En 1981, elle ne soutient pas la candidature interne de François Mitterrand. En 1983 elle quitte le courant rocardien, au moment où la Première Gauche se retrouve face à des difficultés que la Deuxième avait prévues, elle refuse la théorie de la « parenthèse » et condamne la dérive gestionnaire du Parti socialiste. Avec Alain Richard et Jean-Pierre Worms, elle dépose une motion au congrès de Bourg-en-Bresse « Du bon usage de la rigueur », qui recueille 5 % des voix et créa le courant « AGIRS » (À Gauche pour l’Initiative, la Responsabilité et la Solidarité). En 1984 elle est élue député européen dix-neuvième sur la liste nationale conduite par Lionel Jospin et Michel Rocard[10]. En 1988 elle abandonne ce siège à la suite de son élection de députée de la septième circonscription de l'Essonne. Poursuivant son implantation locale, elle devient en 1989 maire d’Athis-Mons dans cette même circonscription.
En 1990, au congrès de Rennes, sa motion « SESAME » (Sensibilité européenne socialiste autogestionnaire mondialiste écologiste) n’obtient que 0,6 % des voix. Elle se rallie ensuite au courant de Laurent Fabius. La même année, elle fait partie des rares parlementaires à s’élever contre la guerre du Golfe[réf. nécessaire]. En 1991, elle participe avec ses collègues essonniens Jean-Luc Mélenchon[11] et Julien Dray à la fondation du courant « Gauche socialiste »[1]. En 1992 elle est nommée ministre déléguée au Logement et au Cadre de vie dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, cette année-là elle est mise en difficulté dans l’affaire des « Maliens de Vincennes »[12], crée le haut comité pour le logement des plus démunis, propose des mesures législatives contre les abus de certains marchands de biens et contre la corruption dans l’urbanisme. Elle garde son poste jusqu’en 1993, date où elle perd son siège de députée contre Jean Marsaudon (RPR) avec 44,71 % des voix[13]. En 1992, elle entre en conflit avec trois élus essonniens, dont son ancien mentor à la mairie de Massy, Claude Germon, ainsi que Jacques Guyard, député-maire d’Évry et Guy Briantais, maire de Courcouronnes, dénonçant leur gestion urbanistique[14]. En 1995, sa liste est réélue dès le premier tour à Athis-Mons. En 1997, défaite une seconde fois dans la septième circonscription de l’Essonne avec 49,57 % des voix[15], elle redevient député européen, réélue en 1999 huitième sur la liste de François Hollande[16] et devient alors vice-présidente du Parlement européen.
En 2001, elle est réélue maire d’Athis-Mons avec 48,36 % des voix dans le cadre d’une triangulaire favorable[17] mais quitte ce siège pour entrer au gouvernement de Lionel Jospin en qualité de secrétaire d’État au Logement. En 2002, un an après avoir quitté la mairie d’Athis-Mons, elle annonce briguer un siège de députée à Béthune, déclenchant la colère des militants de la septième circonscription de l’Essonne. Après l’échec du 21 avril, elle est battue, par le candidat UMPAndré Flajolet, de près de 500 voix avec 49,46 % des suffrages au deuxième tour des élections législatives de 2002 dans la neuvième circonscription du Pas-de-Calais[18],[19]. Elle critique ensuite sévèrement l’action de Lionel Jospin dans le livre Ma part d’inventaire[20]. Lors de la scission de la Gauche socialiste, elle fait le choix de rejoindre la majorité nationale autour de François Hollande pour le congrès de Dijon. Elle défend cependant le « non » au référendum interne du Parti socialiste sur la Constitution européenne[21] et fait partie des fondateurs de l’association « Ambition Europe » avec Paul Quilès, André Laignel, Manuel Valls, et Jean-Pierre Balligand[réf. nécessaire].
En 2004, elle est deuxième sur la liste d’Henri Weber pour les élections européennes[22] et elle devient conseillère régionale de Nord-Pas-de-Calais, dixième sur la liste de Daniel Percheron qui obtint 51,84 % des suffrages[23], vice-présidente du conseil régional et à nouveau député européen. En 2005 au congrès du Mans, elle fait partie des premiers signataires de la motion « Rassembler à gauche » derrière Laurent Fabius, avec Jean-Luc Mélenchon, Alain Vidalies et André Laignel, qui remporte 21,17 % des voix[24]. Elle le soutient ensuite à la candidature pour l’investiture socialiste à la présidentielle 2007, celui-ci obtenant 18,66 % des suffrages. En , après la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle, elle signe un appel à rénover la gauche (Gauche Avenir), avec d’autres personnalités du Parti socialiste et du Parti communiste (Paul Quilès, Jean-Claude Gayssot, Francis Wurtz…). Très critique sur la campagne de la candidate socialiste à la présidentielle 2007, elle édite un livre Au revoir, Royal. Le , Marie-Noëlle Lienemann est élue à l’unanimité par le conseil fédéral de la fédération socialiste du Pas-de-Calais pour diriger la liste socialiste aux élections municipales de 2008 à Hénin-Beaumont[réf. nécessaire]. En 2008, seconde sur la liste conduite par Gérard Dalongeville qui obtient 51,94 % des voix dans une triangulaire défavorable[25], elle devient adjointe au maire à Hénin-Beaumont, poste qu’elle quitte en 2009 à la suite de désaccords avec le maire et ses pratiques[26] (elle dénonce, entre autres, des « pratiques inacceptables » et des comptes « insincères »[27]) et perd son siège de député européen. Au congrès de 2008 du Parti socialiste, elle est la première signataire d’une contribution et signe ensuite en la motion présentée par Benoît Hamon au congrès de ReimsUn monde d’avance : reconstruire l’espoir à gauche. En 2010 elle n’est pas candidate au conseil régional de Nord-Pas-de-Calais mais entreprend des démarches pour être en position éligible en Île-de-France, notamment en Seine-et-Marne[28]. En 2010, son nom est évoqué pour être tête de liste lors des élections municipales de 2014 à Amiens[29]. Elle est investie et élue en quatrième position de la liste d’union de la gauche pour les élections sénatoriales de 2011 à Paris[30].
Tour à tour ministre, secrétaire d’État, députée nationale, députée européenne, sénatrice, conseillère régionale, maire, adjointe au maire, Marie-Noëlle Lienemann est l'une des rares femmes politiques à avoir exercé un grand nombre de mandats de la République[41].
Mandats européens
Députée européenne
Marie-Noëlle Lienemann fut élue député européen à la suite des élections de 1984 sur la liste nationale conduite par Lionel Jospin[42]. Elle quitta ce siège en 1988 à la suite de son élection au Palais Bourbon. À la suite d'une démission, elle redevint député européen en 1997. Lors des élections de 1999, elle fut réélue sur la liste conduite par François Hollande[43] et devint vice-présidente du Parlement européen. Elle quitta une nouvelle fois ce siège en 2001 à la suite de sa nomination au gouvernement. Les élections de 2004 lui permirent de retrouver son siège de député, représentant la région Nord-Ouest[44], elle siégeait alors à la commission Environnement et Santé[6],[45]. Elle ne se représenta pas lors des élections de 2009.
Fonctions ministérielles
Ministre déléguée au Logement et au Cadre de vie
Le , elle fut nommée ministre déléguée au Logement et au Cadre de vie[6] auprès de Jean-Louis Bianco, ministre de l’Équipement, du Logement et des Transports, elle conserva ce poste jusqu’à la démission du gouvernement le [46].
Elle est élue secrétaire du Sénat lors de la séance du . Réélue sénatrice lors des élections sénatoriales de 2017, elle est élue vice-présidente du Sénat le .
Au Parti socialiste, elle a été secrétaire nationale à l'environnement en 1983 puis chargée des entreprises en 2003. Elle est membre du bureau national du Parti socialiste de 1981 à son départ, en 2018.
Elle fut membre en 2004 de l’Observatoire national du service public de l’électricité et du gaz[60], de 2005 à 2008 du conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie[61],[62], elle est membre du conseil national de l’habitat[63], qu’elle présida à partir de 1998.
De 2009 à 2011, elle est membre du Conseil économique, social et environnemental dans le collège de la coopération où elle représente la Fédération nationale des sociétés coopératives HLM (FNSCHLM)[64].
Ouvrages
Marie-Noëlle Lienemann a écrit ou coécrit plusieurs ouvrages, rapports et essais politiques dont :