La Marne se divise géographiquement en trois parties principales. Au centre du département se trouve la plaine champenoise ou Champagne crayeuse, essentiellement recouverte de champs céréaliers. L'Ouest de la Marne est occupé par le vignoble de Champagne et les reliefs de la Côte champenoise et de la Montagne de Reims, où se situe le point culminant du département, le Mont Sinaï, à 286 m d'altitude. À l'est, le paysage est composé de basses collines notamment dans les régions de l'Argonne et du Perthois.
Le climat de la Marne est mesuré depuis la station de Reims-Courcy, située à 91 mètres d'altitude. Le département se situe à l'est du bassin parisien, son climat est océanique dégradé, il est sous influence du climat continental, expliquant ses hivers frais, ses étés doux et ses pluies assez fréquentes mais souvent peu abondantes (51 mm par mois en moyenne) et réparties tout au long de l'année ; il y a 1 705 heures d'ensoleillement par an.
L'idée étant que les habitants puissent rejoindre le chef-lieu et en revenir en deux jours (à cheval), le département de la Marne est créé par découpage de la Champagne en quatre départements : les Ardennes, la Marne, l'Aube et la Haute-Marne.
Le (28 pluviôse an VIII), la fonction de préfet est créée. Bourgeois de Jessaint devient le premier préfet de la Marne, et occupera ce poste pendant 38 années.
Préhistoire
Le département était habité depuis le paléolithique, des traces ont été trouvées lors de fouilles et des hypogées dans la région du marais de Saint-Gond.
Époque romaine
Les Romains nommèrent Belgica la province qui s'étendait des Vosges à la mer du Nord et dont Reims, appelée à l'époque Durocortorum, chef-lieu des Rèmes, était la capitale. Jules César, dans ses Commentaires, dit d'eux « Gallorum omnium fortissimi Belgii », et Strabon ajoute « Inter istas gentes Remi sunt nobilissimi », ce qu'on peut traduire par « De tous les Gaulois, les Belges sont les plus braves, et parmi eux les Rèmes sont les plus illustres ».
Les Romains firent des Rèmes et des Catalaunes des alliés, et on ne trouve aucun signe de révolte contre la domination romaine. De nombreuses fouilles archéologiques ont été pratiquées dans le département et ont amené d'importantes découvertes en objets gallo-romains, ainsi qu'une grande connaissance des modes de vie.
C'est donc sans heurts ni persécutions que s'élevèrent des temples en l'honneur de Jupiter, de Mars et d'Apollon. Le christianisme y apparaît à son tour dès le IIIe siècle sans subir de répression.
Les barbares eux-mêmes semblent respecter ce territoire comme un terrain neutre et consacré à la paix, et lorsque Attila en menace la capitale vers le milieu du Ve siècle, on voit s'unir pour sa défense les Francs de Mérovée, les Wisigoths de Théodoric et les légions d'Aetius.
De Clovis à Charlemagne
L'Empire romain fut remplacé sans heurts par la monarchie de Clovis. Ce territoire fit alors partie du royaume d'Austrasie, et Reims en fut même un temps la capitale.
Sous Charlemagne, l'extension des limites de l'empire fit passer ce territoire dans la Neustrie. Mais l'autorité royale n'était que théorique ; en pratique le pouvoir était aux mains des évêques de Reims et de Châlons, qui avaient les pouvoirs d'un comte : tous deux étaient pairs de France, pouvaient réunir une armée de soixante mille vassaux, et l'évêque de Châlons pouvait battre monnaie.
La dynastie héréditaire des comtes de Champagne, fondée par Thibaut, dut se contenter de la reconnaissance de l'appartenance des deux évêchés dans le territoire de la Champagne, mais sans jamais pouvoir remettre en cause le pouvoir des évêques.
Moyen Âge
Jeanne, unique héritière de Henri Ier, quatorzième comte de Champagne, épousa Philippe le Bel en 1284, ce qui rattacha la Champagne à la couronne de France.
La première attaque sur la Champagne de la guerre de Cent Ans fut dirigée par Robert Knolles et Eustache d'Auberticourt et repoussée par Henri de Poitiers, évêque de Troyes, il y eut ensuite plusieurs chevauchées entrainant des ravages et destructions mais aussi forçant des villes comme Reims à relever les murailles.
Époque moderne
Lors des guerres de Religion il y eut les mêmes divisions que dans le reste du pays. L'une des premières exactions eut lieu lors du massacre de Wassy. Reims était au parti des Guise et Chalons à celui du roi. Elle reçut de nouveaux droits en remerciements : une chambre du Parlement de Paris, le rattachement du bailliage et du présidial et le grenier à sel de Vitry, la monnaie de Troyes.
De la Révolution à Napoléon
La bataille de Valmy, le , fut la première victoire de l'armée de la Révolution (même si obtenue par l'achat du duc de Brunswick). La Marne vit aussi se dérouler la Campagne de France de Napoléon en 1814.
Lors de la guerre de 1870, à la suite des défaites en Alsace et Lorraine, les Allemands arrivèrent dans la Marne, où s'était retranchée l'armée française. À Passavant-en-Argonne, le , quarante-neuf mobiles furent massacrés et une centaine d'autres blessés ; les témoins de ce drame parlent de « scènes sauvages » de la part des Prussiens[3]. Mac-Mahon et ses troupes s'étaient repliés sur Châlons. Ils furent arrêtés à Beaumont-en-Argonne lors d'une offensive, ils se réfugièrent ensuite avec l'empereur Napoléon III sur Sedan, dans les Ardennes, où ils se rendirent le [4].
Première Guerre mondiale
Avant la guerre 1914-1918, les ouvrages de défense militaire établis dans le département forment avec ceux de Dijon, Langres, Laon et La Fère, une deuxième ligne de fortifications du côté nord-est de la France. Ce sont, premièrement, la place forte de Vitry-le-François et, deuxièmement, les ouvrages élevés autour de Reims et qui font de cette ville, où se croisent de nombreuses lignes de chemin de fer, un vaste camp retranché : le réduit Ronzier ou de Chenay, le fort Berlier de Metz ou de Saint-Thierry, la batterie Saint-Pol ou de Loivre, le fort Drouet ou de Brimont, la batterie Baste ou cran de Brimont, le fort Souham ou de Fresne, le fort Lowendal ou de Witry-lès-Reims, l'ouvrage Dode ou vigie de Berru, les batteries Burcy ou de Berru, le fort Kellermann et la batterie annexe ou de Nogent, le fort Herbillon ou de la Pompelle, et le fort de Ségur ou de Montbré.
Ce conflit a laissé dans la Marne des séquelles particulièrement importantes. La superficie totale de la zone rouge ne correspondait « qu'à » un septième de la superficie totale en zone rouge en France, mais les sols étaient si dégradés et pollués que la plupart de cette zone a dû être boisée et interdite aux autres activités. Sur 24 556 hectares de zone rouge dans la Marne, seuls 2 185 pouvaient en 1921, selon le préfet de la Marne, être remis en état de culture (pour un coût estimé de 2 185 x 1 076 = 2 350 960 francs (valeur 1921). Le préfet a donc proposé le boisement pour 84 % de la zone rouge, estimant que la « remise en état de culture » ne pouvait être envisagée que pour les communes de : Cormicy, Loivre, Courcy, Berméricourt, Minaucourt, Massiges, Fontaine-en-Dormois, Gratreuil, Rouvroy, Cernay-en-Dormois, Servon, Ville-sur-Tourbe, et Vienne-le-Château. (20 833 hectares de zones à fortes séquelles, pour un coût de 20 833 × 150 = 3 124 950 francs). En 1921, 1 538 hectares devaient être conservés « en l'état actuel » ; comme vestiges de guerre et « emplacement de villages ». Cela va jusqu'à des villages qui disparaissent (sept dans la Marne) comme Perthes-lès-Hurlus.
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XXIe siècle
Au la région Champagne-Ardenne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Alsace et Lorraine pour devenir la nouvelle région Grand Est.
En 2017, la commune de Gernicourt dans l'Aisne est rattachée depuis le 1er janvier 2017 au département de la Marne et dans la région Grand Est, en raison de la fusion avec la commune marnaise de Cormicy[5].
Emblèmes
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Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
373 302
372 050
385 498
390 809
386 157
407 780
421 800
429 494
434 734
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
439 577
432 882
434 157
436 310
366 734
397 773
412 156
410 238
386 926
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
415 141
442 135
485 388
530 399
543 627
558 217
565 229
565 841
566 571
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
570 883
565 292
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[6] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[7] puis population municipale à partir de 2006[8].)
Histogramme de l'évolution démographique
Avant la réorganisation des régions de 2016, le département faisait partie de Champagne-Ardenne et rassemblait à lui seul plus de 40 % de la population champenoise. Contrairement à celle de l'ensemble de l'ancienne région (qui a été fusionné avec d'autres pour former la région du Grand Est), qui était en constante diminution depuis des décennies, la population marnaise ne cesse d'augmenter depuis 1975 même si, ces dernières années, elle stagne autour d'environ 570 000 habitants.
Avec 319 059 habitants, l'aire urbaine de Reims regroupait plus de la moitié de la population de la Marne en 2015[9].
Communes les plus peuplées
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.