En 150 ans d'existence, le tramway de Genève a vu son matériel roulant s'adapter aux époques et à l'évolution des technologies, mais aussi à la hausse croissante de sa fréquentation depuis la reconstruction du réseau entamée dans les années 1990. En 2018, quatre types de matériels circulent sur le réseau genevois, géré par les TPG, propriétaire de ces matériels.
L'article ci présent recense les anciens matériels à vapeur et à traction électrique, soit à partir de 1877, les tramways hippomobiles ne sont pas repris faute d'informations disponibles.
Les vingt-deux locomotives, de type G 3/3, furent livrées par la Fabrique Suisse de Locomotives de Winterthur et furent développées à partir du modèle des Tramways Suisses construits en 1877. Leur puissance fut triplée afin que la traction puisse être assurée sur les fortes rampes du réseau (rampes de Saint-Georges, du Grand-Lancy, etc.) Chacune des locomotives reçut un nom inspiré par divers lieux de la région genevoise.
Ces locomotives possédaient deux postes de conduite sans vitrage. Elles avaient une masse à vide de 13,4 tonnes et de 16,2 tonnes en pleine charge. Leurs longueurs étaient de 5,69 mètres et l'empattement des essieux était de 1,80 mètre. Elles développaient environ 140 chevaux-vapeur et leurs vitesses maximum fut fixée à 25 km/h. Un appareillage permettait le chauffage du convoi durant les saisons froides. Le freinage était assuré par le système à vide d'air Hardy non automatique.
Les locomotives numéros 1 à 10 furent construites en 1889, les numéros 11 à 19 en 1890 et les trois dernières en 1891. Leur retrait s'est effectué ainsi :
les numéros 1 et 5 à 7 furent mises hors service en 1915 et vendue en Autriche ;
les numéros 2 à 4, 8 à 13 et 15 à 21 furent mises hors service en 1902. Les numéros 12, 13 et 16 à 18 furent vendues au tramway de Massa près de Pise (Italie) ;
les numéros 14 et 22 roulèrent sur le Ferney - Gex de 1902 à 1904 et furent mises hors service en 1915. La numéro 22 fut aussi vendue en Autriche[1].
Automotrices
Type
Numéros
Année de construction
Constructeur
Masse à vide (t)
Masse en charge (t)
Pression (cv)
Places assises
Places debout
Écartement des essieux (m)
Longueur hors tampons (m)
V max. (km/h)
Freins
Eclairage
Chauffage
Cm 2/2
1
1896
VE/SIP MFB
10.0
13.0
20
14
20
2.0
8.1
25
Main
Pétrole
Vapeur
Cm 2/2
2 à 5
1897
SIP/MFB
10.0
13.0
20
14
20
2.0
8.1
25
Main
Pétrole
Vapeur
Les automotrices numéros 1 et 4 furent retirées du service dès 1900, les autres furent acquises par la société du chemin de fer Genève - Veyrier. Elles circulèrent, avec les numéros 31 à 33, sur la ligne à faible trafic, sans grandes pentes, Veyrier - Collonges-sous-Salève.
Voitures voyageurs
Image
Type
Numéros
Année de construction
Constructeur
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Places assises
Places debout
Freins
Éclairage
Chauffage
CF2i
1 à 7
1889
SIG
4.2
8.0
2.4
24
12
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
Le compartiment fourgon pouvait offrir 5 places
C2i
21 à 39
1889
SIG
4.0
8.0
2.4
24
12
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
Les voitures no 21, 22, 24 à 31 furent transformées en CF2i. Ces fourgons de secours avaient des sièges rabattables et étaient séparés par une paroi du reste de la voiture
C2i
40 à 58
1890
SIG
4.0
8.0
2.4
24
12
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
C2i
59 à 70
1891
SIG
4.0
8.0
2.4
24
12
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
C(F)2i
25 à 30
1889
SIG/VE
4.0
8.0
2.4
24
12
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
Elles furent transformées en fourgon auxiliaire en 1893
C(F)2i
21, 22, 24
1889
SIG/VE
4.0
8.0
2.4
24
16
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
Elles furent transformées en fourgon auxiliaire en 1894
C(F)2i
31
1889
SIG/VE
4.0
8.0
2.4
24
16
Hardy + Main
Pétrole
Vapeur
Elles furent transformées en fourgon auxiliaire en 1895
À la création de la CGTE, cette dernière reprend les CF2i nos 4, 5, 27, 29 à 32, 34, 37 à 40, 57, 59, 63, 69 et 70 et les renumérotent nos 250 à 266. D'autres furent utilisées pour la construction de wagons marchandises.
Wagons marchandises
Le caractère vicinal des lignes de la VE fit que la compagnie s'équipe de divers wagons pour le transport des marchandises.
Cependant, dès 1896, l'acheminement de celles-ci jusqu'aux différentes industries de la place se fait au moyen de trucks transporteurs, aussi appelés chariots transporteurs. Ils s'utilisèrent toujours par paire et étaient placés sous les essieux du wagon à voie normale. Une autre sorte de trucks transporteurs, cadres transporteurs, où le wagon à voie normale roulait directement sur les deux rails que formaient le cadre.
La CGTE reprend tous les wagons, se contentant de les renuméroter.
Type
Numéros VE
Numéros CGTE
Année de construction
Tare (t)
Charge (t)
Écartement des essieux (m)
Longueur hors tampons
Freins
Remarques
Image
L
71 - 72
453-454
1889
2.83
5.0
2.3
5.83
Hardy + Main
OL
73 - 74
455-456
1889
2.8
5
2.3
5.85
Wagon à parois hautes
K
100 - 103 puis 101-104
402-405
1890
3.58
5.0
2.3
6.37
Avec deux plates-formes, renumérotés K 101 - 104 en 1896
O
121 - 123
512-514
1894
1.5
2.5
1.5
4.15
Main
Deux étages aménagés pour le transport des boilles à lait
K
105 - 108
406-409
1896
3.9
5.0
2.3
6.37
Hardy + Main
Avec deux plates-formes
L
75 - 76
457-458
1896
3.2
5.0
2.3
5.85
ON
1 -6 (a + b)
630-635
1896
1.5
12
1.2
2.23
Heberlein
ON
7 -8 (a + b)
636-637
1898
1.5
12
1.2
2.25
Trucks pour le transport de wagons à voie normale
M
151 - 152
457-458
1898 - 1899
0.85
1.5
0.8
2.75
Main
Wagonnet pour le transport de marchandises
O
124 - 125
515-516
1899
1.5
2.5
1.5
4.15
Deux étages aménagés pour le transport des boilles à lait.
Remarque : Jusqu'en 1902, ces locomotives étaient désignées G2. E 2/2 est la notation « moderne ».
Automotrices
Ces automotrices, numérotées 94 à 101, étaient peintes en jaune, possédaient des plates-formes ouvertes et avaient un moteur de 30 chevaux entraînant un essieu. Elles avaient une caisse courte, hautes sur roues, des bancs en long et des stores en lamelles de bois. La prise de courant était assurée par une perche à roulette. Le chauffage se faisait à l'eau chaude et l'éclairage encore au pétrole, alors que les voitures des trains à vapeur possédaient l'éclairage électrique par accumulateurs. Elles comportaient un frein électrique et un frein à main.
Image
Type
Numéros TS
Année de construction
Mise hors service
Constructeurs mécaniques
Constructeurs électriques
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Places assises
Places debout
Puissance (CV)
V max
Ce 1/2
94 - 101
1894
1901 - 1902
SIG
CIEG
4.7
6.38
1.5
12
18
30
25
Elles furent vendues en France
Ce 2/2
102 - 103
1895
1901 - 1902
SIG
CIEG
6.4
6.38
1.5
12
18
2 × 25
25
Elles furent vendues en France
Ce 2/2
104 - 119
1896
1901 - 1902
SIG
CIEG
7.2
7.13
1.6
12
18
2 × 25
25
Trois automotrices furent vendues en France
Ce 1/2
125 - 132
1896
1896
SIG
?
?
6
1.6
14
10
20
20
Anciennes automotrice de l'Exposition Nationale. Trois automotrices furent vendues au GV, n° GV 31 à 33
Chasse-neige
Image
Type
Numéros TS
Numéros CGTE
Année de construction
Mise hors service
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Hauteur des parois
Largeur max. des parois
X2
-
601
1888
1966
0.565
2.7
?
0.35
2.7
Il est construit en fer et doit être poussé par une locomotive.
X2
-
602, 603
1890, 1895
-
0.8
3
?
0.5
3.2
La neige est déblayée du côté droit de la route.
Voitures voyageurs
Voitures d'hiver
Image
Type
Numéros TS
Numéros CGTE
Année de construction
Mise hors service
Constructeur
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Places assises
Places debout
C2
1 - 4
-
1876
1901 - 1902
SIG
1.82
6.2
1.6
16
20
C2
6, 9, 12
-
1876
1888 - 1889
SIG
1.8
6.35
1.75
14
22
6 voitures furent transformées en wagons couverts K 6 en 1888
C2
13 - 16
201 - 204
1876
1906 - 1908
SIG
2.3
6.35
1.6
16
32
Reprise pour la traction hippomobile Molard - Cornavin
C2
17 - 20
-
1876
1901 - 1902
SIG
2.3
6.35
1.6
16
32
C2
24, 26
-
1876
1901 - 1902
SIG
?
?
?
?
?
C2
25, 27
207, 209
1876
1908
SIG
?
?
?
?
?
C2
38 - 40
-
1876
1901 - 1902
SIG
2.19
6.35
1.75
14
22
C2
41
205
1876
1908
SIG
2.19
6.35
1.75
14
22
Reprise pour la traction hippomobile Molard - Cornavin
C2
42 - 43
-
?
1901 - 1902
SIG
2.19
6.35
1.75
14
22
C2
71, 74
210, 213
1882
1908
SIG
2.19
6.35
1.75
14
22
C2
72 - 73
-
?
1901 - 1902
SIG
?
?
?
?
?
C2
82
216
1885
1906
SIG
2.26
6.35
1.75
14
22
C2
83
-
?
1901 - 1902
SIG
?
?
?
?
?
C2
89 - 90
-
1891
1901 - 1902
SIG
2.85
6.7
1.6
14
28
À noter que les voitures n° 5, 7 et 8 se trouvaient à Bienne, où les TS exploitaient aussi le réseau.
Lors de la reprise par la CGTE des TS la liste des voitures fermées se présentait ainsi :
Numéros
Année de construction
Freins
Chauffage
Éclairage
1 - 4
1876
Manuel à chaîne
Eau chaude
Pétrole
13 - 20
1876
Manuel à chaîne
Eau chaude
Pétrole
24 - 27
1876
Automatique à vide
Eau chaude
Électrique
38 - 43
1876
Manuel à chaîne
Eau chaude
Pétrole
Voitures 41 et 42 équipées de freins automatiques à vide et d'un éclairage électrique.
71 - 74
1882
Automatique à vide
Eau chaude
Électrique
82 - 83
1885
Automatique à vide
Eau chaude
Électrique
89 - 90
1891
Automatique à vide
Eau chaude
Électrique
Voitures d'été
Image
Type
Numéros TS
Numéros CGTE
Année de construction
Mise hors service
Constructeur
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Places assises
Places debout
C2
21 - 23
-
1876
1901 - 1902
SIG
1.85
6.8
1.8
24
22
C2
28 - 37
307 - 316
1877
1906: 308 à 314, 316 1908: 307, 315
SIG
1.82
6.75
1.75
20
26
C2
61 - 64
317 - 319
1882
1906
SIG
1.87
6.75
1.75
20
26
La voiture 64 fut mise hors service en 1901 et n'a pas reçu de n° CGTE
C2
75 - 76
321 - 322
1883
1906 - 1908
SIG
1.6
5.75
1.6
16
26
C2
84 - 85
323 - 324
1887
1906
TS
1.87
6.75
1.75
20
26
C2
125 - 130
301 - 306
1896
SIG
2.94
6
1.6
14
22
Ex automotrices de l'exposition nationale de 1896[2]. Elles furent surtout utilisées comme remorques d'automotrices électriques sur la ligne Carouge - Moillesulaz
À noter que les voitures nos 44 à 47 et 69 à 70 se trouvaient à Bienne, où les TS exploitaient aussi le réseau.
Lors de la reprise par la CGTE des TS la liste des voitures fermées se présentait ainsi :
Numéros
Année de construction
Freins
Éclairage
21 - 23
1876
Manuel à chaîne
Pétrole
28 - 37
1877
Manuel à chaîne
Pétrole
La voiture 33 possède possède une conduite d'air pour le frein à vide.
Anciennes remorques no 7 et 9 transformées en 1898 et furent démolies entre 1946 et 1950.
Ce 2/2
18 à 20
1896
SIG
CIEG
8.3
9
2.4
24
18
2 × 25
25
L'automotrice no 18 est l'ancienne remorque no 10, les automotrices no 19 et 20 sont les anciennes remorques no 51 et 52 du VE transformées en 1905. Elles furent démolies entre 1946 et 1950.
Ce 2/2
21 à 24
1913
SWS
CIEG
14.9
10.93
4
24
21
2 × 50
40
Les automotrices no 23 et 24 furent vendues aux TL en 1919 puis au chemin de fer Bex-Villar-Bretaye. La 23 est préservée et circule sur le chemin de fer Blonay-Chamby.
Ce 2/2
31
1896
SIG
CIEG
7.6
7.7
1.6
14
22
2 × 25
25
Ancienne automotrice des TS, série 104-119 et fut démolie entre 1946 et 1950
Ce 2/2
32, 33
1896
SIG
CIEG
7.8
7.7
1.6
14
22
2 × 25
25
Anciennes automotrices des TS, série 104-119 et furent démolies entre 1946 et 1950
Voitures
Image
Type
Numéros
Année de construction
Constructeur
Tare (t)
Longueur hors tampons (m)
Écartement des essieux (m)
Places assises
Places debout
Remarques
C2i
1 à 6
1887
SIG
3.6
7.64
2.4
24
12
C2i
7, 9
1888, 1890
SIG
4
7.64
2.4
24
12
Transformées en 1898 en Ce 2/2 no 16 et 17.
C2i
10
1893
SIG
4
8
2.4
24
16
Transformée en 1905 en Ce 2/2 no 18
C2i
9 à 12
1889
SIG
4
8
2.4
24
16
Anciennes voitures du VE achetées entre 1900 et 1912
C2
51 à 53
1913
SWS
7.3
10.93
4
24
16
les no 51 et 52 furent vendues au TL en 1919. La no 53 fut démolie en 1956
Très rapidement après sa création, la CGTE commande une centaine d'automotrices à essieux (Ce 2/2) ou bogies (Ce 2/4) et de remorques afin de remplacer entre 1900 et 1902 l'ancien matériel à voie normale des TS et d'assurer l'exploitation des lignes ex-VE nouvellement électrifiées, en complément du matériel repris à ces compagnies[3] et décrit dans les paragraphes et articles connexes ci-dessus.
On peut remarquer que deux séries se mélangeant dans la numérotation, en raison de la présence dans les motrices Ce 2/4 no 50 à 59 d'un compartiment fourgon qui les destinait principalement aux lignes rurales. Quant aux autres motrices, les motrices à deux essieux étaient surtout destinées aux lignes urbaines et périurbaines à horaires serrés, mais également aux lignes vicinales à faible trafic.
Les séries dites « Grandes Cents » et « Petites Cents » ont été achetées en 1906 et 1908 pour faire face à la hausse du trafic, le parc existant ne suffisait pas[3]. En 1911, l'achat des tracteurs Fe 4/4 permet le retrait des dernières locomotives à vapeur ex-VE, cantonnées au trafic marchandises[3]. De nouvelles remorques « Bautzen » rejoignent le parc en 1907, notamment les trois ex-Berne rachetées en 1904[3].
Toujours pour faire face au manque de matériel, mais en 1920, la CGTE commande les Ce 2/4 « Plates-Formes Centrales », les Ce 2/2 « Ceintures » et les remorques à bogies Ci « Neuhausen »[3].
Entre 1928 et 1934, le manque de moyens oblige la CGTE à rénover son parc plutôt que de commander du matériel neuf, avec notamment un recarrossage des « AEG », des « Danseuses » et des « Cologne »[4]. En 1933 se sont deux motrices et six remorques venant du tramway de Saint-Étienne qui sont achetées[4].
Le parc, fortement réduit au fil des suppressions de lignes, est remplacé dans les années 1950 par l'arrivée du matériel « normalisé ».
Automotrices électriques
Ce 2/2
Les principales différences résident dans la puissance de leur motorisation, à raison de deux moteurs par élément : 20 ch pour les Herbrand, 25 ch pour les SIG de 1901 et 35 ch pour celles de 1903 et 1920. Pour les 101-120, leur puissance n'est pas connue.
Série modernisée et re-carrossée entre 1927 et 1930 ;
Surnom dû à leur tendance à tanguer sur leurs suspensions ;
La no 42 est transformée en voiture publicitaire vers 1930 ;
Les nos 26, 33, 37, 38, 39, 43, 44, 45 deviennent les véhicules de service Xe 2/2 nos 681 à 688 à une date inconnue, à priori dans les années 1930, le reste de la série est démolie.
D'origine, elles étaient équipées de plates-formes fermées avec portes coulissantes, mais également d'indicateurs de direction à rouleaux, appelés de nos jours girouette. Ces équipements sont devenus standards depuis.
Exception faite du matériel acheté d'occasion, ces motrices sont toutes issues de la transformation de Ce 2/4 par ajout de deux moteurs supplémentaires aux deux moteurs existants. Leur histoire en tant que Ce 2/2 est traitée ici dans un souci de lisibilité.
1961 (51, 52) 1962 (53, 54) 1970 (62, 70 devient motrice de service T.01) 1971 (64) 1972 (61 devient motrice de service 71 puis T.02, démolie en 1995) 1973 (66) 1975 (69)
Renumérotations :
1934 : 54 devient 70 ;
1937 : 50 devient 53 et 53 devient 60 ;
1939 : 60 devient 54 ;
1959 : 60 devient 68.
Compartiment fourgon des 50 à 54 supprimé en 1913 ;
Anciennes Ce 2/4 transformées entre 1933 et 1938, elles reçoivent aussi une nouvelle caisse.
Ce matériel est issu d'une norme définie par l'association suisse des entreprises de transport[13]. Elles ont assuré le service sur la ligne 12, ainsi que la ligne 1 jusqu'à sa suppression en 1969, jusqu'à l'arrivée des premières DAV en 1987, marquant le début de leur retrait progressif. Leur retrait a aussi marqué la fin des remorques à Genève, depuis les DAV l'ensemble du parc est constitué de matériel articulé.
Motrices
Be 4/4
On peut distinguer trois séries, en raison de différences dans leurs origines et/ou les constructeurs[14] :
Motrices datant de 1958 acquises d'occasion au tramway d'Aix-la-Chapelle (ex-1101 à 1105), elles-mêmes venant de Mönchengladbach (ex-31 à 35), afin de renforcer la ligne 12[14].
Les 795 et 799 n'ont finalement jamais roulé en service commercial ;
Ces 30 rames, à l'origine, ont été construites par Duewag, Vevey Technologies et Brown, Boveri & Cie et mises en service entre 1987 et 1989 afin de remplacer les vieillissantes « Normalisés », l'essai réalisé avec le prototype 741 s'étant avéré concluant. En 1995/1996, les rames 823, 824 et 827 à 830 sont transformées en Be 4/8 par ajout d'une caisse centrale[15],[16].
D'une longueur de 21,9 mètres et d'une largeur de 2,30 mètres, elles peuvent accueillir 178 personnes dont 137 debout et 41 assises. Non climatisées, elles sont à plancher bas aux deux premières portes et disposent d'une rampe pour l'accès aux personnes à mobilité réduite[17]. Elles ont été intégralement révisées entre 2006 et 2009 et sont cantonnées à la ligne 12 du fait qu'elles sont unidirectionnelles.
Ces 22 rames sont issues pour partie de la transformation de rames Be 4/6 en 1995/1996 par l'ajout d'une caisse centrale, augmentant leur capacité[15],[16]. En dehors de ce fait, elles sont identiques aux Be 4/6.
D'une longueur de 30,91 mètres et d'une largeur de 2,30 mètres, elles peuvent accueillir 265 personnes dont 200 debout et 65 assises. Non climatisées, elles ont une différence avec la DAV 03, elles n'ont pas de plancher bas pour l'accès aux personnes à mobilité réduite[21]. Elles ont été intégralement révisées entre 2006 et 2009 et sont cantonnées à la ligne 12 du fait qu'elles sont unidirectionnelles, et toujours en unité multiple avec des Be 4/6 (DAV 03) et toujours en motrice 2.
Série
Numéros de parc
Années de livraison
04
831-852
1987-1989 847-852 : Issues de la transformation de Be 4/6 en Be 4/8 en 1995/1996
Ces 39 rames ont été commandées en deux temps[22],[23], pour renforcer le parc en prévision des extensions vers Meyrin et Bernex, conçues sans boucles de retournement, et sont donc de fait les premières rames bi-directionnelles modernes du tramway genevois[24].
D'une longueur de 42 mètres et d'une largeur de 2,30 mètres, elles peuvent accueillir 237 personnes dont 171 debout et 66 assises. Climatisées, elles sont à plancher bas et disposent d'une rampe pour l'accès aux personnes à mobilité réduite[25].
Les premiers essais eurent lieu avec des véhicules polonais qui ont circulé environ une année sur le réseau genevois, dans l'attente de la livraison du matériel commandé. Il s'agit des véhicules 1207 (no 856 aux TPG) et 1214 (no 857 aux TPG) des tramways de Lodz (Pologne), construits entre 2002 et 2003. La première roula de à , en livrée publicitaire pour la Croix-Rouge genevoise, la seconde de à , en livrée publicitaire pour Unireso. Ces véhicules étaient bien plus courts, puisqu'ils mesuraient que 29 500 mm et ne pouvaient transporter que 151 passagers[26].
Ces rames ont été commandées pour un montant de 154 MCHF pour venir en renfort des Bombardier[27]. Les 19 premières rames ont été livrées dès 2011, sur une commande totale de 32 rames. Le parc est passé fin 2016 à 21 véhicules[28] mais la série n'est complète que depuis 2018 : en 2014 la livraison des 13 rames suivantes avait été reportée entre 2016 et 2018[29],[16]. Comme pour les Bombardier, elles sont bidirectionnelles. Une troisième tranche de neuf rames est livrée de façon progressive depuis fin 2020 afin d'augmenter le parc, elle se caractérise par l'adoption de la livrée blanc et orange apparue au cours des années 2010 et qui renoue avec les couleurs historiques des TPG[30].
D'une longueur de 44 mètres et d'une largeur de 2,30 mètres, elles peuvent accueillir 265 personnes dont 191 debout et 74 assises. Climatisées, elles sont à plancher bas sur 75 % de leur longueur et disposent d'une rampe pour l'accès aux personnes à mobilité réduite[31].
La rame no 1820 est Monochrome Rose : elle est entièrement habillée de rose (sauf les portes, restées blanches), aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, par l'artiste Pipilotti Rist, dans le cadre du projet Art&Tram.
En août 2021, un appel d'offres a été lancé par les TPG afin de commander 38 nouvelles rames pour exploiter les extensions du réseau, plus dix à vingt-cinq rames en option dans l'optique de remplacer les rames unidirectionnelles DAV qui atteignent les 40 ans de services et sont cantonnés à la seule ligne 12[32], pour une livraison prévue pour novembre 2024 et une mise en service durant le premier trimestre 2025[33]. Stadler Rail a été reconduit comme pour la précédente commande, mais cette fois c'est le modèle Tramlink, conçu initialement par Vossloh et repris par Stadler, qui a été retenu[33]. Le coût d'acquisition de la tranche ferme est de 180 millions de francs suisses[33].
Expérimentations
La première Stadler Tango livrée a servi en 2012 de prototype d'une technologie de supercondensateurs qui permettrait à terme d'importantes économies d'énergie par la récupération de celle émise au freinage et la recharge des rames en station[34].
Véhicules préservés
Association genevoise du musée des tramways
L'Association genevoise du musée des tramways (AGMT) préserve quelques véhicules d'antan[35]. Il s'agit des exemplaires suivants :
Motrice Be 4/4 no 66 (provenant de l'AMITRAM, acquise en 2010, depuis en travaux[36]), ;
Motrice Be 4/4 no 67 ;
Motrice Be 4/4 no 80 (provenant de l’Association pour le Musée des transports urbains, interurbains et ruraux (AMTUIR) à Paris) acquise en 2012 ;
Remorque Bi no 369 (provenant de l'AMTUIR acquise en 2013, restaurée en 2022-2024) ;
Wagon couvert K 410 (fabriqué par SWS comme K 204 pour le chemin de fer Bex-Villars-Bretaye en 1913, acquis en 2000 pour le transformer en un wagon de marchandises CGTE, restauré en 2022-2023) ;
Racleuse à neige X 603 ;
Motrice no 125
Motrice Be 4/4 no 67
Motrice Be 4/4 no 729 et la remorque B no 308 en livrée verte abandonnée en 1959
Motrice Be 4/4 no 729 et la remorque B no 308 en livrée rouge effective après 1959.
À Sibiu (Roumanie) quatre motrices et quatre remorques sont offertes entre 1993 et 1996. Après la fermeture de cette ligne en 2011 deux motrices (no 721 et 724) et une remorque (no 306) sont conservées et existentes toujours[40],[41] :
Motrice Be 4/4 no 724 préservée à Rasinari en Roumanie
Entre-temps disparus
Motrice 65 et remorque 365 offerte au VKEF Klagenfurt (Autriche) en 1972 puis en 1978 à DSM Wehmingen, démolie en 2004 et 2005 ;
Motrice 63 offerte au musée AMTUIR, retournée et démolie en 2013 à Genève ;
Motrice 69 a été transportée au Jardin Robinson du Lignon (commune de Vernier) en 1975, démolie en 1988 ;
Motrice 70 (ex 50 puis T.01) préservée par la Compagnie ferroviaire du Léman (CFDL) sur le réseau genevois comme « Tram bleu »[42]. Après de nombreuses années sans possibilité de fonctionnement et de stockage dans le rondeau de Carouge, reprise et démolie par l'AGMT en 2022 ;
Wagon-plateau X 73 (ex wagon de grue 638, puis T.03) préservé par CFDL, destin inconnu depuis les années 2010.
Motrice 712 à Sibiu renumerotée en 1992 avec le no 991, démolie en 2014;
Motrice 727 à Sibiu démolie en 2010 ;
Remorque 302 à Sibiu renumérotée en 2002 avec le no 307, démolie en 2014 ;
Remorque 307 à Sibiu renumérotée en 2002 avec le no 302, démolie en 2007 ;
Werner Bögli, Marc Dietschy, Roland Kallmann, Jean-Marc Lacreuze, René Longuet, Erich Rahm et Compagnie génevoise des tramways électriques, Le tram à Genève : Histoire imagée de la Compagnie Genevoise des Tramways Électriques et de ses Précurseurs, 1862-1976, Genève, Éditions du Tricorne, , 303 p., 29 cm, relié (OCLC3480301)