29 mars : les troupes françaises venues d’Algérie occupent Oujda, au Maroc, en représailles à l’assassinat du Dr Mauchamp à Marrakech le 19 mars[2].
15 avril : le Banco di Roma s’installe en Tripolitaine[3] avec un ambitieux programme financier et industriel : achat de terrains, promotion d’entreprises, création d’une clientèle proitalienne par une politique d’emprunts.
8 février : traité entre la République dominicaine et les États-Unis, accordant à ces derniers un droit d’intervention en matière financière. Ils confient à Kuhn, Loeb & co le règlement des dettes de Saint-Domingue estimées à 20 millions de dollars[15].
16 avril : le prophète maori Rua(en) décide de former une communauté à Maungapohatu, nouvelle Jérusalem, en Nouvelle-Zélande, où il s’installe en Juin avec ses disciples. Ses membres refusent la conscription et il est arrêté par la police pour sédition le [26].
14 - 21 août : huitième congrès sioniste de La Haye[32]. Les thèses du sionisme pratique, qui privilégient l’installation de Juifs en Palestine sur l’action diplomatique, recueillent la majorité des suffrages. Afin de renforcer l’implantation juive, les colons socialistes réclament l’arrêt de l’emploi d’ouvriers arabes dans les colonies.
31 août : convention anglo-russe[33]. Partage de la Perse en deux zones d’influences entre les Britanniques et les Russes, permettant la constitution de l’entente anglo-russe et de la « Triple-Entente ». Les gouvernements des deux pays s’engagent à respecter mutuellement l’intégrité territoriale de l’Afghanistan et à ne pas intervenir dans les affaires tibétaines.
20 septembre : le gouvernement chinois décrète la création d’un « Conseil Politique National » (Zizhengyuan) pour la préparation d’une constitution[36].
21 février - 13 avril ( - du calendrier julien) : grande émeute paysanne en Roumanie, réprimée dans le sang[43]. Elle commence en février dans la région de Moldavie. Le mouvement touche ensuite la Valachie. Des fermiers et des propriétaires sont tués, des récoltes incendiées, des boutiques pillées… 2 000 paysans envahissent Botoșani où l’armée fait usage de ses armes. Fin mars l’Olténie s’enflamme à son tour. Les ouvriers agricoles de la plaine du Danube essayent de marcher sur Bucarest et de violents affrontements font 200 morts.
27-28 février, Portugal : début de la grève des étudiants de Coimbra. Le 1er avril, 17 étudiants passent en conseil de discipline et sont expulsés. Le mouvement continue et les étudiants sont menacés de perdre leur année universitaire. L’université ne rouvre que le 23 mai pour les examens[44].
25 mars : le gouvernement conservateur roumain démissionne et le lendemain le libéral Dimitrie Sturdza prend en main la répression avec le général Alexandru Averescu au ministère de la guerre[48]. L’artillerie est utilisée contre les villages terrorisés par des expéditions punitives. La jacquerie est terminée à la mi-avril, après 10 à 12 000 morts.
Le gouvernement roumain est contraint de voter quelques réformes : loi sur les contrats agricoles (/ julien), loi dite de la « maison rurale » facilitant l’accès à la propriété des paysans pauvres (avril 1908)[49].
15 avril-14 mai : conférence impériale réunissant à Londres des représentants du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la colonie du Cap, du Natal, de Terre-Neuve et du Transvaal[51].
10 mai : dissolution de la Chambre des députés au Portugal. Début de la dictature de João Franco (fin en )[53].
14 mai : le parlement autrichien (Cisleithanie) est élu pour la première fois au suffrage universel masculin. Les chrétiens-sociaux et les sociaux-démocrates remportent les élections[54].
2 juin : lois Apponyi en Hongrie[55]. Gratuité de l’enseignement primaire et magyarisation forcée. La plupart des écoles confessionnelles des nationalités sont remplacées par des écoles d’État hongroises. Le nombre des établissements scolaires diminue et le pourcentage des illettrés augmente dans la population roumaine.
8 août : loi électorale en Espagne[58]. Les élections sont supprimées en cas de candidature unique.
17 août : la première conférence internationale des femmes socialistes se réunit à Stuttgart sous la présidence de Clara Zetkin[59].
18 - 24 août : congrès de Stuttgart en Allemagne[60]. À la suite des conflits de l’Extrême-Orient, des incidents du Congo, de la famine des Héréros (Sud-Ouest africain Allemand), les problèmes coloniaux et le « colonialisme » font l’objet de débat parmi les socialistes. Plusieurs courants se distinguent : l’un, impérialiste, juge que la colonisation constitue un « élément intégral du but essentiel des civilisations poursuivi par le mouvement socialiste » (E. David, Noske, Hildebrand). D’autres rêvent d’une gestion internationale des colonies, jugeant que la colonisation est un fait de l’histoire (Van Kol, Jaurès, Vandervelde). La barbarie coloniale est dénoncée, mais l’idée de laisser les peuples colonisés indépendants semble absurde (« se serait rendre les États-Unis aux Indiens », selon Berstein). À gauche, Kautsky et Jules Guesde nient que la colonisation soit un facteur de progrès : la condamner n’est pas s’opposer à la dialectique de l’Histoire et la démocratie est possible dans les colonies comme ailleurs.
2 août : le Territorial and Reserve Forces Act reçoit la sanction royale[65]. Il crée une armée territoriale de réserve (277 000 hommes en 1910) dans le cadre des réformes Haldane[66].
Mai - juin : multiplication des attentats terroristes[70].
14 juin (1er juin du calendrier julien) : Piotr Stolypine demande l’exclusion de 55 députés sociaux-démocrates et la levée de l’immunité parlementaire de 16 d’entre eux[70].
16 juin ( du calendrier julien) : « Coup d’État ». Dissolution de la Douma, modification de la loi électorale[69] : la voix d’un grand propriétaire foncier vaut 7 voix citadines, 30 voix paysannes, 60 voix ouvrières.
14 novembre (1er novembre du calendrier julien) : réunion de la troisième Douma, dite « des seigneurs » (fin le [73]. Le gouvernement y dispose de la majorité grâce à l’effondrement des partis de gauche.
↑A. L. Herman, Community, Violence, and Peace : Aldo Leopold, Mohandas K. Gandhi, Martin Luther King Jr., and Gautama the Buddha in the Twenty-First Century, SUNY Press, , 245 p. (ISBN978-0-7914-3984-5, présentation en ligne)
↑Antoine Champeaux, Eric Deroo et János Riesz, Forces noires des puissances coloniales européennes : actes du colloque organisé les 24 et 25 janvier 2008 à Metz, Lavauzelle, (présentation en ligne)
↑Biographie coloniale belge, vol. 3, Bruxelles, Institut Royal Colonial Belge, (présentation en ligne), p. 471
↑Michèle Merger, Les entreprises et leurs réseaux : hommes, capitaux, techniques et pouvoirs, XIXe – XXe siècles : mélanges en l'honneur de François Caron, Presses Paris Sorbonne, , 838 p. (ISBN978-2-84050-122-0, présentation en ligne)
↑William H. Wynne, State Insolvency and Foreign Bondholders : Selected Case Histories of Goveernmental Foreign Bond Defaults and Debt Readjustments, Beard Books, , 684 p. (ISBN978-1-58798-046-6, présentation en ligne)
↑Sergio Grez Toso, TRANSICIÓN EN LAS FORMAS DE LUCHA : MOTINES PEONALES Y HUELGAS OBRERAS EN CHILE (1891-1907), biblioteca científica - SciELO Chile (présentation en ligne)
↑Maurice Zimmermann, Traité du 23 mars 1907 avec le Siam, vol. 16, Annales de Géographie, (présentation en ligne), p. 277-278
↑Judith Binney, Gillian Chaplin et Craig Wallace, Mihaia : The Prophet Rua Kenana and His Community at Maungapohatu, Bridget Williams Books, , 256 p. (ISBN978-1-927131-30-5, présentation en ligne)
↑ a et bJoshua A. Fogel, Peter Gue Zarrow, Imagining the People : Chinese Intellectuals and the Concept of Citizenship, 1890-1920, M.E. Sharpe, , 317 p. (ISBN978-0-7656-0098-1, présentation en ligne)
↑Philippe Forêt, La véritable histoire d'une montagne plus grande que l'Himalaya : les résultats scientifiques inattendus d'un voyage au Tibet, 1906-1908, et de la querelle du Transhimalaya, Bréal, , 287 p. (ISBN978-2-7495-0346-2, présentation en ligne)
↑Moritz de Hadeln, Roumanie, le film documentaire (1898-1990) : une rétrospective du 22e Festival international du film documentaire Nyon (Suisse), Le Festival, (présentation en ligne)
↑John Louie Clarke, Armies in homeland security : American and European perspectives, National Defense University Press, , 251 p. (ISBN978-1-57906-074-9, présentation en ligne)
↑Antonio Palomeque Torres, Aportación al estudio de la Facultad de Filosofía y Letras de la Universidad de Barcelona en el primer decenio del siglo XX, Edicions Universitat Barcelona, , 312 p. (ISBN978-84-7528-037-0, présentation en ligne)