L'aéroport de Carcassonne-Sud de France est un aéroport de la région Occitanie (faisant partie de l'ancienne région Languedoc-Roussillon) situé à Carcassonne, dans l'Aude. Il est appelé « aéroport Sud de France » par la région[1] et « aéroport de Carcassonne en Pays Cathare » par le département[2].
Le trafic s'élève à environ 20 000 mouvements d'avions par an[4], dont une moyenne de sept vols commerciaux par jour[5]. En 2014 c'est le 23e aéroport de France et le 3e de la région Occitanie quant au trafic passagers[6]. La compagnie Ryanair exploite les vols commerciaux depuis juin 1998[7], et transporte en 2013 quasiment 100 % des passagers.
Cet aéroport est ouvert au trafic national et international commercial non régulier, aux avions privés, aux IFR et aux VFR.
Ouverte le 28 mai 1970, la liaison Carcassonne - Paris-Orly n'est plus exploitée depuis le 11 juin 2001, à la suite de la liquidation judiciaire de l'exploitant, Air Liberté. Peu rentable, elle n'avait pas trouvé de repreneur, les passagers pouvant gagner Paris à partir de Perpignan, Toulouse ou encore Montpellier.
La compagnie low-cost Ryanair, qui a lancé le 4 juin 1998 une liaison vers Londres, puis a ouvert des lignes vers Charleroi le 26 avril 2001 et Dublin le 8 avril 2005, a considérablement renforcé son implantation à partir de 2006. Dix nouvelles lignes ont été créées entre le 9 février 2006 et le 30 juin 2010. Quatre lignes non rentables ont cependant fermé le 16 mars 2010. À partir de 2013, Ryanair est en situation de quasi-monopole, transportant presque 100 % des passagers. En 2016, Air Nostrum a cessé ses vols vers l’Espagne et, en octobre 2017, la compagnie Atlas Atlantique Airlines a cessé ses vols vers l'Algérie. Ryanair est depuis la seule compagnie de vols réguliers.
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
En 2017, 37 vols commerciaux[8] ont dû être déroutés à cause de la météo (manque de visibilité du fait d'un plafond nuageux trop bas). Pour éviter cela , le 23 mai 2019 , une nouvelle procédure d'approche utilisant le GPS a été mise en place pour atterrir piste 28.
L'aéroport a connu une croissance quasi ininterrompue depuis son ouverture jusqu'en 2007 (hormis en 2002, car l'aéroport a été fermé durant un mois (du 28 février au 28 mars) pour le rallongement de la piste.
L'aéroport de Carcassonne enregistre une baisse régulière d'activité entre 2009[11] et 2011 puis une reprise légère : entre 2011 et 2014, le trafic est en hausse de + 5,3 %.
Un aéroport en zone urbaine
Le seuil de piste 28 est à 2,5 km du centre-ville de Carcassonne. En finale avant l'atterrissage, les avions doivent suivre une portion de ligne droite sur leur trajectoire de descente. Par vent d'ouest, les avions survolent à faible hauteur la ville en particulier à l'atterrissage[12],[13]. Cela concerne 60 % des atterrissages.
Le 30 août 2001, un Cessna 421 s’est écrasé quelques minutes après son décollage. Lorsque le moteur droit a pris feu, le pilote a tenté de revenir à l'aéroport[16]. Puis l'appareil explosa et se crasha dans les vignes[17]. Prisonniers des flammes, les six occupants de l’appareil ont été blessés, dont deux grièvement brulés : le pilote et une jeune technicienne de l’hôpital. L'appareil transportait une équipe médicale qui se rendait à Toulouse pour tester un nouveau scanner[18].
Le 6 août 2004, un avion du centre de formation de pilote s'est écrasé sur le versant nord du pic d'Embrosse sur la commune de Saint-Martin-Lys, après avoir heurté une ligne à haute tension de 20 000 volts. L'accident a fait deux morts[19].
Le 6 février 2023, un avion léger, avec à son bord un pilote de 63 ans, s'était écrasé après le décollage dans un champ, juste après la piste de l'aéroport de Carcassonne. Les experts du BEA ont estimé que « la faible expérience de vol du pilote sur ce type d’avion ainsi que son incapacité à maintenir la vitesse minimale de vol » peuvent expliquer cet accident.
Pélicandrome
L'aéroport accueillait des trackers pour la surveillance estivale anti-incendie des feux de forêts à Carcassonne. Basés depuis 2016 à Nimes, il a été reconverti en pélicandrome[20].
L’impact économique de l'aéroport de Carcassonne
D'après l'étude commandée par la Région Languedoc-Roussillon en 2013[21], les passagers de l'aéroport de Carcassonne en 2012 ont dépensé 111 millions d'euros en Languedoc-Roussillon et 116 millions d'euros au total. L'Aude obtient 60 % des dépenses soit 67 millions d'euros. L'Hérault et les Pyrénées-Orientales obtiennent respectivement 28 et 14 millions d'euros de dépenses. La ville de Carcassonne bénéficie de plus de la moitié des retombées de l'Aude soit 34 millions d'euros.
La plateforme aéroportuaire héberge 20 entreprises qui emploient 156 personnes. L'aéroport apporterait au département de l'Aude 400 emplois directs et indirects[22] et 1 065 emplois directs, indirects, induits et catalytiques[23].
Une activité soutenue par des subventions publiques
Ryanair a été en situation de monopole à l’aéroport de Carcassonne entre 2001[24] et 2015. À Carcassonne, on parle de 4 millions d'aide marketing, à quoi s'ajoute une participation au budget de l'aéroport de 3 millions d'euros[25]. Globalement, l'aéroport a bénéficié, entre 2000 et 2010, de 11 millions d'euros de subventions versées par la Région Languedoc-Roussillon, le Conseil Général de l'Aude, la ville de Carcassonne et Carcassonne Agglo[26].
En septembre 2011, la région annonce un investissement de 55 millions d’euros pour moderniser l’aéroport entre 2011 et 2018. Cet investissement se répartit entre la région (70 %), l’agglomération de Carcassonne (10 %), l’agglomération de Narbonne (10 %) et le conseil général de l'Aude (10 %)[27]. En 2012-2013, la caserne pour le Service de sauvetage et de lutte contre l'incendie d'aéronefs (SSLA) est modernisée pour un coût de 1,2 million d’euros[28].
En 2007, la Chambre régionale des comptes s'interroge sur la valeur juridique des engagements de la Chambre de commerce et d'industrie de Carcassonne-Limoux-Castelnaudary : « ce sont des contrats juridiquement contestables ». Le rapport publié le 20 juillet 2007[24] propose une formule laissant douter des véritables contreparties qu’offre Ryanair. « L’ampleur des aides versées à l’unique client, la compagnie Ryanair, trouverait ainsi sa justification dans les retombées économiques locales de l’aéroport. »
Publiée en juillet 2017, la 1re étude sur les retombées socio-économiques du transport aérien en région Occitanie[29] établit que chaque euros public investi rapporte 29 € de PIB dans l'ex-Languedoc-Roussillon.
En septembre 2017, un conseil de développement aéroportuaire sera créé pour la région Occitanie afin de mettre en œuvre la stratégie de la région pour assurer la compétitivité des dix aéroports de la région[30].
Depuis le 1er janvier 2020, la Société Publique Locale Aéroportuaire Régionale (SPLAR)[31] assure la gestion des aéroports de Carcassonne-Salvaza et de Perpignan-Rivesaltes, dans le cadre d'un contrat de délégation de service public de 10 ans[32]. En janvier 2021, l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées les rejoint dans cette même structure, présidée par Guy Esclopé (conseiller régional de l'Ariège) et dont la région Occitanie détient 62% du capital[33].
Commencé en mars 2021, le nouveau terminal en construction de la nouvelle jetée pouvant accueillir 4 avions simultanément ainsi que des salles d'embarquements et d'arrivées repensées, devrait être mis en fonction avant la saison estivale 2022[34].
Position officielle de la Commission européenne sur les aides d'Etat à l'aéroport de Carcassonne
En novembre 2011, Air France a déposé plainte auprès de la Commission européenne concernant les mesures d'aides mises en œuvre par l'aéroport envers Ryanair. D'autres plaintes ont été déposées à propos d'autres aéroports régionaux (Pau, Nîmes...).
Le 4 avril 2012, la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie sur des subventions reçues par l'aéroport de Carcassonne[35].
À l’issue de cette enquête, la Commission européenne a sollicité des informations complémentaires auprès des autorités françaises, notamment afin de confirmer la capacité de l'aéroport estimée à 500.000 passagers par an[36].
En 2014, la Commission Européenne a défini les nouvelles lignes directrices sur les aides d’État aux aéroports et aux compagnies aériennes. Elles prévoient pour « les aéroports dont le trafic de passagers annuel est inférieur à 700 000 personnes, la Commission réexaminera après quatre ans les perspectives de rentabilité de cette catégorie d'aéroport afin de déterminer si des règles spécifiques sont nécessaires pour apprécier la compatibilité des aides au fonctionnement qui leur sont accordées avec le marché intérieur. »[36]
↑Claude Marquié, De la Chambre de commerce de Carcassonne à la Chambre de commerce et d'industrie Carcassonne-Limoux-Castelnaudary 1802-2002. La liaison avec Paris., Carcassonne, , 175 p., p. 144 à 150
↑ a et b« COMMUNICATION DE LA COMMISSION - Lignes directrices sur les aides d’État aux aéroports et aux compagnies aériennes - (2014/C 99/03) », Journal officiel de l'Union européenne, (lire en ligne)