Bréhémont est bordé par la Loire (5,058 km) sur son flanc nord et l'Indre (4,422 km). Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 39,54 km, comprend un autre cours d'eau notable, le Vieux Cher (6,812 km), et six petits cours d'eau dont le Turpenay (0,01 km)[1],[2].
Le cours de la Loire, qui présente plusieurs îlots sur le territoire communal, s’insère dans une large vallée qu’elle a façonnée peu à peu depuis des milliers d’années. Elle traverse d'est en ouest le département d'Indre-et-Loire depuis Mosnes jusqu'à Candes-Saint-Martin, avec un cours large et lent. La Loire présente des fluctuations saisonnières de débit assez marquées. Sur le plan de la prévision des crues, la commune est située dans le tronçon de la Loire tourangelle, qui court entre la sortie de Nazelles-Négron et la confluence de la Vienne[3], dont la station hydrométrique de référence la plus proche est située à Langeais. Le débit mensuel moyen varie de 142 m3/s au mois d'août à 753 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station est de 3 060 m3/s et s'est produit le , la hauteur maximale relevée a été de 4,89 m le [4],[5]. La hauteur maximale historique a été atteinte le avec 6,80 m[6].
Sur le plan piscicole, la Loire est classée en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[7].
L'Indre, d'une longueur totale de 279,4 km, prend sa source à une altitude de 453 m sur le territoire de Saint-Priest-la-Marche dans le département du Cher et se jette dans la Loire à Avoine, après avoir traversé 58 communes[8]. Les crues de l'Indre sont le plus souvent de type inondation de plaine[Note 1]. Sur le plan de la prévision des crues, la commune est située dans le tronçon de l'Indre tourangelle[3], dont la station hydrométrique de référence la plus proche est située à Monts. Le débit mensuel moyen (calculé sur 14 ans pour cette station) varie de 4,51 m3/s au mois de septembre à 34 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station est de 236 m3/s le , la hauteur maximale relevée a été de 5,56 m ce même jour[4],[10]. Ce cours d'eau est classé dans les listes 1[Note 2] et 2[Note 3] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant[11],[12].
Sur le plan piscicole, l'Indre est également classée en deuxième catégorie piscicole[7].
Le Vieux Cher, d'une longueur totale de 24,4 km, prend sa source dans la commune de Druye et se jette en rive gauche de la Loire à l'extrémité sud-ouest du territoire communal, après avoir traversé 8 communes[13]. Sur le plan piscicole, le Vieux Cher est également classé en deuxième catégorie piscicole[7].
En 2019, la commune est membre de la communauté de communes Touraine Vallée de l'Indre qui est elle-même adhérente au syndicat d'aménagement de la vallée de l'Indre. Créé par arrêté préfectoral du à la suite des crues historiques de et , ce syndicat a pour vocation d'une part l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau par des actions de restauration de zones humides et des cours d'eau, et d'autre part de participer à la lutte contre les inondations par des opérations de sensibilisation de la population ou de restauration et d'entretien sur le lit mineur, et sur les fossés situés dans le lit majeur de l'Indre appelés localement « boires », et de l'ensemble des cours d'eau du bassin versant de l'Indre[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 663 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Lignières-de-Touraine à 5 km à vol d'oiseau[19], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 700,0 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
Au milieu du XVIIIe siècle, la paroisse de Rivarennes, qui bénéficie d'une partie du plateau de la forêt de Chinon et la paroisse de Bréhémont se disputent un petit commun situé entre leurs deux territoires. En 1752, l'Assemblée de Rivarennes poursuit ainsi Bréhémont en justice et la propriété du commun du Vinet lui est finalement reconnu par le tribunal des Eaux et Forêts. Néanmoins, l'affaire, relancée par un appel de Bréhémont dura plus de vingt ans[23]. En 1793, la municipalité de Bréhémont appartient au canton de Rigny, dans le district de Chinon, puis elle passe dans celui de Azay-le-Rideau (Chinon) en 1801[24]. À l'instauration des départements, après la Révolution française, Bréhémont devient une municipalité d'Indre-et-Loire. Une ordonnance du roi de 1819 décrète la séparation des communes de Lignières et Bréhémont. En 1871, les Prussiens occupent Bréhémont.
En 1815, le relevé des cadastres de la commune montre une concentration des terres entre les mains d'une poignée de familles locales sous les appellations : Clos Péan, Clos des Burons et Vigne Buron, les Brunets, Aireau des Herpins, Aireau des Dubois, Clos Hégron, la Rolandrie, rue Moreau.
Les événements de crues
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Le val endigué de Bréhémont correspond à un tronçon de Loire moyenne où les risques d'inondation sont importants. Le Cher confluait avec la Loire au lieu-dit Rupuanne, à Bréhémont, fut enfermé à son extrémité et barré à Villandry à la fin du XVIIIe siècle pour protéger les habitants des crues d'eau.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2021, la commune comptait 729 habitants[Note 5], en évolution de −6,06 % par rapport à 2015 (Indre-et-Loire : +1,19 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les habitants de Bréhémont ont développé un savoir-faire autour de la culture du chanvre que permettait la fertilité du sol. Cette économie locale s'inscrit dans une tradition plurimillénaire de domestication du chanvre. Ils cultivaient l'une des variétés non psychotrope du chanvre afin d'exploiter les fibres, les chènevottes, ainsi que les graines. Tandis que les fibres étaient utilisées pour la fabrication des textiles et du papier, la partie ligneuse servait pour les panneaux de particules, les litières animales et les isolants. Les graines appelées chènevis étaient utilisées pour la fabrication d'huile siccative mais pouvaient tout aussi bien servir de nourriture aux oiseaux ou pour la pêche sur les bords de Loire. L'économie du chanvre a décliné en France au cours du XXe siècle face à la concurrence de fibres issues de plantes exotiques ou synthétiques. Si les fours à chanvre qui subsistent témoignent de cette économie disparue, les savoirs, le vocabulaire spécialisé, les techniques et les histoires liées à la culture du chanvre (transmis oralement) demeurent aujourd'hui menacé de disparition en l'absence de patrimonialisation.
Préparation du sol et semaille : Après avoir préparé le sol (bêchage et ratelage), les cultivateurs réalisaient les semis ou semailles, le plus souvent au printemps ou au cours de l'été selon les conditions (entre avril et juillet). Les graines étaient semées à la volée ou en ligne. Dans de bonnes conditions climatiques, chaudes et humides, le chanvre levait rapidement (en moyenne entre 3 jours et 2 semaines).
Techniques de récolte : Durant la récolte, autour de septembre (par exemple si la semaille a été faite en mai), les cultivateurs procèdent à l'efumelage : les brins mâles sont d'abord arrachés puis les brins femelles, les seconds parvenant à maturité plus tardivement. Pendant longtemps, et avant l'apparition des machines à faucher, ce travail était effectué exclusivement à la main, parfois à plusieurs pour un arracher un brin.
Savoir-faire autour du chanvre
Vergers
Les cadastres napoléoniens montrent l'existence de nombreux poiriers. La poire fait partie du terroir, en particulier la spécialité culinaire de la "poire tapée" de la localité voisine Rivarennes.
Services publics
La commune dispose d'une école maternelle, d'une école élémentaire, d'un bureau de poste et d'une bibliothèque.
Bréhémont se situe dans l'Académie d'Orléans-Tours (Zone B) et dans la circonscription de Langeais.
Urbanisme
Typologie
Au , Bréhémont est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[28].
Elle est située hors unité urbaine[29]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tours, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[29]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[30],[31].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (68,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (27,2 %), zones agricoles hétérogènes (24,8 %), terres arables (21,7 %), prairies (10,8 %), eaux continentales[Note 7] (9,7 %), zones urbanisées (5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,2 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Pour anticiper une remontée des risques de feux de forêt et de végétation vers le nord de la France en lien avec le dérèglement climatique, les services de l’État en région Centre-Val de Loire (DREAL, DRAAF, DDT) avec les SDIS ont réalisé en 2021 un atlas régional du risque de feux de forêt, permettant d’améliorer la connaissance sur les massifs les plus exposés. La commune, étant pour partie dans le massif de Chinon, est classée au niveau de risque 1, sur une échelle qui en comporte quatre (1 étant le niveau maximal)[35].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 98,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 457 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 457 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 91 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[36],[37].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[33].
Risques technologiques
Bréhémont est situé dans un périmètre immédiat de 5 km autour de la centrale nucléaire de Chinon, ce qui l'expose au risque nucléaire. À ce titre les habitants de la commune ont bénéficié, à titre préventif, d'une distribution de comprimés d’iode stable dont l’ingestion avant rejet radioactif permet de pallier les effets sur la thyroïde d’une exposition à de l’iode radioactif. En cas d'incident ou d'accident nucléaire, des consignes de confinement ou d'évacuation peuvent être données et les habitants peuvent être amenés à ingérer, sur ordre du préfet, les comprimés en leur possession[38].
Culture
La politique de développement local à Bréhémont s'appuie désormais sur la valorisation du caractère inondable de la commune, le cyclotourisme dans le cadre de la véloroute de la Loire à vélo, et la batellerie du Val de Loire qui font l'objet d'actions patrimoniales spécifiques[39].
Lieux et monuments
Eglise Sainte-Marie-Madeleine
L'église Sainte-Marie-Madeleine de Bréhémont fut construite en 1843 dans le style néogothique selon les plans de l'architecte Phidias Vestier (l'ancienne église fut démolie). Elle présente la particularité d'être occidentée, c'est-à-dire qu'elle est tournée vers l'Ouest, vraisemblablement à cause des risques d'inondation car elle est située au bord du fleuve (une histoire populaire veut que les financeurs de l'édifice religieux aient voulu cette orientation).
Bâtisses anciennes
Le manoir du Bray fut édifié au XVIe siècle. Le manoir de Milly, entouré de douves, fut bâti au XVe siècle puis remanié aux XVIIIe et XIXe siècles.
Paysage portuaire
Le port, reconstruit jusqu'en 1869 grâce au financement du département, et la grève de Bréhémont sont parmi les derniers en activité sur la Loire.
Des bateaux à fond plat (toues cabanées et gabares) amarrés dans le port de Bréhémont composent le paysage de ce tronçon de Loire. Les bateaux cabanes sont utilisés pour la pêche au filet barrage afin de capturer les poissons migrateurs : saumons et aloses.
↑Une inondation de plaine se produit lorsque le niveau d'un cours d'eau, généralement à la suite de fortes précipitations, monte progressivement jusqu'à l'envahissement du lit moyen, voire du lit majeur, pendant une période plus ou moins longue[9].
↑Le classement en liste 1 est réservé aux cours d'eau qui sont en très bon état écologique, ou identifiés par les SDAGE des eaux comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau d'un bassin versant, ou dans lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
↑Ce classement est attribué aux parties de cours d'eau ou canaux sur lesquels il est nécessaire d'assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs.
↑D’après l’article L. 211-1 du Code de l’environnement, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Brigitte Maillard, Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle : Structures agraires et économie rurale, Presses Universitaires de Rennes, , 508 p., p. 47.
↑Benoît Pin, Jean-Baptiste Rigot, Sylvie Servain, « Amenagements portuaires et batellerie traditionnelle, composantes de ressources territoriales en Val de Loire », Norois, , p. 53-63 (lire en ligne).