Michèle Barzach milite dix années au RPR avant d'être lancée par Jacques Toubon[5].
1986-1988 : ministre de la Santé
Elle devient ministre de la Santé et de la Famille en 1986, nommée par Jacques Chirac[6]. Dans les faits, elle est ministre déléguée sous l'autorité du ministre des Affaires sociales Philippe Seguin. Elle est en poste du 20 mars 1986 au 10 mai 1988[7].
Le , soit une semaine après la catastrophe de Tchernobyl et le passage du nuage radioactif sur la France et le Benelux, la voix du gouvernement portée par Michèle Barzach, alors ministre de la Santé, juge que le nuage de Tchernobyl n'a pas contaminé la France et qu'il n'y a aucune précaution particulière à prendre liée à la santé publique[8].
Sur le plan de la sécurité des naissances, elle entame un processus de concentration des maternités dans une circulaire signée en 1988[9].
Sida
Michèle Barzach est la première ministre à prendre conscience de la nécessité d'entamer une politique publique pour contrer la maladie du sida et à s'engager concrètement sur le sujet[10],[11],[5],[12].
La même année, s'opposant à la plupart des membres de son camp, elle souhaite faire la promotion du seul dispositif capable d'éviter la contamination au VIH, le préservatif, et pour cela, doit faire voter une loi. En effet, la publicité pour le préservatif est interdite depuis longtemps car il est considéré comme un anticonceptionnel. La loi votée, elle lance alors une campagne d'information sur le préservatif[13] et en fait autoriser la publicité à la télévision[14],[15].
Un an plus tard, le , elle signe un décret qui autorise la vente libre de seringues en pharmacie, mesure qui permettra une limitation de la contamination des toxicomanes par différents virus, notamment le VIH et le virus de l'hépatite C, et signera le début d'une politique de réduction des risques en cette matière, en opposition à la loi de 1970 sur les drogues[14].
Carrière politique après 1988
En 1988, elle est élue députée à Paris, puis adjointe au maire de Paris Jacques Chirac en 1989, et députée européenne par la suite. En 1989 se forme un groupe dit des « Rénovateurs », qui se propose de réunir UDF et RPR, sous l'impulsion de Michel Noir et François Léotard. Jacques Chirac, dont elle était très proche, s'estime trahi et elle est exclue de la direction du parti après avoir été candidate au comité directeur du RPR. Elle perd aussi sa fonction d'adjointe à la mairie de Paris et son mandat de députée[7],[16],[17],[18],[19],[20]. Elle échoue aux élections régionales de 1992 à Orléans face à Antoine Carré[16].
Carrière internationale
Unicef
Elle est membre du conseil d'administration de l'association « Amis du fonds mondial Europe », après en avoir été la présidente jusqu'en 2013, qui vise à promouvoir les actions du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Le , elle est élue à la tête de UNICEF France. Elle reste en poste jusqu'au [21],[22].
Implication dans l'affaire Matzneff
Le , le New York Times relaie les propos d'une victime de Gabriel Matzneff, Francesca Gee, trois mois après la sortie du livre Le Consentement de Vanessa Springora. Michèle Barzach est mentionnée comme ayant été la gynécologue chez qui Matzneff emmenait ses jeunes victimes afin que la pilule leur soit prescrite, et ce alors que la loi interdisait à ce moment la prescription de contraceptifs à des mineurs sans l'accord des parents. Par ailleurs, dans Élie et Phaéton, Matzneff cite le nom de la gynécologue qui, selon lui, « à aucun moment n’a cru devoir faire la morale à ce monsieur de 37 ans et à sa maîtresse de 15 »[23]. Elle est entendue à ce sujet les et par les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) à Nanterre[24].
↑ a et b« Le ministre de la santé fait le bilan de la lutte contre le SIDA Michèle Barzach, la dame de cœur », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bRama Yade, Anthologie regrettable du machisme en politique: Anthologie regrettable du machisme en politique, Editions du moment, (ISBN978-2-35417-391-3, lire en ligne)
↑Christophe Broqua, Patrice Pinell, Pierre-Olivier de Busscher et Marie,. Jauffret-Roustide, Une épidémie politique : la lutte contre le sida en France (1981-1996), Presses universitaires de France, dl 2002 (ISBN978-2-13-063871-1 et 2-13-063871-6, OCLC947339008, lire en ligne)
↑Norimitsu Onishi, « Longtemps contrainte au silence, la victime d’un écrivain pédophile témoigne enfin », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑Stéphanie Marteau et Dominique Perrin, « Affaire Gabriel Matzneff : l’ancienne ministre de la santé Michèle Barzach entendue par la police », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )