Une véloroute est un itinéraire cyclable de moyenne ou longue distance, continu (sans interruption, y compris dans les villes), adapté à la circulation à vélo (sécurité, balisage).
En France, une véloroute n'est généralement pas entièrement en site propre : elle est composée d'un mélange de voies partagées avec les modes de transport motorisés et de voies en site propre pouvant être des voies vertes aux caractéristiques elles-mêmes normalisées. La véloroute permet de mettre en place des itinéraires cyclables sur de grandes distances, en exploitant notamment le réseau de routes secondaires très dense et peu fréquenté.
Définition (France)
Une véloroute est un itinéraire pour cyclistes à moyenne et longue distance d'intérêt départemental, régional, national ou européen, reliant les régions entre elles en empruntant tous types de voies y compris partagées avec les véhicules motorisés dans la mesure où elles sont sécurisées. Une véloroute peut comprendre des voies vertes, qui sont des aménagements en site propre réservés aux déplacements non motorisés des cyclistes, rollers, personnes à mobilité réduite et piétons. Une véloroute doit répondre aux caractéristiques suivantes[1] :
Continuité : l'itinéraire ne doit pas être interrompu.
Sécurité : les cyclistes doivent bénéficier d'un haut niveau de sécurité vis-à-vis des véhicules à moteur. Les routes empruntées doivent avoir un trafic modéré (< 1000 véhicules par jour).
Il doit exister un balisage et un jalonnement dédié et uniforme.
Services : l'itinéraire doit offrir aux usagers des services tels que des transports en commun à des points clés de l'itinéraire.
Entretien : l'itinéraire doit être entretenu en permanence.
Facilité : une véloroute doit être adaptée à tous les cyclistes, notamment la déclivité doit être inférieure à 3 % sauf en zone de montagne.
Incitatif : l'utilisation d'une véloroute par les cyclistes n'est pas une obligation.
Véloroutes et voies vertes sont deux concepts différents, mais en relation :
la fréquentation d’une véloroute s'accroît avec la proportion de voies vertes qu'elle comporte;
une voie verte est d’autant plus fréquentée par les cyclistes qu’elle est intégrée à une véloroute[2].
Elles sont fréquentées aussi bien par des usagers locaux (cyclisme utilitaire pour les trajets du quotidien) que par des cyclotouristes[3].
Les acteurs (France)
Après la chute du Mur de Berlin, des moniteurs et compétiteurs d'associations sportives, étudiantes, de jumelages et d'amicales laïques du grand-ouest (Rouen, Le Havre, Angers, Saint-Brieuc) du Schleswig-Holstein (RFA) et de Virginie (USA) ont proposé en 1990[4] aux marques de cycles, médias, fondations et à des conseils départementaux d'organiser un Tour de l'Europe à vélo cross-country (« VTT de voyage » durant l'été 1991 PlanèteVtt (TeamVttEvasion 1996).
En effet depuis 1989, des associations (vtt, cyclo-cross, aventuriers...) recensent des cartes locales, organisent des raids longues distances et animent les itinéraires vtt testés et arpentés. En lien avec les propriétaires, les associations pédestres et équestres, des partenariats ou autorisations temporaires permettent ainsi de voyager légalement au plus près des beaux paysages en évitant les routes dangereuses, les barrières, les clôtures des chemins et d'assurer des entraînements ou vacances pour des débutants (colonies de vacances, centres-aérés, clubs vélo, déplacements scolaires, universitaires ou professionnels...)[5].
L'association Vélo & Territoires est un groupement de collectivités territoriales qui coordonne au niveau national le développement du réseau des voies vertes. Elle a pour objectifs l'achèvement des schémas vélo (national et EuroVélo), de développer le tourisme à vélo, et d'en faire un mode de déplacement à part entière. Elle dispose d'un observatoire national des véloroutes et voies vertes (suivi de l'avancement du réseau), et d'une plateforme nationale des fréquentations (comptages vélo)[6].
En novembre 2020, le réseau est constitué de 19 itinéraires cyclables[7] traversant 42 pays et représentant 91 500 km[8]. Dix itinéraires EuroVélo passent par le territoire français avec un kilométrage très variable compris entre 71 kilomètres (EV12) et 1807 km (EV3).
Un schéma national des véloroutes a été élaboré progressivement à compter de 1998. Il a été pensé de façon à proposer au moins une véloroute par région, à assurer la continuité avec les réseaux de véloroutes européens, à réutiliser des infrastructures existantes (voies ferrées désaffectées, chemins de service le long des canaux et rivières, voies cyclables existantes, etc.) et à relier les principales villes entre elles et les traverser[1]. La Mission Nationale Véloroutes et Voies Vertes (MN3V) a été chargée par la circulaire interministérielle du 31 mai 2001 de mettre en le schéma national au niveau régional[10].
Historique
Un premier "réseau des itinéraires cyclables d’intérêt national" (futur Schéma National Véloroutes et VoiesVertes) a été adopté par le Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIADT) du [11],[12]. Ce schéma prévoit la réalisation d’un réseau structurant d'environ 7 000 km à 9 000 km traversant l’ensemble des régions françaises[1]. Les objectifs sont d'assurer aux utilisateurs du vélo la continuité d’itinéraire et la sécurité nécessaires pour une pratique sur de longues distances, de participer à la logique du schéma de services collectifs des transports de personnes et de favoriser la mobilité douce[13].
Le schéma national des véloroutes a été actualisé en 2009 et officialisé lors du CIADT du 11 mai 2010. Il est ajouté 7 000 km de nouveaux itinéraires pour un total de 19 507 km, par l'intégration de schémas régionaux et départementaux, dont plus de 6 100 km d'EuroVélo. À cette date, 35% des infrastructures étaient ouvertes[14].
Une nouvelle actualisation du schéma a eu lieu durant l'année 2019, qui a permis de valider en avril 2020, 58 itinéraires cumulant 25 408 km, dont 8 093 km en site propre et 9 421 km réalisés en site partagé. Le schéma a inscrit 7 894 km à réaliser d'ici 2030[15],[8]. Ce schéma a été introduit dans la législation grâce à la loi du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités (LOM)[16].
Avancement
Courant 2023 le schéma national des véloroutes comporte 26 115 kilomètres d'itinéraires. 79,5% ont été réalisés dont 9 630 km en site propre et 11 151 kilomètres en site partagé[9].
Depuis une circulaire du 31 mai 2001 les régions peuvent disposer d’un schéma régional des véloroutes (SRV) sui vient compléter le schéma national des véloroutes. En 2016, toutes les régions de la France métropolitaine (la Corse mise à part) disposaient d’un schéma régional. En 2023 les schémas régionaux totalisent des itinéraires totalisant 38 807 km mais ce qui intègre toutefois 26 115 km d’itinéraires nationaux. Le taux de réalisation est de 70 %[9].
Schémas régionaux des véloroutes - état des lieux en 2023[9].
En Suisse, la fondation La Suisse à vélo, rebaptisée depuis 2008 « Suisse Mobile », est chargée de développer et d'entretenir le réseau national de véloroutes, ainsi que des itinéraires de randonnée à roller, à vélo, à pied et en canoë.
En région wallonne, le réseau autonome de voies lentes RAVeL comprend 45 itinéraires locaux, 10 régionaux et 4 internationaux (dont 2 EuroVelo), se développant sur plus de essentiellement sur les chemins de service des voies navigables et les voies ferrées désaffectées, avec des liaisons sur routes secondaires[17].
En Grande-Bretagne, les 246 véloroutes du National Cycle Network représentaient en 2018, un réseau de 26 674 km, dont 32% en voies vertes. En 2017, elles avaient été utilisées pour 786 millions de déplacements, effectués par 4.4 millions de personnes.
Au Québec, la route verte forme un réseau de plus de 5 300 km comprenant une proportion importante de voies vertes en site propre.
↑ ab et cMinistère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, Cahier des charges des véloroutes et voies vertes, , 13 p. (lire en ligne [PDF]), p. 3
↑Anne Hecker, « Véloroutes et voies vertes : supports, ou objets touristiques ? », Cahiers de géographie, EDYTEM, no Transport et tourisme, , p. 199-208 (lire en ligne).
↑Jean-Marc Aucouturier; Arnaud Corre, Samuel Pinon-Madiot, Douglas Lamb, Matthias Tesche, Hongrie 1991 : Le Vélo-tous-terrains le nouvel art de la découverte, 60 Quai du Havre, 76000 Rouen, CICFrance, , 15 p.
↑Circulaire du 31 mai 2001 relative à la mise en œuvre du schéma national de véloroutes et voies vertes. - Élaboration des volets régionaux, (lire en ligne [PDF])