresh Air, NPR,  (consulté le ).
  10. a b c et d (en) « Tony Shalhoub – Biography », site officiel de l’American Repertory Theater (consulté le ).
  11. a b et c (en) « Tony Shalhoub », sur Internet Broadway Database (consulté le ).
  12. a b c d et e (en) Ashraf Khalil, « But can you play a terrorist? », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Day One (Joseph Sargent, 1989) », sur Allociné (consulté le ).
  14. a b et c (en) N. F. Mendoza, « With an eye on…: Tony Shalhoub’s Wings lets him be the driver and the passenger happy to go along for the ride », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Michael Fleming, « Harrelson in Dog house; Shalhoub off Wings », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « X-Files : les guest-stars les plus folles passées par la série », Première,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b (en) Ray Richmond, « Stark Raving Mad », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) Tim Brooks et Earle Marsh, The Complete Directory to Prime Time Network and Cable TV Shows : 1946–Present, Ballantine Books, , 9e éd. (1re éd. 1979), 1832 p. (ISBN 978-0-345-49773-4, lire en ligne), p. 1695.
  19. (en) « People’s Choice Awards 2000 » (version du sur Internet Archive).
  20. (en) « These 12 sitcoms of the 1990s were brief hits but only lasted a year », site web de la chaîne WWME-CD, (consulté le ).
  21. a et b (en) Tony Shalhoub, interview par Stephen Colbert, Tony Shalhoub Learned That Kids Don’t Appreciate Paris, The Late Show with Stephen Colbert, CBS,  (consulté le ).
  22. a et b (en) Tony Shalhoub, interview par Justin Kirkland, Tony Shalhoub Was Once Bill Murray’s Cab Driver. Now He’s America’s Favorite Mid-Century Dad, Esquire,  (consulté le ).
  23. a b et c (en) Jon Burlingame, « The Unusual Suspects », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. a et b (en) Chris Gennusa, « Tony Shalhoub », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) Raven Snook, « Monk Star Reunites with an Old Pal », TV Guide,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (en) « National Society of Film Critics Awards », (version du sur Internet Archive).
  27. « Les Imposteurs (Stanley Tucci, 1988) », site officiel du Festival de Cannes (consulté le ).
  28. (en) Todd McCarthy, « The Impostors », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. Kim Hullot-Guiot, « Stanley Tucci : son coin de l’affiche », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (en) « Tony Shalhoub », site web de la chaîne Hallmark Movies & Mysteries (consulté le ).
  31. a b et c (en) Ed Leibowitz, « Caught in the Middle », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. (en) Craig Considine, Muslims in America : Examining the Facts, ABC-CLIO, coll. « Contemporary Debates », , 226 p. (ISBN 978-1-4408-6054-6, lire en ligne), p. 157.
  33. (en) Tony Shalhoub, interview par Steven Weintraub, Tony Shalhoub Talks Pain and Gain and Galaxy Quest, Collider,  (consulté le ).
  34. « Critiques presse pour le film Galaxy Quest », sur Allociné (consulté le ).
  35. (en) Roger Ebert, « 13 Ghosts », Chicago Sun-Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « Critiques presse pour le film 13 fantômes », sur Allociné (consulté le ).
  37. a b c et d (en) Neil Genzlinger, « An Actress of a Certain Age Eyes the Beauty Cult », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. a b et c (en) « Tony Shalhoub », site officiel de Playbill (consulté le ).
  39. (en) Harry Haun, Kenneth Jones et Sean McGrath, « Turturro, Shalhoub & Lloyd Wait for Godot at NY’s CSC, Nov. 10-Dec. 20 », Playbill,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  40. a b c d e et f (en)  Mr. Monk and His Origins [quatrième DVD de la première saison de Monk] (, 4 minutes), Universal Studios, consulté le
  41. (en) Marilyn Stasio, « Cover Story; Obsessed, Not Just with Solving Crimes », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  42. (en) Susan Stewart, « Happy to Be Neurotic, at Least Once a Week », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  43. Claire Varin, « Les adieux de Monk ont battu des records », sur Allociné, (consulté le ).
  44. (en) « USA Network Announces Fifth & Sixth Season Pick-Up and Acquisition of Back-End Strip Rights of the Award-Winning Original Series Monk », (version du sur Internet Archive).
  45. (en) Benjamin Toff, « A Monk Farewell Gift », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  46. (en) Tony Shalhoub, Interview, Tony Shalhoub: still Monk after all this years, Associated Press,  (consulté le ).
  47. a et b Thierry Nirpot, « Monk », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  48. Philippe Guedj, « TOC de flic », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  49. Dorothée Barba, « Monk : un enquêteur délicieusement maniaque », Capture d’écrans, France Inter, (consulté le ).
  50. a et b (en) « Les récompenses de Tony Shalhoub », sur Internet Movie Database (consulté le ).
  51. (en) Tony Shalhoub, interview par Ray Richmond, Monk – Tony Shaloub on Playing Adrian Monk, célébration du 100e épisode de Monk au Paley Center for Media de Los Angeles,  (consulté le ).
  52. (en) Madeline Boardman, « Spy Kids: Where Are They Now? », Entertainment Weekly,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  53. (en) Jonathan Rosenbaum, « Against the Ropes », Chicago Reader,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  54. (en) Roger Ebert, « The Last Shot », Chicago Sun-Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  55. « De Monk à Stephen King », TV Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. a b c d et e (en) Lynn Smith, « What kind of a man is Monk? », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. a et b (en) « AmericanEast », site officiel du Festival international du film de Thessalonique (consulté le ).
  58. (en) Jolanta Chudy et Mark Evans, « Dubai film fest gets under way Sunday », The Hollywood Reporter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  59. a et b (en) « Tony Shalhoub », sur Internet Movie Database (consulté le ).
  60. (en) Mike Scott, « Big Easy Short Film Festival – now the Big Easy International Film Festival – thinks big », The Times-Picayune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  61. a b c d et e (en) Stephanie Snipes, « Tony Shalhoub tries something new », CNN, (consulté le ).
  62. a b et c (en) Peter Travers, « Made-Up », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  63. (en) « South by Southwest film festival announces winners », Plainview Daily Herald,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  64. (en) A. O. Scott, « Film Review; Mixing Up the Many Faces of Vanity and Modesty », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  65. a b c et d (en) Tony Shalhoub, interview par Barnet Kellman, Award-winning artist Tony Shalhoub kicks off first official SDA-SCA mixer, site officiel de l’école d’art dramatique de l’université du Sud de la Californie,  (consulté le ).
  66. (en) Charles Isherwood, « The Scene: All About Ego, Showbiz and a Little Black Dress », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  67. (en) Madeline Boardman, « See the Voices Behind Your Favorite Cars Characters », Entertainment Weekly,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  68. (en) Associated Press, « The many voices of Arab-American actor Tony Shalhoub », South China Morning Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  69. (en) Erin Glover, « Behind the Scenes: Tony Shalhoub Voices New Song for Luigi’s Rollickin’ Roadsters at Disney California Adventure Park », blog officiel des parcs Disneyland, (consulté le ).
  70. (en) « The Cricket in Times Square », AudioFile,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  71. (en) « Tony Shalhoub », site officiel des Grammy Awards (consulté le ).
  72. (en) Patrick Healy, « On Broadway », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  73. (en) « Highlights from Lend Me a Tenor on Broadway », Playbill, (consulté le ).
  74. a et b (en) David Sheward, « Lend Me a Tenor », Backstage,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  75. a et b (en) Marilyn Stasio, « Lend Me a Tenor », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  76. (en) Frank Scheck, « Tucci, LaPaglia having a ball in Lend Me a Tenor », Reuters, (consulté le ).
  77. a et b (en) Dave Itzkoff, « Golden Boy Cast Features Tony Shalhoub, Yvonne Strahovski and Danny Burstein », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  78. (en) « Golden Boy (Rouben Mamoulian, 1939) », site officiel des archives du film de l’université Harvard (consulté le ).
  79. (en) Charles Isherwood, « The Sweet Science vs. the Stradivarius », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  80. a b et c (en) Patricia Cohen, « A Finger Wag in Good Hands », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  81. (en) Elysa Gardner, « Lapine salutes Moss Hart’s first act, affectionately », USA Today,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  82. (en) « Act One », site officiel du théâtre du Lincoln Center (consulté le ).
  83. (en) « Live from Lincoln Center: Act One », site officiel de la chaîne PBS, (consulté le ).
  84. (en) Marilyn Stasio, « Off-Broadway Review: The Mystery of Love and Sex with Diane Lane, Tony Shalhoub », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  85. (en) Isa Freeling, « Brooke Adams & Tony Shalhoub in Happy Days, at the Flea Theater », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  86. (en) « Tony Shalhoub talks about Happy Days by Samuel Beckett », compte officiel de la compagnie Commonwealth Shakespeare sur YouTube, (consulté le ).
  87. (en) Alexis Soloski, « Happy Days review – a real-life showbiz couple act in a bleak portrait of marriage », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  88. (en) Frank Scheck, « Tony Shalhoub and Brooke Adams bring renewed joy to Happy Days », New York Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  89. a et b (en) Marilyn Stasio, « Broadway Review: The Price Starring Mark Ruffalo, Tony Shalhoub, Danny DeVito », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  90. (en) « The Price Brings Mark Ruffalo, Tony Shalhoub, and Jessica Hecht Back to Broadway », sur TheaterMania, (consulté le ).
  91. (en) Ben Brantley, « Review: The Band’s Visit Is a Ravishing Musical That Whispers with Romance », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  92. (en) Marilyn Stasio, « Broadway Review: The Band’s Visit », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  93. a b et c (en) Tony Shalhoub, interview par Frank Scheck, Tony Nominee Tony Shalhoub on the Unlikely Success of The Band’s Visit and His Terror of Doing a Musical, The Hollywood Reporter,  (consulté le ).
  94. AFP, « Récompenses de Broadway : Tony Shalhoub rend hommage à son père, immigré libanais », L’Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  95. (en) David Duprey, « Great Character Moment: Tony Shalhoub Sets It Straight in How Do You Know », sur That Moment In, (consulté le ).
  96. Franck Nouchi, « No Pain No Gain : de l’action en veux-tu en voilà sous le soleil de Floride », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  97. a et b (en) Tony Shalhoub, interview par Lily Rothman, Getting Pumped: Tony Shalhoub Talks New Movie Pain & Gain, Time,  (consulté le ).
  98. Laurent Schenck, « 5 secrets de tournage sur No Pain No Gain », sur Allociné, (consulté le ).
  99. (en) « Pain & Gain », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  100. Maximilien Pierrette, « Ninja Turtles : le Jackass Johnny Knoxville doublera Leonardo », sur Allociné, (consulté le ).
  101. a et b (en) Jonathan Liebesman, interview par Adam Chitwood, Jonathan Liebesman Talks Teenage Mutant Ninja Turtles Reboot; Addresses “Alien Race” Comments and Hints at Motion-Capture, Collider,  (consulté le ).
  102. (en) Mike Fleming Jr., « Johnny Knoxville, Tony Shalhoub Lend Voices to Teenage Mutant Ninja Turtles », sur Deadline, (consulté le ).
  103. (en) Germain Lussier, « Teenage Mutant Ninja Turtles Adds New Voices In Johnny Knoxville and Tony Shalhoub », sur Slash Film, (consulté le ).
  104. Noémie Luciani, « Ninja Turtles 2 : le retour des quatre tortues en motion capture », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  105. (en) « The Adventures of Beatle », site officiel de la chaîne TCM (consulté le ).
  106. (en) « Custody », site officiel du Festival du film de Tribeca (consulté le ).
  107. Jacques-Henry Poucave, « Revenger : Walter Hill répond aux accusations de transphobie », sur Écran Large, (consulté le ).
  108. (en) Jeannette Catsoulis, « Review: Final Portrait Watches Giacometti’s Paint Dry », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  109. Aubéry Mallet, « We Are Men : la comédie (pas drôle) de CBS », sur PureBreak, (consulté le ).
  110. Pierre Langlais, « We Are Men, les machos prennent la porte », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  111. (en) Nellie Andreeva, « CBS Makes Monday Changes: We Are Men Cancelled, Mike & Molly Slotted At 9 PM, 2 Broke Girls Moved To 8:30 PM », sur Deadline, (consulté le ).
  112. (en) Lesley Goldberg, « Nurse Jackie: Get a First Look at Tony Shalhoub’s New Doc », The Hollywood Reporter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  113. Olivier Lamm, « BrainDead, emprise de tête », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  114. a et b (en) Anne Easton, « BrainDead Star Tony Shalhoub on New Political Drama (And Why He Loves Weiner Doc) », The New York Observer,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  115. Mathilde Cesbron, « La Fabuleuse Mme Maisel : la série qui porte bien son nom », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  116. (en) Kirsten Chuba, « Emmys: Tony Shalhoub Dedicates Supporting Actor Win to Marvelous Mrs. Maisel’s Amy Sherman-Palladino », The Hollywood Reporter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  117. Jérôme Lachasse, « Tony Shalhoub, alias Monk, révèle avoir eu le coronavirus », BFM TV, (consulté le ).
  118. (en) Nellie Andreeva et Denise Petski, « Monk Returns As Peacock Orders Reunion Movie Starring Tony Shalhoub & Original Series Cast », sur Deadline, (consulté le ).
  119. (en) « Tony Shalhoub on his moving The Marvelous Mrs. Maisel speech », sur ew.com, (consulté le )
  120. (en) John Crook, « The Soul of a Gumshoe », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  121. (en) Richard G. Petty, « Obsessive-Compulsive Disorder and Inflammation », blog officiel du médecin, (consulté le ).
  122. (en) Tony Shalhoub, interview par Bonnie Laufer Krebs, Tony Shalhoub – Pain & Gain Interview, Tribute Movies,  (consulté le ).
  123. (en) Bleuwenn Lechaux et Violaine Roussel, Voicing Dissent : American Artists and the War on Iraq, Routledge, , 320 p. (ISBN 0-203-86447-6, lire en ligne), p. 115.
  124. (en) « Zahra Pictures joined actor Tony Shalhoub in the ’05 Arab-American Filmmaker Competition », site officiel de la société Zahra Pictures, (consulté le ).
  125. (en) Lynette Clemetson, « Threats and Responses: Dissent; Protests Held Across the Country to Oppose War in Iraq », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  126. (en) « US 'virtual march' over Iraq », BBC News, (consulté le ).
  127. (en) « Bush in 30 seconds », site officiel de l’opération sponsorisée par MoveOn (consulté le ).
  128. (en) Lechaux et Roussel 2010, p. 114.
  129. (en) Lechaux et Roussel 2010, p. 117.
  130. a et b (en) Ted Johnson, « Shalhoub: “Birth of a Nationwide Movement” », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  131. (en) « 'The Birth of a Movement' – Tony Shalhoub », compte officiel de la Wisconsin Education Association Council sur YouTube, (consulté le ).
  132. (en) Brian Koenig, « Monk TV Actor Tony Shalhoub Blasts Citizens United Ruling », The New American,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  133. Anne Deysine, « Et la Cour suprême américaine inventa le casino électoral », Le Monde diplomatique, no 747,‎ , p. 18–19 (lire en ligne, consulté le ).
  134. (en) Mackenzie Weinger, « Celebrities open wallets for Obama », Politico,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  135. (en) Associated Press, « Obama Returns to Broadway to See Arthur Miller’s The Price », The Hollywood Reporter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  136. (en) Eve Pearlman, « Actor Tony Shalhoub Takes on Obsessive Compulsive Disorder », WebMD, (consulté le ).
  137. (en) « OCD PSA with Monk Star Tony Shalhoub », site officiel de l’Anxiety and Depression Association of America, (consulté le ).
  138. (en) Yu Shing Ting, « Monk Star Happy to Help Assets », MidWeek,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  139. (en) « #AUBNecessary – Live, Virtual Fundraising Event Hosted by Nemr », site officiel de l’université américaine de Beyrouth, (consulté le ).
  140. (en) Hussein Yassine, « Artists & Comedians Will Perform in New York City to Raise Money for Beirut », The961,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  141. (en) Tom Gliatto, « Now He’s Cooking », People,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  142. (en) Brooke Adams, « Actress Brooke Adams on Her Daughter Josie’s Engagement », The Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  143. « Tony Shalhoub alias Monk… vous présente sa fille Sophie ! », sur Purepeople, (consulté le ).
  144. (en) Mark David, « Tony Shalhoub and Brooke Adams List Los Angeles Residence », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  145. (en) Katy McColl, « Tony Shalhoub’s Country Cottage », Country Living,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  146. (en) Mike Boehm, « Brooke Adams learns the dirty truth of Beckett’s Happy Days », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  147. (en) Tony Shalhoub, interview par Peter Travers, Tony nominee Tony Shalhoub 'grateful' to his sister for acting career, Popcorn with Peter Travers, ABC,  (consulté le ).
  148. (en) « Michael Shalhoub », site web de l’agence artistique Radical (consulté le ).
  149. (en) Laura Tiffany, « American Inventor, Episode 3 », Entrepreneur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  150. (en) Rick Romell, « Neatnik’s invention gets its doo », Milwaukee Journal Sentinel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  151. (en) « Jonathon Brandmeier », sur Internet Movie Database (consulté le ).
  152. (en) Judith Michaelson, « Chicago’s Live Wire in L.A. », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  153. « Comédiens ayant doublé Tony Shalhoub en France », sur RS Doublage (consulté le ).
  154. « Comédiens ayant doublé Tony Shalhoub au Québec », sur Doublage Québec (consulté le ).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :