Agrégé des facultés de droit en 1906, Jules Basdevant fut professeur de droit international à l'université de Paris, à l'École libre des sciences politiques[3]. De 1903 à 1907, il enseigna aussi à l'université de Rennes. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut officier de réserve dans l'infanterie, puis il participa en 1918-1919 à la Commission de préparation de la Société des Nations[4]. Dans les années 1920, il est revenu à l'enseignement du droit, à l'Institut des hautes études internationales de l'université de Paris.
Il fut jurisconsulte du ministère des Affaires étrangères du au . En raison de ses propos lors de ses cours à l'université, critiques vis-à-vis de l'Allemagne nazie et du droit national-socialiste, il fut mis en difficulté par le recteur Gilbert Gidel[5]. Refusant de justifier les atterrissages d'avions allemands en Syrie comme étant conformes aux conventions d'armistice, il préfère quitter les Affaires étrangères. Sa lettre de démission du , adressée au maréchal Pétain[6], est interprétée comme un acte de résistance envers le régime de Vichy : il est mis à la retraite et interdit d'enseigner[4]. Il est toutefois recruté à Sciences Po, qui, en tant qu'institution privée, peut lui donner un emploi[3].
Jules Basdevant épouse Renée Mallarmé le [7]. Celle-ci est d'origine protestante et alsacienne, et les enfants du couple seront élevés dans la foi protestante[8]. Leurs sept enfants connaissent des destinées parfois brillantes : l'aînée Suzanne, née en 1906, sera professeur agrégé de droit, spécialiste du droit international public et première femme à accéder à l'Académie des Sciences morales et politiques ; André, né en 1909, juriste et avocat, sera l'un des pionniers du scoutisme en France ; Jean, né en 1912, diplomate et l'un des pères de l'Institut du monde arabe ; Pierre, né en 1914, diplomate également ; Marie-Louise, née en 1920, conseillère des Affaires étrangères[9]. Les deux plus jeunes fils sont décédés pendant la Seconde Guerre mondiale : Maurice, jeune médecin, pendant la campagne de France, et François, le cadet, fusillé à 17 ans pour fait de Résistance[8].
Des rapports de l'Église et de l'État dans la législation du mariage du Concile de Trente au Code civil, thèse de doctorat, 1900
La Révolution française et le droit de guerre continentale, 1901
Étude sur quelques pratiques du droit des gens à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe siècle, d'après les “Annales” et “Histoires” de Grotius, 1903
L'Action coercitive anglo-germano-italienne contre le Venezuela (1902-193), 1904
La Conférence de Rio-de-Janeiro de 1906 et l'Union internationale des Républiques américaines, 1908
Conflits de nationalités dans les arbitrages vénézuéliens de 1903-1905, 1909
La Réquisition des navires allemands en Portugal, 1916
Pour la défense du droit international. Les Déportations du Nord de la France et de la Belgique en vue du travail forcé et le droit international, 1917
Traités et conventions en vigueur entre la France et les puissances étrangères pour le ministère des Affaires étrangères, 1918-1919
Jurisprudence italienne en matière de prises maritimes, suivi de textes intéressant le droit international maritime, 1921
Jurisprudence britannique en matière de prises maritimes, 1922
La Guerre de 1914-1918, 1927
avec Gaston Jèze et Nicolas Politis, Les Traité de Paix ont-ils limité la compétence législative de certains États, 1929
Trois témoignages, 1942
Cours de droit international public, 1945
Notice sur la vie et les travaux d'Alexandre Millerand, Institut de France, Académie des sciences morales et politiques, 1955
Dictionnaire de la terminologie du droit international, 1960
↑ a et bGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
↑S. Falconieri, « Le “droit de la race”. Apprendre l’antisémitisme à la faculté de droit de Paris (1940-1944) », in Clio, no 7, § 16-17, mars 2014 (en ligne).
↑ a et bAndré Encrevé, Basdevant, Jean, in Dictionnaire biographique du protestantisme français, vol. 1, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, , 831 p.