L'aéroport de Châteauroux-Centre (code IATA : CHR • code OACI : LFLX), précédemment appelé « Châteauroux-Déols Marcel-Dassault », est l'aéroport de la commune française de Déols.
C'est un aéroport industriel, il est consacré principalement au fret aérien, à la maintenance aéronautique, à l’entraînement des pilotes ainsi qu'à la formation des pompiers d'aéroports.
L'histoire[2] de l'aéroport de Châteauroux a toujours été intimement liée à celle de l'aviation et de l'industrie aéronautique. En 1936, Marcel Bloch crée une première usine de construction aéronautique qui sera reprise par la SNCASO quelques mois plus tard en application des lois de nationalisation. C'est dans cette usine que seront produits les chasseurs Bloch MB.152.
En 1951, l'US Air Force choisit Châteauroux en accord avec le gouvernement français, pour installer sa plus importante base aérienne en raison de sa climatologie favorable et de sa position centrale européenne. L'aéroport devient alors CHAD (Châteauroux Air Depot), CHAS (Châteauroux Air Station). La base aérienne de Châteauroux-Déols accueillera jusqu'à huit mille Américains durant cette période.
En 1967, la plate-forme aéroportuaire est rétrocédée à la France. La chambre de commerce et d'industrie et les collectivités locales remettent en état les infrastructures et lancent l'activité commerciale en 1974.
En , l'État transfère la propriété et la gestion de l'aéroport au conseil régional du Centre-Val de Loire, qui entend développer ses activités industrielles, dans le domaine du fret aérien, en complément d'ADP, et de celui de la maintenance aéronautique. Michel Sapin est élu président de l'aéroport et Mark Bottemine est élu directeur général.
En , Air Partner avait affrété l'An-225 d'Antonov Airlines pour acheminer du matériel de secours aux victimes du tremblement de terre et du tsunami qui ont ébranlé le Japon. Dans sa soute géante, il emportait des biens devenus indispensables tels que de l’eau potable en grande quantité, des masques et des tenues de protection anti-radioactivité ainsi que des médicaments. À son bord également, du matériel spécialisé destiné aux équipes de secours (dosimètres, radiomètres, contaminomètres), des pompes, des compresseurs, des groupes électrogènes.
L'aéroport a également connu une activité de vols réguliers, avec le lancement en 2011 d'une liaison estivale vers Ajaccio chaque samedi. Le succès est immédiat, avec un taux de remplissage moyen d'environ 80 % par année. Elle fut exploitée à ses débuts par Air Méditerranée puis par HOP!, qui l’arrête début 2020 pour des raisons opérationnelles et techniques.
En 2015, la compagnie polonaise IG-Avion ouvre une base à Châteauroux et inaugure une liaison estivale vers Nice a raison de deux rotations par semaine. Le succès est au rendez-vous, avec un taux de remplissage moyen de 80 %.
L'année suivante, en 2016, la ligne vers Nice est renforcée avec trois rotations par semaine à la suite du succès de l'année précédente. Cette même année, la compagnie met en place une nouvelle liaison cette fois-ci régulière Châteauroux-Lyon via Angers, à raison de trois rotations par semaine. Mais la liaison sera vite fermée, le taux de remplissage étant trop insuffisant (15 % en moyenne).
En 2018, IG-Avion offre de nouveaux vols vers Biarritz, Londres, Lyon et Toulouse. Mais au mois de septembre de cette année, la compagnie annonce la fermeture de ces cinq nouvelles lignes, ainsi que celle de Nice qui était initialement maintenue pour 2019, car la compagnie souhaite se reconvertir dans l'activité de fret aérien.
Par ailleurs, l'aéroport accueille chaque année plusieurs entraînements de voltige aérienne, (notamment l'AVA), et a accueilli les championnats du monde de cette discipline en 2015 et 2019 ainsi que les championnats d'Europe en 1977.
Vue aérienne de l'aéroport en 2005.
Châteauroux-Déols Air Dépôt.
Activités
L’aéroport de Châteauroux est, grâce à sa piste d'une longueur de 3 500 m et à un trafic atypique permettant des temps de positionnement très courts, l'un des premiers sites européens d’entraînement des pilotes aux procédures de décollage et d’atterrissage[6]. De nombreuses compagnies aériennes, les armées de l'air de plusieurs pays européens et les constructeurs comme Airbus, ATR et Dassault viennent en effet à Châteauroux et réalisent en moyenne huit à dix « posé-décollé » par heure avec tous types d'appareils jusqu'à l'Airbus A380 et le Boeing 747.
Dans les années 1990 à 2000, Concorde venait régulièrement faire des entraînements pour les futurs pilotes et personnels navigants d'Air France et British Airways.
L’aéroport de Châteauroux a aussi consacré une partie de son activité au fret aérien[7]. Sa vocation, essentiellement industrielle lui permet de traiter tous types d'avions (tels que l'Antonov An-225 Mriya) et de marchandises 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il s'agit d'un aéroport de transit qui n'accorde pas de « slot[Note 1] » et s'appuie sur le transport routier[8] et ferroviaire[9].
Depuis le , l'aéroport de Châteauroux-Centre est agréé « Agent habilité[10],[11] ». Il est un des rares aéroports français ayant fait cette démarche et obtenu l'agrément[Note 2] de la DGAC. Celui-ci lui permet de proposer aux chargeurs, transporteurs et transitaires un service « Sûreté du fret » contrôlé par le superviseur-sûreté de l'aéroport.
L'aéroport dispose d'une importante zone de maintenance aéronautique ayant pour dénomination « Châteauroux Air Center »[15] sur laquelle sont installées, en 2025, les entreprises suivantes :
AAA Aero : sur le site de Châteauroux, cette entreprise est chargée d'assurer des services de maintenance et d'assistance aux aéronefs du constructeur Airbus en attente de livraison tels que les Airbus A320neo, les Airbus A330neo et les Airbus A350 XWB ;
Dale Aviation : entreprise spécialisée dans la transition et la maintenance des avions commerciaux Airbus A320, Airbus A330, Airbus A340 ainsi que les Boeing 737, Boeing 757 et Boeing 777 dont elle assure également le stockage avec maintien en conditions opérationnelles. Elle peut aussi assurer le cas échéant le démantèlement et le recyclage d'avions en fin de vie ;
Paprec : société spécialisée dans le recyclage et le démantèlement d’aéronefs occupant une plateforme de 10 000 m2.
Vallair : sur le site de Châteauroux, cette entreprise est spécialisée dans le stockage, la transition, la maintenance (notamment la famille des Airbus A320,Airbus A330 et Boeing 737), la réparation d'aerostructures, d'équipements et de moteurs , le démantèlement d'avions en fin de vie et de moteurs avec récupération et réparation d'éléments pour le marché de la maintenance ainsi que la conversion d'Airbus A321 et Airbus A330 en avion cargo ;
L'aéroport est un one stop shop, c'est-à-dire qu'un propriétaire d'avion commercial (compagnie aérienne, loueur, etc.) trouve l'ensemble des activités (stockage, maintenance, peinture, reconversion, démantèlement et recyclage) sur un seul et même site.
Le centre de formation C2FPA[16] délivre aux pompiers des aéroports français une formation, initiale et continue, spécifique sur la sécurité incendie aéronautique et la prévention du péril animalier. Ce centre est conventionné par la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC)[Note 3],[Note 4].
Le pôle d'excellence régional Aérocentre, situé sur la zone de l'aéroport, est une association loi de 1901 qui a été mis en place en 2009 pour structurer et développer la filière aéronautique régionale. Le pôle regroupe, à la mi-2012, près de cinquante entreprises de la région Centre qui travaillent pour l'aéronautique et le spatial.
↑Un « slot » est un droit alloué à une compagnie aérienne, par un aéroport ou une agence gouvernementale accordant au propriétaire du slot, de programmer un palier ou un départ pendant une période de temps donné.
↑L'agrément est valable pendant une période de cinq ans renouvelable après nouvelles démarches et examen du dossier par la DGAC.
↑CF DCS/SSLIA 2007-01 depuis le 21 mars 2007 pour le SSLIA.
↑DGAC.PPA-01/2008 depuis le 7 août 2008 pour le péril animalier.
↑Nicolas Troadec, « Du matériel pour les Antilles parti de l'aéroport », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nicolas Troadec, « De l'aide décolle de Châteauroux », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le ).