La ville est bâtie en amphithéâtre sur les flancs sud et ouest d'une colline culminant à 609 m, le Calvaire, qui surplombe principalement le Morvan mais aussi la rive gauche de l'Yonne et la plaine du Bazois.
Ce gros bourg est considéré comme la capitale du Morvan et se situe dans l'est du département de la Nièvre, à environ 13 km de la limite avec la Saône-et-Loire.
Avec ses 428 hectares, Château-Chinon (Ville) est l'une des communes du département ayant le plus petit territoire.
Les limites communales de Château-Chinon et celles de ses communes adjacentes.
Le territoire de la commune de Château-Chinon (Ville) est quasiment enclavé dans celui de la commune de Château-Chinon (Campagne). L'unique contact avec une autre commune se situe à l'ouest, dans la forêt communale de Château-Chinon, vers le lieu-dit Chaligny de la commune de Saint-Hilaire-en-Morvan. Cette limite avec une autre commune que Château-Chinon (Campagne) ne fait qu'une centaine de mètres de longueur.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 315 mm, avec 14,6 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 252,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −21,3 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].
Statistiques 1991-2020 et records CHATEAU CHINON (58) - alt : 598m, lat : 47°04'13"N, lon : 3°56'03"E Records établis sur la période du 01-05-1934 au 04-01-2024
Toujours depuis le nord, on peut rejoindre Château-Chinon depuis Lormes et Avallon par la route départementale 944 (portion de l'ancienne RN 444 reliant Château-Chinon à Troyes avant son déclassement en 1972).
Transports en commun
La commune est desservie par 5 lignes d'autocars :
Ligne 501 : Château-Chinon - Nevers, tous les jours par les autocars Mobigo (Réseau interurbain de la Bourgogne-Franche-Comté)[D 1],[D 2].
Ligne 4 : Château-Chinon - Gouloux, le mercredi et le 2e lundi de chaque mois par les autocars Taboureau[D 2].
Ligne 12 : Château-Chinon - Autun, du lundi au samedi par les autocars Buscéphale (autocars du réseau départemental de Saône-et-Loire)[D 3].
Ligne 7 : Château-Chinon - Arleuf, uniquement le samedi, par les cars Siyatégie[D 2].
Ligne 8 : Château-Chinon - Glux-en-Glenne, uniquement le mercredi par les autocars Voyages Gonin[D 2].
Au début du XXe siècle, la commune était desservie par une des lignes du Tacot du Morvan : le chemin de fer d'Autun à Château-Chinon.
Le , la ligne fut prolongée et le terminus, situé précédemment aux hameaux de Athez et Corcelles (commune d'Anost) depuis son ouverture en août 1900, fut alors fixé à Château-Chinon (Ville), dans la bien nommée rue du Tacot, près de l'actuelle place Jean-Sallonnyer.
Le , la ligne fut à nouveau prolongée et le terminus se trouva alors plus à l'ouest, à de Château-Chinon (Campagne), au niveau de la gare terminus de la ligne PLM qui rejoint Tamnay-en-Bazois.
Le trafic voyageurs fut stoppé le , remplacé par un service d'autocars. La ligne, fermée définitivement en 1936, fut démontée entièrement en 1939.
Urbanisme
Typologie
Au , Château-Chinon (Ville) est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (48,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (49,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,2 %), zones urbanisées (32,9 %), prairies (18,9 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Logements
Depuis 1968, le nombre total de logements a augmenté pour se stabiliser entre 1 100 et 1 200 durant les 20 dernières années.
En 2007, la commune comptait 1 199 logements dont 695 maisons individuelles et 494 appartements. Cette même année, les occupants des 962 résidences principales étaient quasiment à parts égales des propriétaires et des locataires. On comptait en effet 461 propriétaires et 468 locataires (ainsi que 33 locataires à titre gratuit)[I 5].
Évolution du nombre de logements par catégorie depuis 1968[I 5] :
Année
Résidences principales
Résidences secondaires et logements occasionnels
Logements vacants
Total
1968
843
64
87
994
1975
921
78
76
1 075
1982
897
69
129
1 095
1990
966
94
136
1 196
1999
969
77
99
1 145
2007
962
97
140
1 199
2009
943
99
144
1 187
Toponymie
Attestations anciennes et nom actuel
Au Moyen Âge, on note les appellations suivantes sous la forme latinisée Castellania de Castro Canino en 1193 et sous la forme française Chasteaul-Chignon en 1372[10],[11].
Durant l'Ancien Régime, des documents et textes officiels (notamment des chartes établies par le roi Louis XI[H 1],[H 2] ou une lettre écrite par Louis XIV[H 3]) utilisent l'appellation Chastel-Chinon ; d'autres mentionnent ChâteauChinon[H 4].
En 1792, la commune est divisée en deux, Château-Chinon (Campagne) et Château-Chinon (Ville) qui s'appelle alors Château-Chinon Intra-Muros, avant de prendre ensuite le nom de Château-Chinon(Ville) ou Château-Chinon (Ville).
En 1793, Château-Chinon (Campagne) prend le nom révolutionnaire de Chinon-la-Montagne.
Curieusement, jusqu'en 2008, la graphie officielle, utilisée par l’Insee (code officiel géographique et autres nomenclatures), le ministère de l'Intérieur, l’IGN, était Château-Chinon(Ville) (sans espace), de même pour le canton et l’arrondissement dont elle est le chef-lieu, ou pour la commune voisine de Château-Chinon (Campagne). Cet usage était toutefois peu respecté en dehors des cas mentionnés.
Depuis l'établissement du code officiel géographique de 2009, la graphie officielle de la commune est Château-Chinon (Ville) (avec une espace).
On écrit aussi parfois Château-Chinon-Ville et Château-Chinon-Campagne.
Dans l’usage courant, pour parler de la commune de Château-Chinon (Ville) (ou bien du canton ou de l’arrondissement dont elle est le chef-lieu), on emploie généralement l'appellation plus courte Château-Chinon.
Toponymie
L'étymologie du toponyme Château-Chinon a stimulé l'imagination des érudits et historiens :
certains, comme l'historien Adrien de Valois dès le XVIIe siècle, prétendent que Jules César y logeait ses piqueurs et ses chiens, d'où le nom de « camp des chiens ». Cette théorie fut toutefois contestée en 1897 par la Société nivernaise des lettres, sciences et arts[12] ;
d'autres, comme Jean-Baptiste Bullet ou le DrEdmond Bogros, affirment que cette appellation a une origine celtique et que « caninum » viendrait des termes « can » et « nein » et signifierait « cime blanche », faisant allusion à la neige pouvant recouvrir durant plusieurs mois la colline du Calvaire, se détachant ainsi dans le paysage du Morvan (qui selon la même démarche signifierait « montagne noire »)[13] ;
l'abbé Jacques-François Baudiau prétend quant à lui que « caninum » viendrait du nom d'un lieutenant que Jules César posta en Gaule pour pacifier le pays après la Guerre des Gaules : Caninius Rebellius. Le Dr Bogros fit toutefois remarquer que Caninius ne fut pas envoyé chez les Éduens mais chez les Rutènes et les Pictons[13] ;
enfin, certains attribuent cette dénomination à l'existence d'un temple dédié à Mercure que les Celtes adoraient sous le nom de Theutatès et que l'on représentait avec une tête de chien[14] ; ou bien encore à Anubis comme le pensait le poète autunois du XVIIe siècle, Étienne Ladoue[12].
Aucun de ces érudits ne s'interroge préalablement sur la nature des formes anciennes, à savoir leur caractère tardif au Moyen Âge et le fait qu'il s'agisse donc de latinisations médiévales (le latin ayant été langue de l'administration jusque l'ordonnance de Villers-Cotterêts au XVIe siècle, d'où la latinisation récurrente des toponymes pour les besoins des textes). En outre, aucun d'entre eux ne s'interroge sur les divers noms en Château- de France jamais attestés avant le IXe siècle[15].
L'analyse proposée par les linguistes et toponymistes plus contemporains conclut à une formation toponymique médiévale en Château-, anciennement Chastel, qui pouvait avoir divers sens en ancien français « forteresse, enceinte urbaine, place fortifiée, citadelle, donjon, château fort », puis plus tard « grande maison de plaisance, grande demeure »[16]. Ce terme est issu du gallo-roman CASTELLU, terme de latin classique (diminutif de castrum, camp) qui avait le sens de « redoute », puis « château d'eau » et en latin médiéval, celui de « citadelle, ville fortifiée, oppidum »[17]. En revanche, le second élément -Chinon a donné lieu à diverses interprétations :
Auguste Longnon propose un dérivé adjectival à partir du nom du chien, du latin canis avec un double suffixe in-ō(ne)[18].
Albert Dauzat et Charles Rostaing critiquent cette hypothèse et notent que la forme primitive Castro Canino peut se lire aussi *Cainno, mais ne proposent aucune explication[19].
Ernest Nègre rejette la forme Canino comme une cacographie probable pour *Cainno et propose le nom de personne germanique Chaino, cité par Marie-Thérèse Morlet[20],[21]. Cette hypothèse est motivée par les règles de la phonétique historique et le fait que ce type de formation toponymique en Château- soit généralement composé avec un nom de personne (ex : les nombreux Château-Arnoux, Château-Bernard, Château-Lambert, Château-Renault, etc.), quand ce n'est pas un adjectif (cf. Châteauneuf).
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Époque gauloise et gallo-romaine
Les observations et fouilles réalisées au sommet du Calvaire, ainsi que la physionomie du site permettent de penser à la présence d'un éperon barré d'époque protohistorique et d'une enceinte[22].
Les fouilles réalisées au XIXe et XXe siècles ont en effet permis de découvrir, outre des objets datant des époques gauloise, gallo-romaine et médiévale, une hache en cuivre, un bracelet en bronze et d'autres « objets de l'âge de la pierre »[22].
On ignore le nom primitif, sans doute gaulois, de Château-Chinon (voir Toponymie), c'est-à-dire celui de l’oppidum gaulois établi par le peuple des Éduens au sommet du Calvaire. D'après les fouilles archéologiques, l’oppidum était constitué d'une enceinte ovale, d'une superficie d'environ 3,5 ha (~130 m x ~250 m). L'accès y était rendu possible par deux poternes : l'une située au nord-est près d'une source, donnant accès aujourd'hui au bois de la Promenade, la seconde située au sud, tournée vers la ville actuelle en contrebas.
L'oppidum était divisé en deux parties inégales, séparées par une langue de terre entourée de deux fossés, encore observables de nos jours. La partie située au sud a ensuite servi d'emplacement au château féodal. Avant cela, l'oppidum gaulois fut également un castrum romain[Information douteuse] occupant une position très stratégique de la voie romaine reliant Augustodunum (Autun) à Intaranum (Entrains-sur-Nohain)[23].
Château-Chinon fut d'abord le siège d'une seigneurie, puis d'une châtellenie, et enfin d'un comté duquel relevaient plus de 255 fiefs et seigneuries. Ces terres appartinrent aux plus grandes familles du Royaume de France.
La date d'érection de la châtellenie en comté est inconnue. D'après l'abbé Baudiau et le comte Georges de Soultrait, le roi Charles VI érige en 1389 la châtellenie de Château-Chinon en comté avec la châtellenie d'Ouroux, les seigneuries de Brassy et des Places, ainsi qu'une partie de la baronnie de Lormes[24],[10]. Joseph Pasquet reprend cette même date dans son ouvrage Le Haut-Morvan et sa capitale Château-Chinon[25]. Néanmoins, comme l'a souligné le Dr Bogros, aucune lettre patente ne confirme une telle érection. De plus, certains écrits officiels, postérieurs à 1389, mentionnent encore les terres de Château-Chinon sous l'appellation de « châtellenie »[26]. C'est notamment le cas en juin 1462 dans une charte de Louis XI confirmant la création d'une élection et d'un grenier à sel dans « laditte terre, chastellenie et seigneurie de Chastel-Chinon » ; en janvier 1477, le même roi, dans une charte de cession de ces mêmes terres à Jean II de Bourbon, parle encore « desdites ville, chastel et chastellenie, terres et seigneurie de Chastel-Chinon ».
Toutefois, en 1506, Charles Quint porte le titre de « comte de Château-Chinon ».
L'érection en comté serait donc située à la fin du XVe siècle ou au tout début du XVIe siècle.
En 1190, Hugues II de Blain (ou Hugo de Blino : Blin à Sardy et Epiry, plutôt que Blain ?) participe, avec son frère, à la troisième croisade. À son retour en 1193, il donne les dîmes en sa possession sur la terre de Château-Chinon à l'abbaye Notre-Dame de Bellevaux, pour le repos de l'âme de son frère décédé durant la croisade.
Hugues III de Lormes (ou Hugo ab ulmis), petit-fils de Hugues II de Château-Chinon, hérite à la mort de son aïeul, de la totalité de châtellenie de Château-Chinon dont il était seigneur qu'en partie. Il confirme en 1208 les donations pieuses de ses ancêtres et en fait de nouvelles. Décédé en 1236, il laisse une nièce (plutôt qu'une fille) prénommée Helvis (sans doute : de Montbardd'Epoisses)[28] qui épouse un petit-fils du connétableDreux de Mello, Dreux de Mello le Jeune (voir l'article Dreux V)[29] à qui elle apporte les châtellenies de Château-Chinon et de Lormes, aussi d'Espoisse et de Givry en dot[30].
Maison de Mello (1240-1323)
La seigneurie de Château-Chinon entre donc dans la Maison de Mello en 1240 à la suite du mariage de Dreux de Mello le Jeune avec Helvis de Montbardd'Epoisses, la nièce héritière (plutôt que fille) de Hugues III de Lormes ; elle lui apporte en dot les seigneuries de Château-Chinon, mais aussi de Lormes, d'Époisses et de Givry. C'est à partir de cette époque que la seigneurie de Château-Chinon semble échapper à la suzeraineté des évêques d'Autun[31].
Le dernier seigneur de Château-Chinon issu de la famille de Mello, Dreux, petit-fils de Dreux le Jeune, meurt en 1323 lors de la bataille de Saint-Vérain. Il laisse derrière lui une fille aînée, Jeanne de Mello. Cette dernière s'étant mariée quatre ans auparavant avec Raoul Ier de Brienne, comte d'Eu et de Guines, la terre de Château-Chinon passe entre les mains de la famille de Brienne[31].
Maison de Brienne (1323-1389)
Raoul Ier de Brienne devient donc seigneur de Château-Chinon en 1323 à la suite du décès de son beau-père. Il est nommé connétable de France par le roi Philippe VI de France en 1328. Il mourra en 1344 ou 1345.
Raoul II de Brienne, son fils, hérite de ses titres mais est fait prisonnier lors de la prise de Caen en 1346. Libéré à l'automne 1350, il sera décapité pour trahison dès le mois de novembre de la même année. Dès 1346, c'est alors sa mère, Jeanne de Mello, qui administre ses terres[32]. À sa mort, ses terres furent confisquées, puis la seigneurie de Château-Chinon est donnée à Gautier VI de Brienne, mari de sa fille, Jeanne de Brienne (sœur de Raoul II).
Gautier VI de Brienne meurt le à la bataille de Poitiers et c'est sa veuve, la duchesse d'Athènes, qui administre la terre de Château-Chinon jusqu'à sa mort en 1389[32].
La seigneurie est alors confisquée par le roi Charles VI et relève désormais directement de la Couronne. C'est ainsi la fin des premiers seigneurs héréditaires de Château-Chinon.
Maison de Bourbon (1394-1454)
Durant cinq ans, Charles VI conserve la seigneurie, puis, en 1394, l'échange contre d'autres avec Louis II de Bourbon. À sa mort le , son fils, Jean Ier de Bourbon, hérite de ses terres.
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, Jean Ier de Bourbon prend le parti de Louis Ier d'Orléans, contre les Bourguignons. Une troupe d'Armagnacs, dirigée par le capitaine Baquin-Beul, occupe à cette époque la seigneurie de Château-Chinon et gêne les proches fourrageurs de l'armée royale qui se voient obligés de se ravitailler dans le Nivernais. Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans Peur, décide alors d'éliminer ce contingent et met donc le siège devant le château de Château-Chinon à la fin du mois de juin 1412[33].
Retenu au siège de Bourges, Jean Ier de Bourbon ne peut venir en aide aux assiégés. Les Armagnacs capitulent fin juillet ou début août, après un mois de siège. Ce fut une « capitulation honorable » puisqu'ils « sortirent de la ville avec les honneurs de la guerre, mais encore emportèrent une somme de 500 livres [...] comme prix de leur capitulation »[33]. En effet, la petite forteresse était difficilement prenable du fait de sa position et, plutôt qu'une capitulation, il s'agissait plutôt de l'achat d'une reddition. Malgré tout, les Bourguignons démantèlent les murs de la ville et ruinent le château.
Jean Ier de Bourbon est fait prisonnier par les Anglais à la suite de la bataille d'Azincourt d'octobre 1415 et meurt à Londres en 1434. Son fils, Charles Ier de Bourbon lui succède donc en tant que seigneur de Château-Chinon. Vingt ans plus tard, le , sa fille, Isabelle épouse en secondes noces son cousin Charles le Téméraire, futur duc de Bourgogne, et lui apporte notamment en dot les terres de Château-Chinon[33].
Le , alors que Charles le Téméraire assiège en vain Neuss en Allemagne, une bataille éclate près de Château-Chinon entre les troupes de Louis XI et les Bourguignons dirigées par le comte de Boussi, gouverneur de Bourgogne. Le lieu de cette bataille reste incertain : Prosper de Barante évoque le combat de Guipy, près de Château-Chinon[35],[Note 2] ; Adolphe Joanne indique qu'elle eut lieu près de Sermages[36] ; Jean de Troyes mentionne Guy, près de Château-Chinon[37]. C'est ce dernier lieu qui semble le plus probable et défendu par René-Pierre Signé[D 4] (ancien maire de la commune) ainsi que par le docteur Bogros[34] (médecin et historien de la ville). Il s'agirait donc de Guy-lès-Château-Chinon, petit village aujourd'hui disparu, situé au nord de l'actuel territoire de Château-Chinon (Campagne) vers le lieu-dit Montbois, proche de l'actuelle chapelle Saint-Roch.
À l'issue de la « bataille de Guy », les troupes bourguignonnes sont vaincues par celles de Louis XI. À cette occasion, le château et les remparts de la ville furent détruits. Seule subsiste de cette époque la tour de guet du château sur le faîte du Calvaire.
Charles le Téméraire meurt le à la bataille de Nancy. Marie de Bourgogne, sa fille, hérite donc des nombreuses terres de son père qu'elle a du mal à assumer du fait de la situation économique, la crise démographique et les épidémies de peste qui sévissent. Louis XI en profite pour attaquer la Bourgogne et donne également l'ordre de s'emparer de Château-Chinon qui se rend. Tout en promettant qu'il souhaite ainsi protéger les biens et droits de la duchesse de Bourgogne, le roi « cède » la jouissance de la seigneurie à Jean II de Bourbon, l'oncle de Marie, début 1477[H 2],[34].
Le , le traité d'Arras permet enfin à Maximilien d'Autriche de bénéficier de la seigneurie de Château-Chinon. Mais ce même traité prévoit que cette terre, avec d'autres, sera comprise dans la dot de sa fille alors âgée d'à peine deux ans, Marguerite d'Autriche, à l'issue du mariage prévu avec le fils du roi Louis XI, le dauphin Charles. Le mariage est finalement annulé et Maximilien conserve Château-Chinon à la suite du traité de Senlis du .
Le fils de Maximilien, Philippe le Beau, alors roi de Castille, se fait « rendre foi et hommage par tous ses vassaux du Morvan en 1504 »[39].
Après sa mort en 1506, on note que son fils aîné âgé de 4 ans, Charles Quint (futur roi d'Espagne, roi de Sicile et empereur du Saint-Empire romain germanique) porte le titre de comte de Château-Chinon[39].
Le (1509 n.st.), le « conseil de famille » décide de redistribuer certaines terres en faveur de la tante de Charles Quint, Marguerite d'Autriche, notamment Château-Chinon et les comtés de Bourgogne et de Charollais. Elle en dispose réellement à compter du 4 mai de la même année[39]. Mais Marguerite usurpe certaines possessions de Jeanne de Hochberg, duchesse de Longueville, arrière-petite-fille de Charles VII. Indigné, le roi François Ier profite de la signature du traité de Noyon avec Charles Quint, le , pour ajouter une clause obligeant Marguerite à abandonner certaines de ses terres, dont celles de Château-Chinon, à Jeanne de Hochberg en compensation de celles usurpées. Cet échange devient effectif par procès-verbal le [39],[38].
Les bourgeois de la ville obtiennent du prince de Condé que les matériaux issus de la destruction du château et des remparts en 1475 puissent être réutilisés pour rebâtir une partie des remparts[Note 3]. La porte Notre-Dame, encore visible de nos jours sur la place du même nom, fut bâtie avec les pierres issues de l'ancienne porte du château fort.
Louis Ier de Bourbon-Condé, étant décédé le à la bataille de Jarnac, le roi Charles IX confisque ses terres. L'année suivante, il restitue le comté de Château-Chinon à sa veuve, Françoise d'Orléans Longueville, duchesse douairière de Condé[40].
En 1587-1588, une épidémie de peste éclate dans le Morvan. Château-Chinon est fortement touché, au point où il ne serait resté dans les murs de la ville que deux habitants[41],[42]. Les autres habitants, qui n'auraient pas succombé à l'épidémie, auraient fui la ville.
Durant la 8e guerre de religion, Château-Chinon, comme beaucoup d'autres villes de la province voisine du Nivernais, se déclare pour la Ligue catholique. Jean VI d'Aumont, comte de Châteauroux et maréchal de France, ainsi que Louis de Gonzague, duc de Nevers, sont chargés par le roi Henri IV de reprendre les villes rebelles de la région. Le siège est mis devant Château-Chinon vers mars-avril 1591[42]. Les forces dont dispose le maréchal d'Aumont sont peu conséquentes : deux compagnies de cavalerie, un régiment d'infanterie et de quatre canons[42]. Le siège n'aurait duré qu'un mois et la ville emportée d'assaut[43]. La capitulation est convenue le par le vicomte de Marre, commandant des ligueurs de Château-Chinon. La ville est alors pillée et les archives détruites[42],[44].
À la mort de Françoise d'Orléans Longueville le , son fils Charles de Bourbon-Soissons lui succède et devient comte de Château-Chinon et de Noyers. En 1607, il concède aux habitants de Château-Chinon et de ses faubourgs leurs bois-usages : « 811 arpents de bois de buissons et de terres vagues » dans lesquels les habitants pouvaient « prendre le bois mort pour le chauffage, le bois vif pour bâtir, pour chaussures [...] et d'y mener pâturer les porcs [...] »[42],[45].
Le , Roger de Bussy-Rabutin, en route vers le Nivernais pour prendre sa charge de lieutenant du roi, passe par Château-Chinon où « les habitants lui firent assez mauvais accueil »[46] car il tente de « s'imposer comme lieutenant-gouverneur au nom du duc de Nivernais »[47]. Quelques années plus tard, lorsque la Fronde éclate, Roger de Bussy-Rabutin reçoit l'ordre du roi Louis XIV d'assembler des régiments en Nivernais. Le comté de Château-Chinon, terre indépendante, que ce soit de la Bourgogne ou de la province du Nivernais, est par définition exempté de cet ordre. Malgré cela, et peut-être par rancune, Roger de Bussy-Rabutin y loge 10 compagnies de son régiment d'infanterie. Les habitants s'en plaignent alors à leur seigneur, Thomas de Savoie-Carignan, qui en fait part au cardinal Mazarin, qui lui-même en informe le roi. Roger de Bussy-Rabutin se voit alors adresser une lettre datée du 28 avril 1652 et signée par Louis XIV en personne, lui rappelant les ordres qu'il a reçu et lui ordonnant vivement de cesser ses oppressions sur « Chastel-Chinon »[H 3],[46],[47].
Thomas de Savoie-Carignan meurt en janvier 1656. Les terres de Château-Chinon (et de Noyers) demeurent donc la propriété par indivis de sa veuve, Marie de Bourbon-Soissons-Carignan, et de la duchesse Marie de Nemours, nièce maternelle de ladite Marie de Soissons-Carignan. Elles décidèrent de lever l'indivision et de faire le partage de leurs biens en 1688. Le comté de Château-Chinon (estimé à 494 000 livres en avril 1686) devient alors propriété unique de Marie de Soissons, princesse-veuve de Carignan[46], alors que Noyers reste à la postérité naturelle de Louis de Soissons, le fils de Charles et le frère de Marie et Louise de Bourbon-Soissons.
Victor-Amédée Ier, après avoir réalisé des dépenses excessives et étant criblé de dettes, se voit contraint de vendre les terres de Château-Chinon en 1719.
Maison de Mascrany (1719-1790)
Bien qu'estimé à près de 500 000 livres en 1686, le comté de Château-Chinon est vendu 325 000 livres le au marquis Louis de Mascrany de Paroy (issu d'une famille originaire du canton des Grisons en Suisse, et installé à Lyon)[48],[49].
Louis de Mascrany, petit-fils d'Alexandre, né en 1686, conseiller au Grand-Conseil, meurt en 1775 mais donne, dès 1756 par contrat de mariage, la terre de Château-Chinon à son fils, le marquis François-Marie de Mascrany de Paroy, né en 1715, conseiller au Grand-Conseil et président en la Chambre des Comptes. L'une des quatre filles de ce dernier épouse en 1768 Louis-Gabriel de Planelli (ou Pianello) de La Valette (en Forez : Furet-Lavalette, au Val-Furet, petit affluent de Furan, dans le sud de la commune de St-Etienne[50]) (né en 1742/1744 et † en 1832 sans postérité survivante), marquis de Maubecen Dauphiné, cousin germain et beau-frère de Charles : Louis-Gabriel fut le dernier propriétaire du comté de Château-Chinon[51],[52] ; mais une autre fille de François-Marie, Louise-Adélaïde de Mascrany, marie en 1780 Jacques de Clermont-Mont-St-Jean (1752-1827), qui se pare aussi du titre de comte de Château-Chinon.
En juillet 1793, un nouveau représentant du peuple est nommé en mission dans la Nièvre : Joseph Fouché. Néanmoins, il ne se rend pas à Château-Chinon mais mandate des commissaires, comme Pierre-Gaspard Chaumette[55].
Par anticipation du décret de la Convention du 25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, Château-Chinon prend le nom révolutionnaire de Chinon-la-Montagne dès le 21 septembre 1793[H 5].
Le 20 brumairean II, le comité de surveillance de la ville fixe la taxe révolutionnaire imposée aux « riches à raison de leur fortune et de leur incivisme » qui s'élève au total à 64 225 livres pour la commune[H 6]. Cette somme s'ajoute aux 268 250 livres récoltées dans le reste du district de Chinon-la-Montagne au titre de cette même taxe, ainsi qu'aux 33 300 livres offertes par les « patriotes aisés » de ce même district.
Le 19 nivôsean III, les terres de Château-Chinon sont confisquées au nom de la Nation. Les forêts sont vendues à la fin du siècle comme propriétés nationales[48].
À la suite de la Révolution, la ville reprend son nom précédent mais est séparée en deux communes distinctes, Château-Chinon Intra-Muros et Château-Chinon Extra-Muros, qui deviendront respectivement Château-Chinon (Ville) et Château-Chinon (Campagne)[Quand ?].
Époque contemporaine
XIXe siècle
Deux épidémies de choléra éclatent au XIXe siècle : l'une en 1849 qui touchera 137 habitants dont 37 succombèrent ; l'autre en 1854 qui fut moins meurtrière[56].
La commune est néanmoins toujours un important lieu de commerce, d'artisanat et de prospérité. L'exploitation des forêts environnantes, bien que moins importante qu'auparavant, permet toujours de fournir d'importants revenus grâce au flottage du bois à destination de Paris[57].
Ce siècle marque également l'essor, à Château-Chinon et dans le reste du Morvan, de « l'industrie des nourrices » : d'une part les « nourrices sur lieu » qui se rendaient généralement à Paris, employées par des familles bourgeoises, d'autre part les « nourrices sur place » chez qui l'Assistance publique de l'ancien département de la Seine plaçait des enfants parisiens : les « Petits Paris ». En 1880, Château-Chinon (Ville) disposait de la plus grande agence de placement de France avec l'accueil de 3 000 enfants par an[58].
Les limites de la ville ont par ailleurs largement débordé l'ancienne ceinture de remparts : le faubourg de Paris, au nord dans la partie haute de la ville, ainsi que la route d'Autun (future rue Jean-Marie-Thévenin), sont maintenant raccordées à la vieille ville[57].
Candidat malheureux en 1965 et 1974 à la présidence de la République, François Mitterrand fut finalement élu le , puis réélu en 1988. La ville se trouva alors propulsée dans l'actualité. François Mitterrand, qui ne possédait pas de domicile à Château-Chinon, louait une chambre (la chambre 15) à l'année à l'hôtel du Vieux-Morvan qui partagea alors la vedette avec son hôte illustre[D 5].
Très attaché à la ville qui l'avait adopté, le président Mitterrand lui offrit une grande partie des cadeaux reçus au cours de ses deux septennats. Ils sont exposés au musée du Septennat, installé dans un ancien couvent. De nombreux présents de toutes natures sont exposés. Ce sont des tapis, meubles, vases, objets en or et pierres précieuses, comme ceux offerts par les chefs des États du Golfe. Plusieurs salles sont consacrées aux cadeaux africains. On peut également y voir les décorations, médailles et « clés de villes » reçues par le président à l'occasion de ses voyages.
La statue-fontaine-mobile, dite Fontaine de Château-Chinon, qui se trouve devant l'ancien palais de justice devenu mairie, a été commandée conjointement en 1987 à Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely par François Mitterrand. Elle a été inaugurée par le président le [59].
La ville a par ailleurs la particularité d'accueillir, près de la sous-préfecture, la mairie de sa « commune sœur » Château-Chinon (Campagne), avec qui elle partage son église, ses cimetières et son monument aux morts.
Le code postal de Château-Chinon a changé peu après la création des codes postaux en 1972 : il était 58100, puis est devenu, jusqu'à aujourd'hui 58120, comme quelques communes d'alentour qui dépendent de son bureau distributeur.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[60]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[61].
En 2021, la commune comptait 1 931 habitants[Note 4], en évolution de −6,76 % par rapport à 2015 (Nièvre : −4,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (27,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 37,2 % la même année, alors qu'il est de 37,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 850 hommes pour 1 076 femmes, soit un taux de 55,87 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[64]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
3,3
90 ou +
7,9
12,5
75-89 ans
18,6
15,8
60-74 ans
15,1
17,4
45-59 ans
14,7
14,1
30-44 ans
12,3
19,5
15-29 ans
19,4
17,4
0-14 ans
12,0
Pyramide des âges du département de la Nièvre en 2021 en pourcentage[65]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
3,2
10,5
75-89 ans
14,3
23,3
60-74 ans
23,5
20,5
45-59 ans
19,4
15,2
30-44 ans
14,4
14,8
15-29 ans
12,1
14,7
0-14 ans
13,2
Composition des ménages
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La commune dispose également d'un groupe d'enseignement professionnel située rue Pierre-Mendès-France et comprenant trois établissements et un internat. On y trouve le lycée des métiersFrançois-Mitterrand (ancien lycée professionnel François-Mitterrand) accueillant jusqu'à 500 élèves et préparant les examens de CAP, BEP, Baccalauréat professionnel, BTS et licence professionnelle dans des filières telles que la petite enfance, l'ébénisterie, les carrières sanitaire et sociale, la plomberie, sanitaire et chauffage, le tourisme, les métiers de la restauration et de l’hôtellerie, les métiers de la boulangerie et pâtisserie[D 8]. L'établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricoles du Morvan (EPLEFPA) accueille le lycée professionnel (LEGTA) et le centre de formation professionnel pour adultes du Morvan (CFPPA). Le lycée agricole forme les élèves en vue de l'obtention d'un Certificat d'aptitude professionnelle agricole (CAPA), ou d'un Baccalauréat professionnel, ou encore d'un Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) dans les domaines de l'élevage, de l'agriculture, des services en espaces ruraux et de l'aquaculture[D 9]. Le lycée dispose également de deux exploitations de pisciculture (élevage de truites fario et truites arc-en-ciel) situées sur les rives de l'Yonne à Vermenoux (commune de Château-Chinon (Campagne)) et à Corancy[D 10]. Le centre de formation, en partenariat avec des acteurs locaux, propose des formations pour adultes autour des domaines des services aux personnes, de l'agriculture, de l'animation sportive et socio-culturelle, du tourisme, du développement des territoires, etc. Ces formations peuvent être destinées à l'obtention de brevets professionnels, brevets d'aptitude professionnelles ou certificats d'aptitude professionnelle dans ces domaines[D 11].
Manifestations culturelles et festivités
Un marché a lieu sur la place Saint-Christophe tous les samedis, et une foire se tient le 2e lundi de chaque mois dans tout le centre ville. Un marché de Noël s'installe également le premier dimanche de décembre[D 12].
Chaque mois de juillet, depuis 2001, Château-Chinon accueille les lignes de départ et d'arrivée de la course d'ultrafond des 100 km du Morvan[D 13].
Chaque année, lors de l'Assomption, la ville organise la fête populaire et folklorique « 15 août en Morvan » avec diverses animations de rue, des expositions de produits du terroir et d’artisans locaux, un spectacle folklorique, le tout clôturé par un feu d'artifice au stade Jean-Chevrier[D 12].
Santé
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Sports
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Médias
Château-Chinon possède une radio associative, Radio Morvan (ou Radio Morvan Force 5), qui émet 24 heures sur 24 en stéréophonie des programmes musicaux et divers, et traite l'information locale. Sa fréquence est 95,8 MHz en FM et le nom de la station (code RDS) est « R.MORVAN ». Les studios sont implantés dans la rue de Nevers et l'émetteur FM est placé sur la butte du Calvaire et sa portée permet lui d'être reçu jusqu'à Nevers (avec 500 watts). et d'autres radios sont présentes : NRJ RCF et Vibration.
Cultes
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Économie
L’économie du secteur est tournée de manière générale vers l’élevage de bovins et de porcins, la culture de sapins, le tourisme et l’éco-tourisme, ainsi que la restauration avec des spécialités morvandelles. Mais du fait de la superficie réduite de la commune, l'emploi est majoritairement concentrée dans l'agglomération et est surtout tourné vers les commerces de proximité et l'artisanat.
La répartition de la population active ayant un emploi se découpait ainsi lors des recensements de 1999 et 2007[I 7] :
Le revenu fiscal médian par ménage était en 2006 de 14 705 €, ce qui plaçait Château-Chinon (Ville) au 22 069e rang parmi les 30 687 communes de plus de 50 ménages en métropole ; ce chiffre est passé à 15 164 € en 2007, puis à 15 322 € à 2009[I 8].
La commune a profité durant de longues années de la présence d’une usine de la marque DIM (fabrication de sous-vêtements). Un plan social en 2006 a toutefois conduit à la fermeture de ce site, entraînant ainsi la suppression de 95 emplois[D 14],[D 15].
Château-Chinon bénéficiait également de la présence d’un Établissement d’Imprimerie de l’Armée de terre (EIAT) qui employait environ 80 personnes. Toutefois, à la suite des restructurations de l'Armée, cet établissement fut menacé de fermeture dès [D 16], et définitivement fermé en août 2009[D 17]. Ces mêmes restructurations institutionnelles ont conduit également à la fermeture du service des ressortissants résidant à l’étranger (SRRE) en 2011, soit une suppression de 22 nouveaux emplois[D 17].
Pour permettre à la ville et à son bassin d'emploi de surmonter ces nombreuses suppressions d'emplois, un plan local de redynamisation a été conclu le 5 février 2010 entre l'État et les collectivités locales[D 17].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Lieux et édifices historiques ou administratifs
L'oppidum de Castrum Caninum, datant des Ier et IIIe siècles, est situé au faîte du Calvaire, la colline sur le flanc de laquelle la ville de Château-Chinon est construite.
L'ancien hôtel de ville, devenu depuis le centre culturel Condorcet, fut construit en 1851 par É. Amé et dispose d'un sous-sol utilisé comme entrepôt, un rez-de-chaussée occupé par la médiathèque et un étage plus petit accueillant aujourd'hui une salle d'exposition ainsi que le local de l'Académie du Morvan[M 1].
L'hôpital d'Aligre bâti selon un plan en U sur les plans de l'architecte morvandiau Andoche Parthiot et grâce aux dons du marquis d'Aligre et de sa femme. Sa construction débuta le et les premiers malades furent accueillis en septembre 1870. Ce bâtiment, hormis les agrandissements dont il a bénéficié par la suite, possède quatre niveaux (un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage et un étage de comble). En son centre, une chapelle a été construite, surmontée d'un clocher à dôme à impériale[M 5],[D 18].
L'ancien château féodal
Au sommet du Calvaire, sur le même site où l'oppidum, puis le camp romain prenait place, on remarque de nos jours quelques vestiges de l'ancien château fort : traces des anciens souterrains, d'une tour de guet et des fossés.
Sa construction pourrait dater du Xe ou XIe siècle[66]. De taille très modeste, il ne disposait visiblement pas d'habitation seigneuriale (la plupart des seigneurs de Château-Chinon n'ayant de toute manière jamais logé dans la ville). Il était constitué d'un corps de logis rectangulaire d'environ 30 mètres par 25 mètres flanqué d'une tour ronde à chaque angle. Ces tours avaient un diamètre de 7 mètres et leurs murs avaient une épaisseur de 3 mètres[66]. L'une d'elles, à l'angle sud-ouest, était percée d'une poterne permettant d'accéder au souterrain débouchant à l'intérieur du château. Une cinquième tour de même taille se trouvait sur la face nord ; elle faisait office de donjon et une petite chapelle dédiée à saint Laurent y était adossée.
La porte d'entrée de la forteresse était tournée vers la ville, sur la face sud. Elle était munie d'un pont-levis et surmontée de mâchicoulis. La basse-cour se trouvait à l'est de l'édifice.
Au nord, à l'ouest et en partie au sud, l'ensemble était ceint par des fossés (pouvant atteindre 30 mètres de large et 5 mètres de profondeur) et des bastions reliés par des courtines. Le côté est était quant à lui naturellement protégé à l'époque par l'escarpement de la colline[66].
La destruction du château date vraisemblablement de 1478 lorsque Charles Ier d'Amboise, gouverneur de Bourgogne, fut chargé par Louis XI de « démolir, abattre et raser toutes les places, châteaux et forteresses » du Morvan[66].
La porte Notre-Dame et les anciennes fortifications de la ville
La porte Notre-Dame, visible sur la place du même nom, est l'un des rares vestiges des anciens remparts et fortifications de la ville. Elle fut construite par Louis XI à la fin du XVe siècle, et réaménagée à la fin du XVIe siècle. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [M 6],[M 7].
Les autres vestiges des fortifications sont deux tours : la tour dite de la Paix dans la rue du même nom, en contrebas de l'église, et une autre tour 100 mètres plus loin, au croisement de la rue de l'École et de la rue des Fossés.
Le bâtiment actuel, avec sa flèche de 41 m, fait suite à plusieurs reconstructions. La première église, en style roman, date du XIIe siècle. Elle fut remplacée ensuite par une autre couverte en bois avec un clocher de style gothique. En 1722, l'église s'écroule en partie en faisant de nombreux tués et blessés. Dès l'année suivante, la foudre y provoque un incendie. Reconstruite à nouveau, elle est démolie durant la Révolution. Elle fut une nouvelle fois rebâtie en 1824, mais considérée trop petite, une ultime reconstruction eut lieu en 1894, par l'architecte Andoche Parthiot, pour faire place à l'église néo-gothique actuelle[D 19].
Sur le tracé d'une ancienne voie romaine reliant Château-Chinon à Moulins-Engilbert, on trouve la chapelle du Chêne édifiée en 1868[M 9].
À ce même emplacement, d'après un plan datant de 1676[67], se trouvait la « chapelle du Châgne » (chêne en morvandiau), vraisemblablement une autre chapelle détruite pendant la Révolution[Note 5].
Le chêne fut remplacé il y a plus de trois siècles par deux tilleuls. L'un d'eux fut brisé par un ouragan le , et le second subit le même sort en 1918.
Le plus ancien document parlant de la ville, daté de 1076, mentionne également le prieuré de Saint-Christophe. Ce prieuré était dépendant de l'abbaye de Cluny. Il possédait entre autres dans ses dépendances le hameau de Vissengy (commune de Chaumard), avec moyenne et basse justice. La haute étant au comte de cette ville. Il ne reste rien aujourd'hui, de ce prieuré, sinon la place où il était situé et qui en conserve le patronyme, près de l'église Saint-Romain. Des ruines d'un arc en plein cintre et d'un arc rampant pris dans la maçonnerie d'une maison au no 3 de la place Saint-Christophe, pourraient en être des vestiges[68].
Édifices commémoratifs
L'espace François-Mitterrand, lieu de mémoire, a été construit sur le circuit de la Promenade qui fait le tour de la colline du Calvaire ;
Une fontaine du XIXe siècle en basalte de Louis Compain et Jules Flacheboeuf-Compain, à quatre jets et représentant une allégorie et un buste de Marianne, située près de la place Gudin[M 10].
le musée du Costume et des Arts et Traditions populaires du Morvan où l'on peut découvrir une collection de costumes français du XVIIIe au XXe siècle, faisant apparaître les évolutions et influences du temps, quelles que soient leur origine géographique ou les classes sociales auxquels ils ont appartenu. Le musée accueille aussi une partie du fonds de la collection Jules Dardy, léguée en 1970 à la municipalité de Château-Chinon[M 13].
Les deux musées ont fermé en 2019 pour des travaux de refonte de l'offre et de réorganisation. Après avoir porté le nom de cité muséale, le projet ouvrira en 2024 sous le nom de cité des Présents[70].
Félix Klein (1862-1953), prêtre et voyageur, né à Château-Chinon ;
Joseph Pasquet (1888-1972) : professeur au Canada puis chef d'entreprise, écrivain régionaliste, cofondateur et premier chancelier de l'Académie du Morvan ;
Étienne Gaudet (1891-1963), artiste-peintre et graveur, né dans la commune ;
René-Pierre Signé (1930- ) : homme politique, maire de Château-Chinon (Ville) de 1981 à 2008 et ancien conseiller général de la Nièvre, il est sénateur de la Nièvre de 1986 à 2011.
↑Le Dr Bogros, dans son Histoire de Château-Chinon p. 70, précise que cette localisation est peu probable dans la mesure où le village de Guipy se trouve à une trentaine de kilomètres de Château-Chinon.
↑L'abbé Baudiau dans Le Morvand, le Dr Bogros dans Histoire de Château-Chinon et Joseph Pasquet dans Le Haut-Morvan et sa capitale Château-Chinon évoquent tous que le Prince de Condé octroya ce privilège en 1561. Cette date peut néanmoins être soumise à caution dans la mesure où les terres de Château-Chinon furent propriété de la Maison de Condé qu'à partir de 1565.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑La feuille 84 de la carte de Cassini, dont les relevés datent de 1757, mentionne déjà la présence de la « chapelle du Chêne »
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ a et bSociété nivernaise des lettres, sciences et arts, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, vol. 17, t. 7, Nevers, librairie Mazeron, .
↑Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, pittoresque et biographique : de la source de ce fleuve à son embouchure dans l'océan, Éd. Adolphe Delahays, , Tome III, p. 313-314. [texte intégral (page consultée le 17 décembre 2008)].
↑Un bon exemple du caractère tardif de ces formations toponymiques est offert par Château-Larcher, appelé Mesgonno encore en 857, puis Castrum Acardi en 976, Castelachart vers 1172, altéré en Chasteaularchair en 1599. cf. Dauzat et Rostaing 1979, p. 178b.
↑Auguste Longnon, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations : résumé des conférences de toponomastique générale faites à l’École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, publié par Paul Marichal et Léon Mirot, préface de Jacques Chaurand, Éditions Honoré Champion, Paris, 1999 (réédition), XV pages + 831 pages, 23 cm, (ISBN2-7453-0046-6), « réimpression de l’édition de Paris, 1929 »
↑ a et bSébastien Chevrier, « Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes », Revue archéologique de l'Est, vol. 58, [lire en ligne].
↑Mémoire pour M. de Mascrani, 1621, p. 27 (enquête faite à la demande du prieur de Saint-Christophe, avec la déposition de témoins oculaires de l'époque)
↑« Mascrany, p. 586-587 », sur Dictionnaire de la Noblesse, t. IX, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, chez Antoine Boudet, à Paris, 1775.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Abbé Jacques-François Baudiau, Le Morvand ou essai géographique, topographique et historique de cette contrée, vol. 1, Nevers, impr. Fay père & fils, (réimpr. 1990, chez Aleï - Lib. Voillot, Avallon (ISBN2-908293-03-X)), 2e éd., 630 p., III
André Paris, La Révolution vécue en Morvan dans le District de Château-Chinon (3e partie) : De la Convention Girondine au Gouvernement Révolutionnaire organisé — Septembre 1792 - Décembre 1793, bulletin n°69 de l'Académie du Morvan, 37e année, 2010 (ISSN0750-3385)
Joseph Pasquet (préf. Maurice Genevoix), Le Haut Morvan et sa capitale Château-Chinon, Nevers, éditions Chassaing, (réimpr. 1976 aux éditions Univers)
Simon-Pierre Petitiet, Statistiques de la ville de Château-Chinon à l'époque de 1798, Château-Chinon,
Laurent Pieuchot (préf. René-Pierre Signé), Le développement d'un centre urbano-rural : Château-Chinon, Nevers, Camosine, coll. « Les annales des pays nivernais, n°66 », , 44 p. (ISSN0153-7121)
Martine Régnier, La Seigneurie de Château-Chinon aux XVIIe et XVIIIe siècles, bulletins 7/8 de l'Académie du Morvan